Pour l'honneur

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Ce soir, c'est bien d'honneur qu'il s'agissait. Celui d'une équipe, mais surtout d'un homme, Frédéric Forte, qui passait là sa dernière soirée sur le banc Limougeaud. Cet honneur est sauf, son dernier combat aura été vainqueur. Les joueurs de Limoges ont offert un cadeau de Noël avant l'heure, un dernier cadeau à leur futur-ex-coach. Saint-Étienne en a fait les frais, et repart dans le Forez avec 20 points dans les dents. Score final : 94-75.

Cette fois, le speaker n'a pas oublié son président à la présentation des équipes. Beaublanc a salué sa décision en l'applaudissant aussi fort que les joueurs. Olivier Cousin n'a pas été présenté à son nouveau public, cette soirée était encore celle du présicoach...
Pour son baroud d'honneur, il confia à Stefanovic, Larrouquis, Tucker, Almonte et Roberts le soin d'ouvrir les hostilités. Roberts, que l'on sait sur un siège éjectable, tente de sauver sa tête d'entrée par une interception (hélas reprise), un dunk et deux passes pour Almonte. Son compatriote Tucker est également des deux côtés du terrain, avec une interception bien conclue en contre-attaque, et sous la houlette des deux Américains, Limoges réalise une excellente entame (8-2, 3° min). Malgré la surprise de voir Larrouquis mener le jeu un temps, Limoges joue étonnamment bien. L'ex-Clermontois est d'ailleurs à la conclusion d'un beau système (comme quoi...) amené par Roberts et Stefanovic. Limoges joue un basket agréable, tandis que les Stéphanois jouent plutôt... de maladresse. Hachad trouve enfin la mire à trois points, rapidement imité par Ingram. Les deux hommes entament là un festival ininterrompu, puisqu'ils prendront à eux deux la moitié des shoots de leur équipe. Pistol-T Larrouquis n'est pas en reste, et artille également dès qu'on lui en laisse l'occasion. Les deux Stéphanois relancent malgré tout leur équipe, poussant Fred Forte au temps mort (19-18, 8° min). Un panier de Passave avec faute d'Almonte en prime, puis un 3 points en solo d'Ingram permet aux visiteurs d'emporter le premier quart-temps 21-24.

Salmon fait du bien dans le deuxième quart, par un shoot et une offrande pour Larrouquis. Une interception de l'ex-Clermontois lui vaut une clé de bras de Passave (sanctionné d'une antisportive). Larrouquis ne tremble pas sur ses lancers, et porte son équipe à bout de bras. Gouez réalise un passage éclair sur le terrain, une dizaine de secondes : le temps d'un errement défensif et d'une faute, et il retourne s'assoir. Limoges tient bon, mais ne parvient pas à prendre le large, et voit en permanence Saint-Étienne très proche dans le rétroviseur (35-31, 14° min). Renaux fait son entrée, et vole rapidement son premier ballon. Gouez revient également, et se rachète d'un bon rebond sur lancer (raté) de Pons. Son collègue de fond de banc transperce la défense Stéphanoise avec brio, Almonte joue les ramasse-miettes, Larrouquis continue son pilonnage, mais rien n'y fait, l'équipe du Forez est indécrochable, et Hachad est partout. Sur deux lancers de Niakate, Limoges rejoint la pause à portée de fusil de son hôte (50-47). L'homme en vue d'une première mi-temps très tournée est vers l'attaque est incontestablement le joueur Marocain de la Loire. Le match est très serré, mais il est clair que si Limoges ne connait pas de triste passage à vide, la victoire sera au bout.

