Limoges, la France, l'Europe...
Au sein de la rédaction de Beaublanc.com, le début de saison poussif du CSP lasse mais ne met même plus en colère. Tout ceci était prévisible après un été agité et dans un contexte national et européen aussi conflictuel que désorganisé, le CSP n'est qu'un microcosme où les luttes de pouvoir et d'argent gangrènent le sportif. Tour d'horizon et surtout propositions !
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AVERTISSEMENT : ce dossier est (très) long, documenté et argumenté. Il a pris à ses rédacteurs et relecteurs beaucoup de temps et de travail. Ainsi tous les commentaires hors sujet ou "bêtes" seront effacés d'office.
Désolé aux trolls habituels mais vous pourrez reprendre vos habitudes et nous traiter de pro-FF, anti-FF, fachos, lavettes, incompétents etc... * plus tard.
* rayez la mention inutile (et notez que la plupart sont incompatibles entre elles... ironie hein !)
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L'EUROPE
Afin d'avoir une vision globale sur le basket en 2016, nous ne pouvions pas ignorer l'échelon européen. Le conflit FIBA / Euroleague fait des ravages dans l'organisation des compétitions continentales mais aussi à l'intérieur des championnats nationaux qui ne savent plus où donner de la tête entre menaces des fédérations mises sous pression par la FIBA et liasses de dollars agitées par Jordi Bertomeu et ses deux compétitions (Euroleague/Eurocup). Dans l'absolu, la FIBA semble légitime mais sa gestion amateur et égoïste des coupes d'Europe fait au mieux sourire, au pire craindre une régression. De l'autre côté, l'équité sportive semble secondaire à la ligue privée Euroleague mais ses résultats et le niveau de jeu qu'elle produit depuis des années forcent le respect. En 30 ans de basket moderne (réellement professionnel) c'est la seule et unique alternative à la NBA en termes de niveau de basket (le Real ayant par exemple battu OKC en présaison). De son côté la ligue américaine regarde ça d'un air amusé puisque forte de son nouveau contrat TV, elle pioche à volonté dans le vivier des joueurs européens talentueux. A l'heure où le vieux continent devrait être soudé pour pouvoir rivaliser et proposer quelque chose de crédible face au barnum NBA. La FIBA préfère tenter de récupérer son pré-carré où Bertomeu a trouvé du pétrole. La création de la fumeuse "Champions League" défendue hypocritement par ses dirigeants (dont Alain Béral son vice-président… bénévole ?) comme la C2 engendre un déséquilibre d'autant plus que la FIBA a aussi maintenu sa C3 devenue C4 avec le tiers monde des clubs européens (pays de l'Est, pays nordiques et ProA !). Quatre compétitions européennes : une vraie blague à l'heure où la plupart des clubs qui y sont engagés galèrent à boucler leurs budgets et où les diffuseurs ne s'engagent pas en attendant de voir qui sortira vainqueur de ce combat de coqs.
Voilà pour le tour d'horizon, ajoutons à cela que la FIBA souhaite faire de l'argent en multipliant les compétitions internationales (après les juteux TQO) avec des "fenêtres internationales" en hiver. La NBA a déjà souri devant l'initiative idiote et l'Euroleague a baillé. Les pays comme la France tenteront donc de se qualifier avec au mieux leurs A' face à des équipes B voire C d'Espagne ou de Lituanie. L'Europe du basket voudrait se saborder qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.
