Et revoilà ENFIN le vrai Beaublanc!

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Dans un match hâché et que l'on en retiendra, une nouvelle fois, pas dans les annales, le CSP fait tomber Le Portel sur le score de 75 à 68. Récit d'un match qui, à défaut d'être beau, a eu le mérite de nous offrir un pur moment de basket dans le money time. Ce match était aussi l'occasion de voir à l'oeuvre pas moins de quatre joueurs n'ayant encore jamais foulé le parquet du Palais des Sports en match officiel : Adam harrington et Johan Passave-Ducteil, revenant tous deux de blessure, et surtout Xane D'Almeida et Yassin Idbihi. Notons également la présence d'Edouard Choquet et Willie jenkins, anciens limougeauds applaudis lors de la présentation de leur équipe

5 CSP: Mouillard, Mohammed, Harrington, Emerson et Idbihi
5 Le Portel: Boire, Jenkins, Olivero, Gourde, Ludon

Le match commence sur un assez bon rythme avec un jeu bien en place côté limougeaud et une réussite à 3 pts retrouvée grâce à Adam Harrington qui semble être de moins en moins gêné par son attelle. Dès le début du match, on sait dores et déjà que les coups de sifflets ne seront pas légions ce soir et le duo arbitral laisse peu à peu les 10 acteurs du match sombrer dans un pugilat temporaire qui reviendra régulièrement tout le long du match. Il faudra ainsi attendre 3 minutes de jeu pour voir le premier point jaune s'afficher sur le panneau des fautes et elle sera pour l'opalien José OLIVERO, homme en forme des boyaux rouges (nom donné aux habitants du Pas de Calais.. selon Ch'Klote de www.histoires-de-chtis.com: "Cha daterot del guerre d'Artois du temps du Grand Condé, au miyeu du 17eme siécle. Dins chés troupes du Grand Condé, y'avot des artésiens qui, pous'distinguer d'z'autes soldats, portottent su l'ch'miches in'ventrière rouche.
Y'a core ine aut'version qui est plus cruelle et qui date de l'révolution à Arras d'où qu'in passot grinmint d'gins al'guillautine et que ch'sang i coulot dins chez caniveaux."
)
La minute culturelle passée, revenons à ce premier quart qui voit peu à peu Limoges prendre une petite avance de 6 points sur ses adversaires (15-9, 4ème) malgré quelques boulettes offensives notamment de Mohammed qui a tendance à trop vouloir faire le show. Notons également les marchers à répétition de Yassin qui n'est pas encore à la hauteur des espoirs placés en lui. Néanmoins, en ce début de match, les joueurs paraissent concernés et se jettent un peu sur tous les ballons qui passent devant eux. Le temps de noter ces remarques positives sur mon carnet et voilà que le jeu cercliste s'écroule instantanément comme un chateau de carte. Tout d'abord Olivero (20 pts en 32 min, 6 fautes provoquées et 6 rebonds pour une éval de 17) permet de rejoindre à la marque (15-15, 5ème) puis donner l'avantage 15-20 à 58 secondes de la fin de ce quart. Difficile alors d'expliquer le cataclysme. Peut-être est-ce du au remplacement de Mouillard par notre palois D'Almeida (peu crédible car Xane rend une bonne copie ce soir et est plus convaincant que Mouillard face à Maxime Boire qui est une véritable mobylette, à l'image d'un Toti, mais en mieux!) ou alors la piètre entrée de Johann Passave-Ducteil qui peine à revenir et est souvent hors du coup sur ce laps de temps car Johan ne pourra être satisfait de son match: trop court aux shoots, il perd trop facilement la balle et est assez loin du joueur tonique que nous avons connu face à nous avec St Etienne et aperçu au Tournoi du Palio à Boulazac en pré-saison. Juste avant le buzzer, les limougeauds reviendront à 4 points (19-23, fin QT1)

Le QT2 sera, au début, assez poussif. On a alors du mal à percevoir ce qui a changé dans le jeu limougeaud tant la performance proposée est de maigre facture. Pourtant, Xane D'Almeida permet au CSp d'égaliser à 23-23 suite à deux vols de balle consécutifs et autant de paniers à 12ème minute. Dès lors, les équipes prendront tour à tour l'avantage à la marque jusque la 18ème minute, quand Tensorer puis Harrington parviennent à creuser l'écart à +7 (40-33, 18ème). Les décisions arbitrales sont très approximatives et Le Portel remonte à 42-39 à la Mi-temps grâce à Olivero.

