Le CSP coule le BCM et vogue en demies

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Le CSP a battu Gravelines-Dunkerque 72-65 dans un match où il a alterné le bon et le moins bon. La qualification pour le dernier carré de la coupe de France est une satisfaction même si ce succès est terni par la blessure de Travis qui, avait contribué à bien lancer le CSP au QT1. Analyse.

Le match fut une suite de séquences : des bonnes et de mauvaises notamment dans le deuxième quart quand les maritimes infligent un onze zéro au Limoges CSP pour conclure la première période. Un excellent Philip Scrubb, un Hugo Invernizzi à l'adresse mais surtout à l'agressivité retrouvée ainsi que le très bon match de Timothé Crusol, avec un Jerry Boutsiele toujours impeccable sont les principaux artisans de la victoire.

Le contexte

Ce match devait permettre au CSP de confirmer la belle impression vue cette semaine contre Boulogne et d'accéder dans le dernier carré de la Coupe de France. La mission fut remplie.

L'occasion aussi de se rappeler au bon souvenir de notre ancien directeur sportif, le pondéré et diplomate Olivier Bourgain, amateur de formules chocs, de chaos, de virées nocturnes et de "dédommagements avantageux". Bon, c'est vrai, il n'a pas été tout seul dans ce déménagement lucratif, où toute l'ancienne équipe a mis les doigts dans le pot de confiture et allégé les caisses du club. Une réplique d'une comédie culte pourrait résumer le type : "C'est un garçon qui gagne à ne pas être connu, Popeye, hein ?"... d'ailleurs, le dalton, qui était parti comme un voleur avec son magot, n'a même pas osé revenir à Beaublanc pour ce match. Tant mieux.

Revenons au contexte du match, pour dire que ce très lointain cousin de Mark Rutte, (encore que), dilapide sans compter les sesterces nordiques, en ayant fait d'ores et déjà signer les 16 contrats autorisés par saison. L'équipe de ce soir n'a de ce fait rien à voir avec celle que le CSP a battue à Gravelines en début de saison. Le CSP l'a quand même renversée une deuxième fois cette saison. Rendez-vous en juin pour l'épisode 3.

Le match : LE CSP S'IMPOSE DANS LA DOULEUR (72 - 65)

Un CSP en difficultés puis dominateur mène de onze points au premier quart-temps (26 -15)

Mehdy s'en remettait à son cinq de départ auquel Travis est désormais abonné.
Gravelines ouvre le score. Boutsiele égalise. Gravelines mène 8-2. Début difficile pour le CSP. Scrubb permet de revenir à 5-8. Nikolic permet aux Maritimes de mener 11 -5.
Scrubb, précieux en ce début de rencontre, réduit le score : 7-11. le CSP provoque des fautes. Boutsiele ramène le CSP à 9-13. La défense du BCM fait dérégler l'attaque des cerclistes.
Lang sonne la charge (14 -13) suivi par Invernizzi qui prend un shoot casse-croute, pas très inspiré mais qui a le mérite de montrer des intentions en attaque contrairement à l'attentisme affiché les semaines passées par l'ex-nanterrien. Crusol rentre avec Beyhurst et la jeune traction arrière du CSP dynamise le jeu. Paumier sert Invernizzi qui après avoir raté deux shoots, ouvre son compteur (16-13). Beyhurst obtient un joli and-one et la défense limougeaude enraye les canonniers nordistes. Crusol allume une mèche à 3 points après fixation et extra passe et met le feu au banc limougeaud. Temps-mort de Crèvecoeur, Timothé intercepte puis sert Invernizzi qui réussit un tir primé avec la faute provoquant un nouveau réveil du banc !
Après un début de match poussif, le CSP semble avoir pris la mesure de son adversaire.

Le CSP perd Roméo TRAVIS et prend un onze zéro (31 -34)

Fort de son petit matelas, le CSP se lance dans le QT2 mais le sort s'en mêle : Travis finit au sol sur une action anodine sans choc et se tient le genou. Il part immédiatement au vestiaire accompagné du staff médical. Le BCM revient à 7 points par Rigot et Bouchikou. Invernizzi répond une nouvelle fois à 3pts (31-19). Morency très actif hier soir réduit le score. Le CSP bafouille son basket. Weber bouillant ramène le BCM à 2 points. Une attaque qui déjoue. Lang met un shoot refusé au buzzer provoquant l'ire de coach Mary, Monsieur Viator et ses assesseurs refusant même la vérification vidéo... Pourquoi utiliser un outil dans une situation pour laquelle il est prévu ? Parce qu'il n'aime pas (ah) Viator...
Faute donne une faute. Le BCM passe devant le CSP. Weber intenable utilise au mieux les ballons récupérés par Ware et Morency. Ware apporte ses points trop facilement, la défense lui donne de l'espace qu'il exploite à merveille.
Le CSP a perdu trop de balles (9). La sortie de Travis semble avoir désorganisé l'équipe... comme quoi son écot n'était pas le seul marqueur de son influence, Coach Mary profite de la mi-temps pour ajuster les choses.