LA FRANCE
Passons à l'hexagone, où le bilan n'est guère plus brillant. Après le choix "totalement désintéressé" (attention ironie) de nos dirigeants FFBB/LNB main dans la main dans le projet FIBA (qui pourtant pue du cul à des kilomètres !), la seconde décision brillante (ironie filée) a consisté à modifier les règles de qualification des joueurs en ProA/ProB. Exit les 5 JNFL et les doléances des acteurs du basket pour une baisse du nombre d'étrangers afin de favoriser la formation, bienvenue aux 4+2 ! Soit 6 étrangers dans "l'élite"au lieu de 5, mais tout va bien car les 2 sont des Bosman/Cotonou… pas des américains, enfin sauf s'ils ont un passeport de complaisance comme Alex Acker qui est devenu italien ou Ernest Scott qui est de la Barbade (oui comme Rihanna mais en moins sexy !). Résultat ? Un nombre de chômeurs jamais vu en France (le syndicat des basketteurs se débat pour publier des listes et mettre en avant ses adhérents) et malgré ce qu'on tente de nous faire croire à grands coups de statistiques, NON la situation n'est pas semblable à la saison passée et ce pour plusieurs raisons. Il faudrait comparer les effectifs à une période identique (on parie quoi qu'il y aura quelques joueurs américains supplémentaires avant la fin de la saison surtout dans les équipes qui ont gardé un spot de JNFL ?) et surtout, il faudra en fin de saison comparer les temps de jeu des JFL par rapport à l'année passée. On vous l'annonce : ça aura baissé ! Cette réforme aura donc limité le nombre de JFL et leur temps de jeu… Bravo la ligue !
>> Retrouvez ici l'interview de Jo PASSAVE-DUCTEIL président du SNB (Syndicat des joueurs) qui confirme nos propos et qui menace d'un boycott du All Star Game de la part des joueurs (qu'on imagine majoritairement JFL).
Vous l'aurez compris, nos dirigeants français sont à l'image de ceux de la FIBA (ils en font d'ailleurs partie… logique !) totalement illogiques et surtout intéressés par leurs intérêts personnels (qu'il s'agisse de revenus ou d'ambition personnelle).
L’an dernier, 39 français jouaient plus de 20 min par match en #ProA. Cette année… 28. Moins de 2 avec des rôles majeurs par équipe. 🤔 #EDF pic.twitter.com/tvcQAWkuOO
— Proballers (@Proballers_FR) 2 novembre 2016
LES LE DIFFUSEUR
En parlant d'espèces sonnantes et trébuchantes, n'oublions pas d'évoquer le juteux contrat TV signé l'an passé par le basket français avec MCS… chaîne distribuée sur la plupart des bouquets payants, malgré une exposition limitée le basket survivait à la mort de Sport+ imposée par Bolloré le nouveau patron du groupe Canal.
Sauf que… MCS appartient aujourd'hui à SFR qui a décidé de monter son propre bouquet TV diffusé uniquement à ses abonnés (l'exception MCS demeure pour quelques mois et des raisons contractuelles mais est vouée à disparaître en 2017). Donc l'an prochain impossible de regarder du basket sans être abonné à internet via SFR et si l'équipe s'est enrichie de David Cozette et Fred Weis, la tanche Bergeaud demeure. Quelques rencontres seront programmées en clair sur la TNT gratuite via Numéro23 mais aucun calendrier n'a été publié et aucune communication ne permet de travailler sur ces lucarnes pourtant essentielles.
Le basket français a donc encore une fois fait le choix des revenus immédiats certes en augmentation mais une politique à plus long terme qui développerait l'audience, qui attirerait des jeunes et génèrerait d'encore plus gros revenus sur la durée n'aura jamais sa chance. On est d'ailleurs en droit de se demander à quoi sert cet argent car la part reversée aux clubs est certes importante mais quand on lit les chiffres astronomiques des contrats (10 millions €), la question se pose de savoir si le basket français n'est pas exploité pour payer les assurances des joueurs NBA quand ils viennent en Equipe de France !
Monaco, l'exemple à suivre
Il existe une exception en France… enfin presque. Monaco. Le club du rocher nous prouve par A+B que des gros sous mis au service d'un entraîneur sérieux génèrent des résultats. Pour son retour dans l'élite, la formation monégasque a tout écrasé sur son passage et a seulement craqué en fin de saison (mais en y gagnant de l'expérience en la matière) avec une défaite en ½ finale des playoffs face à une ASVEL lancée vers le titre. La France a besoin de locomotives de ce type. Un second exemple, Nanterre, prouve aussi qu'on peut être performant mais avec une autre méthode : l'amateurisme (au sens noble du terme). L'ex-JSF mise tout sur son équipe pro en resserrant ses moyens autour des pros et du staff. Le reste du club est géré bénévolement et s'appuie sur une structure de formation efficace à des années-lumière des clashs entre la section pro et l'association du Limoges CSP. Le professionnalisme est indispensable mais la limite entre structuration et usine à gaz est souvent mince... quand on connait la concentration des pouvoirs à Limoges on ose demande à quoi servent les multiples salariés (hors staff pro).
