Reconfinement et survie du basket pro, LNB réveille-toi !
A l'heure où le pays est sensé se reconfiner pour éviter le carnage sanitaire en fin d'année, les voix dissonantes du basket français ne font que repousser l'échéance. Les deux premières journées de novembre ont été reportées et la Ligue se réunit mardi pour statuer sur la suite de la saison. Que faire ? Quelles perspectives pour éviter un huis-clos synonyme d'agonie financière ? Dossier.
Les conneries déjà faites
A l'issue de la non-saison 2019-2020, la première connerie a été de repartir à 18 en Jeep Elite alors que la saison devait amener à 16 clubs. Passons sur le fait que certains décisionnaires faisaient partie des potentiels relégués, il était déjà urgent pour des raisons économiques et organisationnelles de réduire le nombre d'équipes en championnat mais dans un contexte post-première vague COVID il était carrément STUPIDE de persister à 18 sachant que la saison suivante serait perturbée par l'épidémie. Le sujet devrait revenir sur la table en février... 2022 ! (NDLR ceci n'est pas une blague mais le résultat des décisions de mai 2020).
Les conneries en cours
Au tout premier rang : demander son avis à tout le monde. Première conséquence, tout le monde le donne, et bien entendu en en pensant qu'à son petit cul ! Prenons Monaco par exemple, bien connu pour la ferveur de ses hordes de spectateurs, qui est ok pour continuer à jouer à huis-clos (ça fait déjà plusieurs années que c'est le cas en réalité) puisqu'ils vivent des pétrodollars russes. Voyons ensuite l'ASVEL, sous perfusion de Tony Parker et ses potes dont Batum et Aulas, qui envisage d'importantes économies d'imprimeur puisqu'ils n'auront plus besoin de fournir des centaines d'invitations avant de nous bourrer le mou pour faire croire que l'Astroballe fait salle comble. Bref, ceux ok pour le huis-clos sont ceux qui ne reposent pas sur la billetterie.
Mais voilà, 90% du basket pro français repose sur son public et ses partenaires locaux. Limoges c'est 4000-5000 places une fois par semaine (quand il y a coupe d'Europe), multipliez ça par un tarif moyen de 10-15€ plus des revenus de restauration et merchandising... je vous laisse calculer l'abysse qui s'annonce en cas de huis-clos. Le club parle de 100.000€ de pertes par match voire le double s'il faut rembourser abonnés et partenaires pour les prestations non réalisée. D'autres clubs reposent moins sur leur billetterie mais les partenaires ou les collectivités qui les compensent ne seront peut-être pas au rendez-vous car eux-aussi traversent la crise.
Les conneries à ne pas faire
La liste est longue et non-exhaustive :
- Laisser l'ASVEL et autres nouveaux riches forcer la main de la LNB et conduire le basket français au dépot de bilan.
- Attendre. GOUVERNER c'est PREVOIR et là Tonton BERAL et Michou MIMRAN il va s'agir de se sortir les doigts du fion, déjà parce que c'est pas très gestes barrière, et ensuite parce que penser que terminer la saison comme on avait prévu est une pure hérésie.
- Avoir peur de froisser les copains. Sans parler des lobbyistes friqués, les décisions prises sur un coin de table pour rendre service aux petits potes mal classées sont nuisibles à tout le monde. Nous avons tous compris que la pandémie ferait malheureusement des victimes. Il serait naïf de croire qu'il en serait autrement dans le basket professionnel.
Les suggestions maison
Alors non, nous n'avons pas la science infuse, mais comme beaucoup on a des yeux et des oreilles et s'inspirer de ce qui marche ailleurs ne semble pas dénué de sens.
- S'A-DAP-TER ! Reprendre à 18 en serrant les fesses pour que tout tienne était idioptimiste (coucou les concernés !), maintenant il faut mener ce championnat à son terme sans tuer les clubs. Aucun plan B n'ayant été annoncé voire conçu (faute professionnelle entre nous hein !) il serait peut-être temps de trouver en urgence une formule.
