Les masques tombent

Le vendredi 3 mai 2024 17:51 par pointguard

Jeudi 2 mai les révélations (prévisibles) sont tombées dans la presse : le fameux investisseur secret était bidon, les malversations de Guillaume LANAVE s'accumulent et révèlent une nébuleuse où le même argent transite par plusieurs poches confirmant ce que nous vous avions déjà expliqué il y a quelques mois. Désormais Céline Forte est dos au mur : soit elle cède la majorité et sauve le club, soit elle s'entête et entraine dans sa chute le basket professionnel limougeaud. Détails.

Adieu le mécène à 4M€

Honnêtement (adverbe paradoxal quand on évoque la direction actuelle), pas grand monde n'avait gobé les promesses du clan Lanave d'un fonds d'investisseurs anglo-africain/partenaire national/groupement d'investisseurs locaux. Des membres de la DNCCG avaient confié en off ne pas y croire "une seconde", les élus locaux avaient exigé des documents bancaires attestant du virement des sommes mais la Famiglia se retranchait derrière son arme ultime : une feuille A4 dont on sait aujourd'hui grâce à France3 Limousin qu'elle a été rédigée par un homme de paille, Jean-Michel Faure, qui ne certifiait pas disposer des fonds mais être prêt à mettre le club en relation avec des gens disposant des fonds (sans pour autant garantir de leur intérêt dans l'investissement !). Si ce n'était pas triste à en pleurer, on pourrait en rire tellement la ficelle était grosse. Ficelle qui a pourtant semblé convaincre Céline Forte qui a continué à écarter du revers de la main les autres solutions qui s'offraient à elle lui permettant, à défaut de récupérer son argent, de sortir la tête haute de ce panier de crabes qu'elle a rempli elle même.

Lanave dans la tourmente

Didou Jamot a déclaré qu'à sa connaissance l'enquête du parquet de Limoges déclenchée suite au signalement des commissaires aux comptes était close... il y a donc lieu de s'inquiéter : la boussole qui indique le sud a parlé, si son feeling est aussi bon que pour les audiences à la DNCCG, certains peuvent commencer à acheter des oranges et de la vaseline en plus des couches et du lait en poudre !

D'après les informations du Populaire parues hier, un écosystème bien particulier aurait été mis au jour, jugez plutôt :
1) Le CSP est en manque de liquidités. Son seul organe bénéficiaire est son organisme de formation (financé par les étudiants... qui sont en grande partie les employés alternants du CSP et qui financent leurs formations soit sur leurs deniers personnels, soir via l'argent du club-employeur, soit via le CPF).
2) L'organisme de formation est repris par un nouvel actionnaire Adrien Jannel (à quel prix ? sous quelle forme de paiement ?) qui dispense les formations. Pour ce faire, il lui faut des locaux. Ces locaux de la galerie commerciale de Corgnac sont loués à un autre actionnaire Stéphane Roulois, aka Mister Tante Adèle.
3) Les loyers ainsi perçus serviraient (en partie) à régler les factures dantesques de partenariats émises fort opportunément juste avant le passage devant la DNCCG pour atténuer le déficit et ainsi faire revenir dans les caisses du club des fonds issus à l'origine... des caisses du club ou d'argent public. Garcimore en reste bouche-bée.

Bien entendu, le personnage central derrière ces montages périlleux n'est autre que le directeur commercial du Limoges CSP Guillaume LANAVE : celui qui au delà d'être "coupable d'être le gendre" comme il l'écrivait lui-même dans son aigre post Linkedin annonçant son futur départ de son poste, semble aussi avoir joué les apprentis-sorciers autopropulsé chef de tout depuis l'éviction d'Alain Cloux. Or, incompétence oblige, il ne semblait pas savoir qu'il n'avait pas les mandats pour signer des baux ou engager le club dans des investissements qui relevaient à minima du directeur général voire du président. S'il s'avère qu'il savait ne pas avoir ces droits, cela constiturait un facteur aggravant. Ajoutez à cela d'autres tentatives de résiliations de contrats pour lesquels il n'avait pas mandat (assurance selon nos sources) et vous comprenez vite que le gendre qui se voyait futur DG avait déjà bien anticipé la promotion.

Tic tac...

Beaublanc.com arbore désormais un compte à rebours en page d'accueil qui symbolise la date buttoir imposée par la DNCCG pour présenter un projet de budget (et d'amortissement de la dette) 2024-2025 qui soit acceptable. Faute de cession du club ou à défaut d'élargissement de l'actionnariat comme demandé par l'instance Limoges verrait son destin barré dans la ligue professionnelle. Direction la NM3 voire la RM1...

Lionel Peluhet l'ultime bouée de secours

Dans ce marasme, une lueur d'espoir subsiste : l'offre de Lionel PELUHET (N°2 d'Intermarché) de reprendre le club et d'y injecter de façon pérenne ses fonds personnels ainsi que d'y attirer des investisseurs solides pour permettre à Limoges de demeurer à sa place dans l'Elite du basket français. Il s'agit de toute évidence d'un investissement de passionné car économiquement c'est une hérésie. L'entrepreneur se lance dans la reprise d'un club criblé de dettes, dans le viseur de la justice et dont les structures administratives et sportives sont à reconstruire en totalité. La famiglia ayant méticuleusement écarté tous les acteurs compétents dans les bureaux pour les remplacer par des apprentis ou des alternants, les postes clés seront à confier à "machines de guerre" tant la tâche administrative (sans parler des cadavres que l'on va découvrir dans les armoires) sera immense. Côté parquet, plus de directeur sportif et un coach dont personne ne voulait vraiment et qui a pourtant une autre année de contrat. Là encore il faudra s'attacher les services d'un DS compétent et efficace pour reconstruire une équipe et très probablement trouver un coach pour commencer à rebâtir. 4 joueurs JFL sont sous contrat, la signature de Legname à Dijon sonne probablement le glas de l'aventure limougeaude pour Alex Chassang... le recrutement éventuel concernera donc une nouvelle fois au moins 70% de l'équipe (si les autres restent...).
Si, et seulement si, Céline Forte revient à la raison (avant le 15 mai), si Lionel Peluhet convainc la DNCCG ainsi que les collectivités locales et si les bonnes personnes sont positionnées aux bons postes rapidement, alors on pourra envisager une saison 2024-2025 en Betclic Elite.

Avec des "si"...