LIMOGES DéBOULONNE LEVALLOIS

Illustration

En cette période pré Pascale, le CSP a marché sur l'eau une bonne partie de la première mi-temps, a tenu bon au troisième quart-temps, avant de contenir le retour des Métropolitains en fin de match (85 -79). Limoges a été sérieux et appliqué, voire brillant en première période et faisant preuve de caractère en fin de match. Analyse.

Toute l'équipe est à féliciter ce soir après la déconvenue de samedi. Les joueurs avec plus ou moins de réussite , bien sûr, ont répondu présents par leur talent, leur sérieux, ou leur abnégation afin de ne rien jamais lâcher même si des déchets ou des limites ont été constatés.


Le sentiment d'impuissance de la première à la dernière minute de samedi dernier nous a tous marqués. Ce soir, je voudrais souligner l'état d'esprit qui peut être illustré par Hugo Invernizzi en plein doute, à côté de son match qui arrive à trouver les ressources nécessaires en seconde période. Louons aussi la métamorphose de Speedy Smith qui a renvoyé son cousin à la maison, et a réalisé un gros match.

Une réaction d'orgueil était attendue et espérée , un match réussi moins. Alors bien sûr, tout ne fut pas parfait, mais quel bonheur d'avoir produit du basket et d'avoir empoché les points de la victoire.

Bravo messieurs !

LE MATCH : le CSP EST SORTI DU BOIS...DE BOULOGNE (85-79)

Excellent premier quart-temps du CSP (26 - 15)

Comme contre l'ASVEL, coach Mary intègre Roméo Travis en lieu et place de Hugo Invernizzi dans le cinq de départ qui comprend Smith, Lang, Scrubb et Boutsiele et démarre en trombe.
Levallois ouvre le score. Un pick and roll permet au CSP d'égaliser via Boutsiele. Smith permet au CSP de mener 5 à 2. Le CSP défend agressivement. Speedy Smith est déjà inspiré.

Lang par sa réussite à 3 points et Speedy Smith qui alerte Scrubb rajoute un panier : 14-7. On ne le sait pas encore mais les franciliens ne passeront plus jamais devant le CSP.
Le CSP met de l'intensité, 16-9 grâce à Boutsiele. Lang réussit un superbe shoot au buzzer. L'intensité défensive est là avec un CSP en zone. Telle est l'option de Mehdy Mary. Smith Crusol, Paumier, Invernizzi et Beyhurst sur le parquet est un cinq inédit.
Gismay Paumier permet au de mener 21 -13 et provoque une faute. Smith est dans un grand soir, percutant, inventif et Scrubb réussit un tir primé : 26 -13.

Bon coaching de Mehdy Mary, qui a bien préparé son plan de jeu. Des cerclistes en réussite. De belles prises de risques dans les rotations. L'équipe est au diapason avec une défense en zone efficace, exerçant une grosse pression défensive, et des systèmes bien exécutés en attaque.

Le CSP marche sur l'eau (+24) , puis maintient une large avance sans tuer le match (48-34)

Beau panier de Paumier : 28 -15. Faute intelligente de Crusol qui s'implique en défense. Faute de Jerry. 28 -16. Boutsiele rajoute 2 points : 30-16. Seul Antony Brown permet aux franciliens de ne pas sombrer.
Le CSP est agressif en attaque au bon sens du terme , tout en étant patient. Lang et Scrubb permettent au CSP de mener 35-18.
Boutsiele domine la raquette : 37-19. Puis Smith intercepte. Travis épaule bien ses camarades. Scrubb et Lang artillent à trois points : 43 -19.
Le CSP en baissant d'intensité va les relancer. A 43 -27, Mehdy Mary prend un temps-mort.
Boutsiele les tient à distance et fait un gros travail au rebond. 43 -27. Il redonne 16 points d'avance avant que Boulogne ne revienne à 14 points.

Le CSP domine le deuxième quart-temps pour atteindre 22 points d'avance. Limoges se relâche en fin de période. Gros match de Nicolas Lang et de Jerry Boutsiele, notamment au rebond pour ce dernier. Smith fait bien jouer l'équipe. Chiffres : réussite à trois points de 67 % ; 7 pertes de balles pour le CSP.

Boulogne revient dans la partie mais le CSP tient bon (61 - 52)

Le CSP est de nouveau en zone. Stop de SMITH. Hugo Invernizzi réussit un puis un deuxième tir primé : 56-39 ça ne lui était plus arrivé en Jeep Elite depuis Monaco le 21 novembre. Boutsiele est au rebond. Mais les attaques deviennent approximatives. Boulogne serre sa défense et revient à 13 points. Boutsiele est toujours présent en défense mais le CSP n'est plus en réussite alors que Brown fait revenir Boulogne à 10 points. 56 -46.
Levallois domine pour la première fois du match le CSP au rebond. Scrubb fait l'objet d'une prise à deux et Boulogne revient à 8 points. Le match est relancé. Le CSP n'annonce plus de systèmes. Philipp Scrubb sort. Nicolas Lang permet au CSP de reprendre 11 points.
Crusol tient le ballon. Smith revient et devient une menace offensive. Il met dedans et permet au CSP de mener par 9 points d'avance.

