Une équipe est née

Le vendredi 8 septembre 2017 23:06 par pointguard

On a beau marteler que la présaison n'a que peu de valeur et que c'est à l'aune des vraies rencontres officielles que l'on saura ce que vaut cette équipe, il faut reconnaître que les impressions sont unanimes et que tous les signaux sont au... vert ! Ce qui est un bon présage pour le CSP ! Petit bilan à mi-préparation.

Un effectif bouclé

Première remarque : la totalité de l'effectif avait été recrutée avant la reprise, chose qui n'était pas arrivée depuis fort longtemps en Limousin. Deuxième chose rare : dès les premiers galops d'essai aucune brebis galeuses ne se faisait remarquer soit par son attitude soit par sa méforme ou une inadéquation criante au collectif. Non, cette année, l'effectif semble cohérent et les intéressés semblent heureux d'être là.

Un premier pépin

La tuile est vite arrivée : JB Maille s'est fait les croisés dès le premier entrainement collectif. Véritable crève coeur (oui on se prépare au clasico !) pour le jeune meneur motivé comme personne à l'idée de se frotter à l'élite, il y a fort à parier que cette blessure va fournir au CSP un joueur mort de faim soit à la fin de la saison soit l'an prochain, mais c'est peut-être un mal pour un bien. Récemment opéré, JB doit maintenant récupérer et suivre une longue rééducation.

Seule ombre au tableau du recrutement du GM Bourgain, une petite propension à recruter des joueurs sur un poste qui n'est pas le leur. On a connu ça avec Diawara par exemple qui n'a jamais montré les qualités d'un 4 et on peut se demander si Carter ou Conklin seront à l'aise décalés respectivement en 4 et 5 alors qu'ils sont 3 et 4 de formation. Les premiers matches amicaux ont livré une partie de la réponse : Conklin va aller au charbon comme un beau diable en ProA et aura beaucoup de mal en EuroCup, quant à Carter il va jouer le 4 "fuyant" à la Salmon... avec peu de chances d'user ses semelles dans la peinture. Si un renfort peut être envisagé en cours de saison il se pourrait que se soit en 5 histoire de redécaler les précités un poste plus bas et rétablir une logique.

Un Captain, un vrai !

Si une chose saute aux yeux c'est l'aura de Brian CONKLIN. L'homme est venu à Limoges pour changer de statut. De joueur de devoir à Nanterre, il a compris qu'il serait investi d'un rôle, d'une mission à Limoges : mener un groupe d'hommes le plus haut possible. Et il transpire l'ambition et l'humilité. Il marche droit dans les allées de Beaublanc avant les matches, répond aux sollicitations des supporters avec le sourire. Il est très présent et très vocal auprès de ses coéquipiers et s'impose d'ores et déjà comme l'exemple à suivre dans cette équipe de guerriers. Il semble avoir compris que Beaublanc pouvait faire de lui une star de ce championnat et il montre pour le moment tous les signes d'un leader naturel prêt à partir en quête d'un titre tant apprécié sous la voûte en bois du palais des sports. E témoigne son hashtag sur Twitter #chasingchampionships. Brian n'est pas là pour enfiler des perles et toucher son salaire pépère, il a déjà commencé à se battre contre plus gros que lui et à se jeter au sol même pour des matches amicaux : le meilleur exemple à donner à la troupe de jeune dont il a été nommé capitaine par un coach Milling bien inspiré.

Un groupe concentré

Autre attitude longtemps oubliée en Limousin : la concentration. Les échauffements et les temps-morts montrent des coéquipiers (terme non galvaudé) attentifs aux consignes du coach ou aux directives du capitaine. Les attitudes et les regards ne trompent pas, malgré un âge moyen relativement bas, ils ont tous quelque chose à venger ou à prouver. Certains veulent noircir un palmarès, d'autres prouver qu'ils ont été sous-utilisés ou mal utilisés ailleurs. En tout cas, cette équipe fleure bon la faim du sang et Dieu sait qu'on aime ça à Limoges !