Le CSP fait un bon quart-temps avec un Timothé Crusol impactant dans le jeu

Smith fait revenir les siens à un point dès la reprise mais ce sont les approximations qui dominent des deux côtés. Même Nico Lang lâche une brique (!). Panier plus faute de Morency. Retour de la défense de zone du CSP vue face à Boulogne, ce qui permet de récupérer plus de ballons et de remonter un BCM gêné par la 3e faute de Ware intelligemment provoquée par Boutsiele. Comme François Renaux l'a fait remarquer à juste titre au micro de France Bleu Limousin : quand les limougeauds servent leur pivot et qu'il joue ses duels au poste bas c'est payant : des points et/ou des fautes... encore faut-il qu'il prenne l'option de poster au lieu de shooter en fade-away ce qui n'est pas forcément sa meilleure arme contrairement au tir ouvert de loin (voire à 3pts récemment) qu'il maîtrise. Faute sur Smith qui se bat bien au rebond grâce à un bon placement. Le CSP se perd en shoots extérieurs infructueux alors que Boutsiele semble la bonne option dessous. Philou Scrubb sonne alors la révolte à 3pts imité par Invernizzi puis re-Scrubb et le CSP pointe à +6. Bonne faute de Paumier à 1'48. Le CSP joue mieux et s'arrache au rebond offensif y compris par Crusol qui ajoute un panier important donnant au CSP une avance intéressante 54 -48.

Le CSP s'impose en fin de match

On débute le QT4 sur un panier annulé. L'arbitrage nous est peu avantageux depuis le début. Beyhurst allume à 3 points. 57 -46. Le BCM qui domine au rebond offensif avec une grosse activité de Morency (9rbds - Invernizzi a du mal à le contenir) revient à 8pts. Coach Mary privé de rotation en 4 décide de lancer le jeune Moujib (20 ans) aux côtés de Crusol (19 ans) Boutsiele (28 ans), Smith (28 ans) et de Papy Lang du haut de ses 30 ans ! 2 petites minutes qu'il sera bon de renouveler car elles sont riches d'apprentissages comme en témoigne le tir trop rapide pris par l'intérieur (pourtant ouvert) mais qui témoigne d'une envie de bien faire. Les maritimes profitent de ce temps faible limougeaud pour revenir. Seulement 6 points d'avance pour 5 minutes de jeu et très peu de fautes sifflées au BCM la faute (en partie) à des choix pas assez agressifs de l'attaque cercliste. Ware ramène les siens à 3 points à 4 minutes de la fin le CSP bredouille son basket et on tremble devant nos écrans. Temps-mort mais le stress s'intensifie : le BCM prend l'avantage : 60 -59 face à une défense limougeaude mal assurée. Boutsiele est enfin servi dans de bonnes conditions et provoque des fautes mais rate ses deux-lancers-francs. C'est le moment que choisit Philou Scrubb pour lâcher quelques bombes qui permettent de repasser devant et de crucifier le moral des nordistes. Par deux fois, le canadien décoche derrière l'arc avec ses jambes en compas, froid comme une lame à 7m puis à 8m derrière un bon écran de Boutsiele. Si Nikolic réduit l'écart, Invernizzi inscrit les deux derniers points du match 72 - 65. Ouf !

ANALYSE

Le CSP a mieux défendu sur la durée ce soir même si son attaque repose trop encore sur les tirs primés. Limoges a montré qu'elle peut se trouver muette en attaque. De trop nombreuses séquences, où les systèmes ne sont pas exécutés. Ces attaques baclées ont suscité de trop nombreux paniers faciles permettant à Gravelines de revenir au contact et même de passer devant alors qu'il y avait la place pour vivre une deuxième mi-temps plus sereine.

Les tops


- La qualification pour le dernier carré : une non qualification aurait été une contre performance. La demi-finale nécessitera un exploit : l'ASVEL à l'Astroballe !

- Timothé Crusol : sa performance de ce soir est un sacré clin d'œil aux mauvais coucheurs de tout poil, aux grincheux intempestifs ainsi qu'aux haters indécrottables... Timothé Crusol vous salue bien. Les critiques dont il avait fait l'objet ici et ailleurs pour un joueur de 19 ans qui était le 3ème meneur de l'équipe avec un temps de jeu plutôt réduit étaient totalement disproportionnées. Une dinguerie, un effet de foule !
Après avoir progressé incontestablement, il monte en puissance et a été très impactant à la mène ce soir. Il défend vraiment très bien et gagne en autorité. Il met son premier 3pts cette saison même s'il a encore du déchet dans les tirs et le jeu. Il a le meilleur ratio +/ - de l'équipe : + 17 (en sa présence le CSP marque plus qu'il n'encaisse). Bravo Timothé !

- Speedy Smith : s'il a été moins flamboyant que devant Boulogne, il a quand même été présent dans tous les secteurs de jeu, notamment en fin de partie.

- Ludovic Beyhurst retrouve petit à petit son niveau de l'année dernière. Auteur d'un tir primé et d'une influence sur le jeu plus grande.