Pour l'heure les teams de Monaco et Nanterre sont reparties de plus belle en ProA mais végètent dans des compétitions européennes au rabais. Si Nanterre continue à se construire intelligemment, Monaco continuera-t-il au milieu des gagne-petit ? Le club est déjà racketté par la LNB qui lui demande une "taxe" pour participer à la ProA alors que Monaco n'est de toute évidence pas en France (qui a dit gestion intéressée ?) malgré des décennies de tradition de participation aux championnats de France et l'exemple criant du football. Honnêtement, si les dirigeants monégasques décidaient de demander à l'Italie (ou à l'Espagne) d'être rattachés à leur ligue et de pouvoir ainsi disputer la compétition européenne de leur choix, nous ne serions ni surpris ni choqués. La LNB scie la branche sur laquelle elle est assise et finira par en subir les conséquences.
Et Limoges dans tout ça ?
Afin de nous aider à simplifier ce dossier, le CSP a eu la bonne idée de ne pas se qualifier en coupe d'Europe cette saison donc point besoin de se poser la question du choix de la compétition (bien qu'invitée en Eurocup pour 3 ans…) ni du coût des déplacements au fin fond du Boukistan.
Limoges souffre de nombreux autres problèmes et ce début de saison poussif n'est que le reflet des maux qui gangrènent le club.
L'Equipe
Dans le domaine sportif, malgré un budget annoncé dans le TOP 4, force est de constater qu'une équipe de seconde zone a été construite (selon Peja Materais, célèbre agent de BeoBasket, Limoges a misé environ 90k€ sur ses étrangers soit moitié moins que les 20k€ mensuels touchés par ceux qui ont amené les titres 2014 et 2015). En réaction au désastre de l'an passé, la priorité a été mise sur l'aspect humain et travailleur des joueurs. Adieu les divas qui ne jouent pas à 100% et qui coûtent bonbon et bienvenue aux travailleurs de l'ombre qui disent oui coach et qui font avec leurs moyens limités. Applaudissons la trouvaille Buford qui cache la forêt de bonsaïs mais demandons-nous au passage si la totalité de la 4e masse salariale française est passée dans cet agrégat d'inconnus ou si un petit butin n'a pas été constitué pour au pire rectifier le tir, ou, au mieux, épargner pour l'an prochain ?
Le coach
Osons aussi poser la question du coach. Bien loin de nous permettre de contester un quelconque aspect technique chez cette bible du basket qu'est Dusko Vujosevic, on se demande plutôt si notre coach est réellement en mesure d'assurer ses fonctions. Dule ne tourne pas au doliprane et à la vitamine C. Il subit des dialyses tous les mois et se prépare à une transplantation. Déjà en temps normal, pour quelqu'un en arrêt maladie cette situation serait délicate mais si on y ajoute le rythme contraignant de la ProA, des déplacements, des hôtels, des entraînements réputés longs… Nous ne sommes ni médecins ni techniquement plus compétents que Dule (à qui nous témoignons le plus grand respect, que les choses soient claires) mais si on ajoute à cela un recrutement qui malgré les déclarations ne nous semble pas à 100% guidé par le coach, les conditions de travail du technicien posent donc question. Et si Dule avalait des couleuvres en attendant de se soigner correctement ? Et par correctement, disons-le honnêtement, on entend "mieux qu'en Serbie" où le système médical est moins développé qu'en France. Nous avons entendu et lu çà ou là que telle ou telle décision, telle ou telle tactique était contestable mais encore une fois, cet homme fait jouer avec une vision que l'on peut qualifier de rigide et surtout qui a déjà fait ses preuves. Nous n'avons pas envie de nous attarder sur ces considérations mais plutôt de nous demander si notre coach ne devrait pas être considéré comme convalescent plutôt que totalement valide, après tout en pleine possession de ses moyens il en a étranglé plus d'un pour des choses moins graves que l'attitude de NBC ou Traoré… La question est donc posée.
