Dossier : le CSP doit-il fusionner ?
Pas de panique, on ne parle ni de Boulazac ni de Poitiers mais bel et bien d'une fusion omnisport à l'intérieur du territoire limougeaud. A l'heure où le PSG hand profite à fond des capitaux du foot, où le foot féminin prend de l'ampleur, où l'ASVEL et l'OL se marient, avec l'ASVEL féminin qui en profite aussi, Limoges doit se poser la question et envisager une croissance externe pour élargir son capital. Dossier.
La chance limougeaude : le foot !
Mis à part dans les rêves embrumés (ahah) de l'ancien maire, le foot ne parvient pas à décoller dans la capitale limousine. Le LF vient d'ailleurs de passer tout près du précipice comme l'avait rapporté la vigie estivale du populaire Kévin CAO mais a finalement été repris par la patrouille et rétrogradé en régionale. Malgré leur demi-stade de demi-luxe, les pousse-cailloux ne dépassent pas les stades amateurs du foot français dont l'élite évolue dans une galaxie quasi-irréaliste en termes de moyens financiers. Paradoxalement c'est cette disette footballistique qui est la plus grande chance des autres sports de la ville : les capitaux régionaux ne sont pas happés par les sirènes du ballon rond (qu'on pousse au pied).
Quels candidats pour un CSP Omnisports ?
De toute évidence, avant de s'ouvrir à d'autres sports, le CSP doit s'intéresser au LABC. Le basket féminin va profiter à fond de l'effet Parker avec une ASVEL BF qui risque de s'illustrer à l'avenir en EuroLeague à l'instar de Bourges ou Lattes-Montpellier dernièrement. Côté LABC, les déboires récents issus d'une gestion plus qu'amateur des recrutements semblent oubliés et la montée en NF1 avec le premier titre de Championnes de France de l'Histoire du club (NF2 2018-19) est un signe encourageant pour retrouver au plus vite la Ligue2 voire la LFB si les moyens augmentent. Justement, une fusion avec le CSP serait à même d'apporter l'expertise sportive et extra-sportive qui a longtemps fait défaut au club féminin co-fondé par Claude Bolotny. Malgré des moyens très restreint le LABC a multiplié les miracles mais ce mode de fonctionnement en flux tendu ne tient qu'un temps (comme l'illustrent les deux descentes consécutives) et asseoir les moyens ne pourrait pas nuire aux petites sœurs des cerclistes. Le LABC qui parlait un temps de fusionner avec Feytiat, pourrait aussi continuer à mener cette réflexion mais sous la bannière Limoges CSP (pour l'équipe fanion).
L'autre petite bête qui monte dans le paysage sportif limougeaud c'est le Limoges Hand 87. La locomotive de l'équipe de France multi-titrée (et de sa version féminine très en forme) emmène dans son sillage tout le hand français et Limoges a su se faire sa place dans un contexte archi-dominé depuis longtemps par le basket. A l'étroit dans sa salle Henri Normand (qui culmine à 1000 places) le club fait des incursions répétées (et couronnées de succès populaire) à Beaublanc et le souhait de la mairie est évidemment d'aller dans cette voie. Actuellement en ProLigue (2e niveau national) le club ambitionne l'élite et un rapprochement avec le CSP apporterait beaucoup dans cette optique. On pourrait également parler des Taureaux de Feu, l'équipe de Hockey sur Glace mais à cette heure, les perspectives de développement des sports de glace semblent moins importantes que le basket ou le hand (masculins et féminins).
Quels bénéfices ?
Avant de parler des bénéfices, on entend déjà crier les "gneu-gneu-gneu" habituels et prédicateurs de l'apocalypse à chaque page du calendrier qui se tourne : "perte d'identité, gneu gneu gneu", "pas le même sport que les filles gneu gneu gneu", "tout ira au basket gneu gneu gneu" etc etc...
