Champagne pour tout le monde !


Après la logique mais appliquée prestation en Coupe de France contre Chartres, les limougeauds se déplaçaient ce soir à Châlons-Reims dans un match déjà décisif pour la suite de leur saison où il fallait notamment gommer les échecs à domicile. On pouvait aisément imaginer un Massimo Cancielleri, tel un chanteur fou domptant ses peurs, entonner à ses joueurs "la nuit promet d'être belle car voici qu'au fond du ciel apparaît la lune rousse saisi d'une sainte frousse, tout le commun des mortels croit voir le diable à ses trousses" ! Son message a été entendu puisque le CSP s'est largement imposé 101-71.

UN PAUMIER INFERNAL AVEC UN APPETIT DE FRENESIE BACCHANALE

Notre coach originaire de la péninsule ouvre son sarcophage avec un cinq rituel : Harper, Crusol, Lang, Invernizzi et Paumier. Les limougeauds laissent flotter leurs idées noirs près de la marre aux oubliettes et démarrent tambour battant avec le duo Crusol Paumier qui par deux fois trompe les locaux. Paumier en fière gorgone au contre bloque Lawal, déjà 9-2 à la 3e minute. Crusol change de pivot mais il applique la même recette avec Spencer. Le jeu en transition oblige Cédric Heitz à prendre un temps-mort car le score est de 15-6 après 6 minute. Paumier, égérie insatiable chevauchant des walkyries, fait danser un Lawal en muse un peu dodue. Châlons Reims ne score que sur lancers francs, Limoges étant dans la pénalité. Paumier conclu le premier acte par une claquette avec 14 points pour lui et un score de 26-16.
Lang en step-back permet au Cercle Saint Pierre de parfaitement démarrer le second quart. Son jeu en attaque placée semble moins fluide avec de nombreuses balles perdues. Le lutin feux-follets Beyhurst ramène du rythme et charme nos âmes envahies par la mélancolie. Cancielleri s'effrait comme un carnassier et ne lâche pas d'un pouce ses faunes et farfadets verts. Pinkins marque de manière acrobatique tel un pendu sans cravate. Un and one de Lang après un joli flotteur porte le score à 39-24. La raquette limougeaude semble un marécage pour les champenois. Le duel Lawal Spencer est intense et le pivot limougeaud est en mode nécrophage. Massinburg est un elfe désorienté à la mène. Lang sanctionne tel une vipère écarlate. Le score monte à 44-25. On voit un énorme coast to coast de Massingburg. Harper termine le travail au buzzer. 51-33 à la mi-temps.

LE DUO HARPER-SPENCER EN DIEUX ET DIABLES

Le démarrage après la pause est plus que poussif, les limougeauds encaissent rapidement un 5-0 et Paumier semble se faire mal sur une mauvaise réception. Cancielleri, vampire ébloui, prend un temps mort pour recadrer ses troupes. Derrière Invernizzi redonne de l'allant avec un tir primé. Harper en costaud marque avec la planche. Donte Grantham à 3 points continue d'entretenir l'espoir des locaux mais c'est le moment que choisit Spencer pour enchaîner dunks, contres, interceptions et même un tir à 6m75 : on lui donnerait le bon dieu sans confession. Harper, qui jusque là dans la saison avait l'oeil hagard, marque à nouveau de loin puis avec un and-one et redonne 20 points d'avance à son équipe. Les verts remettent en marche leur grosse défense et soudain les arbres frissonent dans les travées du complexe sportif René Tys. Le collectif limougeaud est récompensé avec joli mouvement conclu par Pinkins. 75-52 à l'issue du 3e quart.
On assiste à l'entrée de Vene en début de dernier acte. Invernizzi shoot à 3 points du parking sans crier gare. Harper, encore lui, va poster un dunk et crucifie son opposant derrière la ligne. On entre dans l'ère chronophage mais toujours avec une énorme activité défensive. 87-57 à la 24e puis 91-59 à la 26e, les champenois ont l'air tellement accablé dans un concert de jurons de leurs propres supporters. Pinkins se signale après un joli mouvement avec Beyhurst. Grantham, cynique et corrompu, soigne ses stats et limite la casse. On fait entrer le jeune Deisseignet : quel dédain suprême. Le capitaine Nicolas Lang clôture la marque qui se soldera par un impressionant 101-71.

UN BASKET CHAMPAGNE

Bien sûr Châlons-Reims est une bête blessée et tirer des conclusions hâtives de cette large victoire serait contre productif. Le Limoges CSP peut tout de même repartir avec le sentiment du devoir accompli en lavant mathématiquement l'affront de la défaite idiote contre Cholet à Beaublanc. On se prend alors à imaginer un Massimo Cancielleri fredonnant vers le bus un "Mais, déjà, le ciel blanchit, esprits, je vous remercie de m'avoir si bien reçu. Cocher, lugubre et bossu déposez-moi au manoir et lâchez ce crucifix. Décrochez-moi ces gousses d'ail qui déshonorent mon portail et me chercher sans retard l'ami qui soigne et guérit la folie qui m'accompagne et jamais ne m'a trahi :
CHAMPAGNE !!!!"

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