- Philipp Scrubb a été excellent ce soir, et surtout clutch dans le money time où il met deux tirs primés décisifs scellant définitivement la rencontre. Si son passage en sélection canadienne l'avait fatigué, cet épisode semble derrière lui.

- Hugo Invernizzi a réalisé un très bon match, mettant de gros shoots, se rapprochant du panier, préférant inscrire un panier à deux points pour assurer le scoring. Outre ses 16 points, il a capté 8 rebonds. Il lui manque encore une implication supplémentaire dans le jeu sans ballon et en défense pour peser davantage dans le jeu et pas seulement dans les statistiques. Mais ne boudons pas le plaisir de le voir jouer avec détermination lui qui avait une attitude abattue assez détestable jusque là.

- Jerry Boutsiele est toujours performant sous le cercle même s'il aurait mérité d'être mieux servi plutôt que d'abuser de tirs lointains mal préparés.

Les flops

- le 11 à zéro du deuxième quart-temps : le CSP a déjoué complètement en ce deuxième quart-temps, donnant par une attaque mal exécutée des paniers faciles en contre-attaque ou dans le jeu en transition.

- Le manque d'alternance intérieur- shoots à distance : le CSP joue bien par séquence, notamment et essentiellement quand l'adresse est au rendez-vous. Une alternance tirs à distance et tirs intérieurs avec nos pivots que sont Boutsiele et Paumier doit être travaillée pour avoir un jeu moins facilement ciblable car actuellement la recette est connue de tous : empêcher les 3 points et attaquer sur le poste 4... imparable !

- La blessure de Romeo TRAVIS, coach Mary semblait assez clair après le match... ça sent les croisés (voire la fin de carrière) pour l'intérieur américain qui devrait être remplacé par un pigiste médical dans les semaines à venir. Courage à Romeo qui a fait preuve d'un grand professionnalisme à Limoges.

- le trio arbitral a été l'auteur de nombreuses décisions contestables notamment au détriment des limougeauds. Le tir primé de Nicolas Lang refusé collégialement tout comme le soutien de la vidéo sont incompréhensibles et aurait pu coûter très cher. Les petits contacts sifflés immédiatement pour "oublier" des jolis cartons en parallèle sont toujours aussi ridicules... bref, de l'arbitrage français.

Richard Dacoury dans l'Equipe du 19 mars

Sur un deux pages consacré à Frédric Forté, dans la série destins brisés, Liliane Trévisan consacre un bel article "Gravé à l'eau-forte" sur l'empreinte laissé par Frédéric Forté sur le club.
Richard Dacoury, dans le cadre d'un article-entretien dont l'intitulé est "Il avait du relief," parle de profond respect à propos de l'ancien Président. C'est d'abord très bien écrit. Très émouvant. Il le décrit tel qu'il était, humain en somme, avec ses qualités et ses défauts, qui pouvaient, (il le reconnait), aussi agacer.
D'une grande lucidité, il clôt l'entretien en évoquant la situation du club, où il indique toute la détermination de Céline Forté, de l'équipe en place afin de poursuivre ce qu'avait entrepris Frédéric Forte, avec les moyens dont il dispose à ce jour.

Notons qu'après l'ASVEL où il avait tapé du poing sur la table dans le vestiaire, il était intervenu via Twitter pour féliciter la réaction des joueurs suite à la victoire face à Levallois. Cette présence médiatique, dont les limougeauds sont friands et sevrés depuis un triste soir de décembre 2017, est très appréciée et s'est renouvelée hier soir pour souligner la prestation de Crusol (pas évidente pour un néophyte qui se fie aux statistiques mais qui ne trompe pas un vieux briscard comme le Dac)


La réaction de coach Mary


Le dernier carré de la coupe de France

Composé de l'ASVEL, Dijon. Orléans et le CSP : le dernier plateau de la coupe de France a belle allure. Il semble loin le temps où des équipes de pro B ou reléguées s'invitaient en finale à Bercy. La seule certitude à ce stade est qu'il y aura du lourd en finale.

Beau match hier soir entre l'ASVEL et les Métropolitains. Anthony Brown toujours aussi impactant chez les métros. L'ASVEL l'emporte in extremis. Le point faible des lyonnais se trouve toujours sur le banc.
Belle victoire d'Orléans, qui après avoir étrillé les Palois, a dominé les Manceaux . Equipe dure à jouer, qui est sur une bonne période.
La SIG diminuée par un effectif privé de son secteur intérieur a craqué en seconde mi-temps à Dijon et termine à 20 points des locaux.

Le tirage au sort a eu lieu ce lundi matin et ce sera l'ASVEL à l'Astroballe pour le CSP


VISITE EN PéRIGORD CE SAMEDI

Non touristique bien évidemment. Défaite interdite ! Boulazac se dirige tout droit vers la Pro B : ça va se dépeupler sec dans le sud-ouest l'année prochaine en Jeep Elite avec une transhumance fort possible dans les Pyrénées vers les sommets... de la ProB !

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