Vous le comprendrez, quand on choisit de faire un dossier résolument tourné vers l'avenir et les nouvelles tendances du sport professionnel hexagonal, on a un peu de mal avec les arguments mysogino-dépassés des esprits bloqués au XXe siècle.
Abordons donc les avantages d'un fonctionnement omnisport et voyons comment il pourrait apporter du gagnant-gagnant à chaque participant.
Les subventions
Une subvention globale va forcément être moins importante... d'autant qu'avec la nouvelle région, les Girondins pompent le budget de la Nouvelle Aquitaine que l'on doit aussi partager avec les Glands Béarniais, le PB86 et tous les autres clubs pros de ce vaste territoire. Ce qu'il faut surtout retenir en matière de subventions, c'est qu'elles sont vouées à disparaître à moyen terme et que si on doit enregistrer une baisse de ce côté dans une fusion, elle sera moins grave car c'est le financement privé que le club doit développer et en cela la fusion est un gros plus.
Les partenaires
En effet, à l'heure actuelle, le CSP, le LH, le LABC (et les autres) se "battent" sur le même terrain, sur les mêmes partenaires et l'un pique celui de l'autre pour exister ou pour grandir. Côté partenaires, on fait un chèque, on vient boire une coupette avec des clients une fois tous les 15 jours, on défiscalise son mécénat et c'est le jeu.
Dans un club omnisport, l'offre se verrait à minima doublée voire triplée : le partenaire pourrait inviter des clients chaque semaine pour un ou plusieurs événements. On pourrait lui vendre des partenariats groupés lui permettant de toucher un public plus large à une fréquence plus élevée. Associer son image à un club omnisport MIXTE innovant, suivant ainsi les tendances les plus pointues du sport français et de la société en général.
Les postes administratifs
Vous l'aurez vite compris, pour recruter ses partenaires, chaque club possède un directeur administratif voire un directeur marketing. Une fusion permettrait d'optimiser ces postes, de fonctionner avec un ou des professionnels diplômés et expérimentés et de développer la formation continue avec des jeunes pousses ou d'anciens joueurs/joueuses en reconversion. Il en sera de même avec la gestion financière, la gestion légale, l'administratif, le secrétariat, la billetterie, la sécurité... tous les domaines pourraient bénéficier d'une gestion mutualisée, réduisant les coûts de fonctionnement et permettant une plus grande professionnalisation. A l'heure actuelle, chaque club fonctionne avec un ou deux administratifs (parfois à temps partiel voire bénévoles) pour gérer des choses compliquées. En mutualisant ces domaines, de vrais spécialistes pourraient être embauchés à temps plein et faire efficacement ce travail à deux ou trois là où actuellement quelques personnes se débattent dans leur coin. Si la réduction du nombre d'emplois peut être regrettable, la réduction des coûts liés ne le sera pas et surtout la pérennisation et la hausse qualitative de ces emplois est à souligner positivement.
Le sportif
Oui, même le domaine sportif se verrait renforcé : alors non, on ne parle pas d'une poule aux œufs d'or qui permettrait de se payer des joueurs/joueuses hors de prix mais bel et bien d'autre grands axes de développement du futur : la formation et le médical. Dans le domaine purement sportif les techniciens du centre de formation pourraient travailler sans difficulté avec les équipes masculines et féminines. A l'heure où les diplômés (BE ou DE) sont exigés par les différents cahier des charges FFBB ou LNB, un club mixte bénéficierait de ce fonctionnement au lieu de travailler de façon exsangue avec des éducateurs payés au lance pierre courant les cantines scolaires ou centres aérés pour compléter leurs revenus. Sur le bord du terrain, une mise en commun permettrait sans doute de "s'offrir" des professionnels de santé dont les "petits" de la fusion n'auraient jamais pu rêver et là encore de mutualiser des moyens. Rentabiliser par exemple un investissement dans de la cryothérapie en ouvrant son utilisation à un plus grand nombre. Dans la formation, les perspectives sont encore plus grandes. Mutualiser un hébergement/restauration pour en faire une sorte d'internat d'excellence sportive comme scolaire avec des aides au travail scolaire et une structure qui donnerait confiance aux parents à l'heure de confier leurs enfants à un club pro. En gros, vous l'aurez deviné, une fusion pourrait devenir un mini-INSEP. L'idée n'est pas nouvelle et c'est exactement ce que veut créer Tony Parker à Lyon avec sa TP Academy qui s'ouvre désormais au football. Il ne faut pas ignorer les bonnes idées et celle-ci en est une.
