Limoges enchaine sans rassurer 72-61

Illustration

Hier soir Limoges a fait un nouveau pas en avant au classement et pointe maintenant en 5e position (en fait 4e ex-aequo avec trois autres équipes à 18pts) à un point de Poitiers et deux de Bourg, dauphin d'un PL nanti de 21 unités. Alors certes le CSP grâce à ses "tueurs" américains s'est défait 61-72 de Quimper lanterne rouge de ProB toujours en quête de sa première victoire mais la manière ne fut pas là une nouvelle fois. Retour sur une rencontre particulière à bien des points de vue.

Quimper-Limoges, on le sait, est devenu un rendez-vous particulier depuis l'arrivée d'Olivier COUSIN en décembre dernier et encore plus depuis les intégrations de Mouillard et Tensorer. Le CSP a donc un aspect "Quimper des grandes heures" à un moment où l'UJAP entame une opération maintien. La seconde particularité de cette rencontre venait donc du banc breton où l'ex-espoir limougeaud Olivier PONS (et ex-assistant de Cousin) prenait ses fonctions de "head-coach" pour la première fois. Ceci ayant pour conséquence de redistribuer les cartes tactiques quimpéroises et de compliquer la tâche des visiteurs puisqu'en plus d'être imprévisibles (car nouvelles) les stratégies de Pons seraient forcément adaptées à la philosophie Cousin. Le technicien limougeaud avait d'ailleurs prévenu et avait donc indiqué que Limoges se concentrerait sur les aspects offensifs qui lui font encore défaut.

QT1 Quimper is alive !

Le fidèle public de la Salle Michel GLOAGUEN était avide de voir l'effet du changement de coach sur son équipe et surtout impatient de renouer avec la victoire, et les choses partaient plutôt mal tant le travail limougeaud semblait payer en collectif mais les bretons allaient remonter un premier écart dans le sillage de son intérieur Jean Michel Mipoka et du très attendu (du moins par certains) Delarue qui sait décidément cibler l'exposition médiatique. Toujours est-il que Limoges ne parvient pas à creuser l'écart et pointe à 15-17 au terme du premier quart malgré le pilonnage à 3pts un peu désespéré mais infructueux des locaux.

QT2 Limoges accélère… mais pêche !

Le second quart fut marqué par une belle option prise par Limoges s'offrant un écart de douze unités grâce à l'incontournable et insaisissable Mohammed. Ce premier "coussin" fut gaspillé par des errements défensifs laissant la part belle à un Mipoka des grands soirs et un Cornett enfin efficace (jusque là maladroit dans ses tentatives). Les efforts du secteur intérieur limougeaud, avec un bon Passave-Ducteil qui retrouve des sensations et un Emerson régulier, permettaient au CSP de ne pas sombrer sans toutefois faire la différence et de rentrer aux vestiaires avec seulement 4 points d'avance (30-34) un gâchis quand on voit la main-mise sur le jeu jusqu'à la 15e minute.

Illustration

QT3 Nouveau pétard mouillé.

Est-ce l'humide climat breton qui empêchait le CSP de mettre le feu aux poudres ? Pis, c'est Quimper, fort de son retour en fin de 1ere mi-temps, qui comptait bien malmener Limoges et reprendre l'avantage (en revenant à -2 à la 24e) mais c'était sans compter sur les efforts de nos intérieurs avec un Passave-Ducteil surmotivé au rebond et Emerson… adroit à 3pts (!) mais surtout une zone imperméable. Quimper butait sur le rempart façonné par coach Cousin ce qui donnait l'occasion à nos américains de s'exprimer en attaque et de recreuser un écart significatif en fin de 3e QT (+11 grâce à un 3pts de Mohammed au buzzer) et d'enfin vaincre le signe indien du QT3 moisi. A noter la petite frayeur en Limousin à l'annonce de la blessure à la cheville d'Adam Harrington mais qui se révèlera sans gravité puisque le shooteur reviendra au dernier quart-temps. A 43-54 en Limousin tout le monde espère que la messe est dite.

QT4 Instabilité quand tu nous tiens…

Limoges tenait son match et une grande équipe l'aurait tué mais le CSP n'est pas (encore ?) un cador et ce qui devait arriver arriva… poussé par un public littéralement sevré de victoire l'UJAP entamait une nouvelle remontée. Le jeune Lucas Durand bombardé à la mène pour faire souffler Mouillard fut la première victime du sursaut quimpérois. Le temps de creuser une éval de -3 en quelques secondes l'espoir limougeaud regagnait le banc déçu. Après 3 points limougeauds, les bretons une nouvelle fois grâce à Mipoka et Delarue enchaînaient un improbable mais bien réel 12-0 pour pointer à 55-57 sous les yeux d'un Cousin hystérique à cinq minutes du terme. Limoges prenait l'eau de toutes parts et le fameux collectif travaillé toute la semaine pointait aux abonnés absents. Le final vous le connaissez : le CSP gagne de 11 points. Mais comment cela fut-il possible ? Et bien une nouvelle fois Limoges s'est appuyé, que dis-je, s'est caché derrière les individualités. Adam Harrington a fait montre de toute sa classe et sa confiance enchaînant 7 points pour "remettre" Quimper à -9 et derrière lui Mohammed enquillait aussi se permettant même un alley-hoop à l'effet ravageur sur le moral des locaux qui reprenaient leur concours de briques à vous faire rougir un Larrouquis des grands soirs. Monsieur Harrington parachevait son œuvre (22pts à 42%) sur la ligne des lancers pour laisser Quimper à -11, un écart flatteur qui laissera penser aux observateurs externes que Limoges est une équipe solide mais qui ne trompera pas les supporters limougeauds.

Il y a encore beaucoup de travail et ce -11 n'est pas le résultat d'un match tué mais d'un nouveau money-time dépendant aux hormones US et à la fierté de joueurs talentueux… bien loin de la sérénité attendue d'un effectif pléthorique Limoges se repose sur Harrington et Mohammed comme sur Dawan Robinson en son temps. Ce dernier n'avait pas sauvé le radeau du naufrage, les deux précités conduiront-ils le cuirrassé (meilleure défense de ProB) en ProA par leur simple talent ? Rien n'est moins sûr et cette victoire aussi bénéfique (et avantageuse au classement) soit-elle n'est toujours pas faite pour rassurer. Prochaine mise en danger : la réception de Saint Etienne qui peine à se remettre du pillage en règle subit durant l'été (triste sort des petits budgets qui réalisent une bonne saison…) avant d'enchaîner les face-à-face directs avec Poitiers et Bourg qui décideront du classement à la trève. C'est après ces échéances que l'on saura si la première place, synonyme de montée automatique, peut rester un objectif crédible ou si nous devrons une nouvelle fois miser sur les playoffs pour rejoindre l'élite du basket français.

Merci au Télégramme.com et à OuestFrance pour les photos d'illustration, vous pouvez consulter les analyses du match par leurs journalistes :
Le télégramme, Luc Besson >> ICI <<
Ouest France, Mael Moizant >> ICI <<

  • Autour du match
  • Commentaires (4)