Le réveil de l'assoc'

Jamais le temps de s'ennuyer à Limoges : André SARDAIN, président du CSP Association, a fait une sortie très remarquée dans Le Populaire (à lire ICI) dénonçant la gestion opaque de l'équipe professionnelle et le manque de moyens attribués à la section amateur. Décodage.
EDIT : Réponse de Fred Forte via France3 (vidéo en fin d'article)
Avant toute chose, mettez vous dans l'ambiance en appuyant sur le bouton LECTURE de cet excellent mashup du non moins excellent DJ Zebra, et plongez vous dans la lecture de l'interview fleuve de Matthieu Marot, on ne peut pas dire que le dirigeant de la section amateur mâche ses mots.
Oncle Picsou, c'est toi ?
Si les chiffres annoncés sont réels (1,1M€ de fonds propres...), les faits seraient donc bien de nature à confirmer ce que tout le monde semble avoir compris depuis quelques saisons : le CSP pro économiserait de l'argent en recrutant des joueurs de seconde zone derrière un ou deux noms ronflants annoncés au moment des abonnements. La saison se passerait dans la douleur et à l'approche des playoffs, les ajustements nécessaires seraient faits pour tenter un coup (changement de coach ou recrutement d'un "gros" joueur).
Annoncer les VRAIS objectifs
Si cette recette a amené deux titres dans l'escarcelle du Limoges CSP, elle n'en est pas moins contestable puisque l'utilisation de fonds publics entre en ligne de compte et que les supporters abonnés ou occasionnels seraient pris au choix pour des jambons ou des vaches à lait en fonction de la période. Soit on paye cher pour voir un spectacle minable, soit on paye très cher pour s'arracher une des places disponibles pour les finales. Vous ne manquerez pas de faire le parallèle avec notre article "Le coaching en ProA" où le profil de LIMOGES est bien différent des autres équipes de ProA et correspond peu ou prou à la description dressée par le président de l'association.
La formation de côté ?
André Sardain dénonce aussi le manque de moyens attribués à la section amateur comparativement aux autres dotations des clubs de ProA. Nous ne sommes pas en mesure de vérifier ces chiffres dans l'immédiat mais il faudrait aussi comparer la taille des structures, le nombre de licenciés et le niveau auquel évoluent les équipes concernées. Cholet Basket par exemple possède une structure de formation complète avec un hébergement et des éducateurs dédiés au suivi des joueurs/élèves, ce qui est loin d'être le cas du CSP qui loue un ou des appartements et y place ses joueurs lorsqu'ils ne peuvent pas bénéficier d'un internat. Il faut noter que la section pro gère maintenant les U18 France et les Espoirs, ainsi que la rémunération de leurs coaches.
La réaction du président SARDAIN ne semble pas opportunément liée aux mauvais résultats actuels des pros puisqu'il avait soulevé les même questions financières l'an passé mais qu'il avait malgré tout signé la convention permettant au LIMOGES CSP SASP de s'engager en ProA (les droits sportifs étant détenus par l'association via la FFBB).
Un avis ?

Si nous nous garderons bien de nous avancer sur les aspects détaillés de l'affaire, force est de constater que l'opacité dénoncée dans la gestion des pros ne cesse d'être remarquée par la plupart des observateurs du basket limougeaud. Si contrairement au passé, la gestion est bénéficiaire, les objectifs sportifs (hors la victoire en playoffs) ne semblent pas au cœur des préoccupations de la SASP. Les économies réalisées sur 6 ou 8 mois sur des joueurs très moyens de type Gatens, Daniels ou encore Walker avant eux (masqués par de bons Smith ou Moerman) permettent de réaliser des "coups" sur quelques mois/semaines comme Jeter et de contenter le peuple avec un titre et une belle parade. Mais cette gestion de type roulette russe a ses limites.
Comme nous l'avons mis en évidence dans notre précédent dossier sur les réformes des coupes d'Europe, si le CSP rate le coche cette année, il risque de prendre un sacré wagon de retard sur le champion 2016 qui bénéficiera de moyens financiers importants pour 2017... à moins de puiser dans un bas de laine ?...
La réponse de Frederic Forte
Retrouvez ICI la vidéo et l'article de France3 Limousin
Une nouvelle fois, Fred Forte nous sert la théorie du complot visant à le déposséder du club, via Yann Bonato l'an dernier, Laurent Sciarra sur Twitter il y a quelques semaines et maintenant André Sardain (à qui le tour ?). Il se défend également sur la légalité de la gestion du club mais là n'est pas la question : c'est la philosophie des investissements qui est mise en cause pas leur légalité. Les audits et autres commissions de contrôle invoqués par F. Forte ne se prononcent pas sur le fléchage des budgets entre amateurs et pros ou sur le prix mis sur les joueurs. Ces organismes vérifient simplement que tout est fait selon les règles et que l'argent n'est pas détourné. En l'occurence, M. Sardain reproche à la SASP de constituer des fonds propres (ce qui n'est pas anormal pour une société) sauf que la légitimité des financements publics devient alors discutable si le club a de tels moyens.
Quant à l'argument de non double casquette présidence/conseil de surveillance, l'ex présidentraineur nie être à la tête du conseil de surveillance ce qui est vrai puisque c'est son ami de longue date Jean-Léonard Picot qui le préside (bon, il est aussi vice-président de la SASP mais ça on oublie de le dire). Fred Forte ne répond pas non plus aux accusations de partage de responsabilité avec son épouse et aiguille France 3 vers des organismes de contrôle techniques et non éthiques. Belle pirouette de communication de la part du meilleur communiquant de tous les présidents de ProA... et de loin !
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L'Euroligue des champions ou l'inverse ?
News
# 32 - Jacques Beauregard
17/12 - 22h26
Juste un détail sur Jamar Smith : bon joueur, élégant et très sympa. Mais du niveau Pro A! Il n'a pas cartonné en euroligue l'an dernier. Et malaga ne le fait presque pas jouer.
On n'a pas les moyens de se payer des tops joueurs et c tout