Boutsiele démonte IGOKEA

Illustration

Limoges emmené par un ENORMISSIME Jerry BOUTSIELE (25pts 8rbds 2 contres 30d'éval) se sont difficilement imposés contre une belle équipe d'IGOKEA très en place.

Impossible de couvrir le feu de Beaublanc

*Attention : cette analyse contient du second degré et de la mauvaise foi totalement assumée*
Pas toi Seymour, pas maintenant… Seymour Morsi, préfet de la Haute Vienne, a tranché : couvre-feu et jauge à 1000 spectateurs maximum. La sentence est tombée pour les supporters limougeauds qui un instant ont pensé être privé une nouvelle fois de leur club fétiche. Alors « bien sûr, il y a les guerres d'Irlande, et les peuplades sans musique. Bien sûr, tout ce manque de tendre et il n'y a plus d'Amérique… ». Cette chanson de Brel nous invite à relativiser. De mon côté, je regarde le nom du prochain adversaire : Igokea club de Laktaši au nord de la Bosnie Herzégovine. La Bosnie : le sujet d’actualité de mon enfance. Je repense à ce copain d’école, fan de basket, débarqué un jour de septembre 1992 dans ma classe à Panazol. Il arrivait tout droit de Sarajevo. Il avait connu le couvre–feu le vrai, celui des bombardements et de la guerre civile. Obligé de quitter son pays et une grande partie de sa famille à seulement 8 ans. De quoi réfléchir lorsqu’on entend parler de « décisions liberticides » sur les réseaux pas très sociaux au sujet de la crise sanitaire. Ces quelques lignes écrites au retour de Beaublanc auraient pu être une page blanche ou au mieux un vague résumé rédigé sur mon canapé devant Canal+ Sport. Et puis la direction du CSP a pris une décision allant à contre-courant du reste des clubs sportifs professionnels en privilégiant ses abonnés plutôt que ses partenaires privés. On se plaignait du côté trop lisse de nos dirigeants, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont posé leurs parties génitales sur l’établi quitte à devoir gérer une crise en interne avec les costumes trois pièces « qui font vivre les entreprises d’évènementiel sportif ». Certains pisses froids diront que c’est de la démagogie et que pour un match en semaine à 18h00 c’était une décision facile. C’est fait et le reste c’est de la littérature pour aigre-doux en mal de reconnaissance ! On va pouvoir vibrer un peu pour cette magnifique compétition qu’est la Basketball Champions League avec le gratin européen. Si si souvenez-vous, nous les limougeauds on l’avait toujours dit que la BCL c’était la meilleure compétition possible... Je parle, je parle mais voilà déjà la présentation des équipes. Je ne vous cache pas que revoir le CSP jouer l’Europe en grenat me rend, comme dirait Greg le Millionnaire devant Marjolaine, « dur de partout » !

Boutsiele comme vaccin

Les cerclistes démarrent avec un cinq classique Nelson, Scrubb, Lang, Invernizzi et Boutsiele. Les Ultra Green et les Eagles en travée basse donnent de la voix. Les premiers points en BCL sont marqués par Boutsiele avec sa spéciale à 5 mètres qui démarre plein gaz avec 9 points en 5 minutes. Dans les attitudes on sent que Mehdy Mary a réuni son conseil de défense si bien que le coach adverse est obligé de rappeler ses troupes pour une commission d'enquête façon yougoslave. 19-20 à la fin de ce premier QT.

Un taux d'incidence bosniaque difficile à contrôler

Ce deuxième quart démarre fort avec un Fifi Scrubb qui nous balance un shoot du parking et un lay-up après une interception. Re-commission d'enquête côté bosniaque. Malgré un bon passage de Paumier, petit à petit Igokea refait son retard. Les mauvais choix de Beyhurst à la mène incite Mary à rétablir l'état d'urgence. Les duels sont âpres, Jerry Boutsiele est muselé et les visiteurs récitent leur basket, -5 à la 16e. C'est le moment pour Lang et Invernizzi pour trouver la distance à 3pts. Les deux équipes se rendent coup pour coup, c'est digne des plus beaux Rocky. Malheureusement Clemmons se rappelle à notre bon souvenir avec un and-one au buzzer. 38-41 à la mi-temps.

Nous sommes en guerre

Deuxième acte : on prend le même et on recommence Scrubb et Invernizzi maintiennent les limougeauds à flot. Seulement quand on tarde à confiner sa raquette on s'expose au risque d'une nouvelle flambée adverse. 24e minute : 48-55 temps mort CSP des décisions s'imposent quoiqu'il en coûte. Il faut alors un CSP besogneux, comme les aime Beaublanc, pour recoller au score notamment grâce à un 3pts de Ginyard au buzzer. 61-61.

On ne couvre pas le feu de Beaublanc

30e minute le public se réveille et Ginyard aussi une nouvelle fois à 3pts. Le taux d'incidence d'Igokea au shoot étant en baisse, Limoges reste dans la course. À l'image d'un Mbala brouillon mais vaillant Limoges revient à une longueur. En face Clemmons continue son travail de sape en pénétration avec un nouveau and-one. Nicolas Lang à 3pts entretient le feu de Beaublanc bien aidé ensuite par Scrubb, qui ne manque vraiment pas de talent, par un nouveau and-one. 37e Limoges repasse devant. Money time, c'est le moment choisi par le duo Scrubb Boutsiele pour enflammer Beaublanc. 19h38 Horto Magiko, le confinement de Macron on s'en fout. Nelson et Scrubb aux lancers finissent d'enterrer les illusions bosniaques. Score final 80-75.

Igokea c'est pas le Pana, c'est pas l'Etoile Rouge mais ça joue bien quand même

Mes amis les pisse froids avaient pour argument "la BCL ne fait pas rêver". Certes sur le papier ils n'ont pas tort. Mais dans la réalité bien malin celui qui aurait pû prévoir une telle prestation des bosniaques. Limoges...enfin Jerry Boutsiele et ses coéquipiers ont dû s'employer pour venir à bout de ce joli collectif typiquement yougoslave. Comme un symbole avec le retour de la tunique grenat, le CSP a eu besoin de revenir aux bases de ses succès passés : de la défense et un peu beaucoup de la bagarre. On parle souvent du banc qui apporte peu de points. Ce fut le cas une nouvelle fois mais ce serait faire offense au travail non visible de Grismay Paumier, Tim Crusol et des efforts défensifs en seconde mi-temps de Ludo Beyhurst par exemple. On pourrait disserter des heures mais avec un tel Jerry Boutsiele, bien aidé par Scrubb et Lang, difficile de ne pas voir l'avenir avec un certain optimisme. Beaublanc à 1000 ce n'est pas vraiment Beaublanc. Mais Beaublanc restera toujours Beaublanc et après un round d'observation comme tétanisé par la future annonce d'un reconfinement, le public limougeaud a pu exulter dans une fin de match à suspense. Tout ce qui est pris n'est plus à prendre.
Ici Beaublanc, à vous Cognacq-Jay je rends l'antenne ! Prenez soin de vous !

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