Boulazac : deuxième fessée !

IllustrationPhoto : Le Populaire

Après la lourde défaite encaissée à l'aller dans ce qui apparaissait comme l'un des « matches référence » de l'ère Forte (102-73), Boulazac avait des envies de revanche ce soir sur son parquet. Mais en l'absence de Lukovski, la raquette a su prendre le relai avec le retour d'Almonte et l'arrivée de Kennedy. Limoges inflige une nouvelle fessée à son voisin dans un Derby réjouissant : 51-67

Comme le communiqué du club le laissait redouter, Lukovski est resté en civil ce soir, permettant du même coup à Theodorakis de prendre la place du Bosman dans l'équipe du soir. Le 5 de départ est donc constitué de Toti, Larrouquis, Tucker, Oyono et Kennedy (évoluant sous le numéro 19). Il font face à Wampfler, Hairston, Forbes, Eleleara et Nicolls.
Forbes ouvre d'entrée les hostilités de loin, et Larrouquis lui répond du tac au tac. Personne ne répond pourtant à Nicolls, qui permet à Boulazac de prendre le meilleur départ dans cette rencontre (7-3, 2° min). Après deux minutes d'observation, Kennedy prouve que son rôle de sparring-partner lui a permis d'acquérir de bons automatismes dans cette équipe, puisqu'il sert avec succès Toti au delà des 6m25. L'américain retourne toutefois rapidement s'assoir, après une deuxième sanction du corps arbitral. Almonte prend sa place, et amène aussitôt sa nouvelle équipe devant son ancienne (7-8, 4° min). La défense de zone pose de gros problèmes aux locaux qui peinent à approcher le ballon de l'arceau. Si le score ne reflète pas cette difficulté, c'est bien parce que l'adresse est pour l'instant totalement déséquilibrée : les deux équipes affichent autant de points, alors que Limoges a pris deux fois plus de shoots (9 partout, 6 shoots Boulazaquois contre 12 pour Limoges). Et cette adresse continue d'affoler les compteurs pour les locaux, puisque Romain marque coup sur coup ses deux premières tentatives lointaines. Il va sans dire qu'Olivier Cousin se fait un devoir d'interrompre cette dynamique avant que les dégâts ne soient trop profonds (15-11, 7° min). Une bonne faute provoquée par Oyono, puis une interception de Salmon bien conclue par Tucker, et l'équilibre est restauré. Un autre shoot de Salmon, conjugué à la bonne défense de Mekdad et consorts permet même à Limoges de virer en tête (15-17, QT1).

Theodorakis est le dernier cercliste à entrer en jeu, dès le début du quart-temps. Les deux équipes peinent à trouver la mire de loin, et rapprochent leurs assauts du cercle avec plus de succès (pour Tucker, Nicolls et Richmond). Bien emmené par Hairston, Boulazac impose son rythme sur la rencontre, et seul Tucker arrive à suivre (en attaque comme en défense). Même Wampfler surfe sur l'euphorie locale et score de loin, tandis que Limoges se trouve acculé au bout des 24 secondes. Kennedy inscrit son premier panier sous son nouveau maillot, et inspire Toti qui l'imite dans la foulée. L'américain récidive rapidement pour garder les deux formations dos à dos (29-29, 17° min), puis, décomplexé, pour donner l'avantage. Son petit meneur ne s'arrête pas en chemin non plus, inscrivant son 2° shoot lointain en autant de tentatives. Grâce aux deux hommes, Limoges réalise une superbe fin de mi-temps et un dernier shoot de l'américain permet à Limoges de regagner les vestiaires avec une nette avance de 7 points, à la faveur d'un 13-2. Tout comme Kennedy (qui a attendu la fin de mi-temps pour véritablement « se mettre à l'aise ») et Toti (qui n'a pas encore connu l'échec), Tucker est l'auteur de 8 points ; il n'a pas encore sorti les semelles du terrain. Boulazac a d'ores et déjà montré être capable d'enchainer rapidement des séries assassines. Si Limoges parvient à les contrôler en deuxième période, la victoire parait plus qu'abordable.

