Eric Girard: "A nous de touver les mots justes pour retrouver la confiance"

Illustration


Comme promis par le chien, voici les interviews de Frédéric Forte et Eric Girard quant à la nomination de ce dernier à la tête de l'équipe du Limoges CSP. Si Forte apporte des précisions sur les circonstances de cette nomination, Eric Girard développe davantage sa vision des semaines à venir. Propos recueillis par Mickaël Vaillant et Jean-François Maison, bonne lecture !

Commençons par le président du Limoges CSP : Frédéric Forte

Mickaël Vaillant : Alors, Frédéric, pourquoi cette décision à ce moment-là de l'année? Est-ce pour n'avoir aucun regret, vous aurez tout tenté. Il vous restait la case « changer de coach »…
Frédéric Forte :
Non pas spécialement. Disons que par rapport au dernier déplacement où nous avons fait un bon match, en étant dans la partie et que l'on mérite de gagner mais, comme souvent ces derniers temps comme contre Poitiers (2 fois), Clermont (2 fois), St Etienne (2 fois), on doit gagner et on perd. Il est donc vrai qu'après le match de St-Etienne, la question se devait d'être posée. J'y ai répondu et cela s'est fait très vite car j'ai contacté par téléphone Eric Dimanche au retour de St-Etienne et il est déjà là. Cela n'était pas prémédité. Nous nous sommes retrouvés sur le discours, l'ambition, la motivation. Chacun a fait des efforts de part et d'autre de façon à trouver un accord rapide qui convienne à tout le monde. Dans l'ensemble, on avait envie de rebooster tout le monde pour cette fin de saison mais également préparer l'année prochaine avec un coach qui a démontré toute sa compétence depuis de nombreuses années en Pro A et qui vient avec son fidèle assistant Jérôme Navier. Ils vont s'appuyer tous les deux sur la connaissance du milieu, de la Pro B et surtout de Limoges dont dispose Jimmy Rela. C'est vrai que c'est un cocktail qui présente bien sur le papier mais on est là pour se mettre dans le meilleur état d'esprit possible pour attaquer ces Play-offs pied au plancher. Il ne faut pas le nier, on prépare également l'avenir en ayant une ossature la plus saine et la plus forte possible.

M.V. : Eric Girard sera donc le coach du Limoges CSP la saison prochaine également ?
F.F. :
C'est exact et j'espère même encore plus longtemps. Sans entrer dans les détails, nous avons des clauses de prolongations de part et d'autre en fonction de résultats et paliers à atteindre dans les mois et années à venir. Nous sommes vraiment dans cette démarche de construction ensemble.

M.V. : Avez-vous opéré seul pour le choix d'Eric Girard ?
F.F. :
Déjà, la question s'est posée après le match de vendredi soir. Après une défaite, ce n'est jamais facile. Samedi a été une journée compliquée et je me suis dit que par rapport au fait que l'on ne jouait pas le week-end suivant, que l'on n'était plus qu'à un mois des Play-offs; c'était le moment opportun pour prendre cette décision. C'est une première chose. Ensuite, j'en ai parlé avec de nombreuses personnes du monde du Basket ayant côtoyé Eric à Cholet, au Havre et à Strasbourg. J'en ai également parlé avec Stéphane Ostrowski qui le connaît bien. On a fait un tour de table en interne et en externe de façon à analyser la situation le plus finement possible en essayant de cerner sa motivation. Ces derniers jours au téléphone, Eric a l'air très motivé, il semble mort de faim. Il a envie de retrouver un banc de touche et de montrer toutes ses qualités et compétences. Il s'agit d'une décision collégiale au final mais le dernier choix a été pris avec Eric Girard. On s'est dit que l'on méritait de vivre cette aventure ensemble. Maintenant, et c'est valable pour tous les coachs, la seule vérité est celle des victoires. On se donne un an et demi pour construire (ndlr : encore ???). l'objectif du moment n'est pas vraiment quantitatif, il est plutôt qualitatif sur l'état d'esprit. Il va falloir également que certains joueurs, dont le rendement est inférieur à ce qu'il devrait être, soit prêts à s'impliquer et à donner un peu plus.

