No pity for TP

Illustration

Le Limoges CSP au diapason de son public en mode playoffs a pulvérisé l’ASVEL à Beaublanc, laissant les ouailles des frères Parker à à peine 78-52. Les playoffs sont quasiment acquis alors que la route se complique pour les rhodaniens qui devront se relever de ce revers. Analyse.

Le match

Quel match ? Il n'y en a pas eu. Après avoir vaguement tenu tête au premier quart-temps (16-14), l'ASVEL a littéralement implosé dans un Beaublanc en fusion. Un bon +10 au QT2 puis un QT3 cinglant où l'ASVEL ne marque que 8 petits points tout en en encaissant 19. Une dernière période en levant légèrement le pied avec "seulement" 20-17 en faveur des limougeauds et nous voilà avec une déculottée comme la maison verte en prend rarement ! Si on jette un oeil du côté des évaluations, les lunettes de soleil ne suffisent pas, il faut passer au masque de soudeur parce qu'avec 96 à... 44, la fessée tourne à la séance SM. Sans intensité, sans inspiration, en panne sèche derrière l'arc (4/25 soit 16%) il n'y a quasiment rien à sauver dans la prestation de l'ASVEL que Kahudi avait pourtant annoncée remontée de par la présence de son président Tony PARKER. On repassera.

Mais ce match ne fut pas qu'une déroute rhodanienne, si le CSP s'est imposé avec autant de marge c'est aussi parce qu'il a attaqué ce match le couteau entre les dents. C'est parce qu'il a défendu le fer et varié ses attaques qu'il a fait déjouer son adversaire. Toutes ces qualités et ces attitudes qui lui ont cruellement fait défaut des semaines, des mois durant au coeur de l'hiver semblent soudain si faciles. Si l'on excepte Josh Carter qui a fait du Matt Gatens, tous les joueurs ont élevé leur niveau de jeu et force est de constater qu'à l'orée des playoffs ce groupe semble en ordre de marche pour aller niquer des mamans batailler dans des ambiances survoltées. Et Dieu que son public aime ça ! Beaublanc aussi était en mode playoffs : les UG ont déployé un tifo soulignant l'aspect transgénérationnel de l'attachement au club et le reste des tribunes a vibré et poussé les siens à chaque panier qui alourdissait la valise de coach Parker. Le technicien vert (pour la couleur du maillot comme pour son humeur du soir) n'a pas réclamé de temps mort à 6sec du buzzer cette fois-ci contrairement à sa victoire en TOP16 EuroCup sur le même parquet. On n'oublie pas ici. Difficile de sortir un joueur du lot, statistiquement Samardo SAMUELS a fait une grosse sortie avec 17pts 6rbds tout comme Kenny HAYES avec 18pts et 3pds mais honnêtement cette victoire écrasante est celle d'un collectif.

Analyse

Quel plaisir chers lecteurs de sentir cette équipe arriver à point nommé en pleine forme, au complet et pleine d'intensité et d'envie de jouer au ballon. On a vécu tant de semaines frustrantes, déprimantes, rageantes même ! Alors ne boudons pas notre plaisir. Pas d'excuse ce soir : pas d'adversaire de niveau ProB, pas de blessures en cascades, pas de compétitions annexe qui aurait "vidé" nos visiteurs... pire : des raisons d'être galvanisés avec un président superstar en visite devant qui se montrer, une belle série en championnat, un pivot remplaçant bien acclimaté et des ambitions légitimes bossées par des rumeurs de wildcard EuroLeague. Non, vraiment, cette rouste infligée à une des locomotives du basket français n'est entachée d'aucune excuse. Elle en appelle même d'autres : en tout premier lieu, briser cette odieuse série de défaites à l'extérieur en JEEP Elite débutée le 22 décembre à Dijon et qui aura une dernière occasion de s'arrêter à Antibes dès vendredi pour offrir une qualification en post saison dès l'avant dernière journée. La réception de Nanterre ensuite devrait (on l'espère) compter pour du beurre ou alors offrir le bonus de la 4e place synonyme d'avantage du terrain en 1/4. Et enfin, en playoffs où ce CSP a une carte à jouer avec son public et sa salle, avantage inégalé dans l'hexagone. On sait bien que nos lecteurs-vautours ont passé une bien mauvaise soirée pour leurs théories de joueurs manchots et de coach incompétent... Peut-être pourront-ils déverser leur litanie bileuse sur le dos du pauvre Josh CARTER (attention, ni John ni Joss et encore moins Joseph... mais à quoi bon connaître le nom de ceux qu'on épingle au mur après tout ? Après Konklin et Gipson, les attaques de Jean-Michel Amoitié ont de beaux jours devant elles).
Bref, on se tue à le répéter depuis le début de la saison : cette équipe est pétrie de talent ! Son BigTrois est un moteur dans les matches difficiles, les US sortent de leur boîte à tour de rôle sans crier gare et ne permettant aucun scouting particulier, cette irrégularité aurait finalement du bon ? Toujours est-il que quand l'envie est là, ce CSP est difficile à arrêter... et les playoffs semble la susciter cette fameuse envie. J'écrivais ici-même il y quelques semaines qu'il vaudrait mieux ne pas faire les playoffs sans la manière, les dernières sorties prouvent que l'attitude a changé et que la volonté "récitée" en interview s'est enfin matérialisée en sueur et en résultats sur le parquet. Pourvu que ça dure !

On a aimé / On n'a pas aimé

Et bien ce soir, cette rubrique est la vôtre : lâchez vous en commentaires ça nous changera des Robespierre en herbe et autres chantres de l'apocalypse. Montrez que le public limougeaud mérite son surnom de "connaisseur".

Pour citer un grand homme : "Dormez heureux !"

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