Le budget
Régulièrement, le budget de Limoges est un sujet qui revient sur la table. Avec 5,488M€ cette saison Limoges dispose d'un budget rondelet pour la division (6e de ProA, Monaco 3e pour info) même si la ville est lbin d'être une métropole économique de premier ordre, la capitale limousine parvient néanmoins à réunir des sommes importantes à l'échelle (basket) nationale forte de son réseau dense de petits partenaires et du soutien sans faille des collectivités locales. Une nouvelle fois, les réformes ne vont pas dans le sens du CSP. La fusion avec la Nouvelle Aquitaine disperse les moyens régionaux, la mairie réduit sa participation (logiquement vu la non-participation européenne et en suivant la dynamique nationale de désengagement du sport pro comme l'a récemment rappelé le maire dans le Populaire) et le département ne sera pas un sponsor miracle. Sans partenaire privé conséquent Limoges ne pourra jamais concurrencer Monaco ou un éventuel PSG basket (voire une ASVEL sous perfusion Parkerienne). On ne vous dit pas que le CSP doit virer "Qatar" mais qu'il faudra attirer un annonceur "immense" pour subsister.
La masse salariale, la thune, le flouze, la maille, les ronds, le fric quoi !
En parallèle du budget, la masse salariale du CSP est toujours mise en avant. Avec 1,816M€ (4e de ProA, Monaco 2e) Limoges dispose d'une masse salariale confortable mais tout ne va pas aux joueurs. Pour être assez complet et honnête sur le sujet, il faut rappeler que certains clubs ont des budgets encadrés par la DNCG suite à des "excès" et que d'autres consacrent une partie non négligeable de leurs deniers au remboursement de dettes contractées par le passé. Certains clubs –dont le CSP- financent aussi leur centre de formation (cadets + espoirs au CSP) et surtout les contrats des encadrants et intervenants extérieurs. Limoges est géré sainement financièrement parlant et les leçons du passé semblent avoir été retenues. Toutefois, même si on veut bien croire que Wood a coûté cher et que le budget maroilles pour Wojcie plombe les finances, on voit mal comment on a pu claquer 1M€ sur cette équipe (et avant le bifton lâché par le Khimki pour s'attacher les services du président de l'amicale Jack Daniels). Fred Forte a clairement dit qu'il avait de l'argent sous le coude et que Dule n'aurait qu'à demander. Pourquoi ne pas recruter sérieusement dès le début de la saison ? Le maire pose la même question, sachant que les deux dernières saisons cela relevait d'une véritable tactique de renfort en cours de saison avec un TRES GROS joueur (Jeter, McCalebb) intouchable sur 10 mois, mais là ce n'est pas un renfort qu'il faudra mais une armée de morts de faim ! Pourquoi alors avoir rempli les quotas de JNFL ? Pourquoi avoir signé des joueurs pas en forme (Wood, Hammonds, Duport… ) ? Pourquoi est-ce si dur d'offrir de l'argent à un joueur ?
Les joueurs qui refusent le CSP
Ben oui, après tout, un joueur ça veut jouer. C'est idiot mais il faut quand même le rappeler. Et Limoges a du fric. Donc en gros, un employeur friqué n'arrive pas à attirer les joueurs qui cherchent du fric. POURQUOI ?
Parce qu'il n'en donne pas assez ? 20.000 balles par mois à un Traoré et la même chose à un NBC incapable de se bouger les fesses… ne me dites pas que le club est radin ! Le CSP est même sans doute le club qui paye le plus de joueurs sur les 10 dernières années… vu le turnover c'est une certitude ! On a même payé Southerland pour faire du tracteur et faire faire un Lucky Luke aux gamins des écoles de la ville…
Mais le problème ne se situe peut-être pas de ce côté ? Dans le traitement des joueurs en dehors du terrain. C'est vrai que côté parquet ils n'ont pas à se plaindre, ils accumulent de l'expérience : deux coaches par an ce n'est pas donné à tout le monde et le tout en ayant le droit de répondre et de foutre sa merde… Vraiment on ne comprend pas pourquoi ils ne viennent pas ! Ou alors la tournée des popotes surmédiatisée l'an passée en forme de punition pour non qualification en playoffs en effraie-t-elle certains ? Le fait de se retrouver benché (voire cloué en tribunes en civil) parce que le président est en conflit avec l'agent commun de deux joueurs n'aide peut-être pas non plus ?