Mehdy Mary fait reposer ses cadres et laisse sur le parquet un cinq qui tient bon mais qui a perdu de la fluidité, donc de l'efficacité en attaque. Il garde ses forces vives pour la fin du match qui apparaît d'ores et déjà tendue et indécise.

Le CSP résiste à la remontée de Boulogne (85-79)


Faute provoquée par Travis. Le cinq sur le terrain est plus offensif. 62 -52. Bon rebond de Paumier. Smith réussit un tir primé. Travis trouve le chemin du panier : 67 -54. Smith est en réussite : 69 - 54.

Après le temps-mort pris par Boulogne, les banlieusards reviennent à 10 points : 69 -59.
Smith score et permet au CSP de prendre 13 points d'avance 62 -59. Travis réussit une belle séquence en marquant un panier ; intercepte un ballon et prend un rebond. 78 -66 à deux minutes 40 de la fin. Boutsiele commet une faute : 78-68.
Smith réussit un nouveau trois points 81 -71 mais Tomer Ginat répond lui aussi par un tir primé.
Boulogne revient à cinq points 83 -79. Alors qu'on appréhende une fin difficile voire une issue cruelle pour nos couleurs, cette fin de match folle voit Goodwin rater son lay up. C'est le fameux point Goodwin. Boutsiele met ses deux deux lancers-francs : 85-79[/b].

Le CSP l'emporte fort logiquement, même s'il s'est fait peur sur la fin, avec des franciliens qui, après s'être rapprochés du cercle , déjouent en toute fin de match comme contre Dijon quelques jours plus tôt. Le CSP avait bien démarré ce quatrième quart-temps en laissant Boulogne autour de 10 points jusqu'à 2 minutes 40 de la fin où Boulogne s'est rapproché sans pouvoir l'emporter.
Le CSP a aussi gagné la bataille de l'évaluation, encore plus largement. 104 -87.

ANALYSE

Le CSP a effectué un très bon match ce soir, en étant talentueux en première période puis combattif dans un match devenu complètement fou en fin de rencontre, les franciliens manquant de lucidité
C'est la victoire d'un groupe .
Toute l'équipe a apporté sa pierre à l'édifice avec bien sûr des joueurs décisifs, Boutsiele, Lang , Smith, auxquels je veux bien rajouter Philip Scrubb, sans compter le rôle de Roméo Travis et les tirs primés de Hugo Invernizzi, avec l'implication des deux meneurs en défense, Crusol et Beyhurst qui a joué malgré sa gêne au dos.
L'équipe a réussi à rentrer dans la partie dès le début de match et a surtout réussi à ne pas lâcher le match lorsque Boulogne est revenu et a talonné le CSP en fin de rencontre.
Et ceci sans Gyniard, toujours blessé.

Mehdy Mary a bien coaché en mettant en place un système de jeu et des systèmes qui ont marché quand le CSP était en état de grâce en première période ; en mettant sur le parquet un cinq non offensif en fin de troisième quart-temps alors que Boulogne revenait sur nous ; en faisant confiance à Hugo Invernizzi, ce qui fut un pari gagnant ; enfin, en gérant mieux que le coach parisien la fin de match qui fut complètement dingue.

Un petit mot sur le trio arbitral qui a été de bonne facture ce soir.

ON A AIMé

- Le coaching de Mehdy Mary : prises de risque ; variation des défenses ; a fait tourner son effectif en tirant le maximum de celui-ci. Il n'a pas eu besoin de bricoler , les joueurs répondant au défi de ce soir. Peut-être aurait-il pu donner des minutes à Badr Moujib ? Il a préféré tenter de redonner confiance à Invernizzi. Très critiqué après l'ASVEL, il s'est ce soir clairement imposé face à une référence : Jurij Zdovc !

- Jerry Boutsiele a réalisé un énorme match en attaque bien sûr avec des paniers de grande classe as usual, mais et surtout, en défense par son placement, ses prises de rebond. Peut-être son match le plus complet des deux côtés du terrain de la saison. Impactant, indispensable. Great !

- Bien secondé par Paumier : le pivot de pro B vous salue bien et montre encore une fois qu'il a l'étoffe pour être un bon pivot de Jeep Elite. Le débat est clos.

- Roméo Travis : monte en puissance.Son panier à trois points fait du bien. Il s'impose de plus en plus comme l'ailier fort dont le CSP avait besoin. Papy fait de la résistance. D'aucuns l'avaient d'ores et déjà enterré. Il a montré qu'il n'avait pas perdu de son influence et de son impact physique. Sa solidité dans les moments clés ne se lit pas dans les stats mais il a été précieux dans le défi physique et certains rebonds sont clés !

- Speedy Smith a joué son meilleur match de la saison, en dominant les meneurs adverses, par son emprise sur le jeu, ses choix adéquats, ses paniers décisifs. Il a été le meneur impactant qui nous manquait jusqu'à présent. Speedy avec Jerry et Nicolas ont été les trois grosses forces de frappe du CSP ce soir. Il a changé de dimension. La deuxième évaluation du match à 25. Gros, gros match. A lui de le confirmer. Jusque là enfermé dans les schémas rigides du coach, il a pris plus d'initiatives et n'en fut que meilleur. Sans lui ce soir, pas de victoire.