- 1 Jouer sans public n'est pas viable sans revenus compensatoires. Loin de compter sur l'argent magique de l'état (qui a déjà bien d'autres personnels soignants et enseignants chats à fouetter) il faudra clairement se tourner vers les fonds privés pour trouver un débouché.
- 2 La NBA a montré la voie : la bulle sanitaire (pas la version ASVEL hein !) pour mettre en place une compétition entre professionnels, officiels, staffs, et médias coupés du monde pendant deux à trois mois pourrait permettre de passer l'hiver. Les plus moqueurs désigneront le Puy du Fou comme terre d'accueil, les plus réalistes diront "ET POURQUOI PAS ? avec la proximité du Vendéspace (50km) qui fournirait une arena idéale, la structure hôtelière géante (et vide) du parc pourrait répondre aux besoins d'une bulle ultra sécurisée et médicalée avec testing permanent.
Notons que la même chose est disponible du côté du Futuroscope (sans public Saint-Eloi conviendrait) ou de DisneyLand Paris avec la U-Arena ou même Bercy comme terrain de jeu ? Les solutions existent et sont à l'arrêt actuellement.
- 3 Modifier la formule de championnat. Les 34 rencontres en A/R (306 matches) seraient impossible à gérer, par contre créer des mini-poules de 3 basées sur un ranking et donnant accès aux 6 vainqueurs + 2 meilleurs seconds à des playoffs (72 matches -tous couperets - avant playoffs). Avec un peu de bol, au printemps, les playoffs pourraient se dérouler avec du public de retour dans les salles des clubs respectifs ou au pire, dans la bulle jusqu'au bout.
- 4 Prévoir TÔT et COMMERCIALISER. En étant les premiers à décider d'une telle organisation, la LNB disposerait d'un produit EXCLUSIF : un championnat complet susceptible de garantir à des diffuseurs en manque de contenus et des partenaires en manque de visibilité. Adieu la visibilité en clair qui ne fonctionne qu'avec du public dans les salles. L'OTT ou un diffuseur pourraient fournir une grande partie du financement nécessaire à une telle opération. Il ne faudra d'ailleurs pas hésiter à aller toque rlà où l'argent est : Netflix, Amazon et consorts ! Des partenaires qui viendraient se greffer et une vente en lots (matches de poule, playoffs) pourraient permettre à la LNB de passer l'hiver.
- 5 A l'heure où les clubs de foot risquent TOUS le bouillon financier suite au désastre MEDIAPRO, où le rugby n'aura pas plus que nous les épaules pour faire face à un huis-clos, le basket pourrait faire preuve d'innovation et réaliser une percée médiatique incroyable en étant le seul sport présent sur les écrans. Les investissement seraient limités (une seule équipe de production sur un seul lieu) et les retombées potentielles intéressantes.
PASSER L'HIVER
Le prix à payer serait une saison probablement déficitaire pour tout le monde mais pas irréversible, et "épongeable" à court terme (surtout si l'exposition attire de futurs partenaires, un public plus large et qui sait des diffuseurs généreux comme les GAFA ?). Les familles des acteurs du basket français devraient aussi souffrir de l'éloignement des leurs (joueurs, coaches, arbitres, officiels, staffs médicaux, etc...) pendant quelques mois, mais qu'est-ce comparé à des licenciements massifs (seule solution pour les clubs en défaut de paiement) ou pire en cas de pépins médicaux ?...
Quoi qu'il en soit la LNB ne peut pas rester attentiste devant l'urgence sanitaire et financière. Les demi-décisions et allers/retours à la Blanquer nous précipiterons dans le gouffre. Le sport n'est clairement pas la priorité du gouvernement mais l'emploi oui. Alors si nous spectateurs ne pourrons pas vivre toutes ces émotions dans les salles faisons en sorte que le basket français passe cette crise et que ses acteurs professionnels préservent leurs emplois.
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Igokea 76 - 73 Limoges : Analyse
# 56 - m23
10/11 - 17h09
# En clair...... la BCL pourrait faire mieux en matière de vulgarisation du basket...!