Les agents
Ahhhhh ! Les agents, ce seraient eux les méchants ?! Ils diraient des horreurs à leurs joueurs du genre "Ne va pas à Limoges, ce club est instable ! Va plutôt à Antibes !" (antépénultième budget et avant-dernière masse salariale). Bien sûr qu'en tant que conseillers principaux de leurs clients ils ont raison d'éviter Dallas s/Vienne à leurs jeunes prospects, bien sûr qu'en tant que professionnels floués (le club a plusieurs fois essayé de traiter en direct avec certains joueurs pourtant représentés par un ou des agents) ils ont raison de ne pas tenter le diable…
Bon alors, si le coach ne choisit pas totalement son équipe, si les joueurs ne veulent pas venir et si les agents fuient Limoges où se situe le problème ? Est-ce que le fait de constituer un budget conséquent autorise à le dépenser en dépit du bon sens ? Est-ce que le CSP doit continuer à se contenter des malheureux qui acceptent son fric ou est-ce qu'on peut espérer qu'il redevienne attractif ? Les seuls gros joueurs passés sous ce maillot ces 10 dernières années étaient pour la plupart des paris sur des joueurs en quête de rachat (Moerman, Gomis, Westermann…) et on ne compte pas les paris perdus (Evtimov, Petro, Souchu, Acker, Batista, etc.) ou alors des mecs sortis de nulle part, des coups de bol (NBC, Wanamaker…). Rares sont les gros CV qui ont été à la hauteur, soit parce qu'on les prenait sur le tard soit parce qu'ils étaient en convalescence pour mieux exploser ailleurs… plus tard.
Le VRAI problème
Le VRAI problème c'est le président/GM/recruteur/attaché de presse/chevalier blanc/héros de l'autoroute/sauveur du monde. Alors certes, Fred Forte n'est pas le digne descendant de Belzébuth et des flammes ne sortent pas de ses yeux mais il faut être sacrément de mauvaise foi pour ne pas constater que le CSP souffre de l'hyperactivité de son président.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Donc il faut rendre hommage au président pour avoir sauvé le CSP et en avoir fait une entreprise bénéficiaire et florissante. Il faut aussi lui reconnaître une vision pour le club et des objectifs qui semblent intelligents (encore une fois l'interview du maire en dit long : FF veut mieux équiper Beaublanc, le doter de services générateurs de bénéfices –resto/hôtel- et ne pas s'endetter outre mesure dans ces projets pour laisser au sportif une marge de manœuvre conséquente). En revanche, il faut aussi être capable de lui dire que ses sorties médiatiques sur la LNB, sur le club d'Orléans et tout un tas d'autres sujets sont contre-productives. De même il FAUT qu'il admette que son ingérence dans le recrutement ne permet pas à un coach de proposer un projet sportif cohérent sur le long terme. La gestion conflictuelle de nombreux cas montre bien que si Fred Forte a des qualités indéniables, il DOIT déléguer tout ou partie de ses fonctions et pas à des prête noms mais bel et bien se distancier de certains aspects et cesser de noyer le poisson avec d'anciennes gloires dont on retire le maillot, des talks stériles ou des pseudo-rencontres avec les supporters, comme si Mme Michu abonnée en travée basse depuis 1982 allait avoir une vision d'ensemble sur les problématiques du basket pro de 2016 et une bonne connaissance des règlementations et des enjeux de l'avenir du basket européen. Faire ça c'est prendre les gens pour des cons et les gens ils vont finir par s'en rendre compte, et là…
Nos propositions.
Fidèles à nos habitudes, à la rédaction de Beaublanc.com nous ne nous contentons pas de soulever des problèmes, de jeter des pavés dans la marre (surtout qu'à Limoges ça ressemble plus à un tas de pavés qu'à une marre et encore on ne compte pas les parpaings de Payne) mais nous proposons des idées. Elles valent ce qu'elles valent mais elles ont au moins le mérite de nourrir la réflexion et de ne pas simplement cracher dans la soupe ou demander des têtes.