Un coach respecté et apprécié

Kyle Milling est le patron. Quand il parle, le groupe écoute (en même temps il plus balèze qu'à peu près tout le monde -modulo Fréjus-). Quand on demande aux joueurs comment ils se sentent dans ses systèmes, ils vous expliquent qu'ils y sont à l'aise car les systèmes sont construits autour de leurs qualités pour les exploiter au mieux plutôt que l'inverse qui consiste à exiger des joueurs de parfois modifier leur façon de jouer pour se mettre au services de systèmes rigides. Chacun semble se sentir valorisé et d'autant plus motivé à progresser.

Ne pas s'enflammer...

Pour avoir eu l'occasion de discuter avec une multitudes de passionnés du CSP, issus du grand public, du sérail, de la presse, (très) proches du club ou habitués de Beaublanc... Tous ont la même impression : ce groupe ne triche pas. Les joueurs sont heureux d'être là et se sentent valorisés dans ce qui leur est demandé. Les automatismes ne sont pas encore là mais l'enthousiasme du public est à la hauteur de celui des joueurs. Une attitude positive que l'on avait presque oubliée après des années de starlettes et/ou de contre-emplois générateurs de frustration. Les sourires et l'envie de bien faire ne semblent pas de façade. Alors si nous n'avons de cesse de répéter que la présaison n'a qu'une valeur limitée en particulier au niveau des résultats sportifs, il faut reconnaître que certains signes sont très encourageants comme par exemple la volonté d'aller chercher un match mal embarqué (et pourtant sans pression) simplement parce qu'on est devant son public pour la première fois !

Les pieds sur terre

Le club a bien compris qu'il était important de garder les pieds sur terre et pour ce faire il semble avoir décidé de fournir à cette équipe un écrin aux antipodes de la motivation positive dans laquelle semble baigner cette prépa : un magnifique jeu de maillots à manches pour la ProA. On ne sait pas si cette fausse bonne idée fait partie du projet 3.0 (ou si elle représente le zéro dans 3.0) mais les réactions sur les réseaux sociaux sont unanimes : ces maillots sont fades, font surtout ressortir les placards publicitaires et n'ont RIEN d'innovant, nombre d'équipes ayant déjà adopté les manches en ProA/ProB avec des visuels bien plus réussis. Nous avions suggéré ici même en août 2014, lorsque l'idée était innovante, de tenter de créer l'évènement en ProA mais Le Mans a été plus prompt...

Sur ce coup, le CSP arrive après la bataille, la NBA qui a lancé la mode a changé d'équipementier (Nike remplace Adidas cette saison) et la marque à la virgule a mis un terme aux manches pour revenir à des maillots de basket pour le plus grand plaisir de la majorité des joueurs. Heureusement, la donne devrait être toute autre en EuroCup où la charte graphique dictée par l'Euroleague empêchera au moins le graphiste/publicitaire du CSP de coller des logos de partout ! L'espoir demeure donc...
Edit : nos lecteurs sont des fins limiers et sont parvenus à débusquer un aperçu des tenues d'EuroCup sur les réseaux sociaux : bilan, une réussite... comme quoi on avait raison d'avoir de l'espoir.

Perspectives ?

Honnêtement, si par le passé un ou deux joueurs semblaient clairement à la ramasse en présaison (en plus de ceux pas encore recrutés) et passaient miraculeusement l'hiver à Limoges (Gatens ou Scott pour ne citer que les plus récents), AUCUN ne semble "en dessous" jusqu'ici. Dans l'idéal, le CSP pourrait mettre la main sur un 5 physique dans un profil plus rebondeur que marqueur, une sorte de Zerbo qui prendrait moins de fautes et qui soulagerait Conklin et Carter par conséquence, en particulier sur la scène européenne.

Sorti de là, Limoges pourra espérer une sorte de joker en fin de saison avec un éventuel retour de Maille qui pourra soulager des meneurs sur qui on aura tiré toute la saison et apporter son instinct défensif à une période où les choses sérieuses devront redoubler d'intensité en zone arrière.

Encore une fois, tous les voyants semblent au vert (à part le textile) et les attentes de Beaublanc ont des chances d'être comblées... on n'annonce aucun titre mais au moins la satisfaction de pouvoir sortir du terrain la tête haute quel que soit le résultat en ayant tout donné... en ayant mouillé le maillot
#CHASINGCHAMPIONSHIPS