30 dans la besace en Alsace

Illustration

C'est un CSP bien pâle qui s'est aligné sur le parquet du Rhénus. Sans énergie, sans envie, sans créativité... les limougeauds se sont fait corriger et auraient même mérité plus face à l'éternel dauphin qui s'était mué en requin au grand dam de Lolo Sciarra. Analyse d'une déroute.

Le live du match

QT1 Départ raté

Début de match compliqué pour le CSP qui navigue rapidement à 10 longueurs des alsaciens boostés par leur jolie bannière de Coupe de France. Howard en petite forme rate du tout fait et l'adresse n'est pas là globalement. Fin de QT1 22-10 ça va être long... il faudra les coller et jouer le hold up au QT4.

QT2 On limite la casse

Merci au taux de réussite de la SIG aux LF (10/17) et à quelques ballons (enfin) bien gérés en fin de période mais que cela fût laborieux ! De chrono bouffé à faute en fin de possession alsacienne en passant par mauvaise gestion de la press adverse... on s'en sort clairement bien avec -10. Ce sera un hold up ou rien. 45-35 à la mi-temps, le CSP s'en sort plutôt bien.

QT3 Deux joueurs en moins

Premier fait de jeu de la seconde mi-temps, l'expulsion de Jeff Morency pour une seconde antisportive totalement inventée par le corps arbitral. (Au passage, si quelqu'un pouvait arracher les câbles du DJ du Rhénus qui saoule tout le monde avec ses samples à 2 balles !) Le CSP enchaine les cafouillages et les deux équipes balancent des saucisses (de Strasbourg) sur la ligne de LF (déjà 17 ratés après 25min) et les locaux prennent le large à +20. Conklin conclut son match à 3 secondes du buzzer avec sa 5e faute (dont 3 inutiles) pour finir à 70-42. Même pour un hold-up ça va être tendu.

QT4 L'écart enfle

Fin du supplice, Strasbourg écrase un Limoges en dessous de tout. Défense laxiste avec beaucoup de fautes en retard. Adresse désastreuse (hormis quand ça ne comptait plus) et gestion de la balle pas inspirée voire inquiétante sans pour autant tenter de faire jouer JB Maille. Le public du Rhénus s'enflamme à +35 et 1' à jouer... pour conclure sur un score bien rond et bien dégueulasse de 100 à 70. Indigne.

Analyse

Pas grand chose à garder de cette sortie, non pas que la SIG avait dressé une ligne Maginot et que l'obstacle était infranchissable mais force est de constater que les alsaciens ont utilisé cet ingrédient qui fait trop souvent défaut aux limougeauds : L'ENVIE. Quand les quintuples vice-champions de France entament avec agressivité des deux côtés du terrain, le CSP sans solution arrose à 3pts et défend sur les talons. Le William HOWARD énorme vu la semaine dernière n'était que l'ombre de lui-même : shoots forcés, déconcentration pour contester, manque d'intensité... Mam JAITEH pourtant titularisé alors que Samuels était valide, n'a pas exploité au mieux le temps donné ne pouvant empêcher Bilan de faire son 15 d'éval. Certes l'intérieur a capté 12 rebonds mais on une peut pas dire qu'ils aient offert beaucoup de points en retour. Mais si nos JFL n'ont pas eu le poids attendu, que dire de nos meneurs US ? Joyce puis Gibson n'apportent plus la créativité dont ils sont pourtant capables. Le vétéran Gibson a pourtant tenu la baraque à bout de bras en EuroCup par exemple, et Joyce a su briller dès son arrivée voire se montrer clutch comme contre Monaco. Mais tout cela n'est plus que souvenir (et même oublié par ceux qui réclament des têtes !). Si on peut accuser l'âge pour "Papy" Gibson, Oncle Drew devra se trouver une autre excuse. Même Samuels dont le potentiel est pourtant bien plus impressionnant rend une copie fade, faute à des attitudes en retrait. Les rares fois où le pivot a avancé et sorti les coudes, personne n'a tenu mais il a la plupart du temps attaqué en reculant, sans se mettre en danger. Les seuls à se donner réellement furent Morency et Conklin avec autant d'énergie que de maladresse, ajoutez à cela la médiocrité arbitrale désormais régulière et vous perdez ces deux joueurs dès le QT3 pour 2 antisportives (Morency) et 5 fautes dont 3 sans intérêt à 6m du cercle (Conklin).

Alors avec toutes les réserves qu'on peut émettre sur la culture de la gagne des strasbourgeois, on peut difficilement imaginer s'imposer au Rhénus en venant la fleur au fusil, en jouant à 8m du cercle avec des main-à-main sans fin et le tout au petit trot. Malgré son effectif pléthorique construit au gré des mois, la SIG reste la SIG : si on lui rentre dans la gueule et qu'on la maintient à distance ça ne pardonne pas. Chalon ou Monaco leur en ont mis une vingtaine chacun récemment. Quand on voit comment Boulazac (dont la faiblesse n'est plus à prouver) a tenu 3 quart-temps à 10 longueurs en finale de la CdF, on se dit qu'il y a quand même la place.