M.V. : recherchez-vous aussi un déclic au niveau du mental car c'est ce qui pêche un peu au sein de cette équipe.
F.F. :
Ce n'est pas ce qui pêche mais on peut avoir beaucoup de regrets quand on perd de 2 points. Il peut y avoir 50 raisons : les choix tactiques, la motivation des joueurs. Peut-être pas la motivation dans le sens « j'ai pas envie de faire » mais plutôt la peur de bien faire ou même la peur de perdre car cela existe dans le sport, il ne s'agit pas seulement d'effets d'annonce. Avec tout cela, il faut retrouver de la confiance et ça commence par le banc de touche même si ce seront toujours les joueurs qui joueront.

------------------------------------------------------


Place ensuite à Eric Girard qui, nous l'espérons tous, réussira peut-être à enfin donner de l'élan à cette équipe.

Eric Girard : Le CSP reste dans la tête des gens et dans la mienne un club avec un gros potentiel, un vécu et un passé. Aujourd'hui, on ne parle pas du passé mais du présent et, je l'espère, du futur. Avec le discours que tiennent les dirigeants et notamment le président Frédéric Forte, avec cette ambition raisonnable de vouloir aller vers le haut, je pense que nous avons la même philosophie et ça me convient bien. C'est la Pro b où ce sera ma première expérience mais il faut bien commencer un jour. Ma motivation est décuplée, je suis également très fier que Frédéric Forte ait fait appel à moi pour relever ce challenge.

Jean-François Maison : Eric, ce challenge est-il de faire monter l'équipe en Pro A grâce aux Play-Offs ?
E.G. :
Cela serait fantastique. Il ne faut pas non plus se précipiter. Cette équipe a déjà pas mal de pression sur les épaules parce que c'est Limoges, parce que but est de monter et parce que le CSP doit être en Pro A. Si je peux aspirer personnellement un peu de ce stress et cette pression pour libérer certains joueurs, on le fera. L'objectif de la montée immédiate serait fantastique, c'est vrai, mais il ne faut pas se leurrer, il y a encore du chemin à faire avec un calendrier qui n'est pas évident et des équipes qui tournent bien. Si je suis présent aujourd'hui, c'est parce que je sais que si nous tirons tous ensemble, des dirigeants aux joueurs car ce sont eux qui sont sur le terrain, on a la possibilité de faire un petit miracle en y arrivant dès cette année. De toute façon, si on n'y arrive pas cette saison, cela nous servira pour l'année prochaine

M.V. : Quels seront vos premiers mots aux joueurs ?
E.G. :
je vais les rencontrer pour la première fois tout à l'heure puis demain matin (ndlr : vendredi dernier) sur le parquet. Les joueurs doivent savoir qu'ils ont des droits et des devoirs, qu'aujourd'hui Olivier Cousin a fait les frais de cette première partie de saison. Olivier est quelqu'un que je connais bien pour l'avoir coaché à Cholet quand il était minime. Je vais leur dire que quelqu'un a perdu son job et qu'on va leur demander encore plus de motivation, d'envie, d'enthousiasme pour essayer d'être au meilleur niveau possible et arriver en Play-offs de la meilleure des façons possibles.

JF M : On dit que le métier de coach est aussi celui de psychologue. N'est-ce pas là le plus gros chantier pour cette équipe qui ne gagne jamais chez les gros et qui n'a pas le mental même si, sur le papier, elle est pleine de qualité ?
E.G. :
C'est sûrement vrai parce que techniquement ou tactiquement, Olivier Cousin a fait de très bonnes choses. Il va falloir agir sur le mental. Je ne connais pas encore les joueurs. Je verrai ainsi si le bât blesse réellement à ce niveau-là. C'est un fait, il va falloir que cette équipe retrouve de la confiance et de l'enthousiasme car beaucoup de choses peuvent se jouer dans les tête. A nous de trouver les mots justes pour les libérer et qu'ils se fassent plaisir car on a la chance de faire un métier fabuleux alors prenons du plaisir ensemble car si on y parvient, le reste suivra.

Merci à Mickaël Vaillant et à Illustration pour les enregistrements.

  • Autour du match
  • Commentaires (0)