Un cierge
Concernant l'Europe, soyons modestes, laissons cela aux grandes personnes. De toutes façons, aucune logique ne préside à tout ce merdier, seuls les gros sous comptent et le gagnant sera celui qui assommera l'autre financièrement. Le seul conseil que nous puissions donner est d'allumer un cierge (à St Pierre bien sûr !) et d'espérer que le CSP retrouve un jour la C1.
>> Retrouvez ICI notre dossier sur la place du CSP dans une Europe du "basket financier" avec une ProA minable
2 étrangers et la TV en clair
Concernant la France, là encore, nous sommes bien peu de choses mais nous appelons de nos vœux un retour à un gentlemen's agreement très contraignant n'en déplaise à certains agents qui font leur beurre en plaçant des américains de seconde zone et en prenant 10% de contrats annuels à 50-100k€. Ils pourront faire la même chose avec de jeunes français, les "vacances de travail" à Miami en moins. La LNB doit revenir à 2 JNFL point barre. Peu importe qu'ils soient américains, serbes, italiens de Dallas ou ukrainiens de Seattle. Le tout c'est qu'un gentlemen's agreement par définition permet de contourner une législation à l'intérieur d'une ligue. Théoriquement, le droit européen autorise un club à engager 10 américains ou 10 serbes s'il en a envie. Si on est capable de se limiter à 4 ou 5 français, pourquoi ne pas aller au bout des choses : 8 français. Les jeunes joueraient, progresseraient et la ProA y gagnerait plutôt que de voir défiler des Scott ou des Hammonds.
En parallèle, la ligue devrait faire des pieds et des mains pour être diffusée en clair toutes les semaines sur un créneau fixe et à grands renforts de publicité. Un partenaire majeur comme un jus d'orange ou une voiture qui associerait à ses spots la pub du match du weekend génèrerait des téléspectateurs, des revenus et en cascade des licenciés etc etc… Nos instances prennent ce problème à l'envers, déglinguent la formation française qui a produit les Parker/Diaw/Batum en se disant qu'ils vont réinventer la roue. L'EdF paiera dans 10-15 ans les idioties fédérales actuelles, la ProA les paye déjà. Nous avions affirmé il y a deux ans que la ProA vivait une saison d'exception et malheureusement nous avions (déjà) raison. Les instances qui assuraient que la ProA conserverait ses talents et continuerait à progresser se sont plantées. De par leurs décisions ineptes, la France n'est plus représentée dans les compétitions européennes majeures et les meilleurs joueurs français comme étrangers ont fui son championnat. Continuez comme ça, vous êtes des champions !
>>Retrouvez ICI notre dossier de 2015 sur l'exception de l'année 2015
St Pierre, prends ton carnet de notes !
Concernant Limoges, nous ne pouvons qu'émettre des recommandations. Cette saison nous semble promise à un nouveau terme précoce. Il faudra juste éviter la descente. Strasbourg semble décidé à nous coiffer au poteau, laissons-leur cet honneur. Le point névralgique selon nous du dossier, vous l'aurez compris concerne le président et plus largement le staff. De là découleront une équipe et un projet sportif cohérents qui ne sont malheureusement pas réunis aujourd'hui. Voici en quelques points, comment nous voyons l'avenir du CSP :
1) Le recrutement doit être confié à un coach que l'on signe pour au moins 4 ans et le laisser installer un VRAI projet (jeunes ou pas d'ailleurs) sans venir lui casser les pieds tous les matins. La compétence technique REELLE de Forte lui nuit ! Il a un avis pertinent mais si celui du coach diffère il finit inévitablement par lui savonner la planche soit au niveau du recrutement soit en pourrissant l'ambiance autour du groupe. C'est triste mais c'est un constat maintes fois établi.
2) La gestion avec les agents doit être confiée à un GM qui connaît à la fois le monde du basket et qui a une relation respectueuse D'EGAL à EGAL avec le coach, surtout pas au-dessus, surtout pas en dessous. Un négociateur qui sera là pour signer les joueurs que le coach veut au meilleur tarif pour le club. Pas un acteur biaisé qui fera des efforts pour certains et pas pour d'autres selon ses goûts à lui… et SURTOUT, SURTOUT qui ne se clashera pas avec les agents tous les deux jours.