Un bénéfice de notoriété
Pour le LABC ou le LH, c'est indéniable, se regrouper sous la bannière du Limoges CSP serait un coup de projecteur supplémentaire. Pour le CSP c'est un peu moins évident. Si une fusion intervenait rapidement, une bonne campagne de communication à l'échelle nationale permettrait sans doute de faire parler un peu du Limoges CSP sur des médias nationaux et pourquoi pas d'attirer de nouveaux investisseurs. Jusque là, ce sont plutôt des clubs omnisports qui ouvraient leur capital, le Limoges CSP serait le premier club 100% basket à devenir omnisport sans passer sous une bannière "neutre" pour intégrer d'autres équipes (loin des Pau-Lacq-Othez-LaMongie-Irun ou des PB86 / OLB45, etc... qui ont dû reconstruire des identités autour d'un territoire élargi). En étant un précurseur (dans le sillage de l'OL et du PSG) Limoges montrerait une nouvelle fois la voie à d'autres clubs "modestes" pour se développer.
Un plus pour une nouvelle arena
L'arlésienne (qui ne va pas tarder à resurgir élections municipales obligent) pourrait se voir un peu mieux argumentée si d'une part elle venait en complément d'un Beaublanc qui devra trouver sa place entre salle d'entrainement ou salle à capacité restreinte en envisageant un rééquipement des travées pour plus de confort, quitte à réduire la jauge à 4000 places sachant qu'une Arena (à Bellac ?! ^^) de 8 à 10.000 places pourrait servir de salle multifonctions transformable rapidement. Pour le seul CSP l'investissement a déjà été retoqué. Pour plusieurs équipes de haut niveau et des perspectives de développement (boutiques, restauration, réceptif, musée, siège social remplaçant ceux loués par les 3 clubs), cet outil sera indispensable pour rester dans la danse, y-compris en EuroCup à moyen terme. La combinaison arena-centre commercial semble LA solution idéale pour rentabiliser les lieux en dehors des soirs de match, à l'image de la Capital One Arena de Washington en plein centre-ville de la capitale US, connectée à un mall et un cinéma.
Petit détail supplémentaire, une salle de ce calibre pourra aussi positionner Limoges sur la carte des "grands" concerts permettant éventuellement d'accueillir des stars internationales qui ne mettraient même pas un pied au Zenith...
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Semaj CHRISTON sera le meneur titulaire
News
# 36 - FF
31/07 - 8h35
Il est clair que le scénario que vous decrivez ici est celui de la prospérité et de la pérennité pour ces trois clubs.
Effectivement ils faut que chacun cesse de ne défendre que son pré carré et que les politiques locaux orientent les investissements dans ce sens (c'est certainement le point le plus dur à mettre en oeuvre)
Mais si les dirigeants des trois clubs ont cet objectif là, parlent d'une seule voie, montent un vrai partenariat pour le fonctionnement administratif, marketing, formation, médical et partage des structures, les politiques devront les suivre (et ne pourront plus leur vendre du rêve en promettant la lune à chacun )
Le sport de haut niveau à Limoges n'existera que par la mutualisation des compétences et des moyens.
Les dirigeants ont les cartes en mains. ...
Le csp a me semble t'il acheté un terrain prévu pour développer son centre de formation, il serait peut être judicieux de mettre ce terrain là en apport de capital pour ce projet d'union, fusion, gie, ... (vu que la trésorerie en a pris un coup dans le sac )