Le troisième acte débutera avec le 5 de départ limougeaud. Malheureusmeent, ceux-ci ne parviendront pas à reproduire les 5 premières minutes du match avec un jeu d'attaque souvent stérile et souvent la passe de trop. A la 24ème et dans un Beaublanc toujours aussi amorphe, Olivero ira même porter la marque jusque 46-51. Les cerclistes regardent jouer leurs adversaires qui font valoir leurs qualités. Limoges ne rompt donc pas la tradition des 3ème quarts catastrophiques et perd l'avantage (53-57, fin QT3) suite à un raid solitaire d'Olivero qui traverse seul l'intégralité du terrain en dribblant les 5 blancs un par un avant de marquer.

Au début du 4ème quart, on se dit que la messe est dite et que Limoges va pouvoir compter sur un nouveau revers à domicile. On en voit alors pas comment les choses peuvent changer, surtout quand Olivero enfonce le clou à -7 (57-64, 35ème). Puis, le renouveau, une étincelle nommée Mohammed redonne de l'espoir au public et au banc. Grâce à une volonté de fer, il relance Limoges qui, peu à peu, remonte au score par un trois point de Salmon, suivi d'un panier d'Emerson et redonne l'espoir à tout le monde (66-66, 37ème). Dés lors, la machine Beaublanc, en sous-régime depuis de longs mois, monte subitement dans les tours... les joueurs sont encouragés comme à la plus belle époque, les possessions adverses huées dans une bronca phénoménale. Le 6ème homme remplit enfin son rôle et on se permet de croire en un succès improbable. Chaque possession locale est vivement encouragée. La tension est palpable et les joueurs du Pas de Calais font des fautes. Xane D'Almeida redonnera ainsi l'avantage au cercle sur deux lancers à 1'11 de la fin. L'attaque du Portel est soigneusement huée et Limoges récupère ainsi la balle à 47 secondes pour un panier de Alhaji Mohammed (14 pts en 26:30 à 38%, 13 d'évaluation), fer de lance de l'équipe dans ces dernières minutes. Arnaud Ricoux prend alors un temps mort durant lequel il aura sûrement des difficultés à se faire entendre tant l'intensité des encouragements ne tombe pas la foule étant harranguée par Harrington et Emerson qui goûtent visiblement un tel environnement ! La fin de match ne sera qu'une succession de fautes sur Adam Harrington qui mettra 5 lancers sur 6 et scellera le score à 75-68 dans un tonnerre d'applaudissement et de cris de joie qui fait plaisir à voir. C'est ce genre de moment, si rare ces derniers temps, qui nous fait croire en des jours meilleurs. Le genre de moment qui font que la foi cercliste apparait au grand jour.

On pensait Beaublanc mort, il n'était en fait qu'en sommeil par manque de moments de folie comme celui-ci. Merci Messieurs pour ce doux moment de plaisir, ce retour au score et ces 3 dernières minutes de jeu nous vont droit au coeur et nous redonnent le moral. Beaublanc vous a également adressé un message fort: Bougez-vous, sortez-vous les tripes, faites preuve d'envie et nous vous suivrons. Bien sûr, tout n'a pas été parfait et le jeu est encore très perfectible mais il s'est passé quelque chose ce soir au niveau mental. Vous avez enfin pu voir votre public sous ses meilleurs facettes, à vous de faire en sorte qu'elles apparaissent de nouveau car cette ferveur, elle se mérite.

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