Victoire sur courant alternatif

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Ce soir pour ce match contre Reims, Beaublanc demandait le résultat, ET la manière. Le résultat est là, incontestable, avec un succès de 20 points : 82-61. La manière, quant à elle, a aussi montré le bout de son nez, mais par intermittence... L'équipe de Reims fait malheureusement pour elle honneur à sa lanterne rouge, et permet à Limoges de l'emporter dans un match sur courant alternatif.

Avant le début du match, les « Eagles » se sont fait remarquer par une opération tribune vide, marquant leur insatisfaction devant le jeu proposé ; ils ont simplement laissé à leurs places une petite banderole « Bougez vous tous ! Respect du maillot ». Ils ont ensuite réintégré leurs sièges après 5 minutes de jeu. Storozynski en revanche, n'a pas quitté le sien, et a assisté à la rencontre en civil depuis le banc. Il put ainsi dès le début de la rencontre admirer les premiers pas de Stefanovic, aux côtés de Larrouquis, Hayes, Roberts et Almonte. Comme à son habitude, Limoges domine clairement les débats en début de match ; Stefanovic inscrit les deux premiers paniers et Almonte le complète bien en défense comme en attaque (7-0, 2° min). Limoges manque quand même des occasions (contre-attaques ratées) mais Reims n'a guère que Ukeagu sur qui s'appuyer. Un échange de fautes entre lui et Roberts modifie peu l'équilibre des forces. L'entrée de Salmon qui marque à trois points dès son premier shoot fait toutefois du bien (17-10, 7° min). Gouez fait à son tour son entrée, devant une nette hostilité des tribunes ; Beaublanc n'admet son comportement à Évreux (un geste bien peu amical envers le public Ébroïcien) et le lui fait savoir. Il tente donc se racheter par une très bonne défense en fin de quart temps. Il inscrit même un panier à plus de 50cm du cercle (environ 75) et montre ainsi faire des efforts aussi en attaque. Limoges emmène les débats après 10 minutes, sans toutefois montrer un jeu très rassurant (20-15, QT1).

Limoges n'est pas trop à l'aise en début de 2° quart. Almonte se fait bousculer (voire même éjecter) sous les panneaux, Reims ne gaspille aucune cartouche en contre-attaque (contrairement aux Limougeauds qui peinent vraiment à cet exercice), et les visiteurs restent complètement dans le match (26-23, 15° min). Après un temps-mort demandé par le coach Limougeaud, Toti refait son entrée sur le terrain, et imprime un semblant de mouvement à une équipe jusque là bien statique. Larrouquis commence à s'enflammer, et fait le trou à lui tout seul : une bonne passe pour Almonte, deux tirs lointains sans vis-à-vis, il redonne un bon bol d'air à son équipe (36-25, 18° min). Salmon le complète bien, et l'ex-Clermontois reste présent quand celui ci manque sa cible. Grâce à eux, Limoges accuse un très flatteur +15 à la pause (40-25, MT).

La pause semble être de trop pour Limougeauds ; d'une excellente dynamique avant le passage dans les vestiaires, ils passent à un abattement total. Après un premier lancer de Salmon, c'est Reims qui fait le jeu. La raquette Limougeaude se fait marcher dessus sans réaction, et les visiteurs se baladent en attaque inscrivant un 10-0 (41-35, 24° min). L'addition aurait été encore bien plus salée contre une équipe valant mieux que le fond de la ProB, car les Rémois ont beau se gaver de rebonds offensifs, ils peinent fortement à convertir leurs possessions. C'est une nouvelle fois Larrouquis qui redonne de l'air aux Limougeauds au delà des 6m25. Il était temps, car il est à peine croyable qu'une équipe aussi faible que Reims (ce soir du moins) puisse pointer à seulement 4 petits points de Limoges ! Les arbitres ne souhaitent probablement pas contrarier la tâche aux Limougeauds en infligeant trois fautes (dont une antisportive et une technique) à Mangin en deux actions, valant un 5/6 aux lancers pour Stefanovic. Malgré cela, le duo américain de Reims n'a pas encore abandonné et donne encore du fil à retordre à Salmon, le plus actif des cerclistes sur ce passage (53-49, 28° min). Larrouquis frappe une nouvelle fois de loin, tandis que Roberts commet sa 4° faute, et Limoges dispose d'une mince capital de 6 points d'avance à 10 minutes du terme. Vu la qualité de jeu, la victoire est encore loin d'être acquise...

Heureusement pour Fred Forte, il dispose de deux armes secrètes : Niakate, en retrait depuis le début de la rencontre, et Renaux, en retrait depuis son arrivée à Limoges, sortent les griffes au même moment. 8 points pour un Niakate très incisif, et 1 interception doublée d'une défense très efficace pour un Renaux mort de faim, et Limoges passe un 12-2 à son hôte (70-54, 35° min). L'ovation qui accompagne Renaux à son retour sur le banc n'est franchement pas volée ! Limoges a qui plus est retrouvé le mode d'emploi de la contre-attaque. Cette fois, la messe est dite, les Rémois dégoutés ont presque arrêté de jouer, et les Limougeauds en profitent pour faire le show avec quelques combinaisons Roberts-Almonte ou Larrouquis-Almonte-Salmon qui régalent Beaublanc. Jannel en vient même au stade du air-ball sur lancer-franc, Stefanovic gonfle l'écart de loin, et Limoges l'emporte finalement de 21 points, 82-61.

Une bonne entame comme toujours, et deux bonnes fins de mi-temps, c'était ce soir amplement suffisant pour dominer Reims de 20 points. On pouvait redouter le match piège (après tout, l'autre favori, Besançon, c'était laissé surprendre dans sa salle), mais la logique a été pleinement respectée, ce qui est normal vu la faiblesse de l'équipe de Reims que l'on a pu voir ce soir. Mais si quelques très bons passages de Limoges suffisent à assurer l'écart, d'autres très mauvais passages (comme le troisième quart par exemple), sans conséquences ce soir, pourraient couter très cher dans la plupart des autres rencontres. La cohésion d'équipe, les automatismes ne sont toujours pas là, et Stefanovic aura bien du mal à les installer. Ce soir, encore mal habitué à l'équipe et ses systèmes, il délivre une seule passe, et s'appuie sur son talent individuel pour inscrire 16 points (dont 7 lancers). Le retour d'Almonte fait en revanche franchement plaisir à voir ! Ça valait presque le coup d'attendre, puisque notre boule de nerfs Dominicaine réalise ce soir un « double-double » avec 15 points et 12 rebonds (dont 5 offensifs). Toujours très présent des deux côtés du terrain, très vif et piquant de sacrés sprints, il semble juste encore un peu petit par moment. Et il n'est d'ailleurs pas le seul. Gouez, boudé du public Limougeaud, ne passe que 5 minutes sur le terrain, et en son absence, Almonte (1m98 ), Roberts (1m98 ) et Salmon (2m02 mais un physique encore trop léger), forment une toute petite raquette, même face à celle de Reims. Les 16 rebonds offensifs pris par les Rémois (12 pour Limoges) ne contredisent pas cette impression. Renaux dans le registre toujours particulier de la défense sale, réalise encore une fois une très bonne entrée, tandis que Larrouquis arrose à tout va, avec une grande réussite (23pts, 4/5 à 2pts, 5/10 à 3pts).

Victoire donc parfaitement logique ce soir, mais pas sans zones d'ombres ; face à la surprenante équipe de Poitiers samedi prochain, gare à ce que ces zones d'ombres ne se transforment pas en trou noir...

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