Comme en première mi-temps, Roberts attaque fort au retour des vestiaires, avec un panier et une interception (hélas reprise par inattention de l'américain). Hachad ramène les deux formations dos à dos (52-52, 22° min), avant qu'enfin Limoges ne fasse le trou. La recette ? Une bonne dose d'Almonte dessous, un zeste de Renaux à la contre-attaque, un autre zeste de Renaux à la passe, une pincée de Roberts, et une louchée de guerriers sous l'arceau (64-57, 27° min). Le cuistot varie un peu les saveurs en envoyant son plus grand marmiton récupérer les déchets de Toti au lancer, pour mieux les recycler à la sauce dunk. Tout est bon dans ce quart-temps, même quand c'est le pivot qui passe au meneur (+3 pour Stefanovic). Larrouquis et Almonte scellent le quart temps avec une avance à deux chiffres ; le plus dur est fait ! (73-62, QT3).

Contrairement à celui des pompom-girls, le disque du CSP n'est pas rayé. Gouez et Stefanovic connaissent la musique, et portent rapidement l'avance à +16. Limoges n'a plus qu'à dérouler. Gouez se débrouille bien en déroulage, prenant de bons rebonds ou interceptant les passes longues de ses bras encore plus longs. Tucker confirme ses talents d'artilleur, ainsi que Salmon qui porte l'écart à 20 points (91-71, 38° min). Le troisième du championnat frise la correction ! Un nouveau tir lointain du Serbe de Limoges, et vient la dernière minute de Fred Forte sur le banc Limougeaud. Malgré les efforts de Stefanovic et Salmon, c'est Saint-Étienne qui fait le show (seul enjeu restant à ce stade) avec un alley-hoop de Ingram pour Hachad. Le marocain termine meilleur marqueur de la rencontre avec 29 points, mais ca ne suffit pas : Saint-Étienne s'incline logiquement 94-75.

Beaublanc a eu droit à une belle conclusion à l'épisode coach-Forte. Victoire nette et sans bavure, avec un jeu sans doute pas aussi convaincant que celui entrevu face à Boulazac, mais qui si on y avait eu droit depuis 15 mois, aurait évité bien des tourments à notre désormais ex-coach. De belles actions, assaisonnées de collectif (20 passes décisives, dont 8 pour Stefanovic), une attaque en forme (66% à 2pts, 37% à 3pts), et 40 minutes de match. Au fond, peut être est-ce ça la nouveauté de ce match : Limoges a joué à un niveau quasi-constant, sans un de ces trous d'air qui ont si souvent été fatals.
Du côté des joueurs, Gouez fait une assez bonne deuxième mi-temps (8pts, 5rbds, 13 d'éval) après une entame désastreuse. Renaux, avec 6pts (3/3) et 1 interception, n'a certainement pas volé ses 9 minutes de jeu, et continue de surprendre tous ceux qui ne l'attendaient pas là. Stefanovic réalise son meilleur match sous le maillot Limougeaud (14pts, 8 passes, 19 d'éval), Larrouquis est dans un jour avec (21 pts et 5/8 à 3pts). Et puis bien sûr, le Guerrier est bien là. Sur les 5 derniers matches, Ivan Almonte en finit 4 à plus de 22 d'éval ; ce soir, c'était 29 (16pts, 10rbds, 3pds). Et encore, si tout se voyait dans les stats... Almonte est tout simplement partout, et on l'aime un peu plus à chaque match.

Croisé avant le match, Fred Forte nous a indiqué qu'il ne souhaitait faire aucun commentaire sur sa décision d'hier. À personne ! (même s'il a finalement fait quelques confidences au micro de France Bleu après la rencontre). On sentait alors qu'une seule chose importait désormais, ce dernier match. Tout donner pour partir la tête haute. Ce soir, personne ne l'a sifflé. Il part avec classe, assumant tout et ne se cherchant pas d'excuse, et il part sur un match dont il n'aura pas à rougir. Au revoir coach, bonjour président !

Prochain match à Quimper pour le CSP, avec un changement majeur, l'arrivée d'Olivier Cousin sur le banc. Il devra rapidement s'acclimater à sa nouvelle équipe (et réciproquement), et aura droit à un tour de chauffe le 29 décembre, à Tulle face à Clermont.

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