Le mal de ce CSP (à l'extérieur diront certains... mais "pas que" ajouterais-je...) c'est cette envie à géométrie variable. Les esprits chagrins nous reprochent de "nous enflammer" à chaque victoire (de bonne guerre, après tout on leur reproche bien de s'enflammer après chaque défaite... chacun son kiff !) mais le beau jeu, la circulation de balle, la répartition des points et des responsabilités que l'on observe parfois existe bien... et pas forcément contre des tanches (contre qui on galère généralement). Cette équipe produirait une bouillie de basket avec régularité on pourrait la "charger" à souhait et demander des têtes pour manque de talent ou autre. Non, là on a une team qui PEUT jouer mais qui ne trouve pas l'énergie nécessaire, l'alchimie pour se sublimer chaque weekend. On pourra accuser le coach comme d'habitude (quand on perd c'est sa faute, quand on gagne c'est grâce aux joueurs... c'est bien connu) mais son sentiment de honte exprimé en conférence de presse montre bien que ses joueurs n'étaient pas à l'écoute de ses directives au Rhénus.

Playoffs or not playoffs ?

Le suspens reste entier. Avec 3 des 4 derniers matches à domicile où le CSP parvient à se transcender et un déplacement chez les modestes Antibois, on serait tentés d'être (idi)optimistes... Mais honnêtement si on va en playoffs comme on se déplace... en tongs au lieu d'avoir le couteau entre les dents, autant laisser notre place à une équipe qui aura envie de fournir du spectacle et de faire trembler la SIG ! On peut aussi se rappeler la saison 2013-14 où Jean-Marc DUPRAZ venu remplacer Giannakis avait péniblement drivé un groupe caractériel qui s'est presque auto-motivé et auto-géré pour aller chercher le titre... et se dire que Samuels, Hayes, Carter, Joyce, Howard, Jaiteh et Bouteille vont retrouver la flamme avec l'odeur du sang ? Mouais... Faudra me surprendre alors ! Le pire qui puisse nous arriver serait de nous qualifier en P.O. mathématiquement à la 7e ou 8e place dans une égalité à 3 ou 4 qui nous serait favorable (et pas forcément méritée) et de se faire balayer par Monaco ou Strasbourg faute d'être capable d'élever notre niveau de jeu et de contenir des armadas qui préparent la post-saison depuis longtemps.

Vous l'aurez compris, pour votre serviteur soit on y va pour mettre des brins et surprendre du monde, soit on n'y va pas ! Mais partir en campagne en mode "on prend les matches les uns après les autres", "on va essayer de corriger le tir", ou encore "on ne comprend pas pourquoi on ne met pas l'intensité" merci mais très peu pour moi. Se faire sortir 2-1 en ayant fait trembler l'adversaire et en s'inclinant contre plus fort que soi mais en ayant tout donné: ok ! Se faire fesser comme hier soir ? Autant ne pas se qualifier, on ne se fera pas plus chambrer !

On a aimé

- Morency qui répond présent systématiquement
- Hayes qui prend ses responsabilités même quand ça ne bouge pas autour de lui
- Voir Strasbourg monter une bannière au plafond sans le mot "vice-"
- Que ça s'arrête
- Le jongleur à la mi-temps qui essaie d'haranguer le public et qui repart déçu du cimetière.
- Se faire insulter par des trolls de la SIG sur Twitter... 5 ans de frustration, faut que ça sorte !

On n'a pas aimé

- Oh la la... par où commencer ?
- Le jeu proposé par cette équipe du CSP et son staff
- Les lancers-francs (BORDEL !)
- Les espaces laissés à 3pts
- Le "jeu" en tête de zone à 8m avec les extérieurs qui tricotent cachés derrière les écrans des intérieurs
- Ne pas voir JB Maille
- L'arbitrage qui pèse sur le jeu (attention ils ne nous font pas perdre !) je m'explique : La 2e antisportive sur Morency ne DOIT pas être qualifiée d'antisportive (surtout en connaissant les conséquences mais le chef de gare avait oublié que le joueur en avait déjà une), les pseudo-fautes en périphérie ne DOIVENT PLUS être sifflés, elles font de notre championnat le royaume des danseuses alors qu'en pénétration certains se font découper et subissent des no-calls... et oui une antenne c'est plus facile à voir, ça va moins vite mais qu'est ce que ça gâche le jeu ! Quand on voit le trio en finale de CdF qui demande à un joueur qui a fait faute sur lui... on est en droit de s'inquiéter !
- La sono de Strasbourg... mais quelle tristesse ce DJ !
- Stephen Brun... mais c'est personnel.
- Piétrus qui fait son match pépère alors qu'on a de quoi le bouger et le faire dégoupiller

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