Basta cosi

Illustration
Dans un contexte très difficile, l'ensemble de l'équipe limougeaude (staff compris) voulait arracher ce match en Italie, pays si cher à notre président disparu. Malheureusement, les têtes semblaient ailleurs et c'est sur un score très lourd que les cerclistes s'inclinent ce soir face à des Biancorossi libérés. Analyse.

Le fil du match

QT1 Limoges mène 16-18 dans un début de partie délicat des limougeauds un peu empruntés face à des italiens heureusement maladroits. Le jeu intérieur est peu sollicité alors qu'il produit des choses intéressantes et Lydeka doit vite venir suppléer Mam Jaiteh rapidement sanctionné de 2 fautes.
QT2 Le réveil italien 40-31 Dans un quart-temps nettement plus rythmé Limoges élève son niveau de jeu et pose des problèmes à Reggio Emilia avec de grosses séquences défensives en particulier de Lydeka. Un léger manque de réussite en attaque mais au courage, le CSP insiste et malmène la défense des Biancorossi. Malgré tout Della Valle fait son show et permet aux siens de rentrer aux vestiaires avec un petit pécule.
QT3 Le CSP plie 58-43 Après un petit run, Limoges retombe dans ses défauts de maladresse et perd de nombreuses balles. Wright et les siens n'end demandent pas tant et refont l'écart. Avec 12 balles perdues à la 25e minute, le CSP inquiète. Quelques banderilles plus tard le Limoges plie et accuse une quinzaine de points de retard.
QT4 Le CSP rompt 87-54 Avec une adresse insolente à 3pts, des joueurs facteurs X et Y (Sane 13pts De Vico 7pts) Reggio Emilia article de tous côtés pendant que Limoges demeure muet en attaque. L'écart trop important conduit même certains limougeauds à jouer seuls pour faire leurs stats, comportement qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. La colère de Kyle Milling n'y fera rien, pire, les multiples lancers-francs obtenus ne sont pas convertis (10/18 55% une gabegie) et le CSP s'incline lourdement avec un écart difficilement rattrapable au retours dans une compétition où cela sera pourtant essentiel.

L'analyse

Après les équipes techniques, après les équipes puissantes, après les équipes combattives, le CSP a (re)découvert en EuroCup les équipes... italiennes ! Ca floppe, ça simule, ça râle, ça influence... le cliché est malheureusement trop vrai. Le basket pratiqué n'est pas impressionnant, loin de là, mais en se reposant sur quelques individualités ça finit par marcher. On dirait un peu de la ProA quelque part. Un fond de jeu dégueulasse mais il y a moyen d'être champion parce qu'on a un allumé du shoot (comme Della Valle) ou un US au dessus du lot (Wright). Jusque là, l'EuroCup était plutôt synonyme d'élévation du niveau de jeu, ce soir le CSP n'a pas su répondre présent sur le bon terrain.

Si on imagine que les esprits pouvaient être empruntés (et à voir les photos prises hier à l'aéroport et parues dans la presse, on n'ose penser à l'atmosphère qui devait régner dans l'avion), les jambes n'ont pas plus répondu au défi imposé par les joueurs de Reggio Emilia alors qu'il y avait franchement la place de passer. La visite de Kazan la semaine prochaine à Beaublanc devrait relever d'une toute autre limonade et le staff devra veiller à trouver le bon équilibre pour l'hommage (nécessaire) à Fred Forte et la concentration (nécessaire) des joueurs pour tout de même bien figurer dans cette compétition si chère au coeur du président. Attention aussi à ce que la phase retour de ProA ne se transforme pas en tournée d'adieu chaque club voulant peut-être y aller de son petit coup de chapeau au grand meneur international et président détonant qu'a été Fred.

Difficile d'en vouloir à qui que ce soit. Les italiens ont su profiter de ce "coup de mou" des limougeauds tout comme ils auraient pu prendre la foudre... mais il n'en a pas été ainsi. L'important sera de rebondir, de digérer et de reprendre la vie si précieuse. C'est sans aucun doute ce qu'aurait souhaité l'amoureux du CSP qui nous a quitté et c'est ce que nous lui devons. Le temps de l'hommage est venu mais il faudra aussi savoir revenir au terrain qui lui ne tient pas compte de tout cela et n'a qu'une seule réalité.

On a aimé

- Pas grand chose...

On n'a pas aimé

- Tellement de choses... mais une seule prend le dessus sur les autres.

Ciao.

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