Sortie de route au Mans vers les playoffs

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Je n'ai pas lâché mon téléphone comme ça. En ce bel avril monotone pas froid. Ça ressemblait à l'été sauf que, Saint Pierre, tu n'y étais pas. Puis j'ai regardé le ciel, les playoffs, d'en bas. Indécis, voulais-tu y monter ou pas ? Mais je savais que nous étions fait, que tu étais fait comme un rat. Analyse d'une défaite 77-71 au Mans quasi synonyme d'adieu au Grand Prix des séries éliminatoires de juin.

visage pâle dans notre raquette


Après deux ou trois échanges un peu brouillons des deux équipes, Bryce Jones lance les hostilités avec un lay-up. La défense individuelle, mise en place pour limiter Matt Morgan, est efficace et croyez-le ou pas les hommes de Cancellieri réalisent même un stop-défensif. Tomas Kyzlink, notre Woody Harrelson local, écrase un énorme dunk en back-door. Elric Delord imite François Perronet en s'abstenant de prendre un temps-mort à 10-2. Nicolas Lang, tel Gustav Nachtigal, drive parfaitement Kadji et se met en valeur après un bel échange. Le MSB s'en remet à une défense plus agressive et à Carlton qui nous fait danser en obtenant un certain nombre de lancers francs en attaquant nos intérieurs. 18-16 en faveur du CSP à l'issue de ce premier quart.
Au panache notre coach transalpin démarre le second quart avec une raquette Rodriguez Wojciechowski. Nicolas Lang prend ses responsabilités en obtenant un and-one. Face à la menace Morgan, faute d'un Scott pour l'attraper, Cancellieri alterne les défenses. Mais l'égérie mancelle sanctionne la moindre erreur de marquage. Il faut dire qu'avec l'activité de Philippe Croizon au rebond défensif, le nombre de secondes chances offertes aux sarthois ne sont pas là pour nous arranger. Jones tel un papillon noir se la joue solo pour tenir le score. Notre raquette n'est pas un parc fermé et Carlton y fait le fanfaron. Rodriguez tente bien de se mettre au diapason mais il n'est ce soir qu'un virtual safety car. Après un dernier système de jeu cercliste d'une pauvreté à faire pâlir un moldave sur un carrefour, Le Mans rejoint les vestiaires en menant 41-34.

un final comme une voiture volée


Je dois vous dire que ce début de troisième quart n'est pas là pour nous rassurer, nous supporters attendant que la roue tourne. Josh Carlton se permet même de complétement rater un lancer franc et de convertir son propre rebond sous le regard bovin des intérieurs verts. Comme quoi les valeurs du socialisme ne sont pas mortes à Limoges ! Offensivement rien ne va, trois points marqués en cinq minutes, et de l'autre côté du parquet Matt Morgan joue la collectionneuse de tirs primés. Le rythme est lent, Bryce Jones commet sa quatrième faute, Rodriguez est cadenassé par une prise à deux systématique, l'écart monte à -14. Cancellieri semble perdu dans ses idéogrammes. Il se souvient que l'été dernier Lucas Ugolin a été recruté et il le sort soudain de son placard. Nicolas Lang nous offre un jump shoot façon Belmondo "attention cascade". Le franco-polonais Wojciechowski sort les barbelés en défense. Après un raid mené par le trio Graves-Lang-Wojcie, le Limoges CSP recolle à 56-51 à dix minutes du drapeau à damier.
Kajami Keane n'est guère inspiré en début de dernier acte. McDriff est sanctionné pour flopping. Ugolin plante une énorme claquette dunk pour revenir à -2. Kyzlink concrétise de loin le bon décalage de Lang, suivi comme son ombre par Tarpey. Wojcie devient clutch à 6m75 et donne l'avantage aux limougeauds. Yeguete donne même un écart à +4 après une accélération de Jones digne de Senna à Interlagos. Lucas Trampoline Ugolin verrouille les rebonds. Il reste cinq minutes à jouer. Où est passé la tendresse ? Bordel...Bryce Jones est exclu pour cinq fautes. Kajami Keane sanctionne le suspect retour de la défense de zone Made in Abruzzes. Le différentiel de fautes est impactant mais pas infamant. Il faudrait être d'une paresse intellectuelle coupable pour invoquer un arbitrage béarnais. Les manceaux attaquent le cercle et provoque. Les systèmes offensifs de Massimo semblent sortir tout droit du carnet de jeu de Claude Onesta et dépendent exclusivement de la réussite de ses artilleurs. Lang est suivi comme un réfugié est-allemand par la CIA Tarpey. Wojciechowski est coupable d'un geste d'humeur idiot et Madame Ortiz lui assène une logique technique. Cancellieri, ne supportant pas l'ombre, en profite pour prendre la sienne. On est mercredi 12, on pourrait l'inviter à dîner... L'écart remonte à -8. La messe est dite. Le MSB s'impose finalement 77-71 après le ballet des causes perdues "tirs rapides-fautes-lancers".

comment est notre peine ?

Comment est votre peine ? La mienne est comme ça. Faut pas qu'on s'entraîne à toucher le bas. Il faudrait qu'on apprenne à vivre avec ça. La saison a pris le voile du deuil après le Classico. Il ne nous reste plus qu'à sortir les reliques de Saint Martial pour soigner le mal de nos supposés ardents limougeauds et l'objectif sisyphien du Top 8. N'ayant que peu d'espoir pour cette fin de saison, on leur demande juste de ne pas trop gâcher la fête du 15 avril, et à Massimo de potasser son Boja pour les nuls...

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