Hairston, d'ores et déjà meilleur marqueur de la rencontre avec 10 points à la pause, poursuit son festival dès le retour des vestiaires. Kennedy lui répond aussitôt, même s'il commet dans la foulée sa troisième faute. Tucker prend alors le relais, en provoquant et exploitant la faute de notre ancien pitbull ; il sert ensuite Larrouquis sur un superbe alley-oop pour marquer le passage à une avance à deux chiffres (31-42, 22° min). Douaglin sent le besoin de recadrer ses hommes, dépassés en ce début de période. Les assauts périgourdins semblent aussi désespérés qu'inefficaces. Almonte gobe tous les rebonds passant à proximité de ses tentacules, les supporters Limougeauds se font entendre, Oyono obtient la faute en plus de son panier, bref le cercle est en marche ! Boulazac réagit, en commençant par neutraliser Limoges sans pour autant pouvoir en profiter. Les ratés s'accumulent en une longue liste pendant les 4 minutes qui suivent, avant que Forbes et Eleleara ne relancent la machine. Coach Cousin interrompt aussitôt cette nouvelle dynamique, et relance pour cela Kennedy dans la bataille. L'américain et son acolyte Dominicain archi-dominent la raquette, dans laquelle les locaux n'ont plus droit de cité. Ceux-ci se voient donc obligés de confier leur destiné à leur maitre-artilleur, Forbes, qui permet in-extrémis aux siens de n'afficher qu'un retard à un chiffre à dix minutes du terme (39-48, QT3).

Désireux d'enfoncer un peu plus son ancienne équipe, Almonte exploite la faute de Wampfler, et se régale du caviar servi par Kennedy avant de lui rendre la politesse. Le dominicain ne s'arrête pas en si bon chemin, servant ensuite Larrouquis pour assommer encore un peu plus Boulazac de loin. À -18, le temps-mort de Douaglin est surtout là pour faire illusion (39-57, 33° min). Une bonne pénétration de Mekdad porte l'avance à +20 et la série à 11-0. Forbes stoppe une nouvelle fois l'hémorragie, pour la forme... Les cerclistes affichent tant d'aisance qu'on peine à croire qu'ils ne sont que 5 sur le terrain. L'américain, et son compatriote Richmond, semblent pourtant ne pas avoir abdiqué. À coup d'interceptions bien senties et shoots heureux, ils refont la moitié de leur retard (51-61, 37° min). Mais cette réaction bien tardive ne suffit pas, et Limoges peut se contenter de dérouler pour s'imposer sur un dernier assaut de Tucker, 51-67.

En s'en doutait un peu, et c'est ce soir confirmé, la défaite à Challans n'est qu'un incident de parcours dans une compétition où Limoges ne souhaitait pas s'impliquer. La victoire est en effet incontestable ce soir et Boulazac reçoit une deuxième fessée dans sa salle. On redoutait un peu les conséquences de l'absence de Lukovski, mais on s'est finalement régalé de la présence d'une vraie raquette après avoir si longtemps bricolé dans ce secteur. Après avoir aligné des raquettes où Salmon et Oyono faisaient figure de costauds, s'est en effet appréciable de retrouver Almonte et de découvrir Kennedy.
Limoges termine une série de trois déplacement avec un bilan positif, et surtout des points très encourageants pour la suite, comme la remarquable intégration de Kennedy, ou la possibilité de jouer sans Lukovski sans trop en souffrir.
Après avoir été assez critiqué, y compris par son coach, Tucker relève bien la tête et livre une belle partie avec une grosse présence des deux côtés du terrain et 35 minutes sur le terrain.
Kennedy, pour une première, se rend immédiatement indispensable. Pénalisé par les fautes, il ne joue « que » 23 minutes, mais se montre très rentable avec 14 points et 6 rebonds.
Almonte signe également un retour gagnant face à son ancienne équipe, avec 11 points et 7 rebonds en 19 minutes. Après sa longue interruption, on sait qu'il en garde encore sous le pied, et qu'il devrait se montrer de plus en plus efficace au fil des prochaines rencontres.
Toti ne prend que 4 shoots, mais n'échoue qu'une fois. Avec Mekdad, il se montre plus que correct en intérimaire de Lukovski.
Oyono fait les frais de la nouvelle surpopulation de la raquette ; il continue toutefois son excellent travail de l'ombre, celui qui ne se voit pas dans les stats.
Terminons par un mot sur Theodorakis ; il est clairement là ce soir pour faire le nombre, prenant la place du Bosman en l'absence de Lukovski. Ses 4 minutes signifient assez clairement son départ dès que le meneur Serbe sera à nouveau opérationnel (espérons que ce soit dès la semaine prochaine).

Samedi prochain, Limoges reçoit Nantes, synonyme de déculottée (-32) à l'aller... Il sera très difficile de reprendre cet écart, mais nul doute que Beaublanc saura se faire entendre pour pousser ses hommes à l'exploit !

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