La lanterne rouge n'a pas brillé

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Lorsqu'on oppose la meilleure défense à la plus mauvaise, l'affaire semble entendue. Mais les multiples blessures dans la raquette Limougeaude avaient fait naitre l'inquiétude chez les supporters... Après une laborieuse victoire contre Évreux, ce match ne promettait pas d'être de tout repos. Qu'on se rassure, Limoges a malgré tout pu tenir son rang, et mérite son Champagne quand Reims se contentera des bulles... victoire confortable, 56 - 72.

Limoges débute la rencontre avec un cinq composé de Lukovski, Larrouquis, Robinson, Tucker et Oyono. Ils font face à Mangin, Bell, Ukeagu, Chery et Bradford.
Le maitre artilleur Rémois, Bell, tente d'ouvrir les hostilités à trois points mais échoue, Chery en revanche ne rate pas sa cible. Les cerclistes font de la résistance en exploitant au maximum leur collectif. Les 5 hommes d'Olivier Cousin ajoutent en effet deux points chacun à leur tour, infligeant au passage un premier 8-2 aux locaux. Bradford, de près puis de loin, ramène les deux formations dos à dos (10-10,° min). Après un one-man-show dans la raquette, Robinson obtient et convertit la faute de Saounera. Un temps incertain, Salmon fait son entrée mais subit aussitôt les talents de contreur de Bradford. L'américain est l'homme en forme de ce premier quart et fait une nouvelle fois trembler les filets de loin, portant son compteur à 8 points. Les Rémois perdent de nombreux ballons que Limoges peine à exploiter ; il faut dire que les locaux sont pour l'instant nettement plus adroits que les visiteurs. Il va sans dire que coach Cousin n'apprécie pas beaucoup le jeu de son équipe, qui déjoue complètement en fin de quart. Toti choisit dont bien son moment pour entrer le premier shoot à 3 points Limougeaud dans les dernières secondes (après 5 échecs), permettant ainsi à Limoges d'être à portée de fusil après 10 minutes (17-15, QT1).

Le jeune meneur Limougeaud récidive immédiatement dans le deuxième quart, faisant dores et déjà mieux que lors de ses 9 dernières rencontres ! Salmon l'imite ensuite, avant de laisser sa place à Diallo ; la dernière recrue se montre immédiatement rentable, bien servie par Toti pour dunker. Limoges se donne de l'air (19-23, 12° min) et pousse le coach local à reformuler ses consignes. Limoges affectionne vraiment les tirs longue distance, avec plus (Tucker) ou moins (Larrouquis, Lukovski) de succès. Limoges impose cette fois bien son jeu à des Rémois en panne d'adresse, complètement paralysés par la défense Limougeaude. Lukovski guide remarquablement les siens, servant au mieux Tucker (au dunk) ou Larrouquis (de loin). Bradford stoppe enfin l'hémorragie des locaux après 6 minutes sans paniers, et un terrible 19-2 encaissé (21-31, 16° min). L'américain enchaine les contres et aux côté d'Ukeagu impulse une nouvelle dynamique à son équipe qui se relance bien sur un 8-0. Limoges paye cash une mauvaise gestion de la fin de quart-temps et n'a plus que 4 points d'avance à la pause (29-33, MT).

Les deux hommes en forme de Reims conjuguent leurs talents et réduisent l'écart, mais leurs alter-égos Limougeauds pilonnent avec succès (3/3 à 3 points pour Toti, 10° point pour Larrouquis). Oyono redonne ensuite un matelas de 11 points d'avance en deux actions (33-44, 22° min). Les cerclistes serrent la vis des deux côtés du terrain, boutant même un temps les locaux hors de la raquette. Ceux ci ne tardent pas à revenir à la charge, Ukeagu convertissant un gros rebond offensif. Leurs velléités sont toutefois sereinement contrôlés par un Oyono une nouvelle fois omniprésent, servant bien Lukovski pour son premier panier. La défense est une nouvelle fois remarquable d'efficacité, et les Limougeauds se permettent même un peu de déchet en tentant de faire le show... Tout souri à Limoges, à l'image de ces shoots "limites" comme celui de Larrouquis (à 3 points) qui tourne autour du cercle avant de basculer du bon côté. Les locaux terminent une nouvelle fois sur une bonne note avec deux paniers de Chery et Bell, mais accusent 10 longueurs de retard à autant de minutes du terme (43-53, QT3).

