Hinson : "J'étais nul au basket !"

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Darnell HINSON la nouvelle recrue limougeaude a passé une seconde saison en Australie en changeant de club, à cette occasion le magazine HANDLE lui a consacré un long entretien pour mieux connaître le joueur et l'homme. Beaublanc.com vous propose de larges extraits traduits de cette interview afin d'en savoir un peu plus sur ce nouveau cercliste. Bonne découverte.

HANDLE : Shawn Redhage (NDLR : coéquipier de Darnell à Perth) vient du Nebraska et vous de l'Oklahoma, comment se fait-il que vous vous retrouviez à jouer ensemble en Australie et non pas au foot US mais au basket (NDLR : leurs états ne sont pas très branchés basket !) ?
D.H :
J'ai navigué entre le Texas et l'Oklahoma quand j'étais petit, mon père était texan. J'ai essayé le foot mais je n'ai jamais été bien grand et un jour je me suis fait plaquer par deux balèzes et je n'y ai plus jamais joué ! Je suis passé de la pelouse au gymnase pour ne plus jamais en sortir. Mais j'étais aussi nul au basket ! J'étais trop petit et on ne me choisissait jamais. J'ai du me battre pour tout et ça a fait de moi un meilleur joueur… ça a pris du temps c'est tout !

HANDLE : Ca ressemblait à quoi la 2e division NCAA à NSU Tahlequah, Oklahoma ?
D.H :
Je n'étais toujours pas un super joueur alors je ne m'attendais même pas à jouer au basket universitaire. Ma mère m'a poussé à faire une candidature spontanée à Northeastern State car elle savait à quel point j'avais envie de jouer au basket mais je manquais de confiance jusqu'à ce que je sois accepté dans l'équipe.

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HANDLE : Vous avez fait une superbe carrière à NSU, en devenant le meilleur scoreur de tous les temps de l'université, en gagnant plusieurs récompenses individuelles et en étant étant nommé dans plusieurs équipes types au niveau national. Est-ce que ça a attiré les scouts NBA ?
D.H :
J'ai été sélectionné dans la meilleure équipe nationale ma dernière année mais j'ai fait une très grosse connerie et j'ai été suspendu les quatre premiers matches de la saison et tout le buzz a disparu. J'ai quand même fait une bonne saison qui m'a permis de faire des essais à San Antonio, Denver et Phoenix. J'ai fini par faire la summer league des Spurs mais je n'ai pas été conservé. Mon objectif principal fut alors de me trouver un boulot sûr et bien payé en jouant en Europe pour subvenir aux besoins de ma famille. J'ai un fils de 8 ans qui est resté aux states et j'ai donc remisé mon rêve de NBA pour lui. On m'a dit partout où je suis passé que je n'étais pas un vrai meneur de jeu, que je pouvais marquer mais pas diriger une équipe… et c'est marrant parce que j'ai joué 1 sans trop scorer et en étant le meilleur passeur de mon équipe mes deux premières années de fac. Mais bon, les gens ont toujours cette opinion de moi aujourd'hui !

HANDLE : Vous avez passé quatre ans en Europe après votre carrière universitaire, est ce que ça a été un choc culturel ?
D.H :
C'était horrible ! Ma première année en Allemagne j'appelais à la maison tous les jours et j'avais le mal du pays. Personne ne parlait anglais et je me tapais les sales rediffs de séries américaines pourries (NDLR Steve Urkell pour les connaisseurs) doublées en allemand ! Je les avais déjà toutes vues donc je savais ce qu'il se passait mais franchement… La seule chaine en anglais c'était CNN mais c'était à l'époque ou la guerre en Irak a débuté donc c'était carrément déprimant ! La seule chose qui est aussi difficile que ça depuis que je suis en Australie c'est d'être éloigné de mon fils. Le problème avec les vacances scolaires et le rythme de l'hémisphère sud c'est que j'ai du mal à le faire venir car on n'est pas libres en même temps. Mais bon comparé à l'Europe, l'Australie c'est cool… bien que je préférais être payé en Euro ! (NDLR… euh ben… Limoges… comment dire… on a la Freebox et l'Euro !)

Comment êtes vous arrivé en Australie ?
D.H :
Les Razorbacks de Sidney m'ont contacté et c'est la toute première fois que j'ai pensé au basket australien. J'avais plusieurs autres offres en Europe dont une en Russie qui me foutait une trouille ! Donc j'ai jeté un œil sur le site web de la NBL (NDLR : la ligue pro australienne) et j'y ai vu le nom de Ebi ERE. Je le connaissais de l'Oklahoma donc je l'ai contacté et il m'a chaudement recommandé de venir en Australie et de ne jamais en repartir. Je l'ai fait et j'espère jouer ici encore longtemps. J'ai tout de suite vu que c'était une très bonne ligue mais en tant que nouveau j'espérais profiter de l'effet de surprise. J'ai vite constaté qu'ils était très bon au scouting et que d'un match sur l'autre il savaient très bien comment me ralentir.

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HANDLE : Vous arrivez d'Amérique dans une ville où vous n'avez ni ami ni famille. Comment gérez vous cet aspect du professionnalisme et que fait le club pour vous aider ?
D.H :
C'est difficile mais je commence à avoir l'habitude. C'est ma sixième année loin de chez moi mais je sais que le club est toujours là pour moi. Si j'ai besoin de quoi que ce soit, je décroche mon téléphone, c'est tout. Plusieurs joueurs de Perth ont une famille et des priorités en dehors du terrain, donc je passe la plupart de mon temps à m'occuper tout seul. J'ai appris à apprécier ça, mais j'aime aussi quand l'équipe se réunit, ce que nous faisons de temps en temps, mais à part les parties de jeux vidéos avec Isiah VICTOR je m'occupe de mes petites affaires.

HANDLE : Vous avez un bon paquet de tatouages, est ce qu'ils ont tous une signification particulière ?
D.H :
La plupart d'entre eux oui. J'ai le nom de ma mère tatoué sur mon bras avec mon arbre généalogique. Quand ma grand-mère est décédée je me suis fait celui sur la poitrine avec des ailes d'anges pour elle et j'ai aussi "Muskogee" sur mon autre bras parce que c'est ma ville d'origine et qu'elle n'est pas très connue mais je suis fier de montrer d'où je viens.

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HANDLE : Qu'est ce que la plupart des gens ignorent à votre sujet ?
D.H :
J'imagine que les gens ne savent pas que j'ai un fils, Darnell Junior, aux USA et que j'aime bien écouter du R'nB (et surtout pas de rap !) surtout avant les matches. Isiah se fout de moi parce que j'écoute des chansons d'amour avant les matches mais je n'ai pas besoin d'être mis sous pression, j'ai besoin de me décontracter avec du R'nB. Ah oui je suis aussi un fan de baskets ! Donc tant qu'il y aura un footlocker dans le coin et que je pourrai me dégoter de nouvelles Jordan je serai bien ! (NDLR : Merci de vite conduire Darnell rue du clocher et à Sport Island !!!)

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Nous avons abrégé cet article qui abordait des sujets plus spécifiques au championnat australien, si vous souhaitez le consulter dans son intégralité (en anglais) >> cliquez ICI <<

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