3) Fred Forte devrait concentrer la plupart de son action de président à gérer le plus gros défi du CSP depuis son accession au monde professionnel : le désengagement total des collectivités locales. Nous l'avons expliqué plus haut, et même si la mairie continuera à aider ne serait-ce que matériellement le CSP, les budgets futurs du club devront s'appuyer sur d'autres revenus, NECESSAIREMENT privés ! Le naming, semble inéluctable (même le Stade Vélodrome marseillais est devenu l'Orange Vélodrome) et l'habileté sera sans doute de s'allier à un puissant groupe immobilier (type Vinci ou Bouygues) à même de faciliter la rénovation de Beaublanc. Voilà une tâche digne d'un président visionnaire plutôt que d'imposer tel ou tel meneur, qui plus est, à un coach multi-titré.
4) Le second domaine prioritaire qui devrait occuper le président du CSP serait donc la rénovation de Beaublanc. Les propos encourageants d'Emile Roger-Lombertie dans le Popu du 25 octobre laissent à penser que la mairie a réussi à financer les travaux du stade et une rénovation du palais des sports de Beaublanc. Si on est en droit d'espérer une légère augmentation de la capacité (pour tendre vers les 8000 places au lieu des 5500 actuelles), c'est plus une restructuration qui semble se profiler. L'édile parle de restauration (voire d'hôtellerie et de musée) et de l'ajout de structures de réception et même d'un gymnase (dont tout centre de formation rêve) à adjoindre à notre bonne vieille cathédrale. Le sujet crucial du parking est aussi envisagé, tout comme la remise en question de la délégation de la brasserie, sorte de verrue inutile 6 jours sur 7.
Bref ces propos semblent avertis et réalistes à l'image de ce que nous avions évoqué il y a très longtemps dans un dossier que vous pourrez lire ou relire ICI.
Soulignons que Fred Forte qui s'avère être un homme d'affaires redoutable pourrait exercer ses talents au service du club dans cette gestion des travaux tout en y trouvant un intérêt financier légitime puisqu'un tel travail génèrerait nécessairement des commissions méritées. Si notre président aime jongler avec les €uros, lui voilà un bien joli terrain de jeu et tout l'environnement du CSP lui serait reconnaissant de s'employer à de telles fonctions plutôt que d'aller jeter de l'eau sur le feu avec les instances stériles du basket français. Doter Limoges d'un vaisseau amiral aussi performant que Beaublanc le fut au début des années 80 serait une façon de laisser sa trace à tout jamais bien plus conséquente qu'un tweet assassin ou qu'un recrutement pompeux. Fred Forte a déjà su un soir d'avril 93 se jeter sur le ballon le plus important de l'histoire du CSP, pourquoi ne pas se jeter en 2016 sur le dossier qui assurera la pérennité du club dans l'élite pour 20 ans ?
Il faut noter, grâce à l'excellent blog d'Hugues Blondeau "Mon ballon orange" qui exhume des trésors du passé de notre sport favori, que les projets de construction d'annexes à Beaublanc ne sont pas le fruit d'une illumination divine mais simplement la réalisation complète du projet initial (décidément visionnaire) qui avait prévu une barre de bureaux et espaces de réception au niveau de la sortie actuelle des joueurs (cf l'image ci-dessus issue du Populaire qui représente une maquette de 1979). Ainsi, les projets de la municipalité et du staff du CSP ne défigureront pas notre cathédrale mais rendront peut-être justice à la vision de l'architecte Rauby.
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Nanterre tombe à Beaublanc
Limoges 70 - 64 Nanterre : Analyse
# 31 - Archange
06/11 - 16h13
Je manque de temps mais je me sens obligé de poster pour 'rendre hommage' à la qualité de cet article.
Globalement je rejoins une partie de ce qui était dis auparavant (notamment sur la limitation de l'activité de FF et les incapable de la LNB/FFBB).
Concernant l’agrandissement de beaublanc, c'est surement pas pour tout de suite. De mémoire, l’article du popu parlait d'"ébauche de projet", donc autant dire que le CSP fera malheureusement encore partie de la prochaine campagne municipale...
Encore une fois, bon boulot BB.com !