Bell soulage un peu les locaux de loin ; marquant seulement son 7° point, il est toutefois loin de son standing habituel (36 points contre Le Portel). Les Rémois n'ont rien d'exceptionnel à proposer, mais tiennent la distance, profitant d'une panne momentanée d'adresse des Limougeauds. Un petit lancer de Salmon, et Bell récidive... Cousin cherche immédiatement à casser la dynamique Rémoise, alors que la victoire semble de moins en moins acquise (49-54, 33° min). Après avoir mené de 14 points, Limoges s'endort un peu sur le rythme imprimé par les locaux. Lukovski prend alors ses responsabilités, tout comme Salmon qui après plusieurs échecs rajoute trois précieux points. Reims est à nouveau paralysé sous les assauts des deux hommes, et accuse de nouveau un retard à deux chiffres (50-61, 35° min). Aussi abattu que son équipe, Ukeagu rate même ses deux lancers après une anti-sportive de Lukovski. Bell en revanche exploite au maximum la possession suivante. Salmon et Ukeagu se neutralisent, et lorsque ça ne rentre pas, Lukovski se rabat sur le plan B en provoquant de bonnes fautes. S'en est trop pour les locaux, qui arrêtent totalement de jouer pour mieux baisser leurs shorts et recevoir une fessée logique... Salmon, Toti et Oyono enfoncent le clou, permettant à Limoges de s'imposer finalement 56-72.

Les Rémois ont réussi à faire un temps illusion grâce à une grosse adresse (en particulier de loin), avant de s'effondrer devant le mur mis en place par le tacticien Limougeaud. Deux coups d'accélérateur, au deuxième (un 19-2) puis au troisième quart (un 11-2) auront suffit à faire pencher la balance du bon côté. Il faut dire que sorti de Bradford (16pts 10rbds 6pds) et Ukeagu (15pts 8 rbds) qui ont profité de la relative faiblesse de la raquette Limougeaude, ainsi que Bell nettement en deçà de son niveau habituel (13pts), Reims n'avait vraiment rien de consistant à proposer. Et trois joueurs, c'est un peu léger face à ce qui ressemble de plus en plus à une équipe (6 joueurs entre 9 et 13 points). Avec une défense toujours aussi imperméable, Limoges se permet de petites fluctuations d'adresse, et coach Cousin a bien raison d'être fier de ses gars au micro de France bleue. En variant bien les systèmes défensifs, en ne laissant jamais Reims s'enflammer, et en faisant preuve d'une grande maitrise, Limoges a mérité son succès, laissant Reims à son plus faible score à domicile de la saison.
Pour reprendre les mots du tacticien Limougeaud, Oyono a une nouvelle fois été héroïque ce soir, et a clairement pesé sur le jeu Limougeaud en deuxième période. Toti, d'habitude légèrement sous-utilisé par son nouveau coach se montre ce soir brillant : il enchaine 3 tirs longue distance (3/5 au final), capte 5 rebonds, et signe tout simplement la meilleure évaluation Limougeaude de la soirée (18). Salmon, peu en verve en début de rencontre se rattrape à la fin de loin, tout comme Lukovski qui perd 4 ballons en première mi-temps, marque 8 points en deuxième et distille 6 passes. Pour une fois, Larrouquis parvient à enchainer deux bons matchs de suite, et termine meilleur marqueur Limougeaud avec 13 points. Enfin, la dernière recrue, Diallo réalise une bonne entame, scorant dès son entrée sur le terrain, puis considère que cela suffit pour un premier match. Il reste 8 minutes sur le terrain, probablement pour laisser souffler Oyono.

Dans les deux autres rencontres de la soirée, Poitiers a perdu au Portel et Besançon a battu Aix-Maurienne. Limoges réalise donc une excellente opération, en ayant désormais 2 points d'avance sur le premier non-qualifiable pour les Playoffs, et en dépassant un concurrent direct. Avec demain les confrontations entre les 4 premiers, cette journée pourrait bien être des plus ensoleillées pour Limoges. Il ne restera plus qu'à confirmer à la maison samedi prochain pour le Choc, le gros Derby face à Poitiers. Il ne reste déjà que quelques places libres à Beaublanc et France 3 retransmettra le match sur internet, c'est dire si l'attente est grande !

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