- Nicolas Lang vient de prouver samedi dernier et ce soir qu'il est d'abord le plus gros danger offensif pour le CSP mais aussi peut-être le meilleur JFL à son poste dans l'hexagone . Il gagne en constance. Ce soir, il met les shoots qu'il faut au bon moment, que cela soit lorsque le CSP était devant que lorsque la situation est devenue critique. On se plaint souvent d'avoir à Limoges des joueurs en devenir ou sur le retour, apprécions un français dans son "prime" comme on dit et qui semble se régaler d'avoir les minutes et d'en faire ce qu'il en fait. Il semble également s'être imposé humainement en tant que capitaine et développe un leadership nouveau. Petit détail : 47/47 aux LF cette saison.

- Philipp Scrubb : il a été très bon et efficace même s'il a été surveillé de très près avec des choix qui n'ont pas toujours été judicieux. Je pense à une passe dans les tribunes en fin de match qui aurait pu nous coûter cher. Malgré tout on retrouve notre Philou !

- Ugo Invernizzi a montré qu'il avait du caractère : après une première mi-temps ratée et de gros déchets dans le jeu, Mehdy Mary fait le pari de le laisser sur le terrain. Il le lui a bien rendu en réussissant deux superbes paniers à trois points à un moment où Boulogne revenait. Il a montré qu'il pouvait élever son niveau de jeu et qu'il a effectué un gros travail sur lui-même. Bravo ! Reste maintenant à être constant et à apporter plus que des points.

- La sortie de Richard DACOURY sur Twitter après avoir manifesté son mécontentement dans les vestiaires à la suite de la déroute contre l'ASVEL, le vice-président du CSP se fait entendre de nouveau et montre qu'il n'est pas là que quand les choses vont mal. On espère plus de présence médiatique.


- Pau qui sombre à Bourg (-30) et un effondrement moral de l'équipe ayant appris comme l'intéressé, l'éviction du coach dans la presse sans aucune communication de la direction. Sans doute trop occupés à courtiser Bartecheky et à expédier les affaires courantes pour se "débarrasser" des meubles et du pas de porte au profit d'américains aux intentions aussi floues qu'ambitieuses... On a aimé, mais honnêtement on n'aimerait pas être dans leur situation sur et hors des terrains.

On n'a pas aimé

Le retour des métros dans le QT3. Certes il faut reposer les cadres et l'équipe alignée à ce moment là était "moins offensive" mais c'est justement en défense qu'on aurait aimé voir la différence et cadenasser un peu plus les franciliens qui allaient forcément revenir des vestiaires avec les bretelles remontées par coach Zdovc.

Jouer dans un Beaublanc vide, sans public, est d'une tristesse infinie. Au vu de de la situation sanitaire, il est fort possible pourtant d'entendre pendant de longues semaines le crissement des baskets sur le parquet, le bruit du ballon sur la même surface...si les matches se poursuivent. L'annulation de la rencontre entre Cholet et Boulazac est l'illustration d'un avenir incertain en raison de la présence de cas COVID 19 malgré les précautions. Tonton Béral s'est illustré en prenant position sur cette annulation et en prononçant une phrase déjà culte : "on ne peut pas envoyer la police pour les forcer à jouer". Tout commentaire est inutile avec un aphorisme de cette profondeur.

Retrouvez les interviews d'après match réalisée par Jérome OSTERMANN pour France Bleu Limousin :



Un peu de légèreté après l'aphorisme de tonton Béral

- Dans #je suis là, le héros du film, Stéphane, est en quête amoureuse à Séoul, dans un univers créé et joué par Alain Chabat. A l'aéroport, il rencontre, en survêtements verts, floqués du logo du club, les joueurs (comédiens) du Limoges CSP. La rencontre de Stéphane avec les cerclistes à l'aéroport est une belle séquence du film. Il peut être visionné en ce moment sur la chaîne qui a diffusé les matchs de coupe d'Europe du Club.

- France Inter diffusera dimanche soir l'émission Oeil du tigre à 18 h consacrée au Limoges CSP. L'émission traite régulièrement d'événements sportifs, de grands sportifs (Joe Frazier, Kobe Bryant...) ou de thématiques telles que la littérature et le sport. A nos postes à galène. Bonne écoute !

Gagner dès dimanche en Coupe de France contre Gravelines puis en championnat contre Boulazac !

C'est un CSP revigoré qui va jouer un match de quart de finale en coupe de France contre Gravelines avec un seul objectif : la victoire. Elle doit permettre notamment à Speedy Smith de confirmer le niveau de jeu vu ce soir, Hugo Invernizzi de franchir un palier supplémentaire et à Roméo Travis de monter en puissance.

Ensuite, poursuivre le redressement à Boulazac, match à ne pas louper, pour espérer figurer dans le top 8, objectif de la saison. Plus de blagues comme en Champagne. Promis !

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