Défaite amère à Berlin

Illustration

Après avoir mené une grande partie de la rencontre grâce à un début de match impeccable, le CSP s'est liquéfié au retour des vestiaires, se laissant remonter par des gamins allemands lancés dans le grand bain pour palier les absences des cadres. Dans le money-time ce sont les habituels second couteaux qui ont achevé des cerclistes méconnaissables. Une sacrée occasion ratée après avoir suscité tellement d'espoir. Analyse.

Le match

Une première mi-temps de rêve

Avec un score de 34 à 44, un 100% aux lancers-francs et une défense serrée qui assure les rebonds, Limoges, sur un nuage, n'avait RIEN à voir avec l'équipe moribonde qui s'est laissée fesser sur les parquets de France et de Navarre depuis un mois et demi. Non, à la Mercedes-Benz Arena, les limougeauds avaient l'envie (et la réussite) d'une équipe en pleine confiance. Durs comme contre Krasnodar et adroits comme contre Nanterre, ces blancs et jaunes ne risquaient rien à fortiori contre une formation berlinoise diminuée à l'extrême (Siva, Hermannson et Saibou absents, le renfort Crawford recalé aux tests médicaux). Le +10 à la pause laissait augurer d'une potentielle jolie perf'.

Une seconde période incompréhensible

Alors que coach Garci-Renese gérait tant bien que mal son effectif, il décida d'envoyer au charbon dès le retour des vestiaires sa jeune garde totalement inexpérimentée, jugez plutôt : Bennet HUNT mini meneur (1m78) de 20 ans n'ayant JAMAIS joué en EuroCup (5pts à 100%, 1rbd en 5 min), Jonas MATITSSECK 18 ans qui nous met tranquillement 2pts 2 rbds et tient nos intérieurs en défense, Franz WAGNER 17 ans 8pts 5rbds... on ajoute Schneider et Ogbe qui n'ont pas marqué mais tenu leurs joueurs et vous obtenez la recette de la fonte prématurée d'une avance par des GAMINS ! En panne de créativité et donc d'adresse, Limoges s'est laissé dicter le QT3 (-11) puis le QT4 (-7) pour terminer loin, très loin d'un ALBA qui objectivement ne méritait pas un tel écart sur l'ensemble du match.

Les faits de jeu

Alors on pourrait s'emporter sur quelques coups de sifflets, sur les 3 offensives de Big Sam ou mieux sa 5e faute, une technique sifflée alors qu'il chambre après le plus beau poster vu au CSP depuis des années mais honnêtement, ce ne sont pas les arbitres qui se laissent impacter par des cadets encore boutonneux au QT3, ce ne sont pas les arbitres qui baissent la tête dès qu'on traverse une période moins euphorique, ce ne sont pas les arbitres qui jouent petit bras à 1m du cercle alors que l'avantage physique est côté CSP...
Vous l'aurez compris, les cerclantes ont manqué de "gnac" face aux premières difficultés. Rousselle a reculé devant des gamins qui se relayaient sur lui, Howard et Inglis n'ont pas cassé le cercle sur la tête de défenseurs en retard... et SURTOUT, Milling a continué à faire tourner son effectif sans tenir compte une seconde de la dynamique du jeu, sortant souvent un joueur qui s'enflamme parce qu'il avait décidé que son minutage serait plus important. Le CSP ne s'est jamais enflammé et c'est en grande partie parce que le pompier de service était en cravate sur le banc limougeaud, climatisant ses propres troupes et ajoutant rarement le bon ingrédient au bon moment. En même temps, qui lui en voudrait, se sachant en sursis jusqu'à Noël...

Analyse

Des regrets. Voilà ce que Limoges ramènera d'Allemagne. D'un match qui semblait maîtrisé face à des berlinois diminués et à la portée de notre équipe convalescente. Pas envie de clouer untel ou untel au pilori mais une nouvelle fois envie de distribuer des coups de pied au cul (en seconde période) surtout après la joie et les espoirs suscités lors des deux premiers quart-temps. Alors, il faut se dire que l'accession au TOP16 EuroCup relève non seulement d'un miracle mais aussi d'une gageure. Mis à part le fait de cocher la case "Objectif TOP16" on voit mal ce que le CSP irait faire en compagnie des 15 meilleures équipes de cette C2 si ce n'est se faire fesser hebdomadairement et laisser des forces à l'heure où le parcours en Jeep Elite devient une priorité tant Limoges est loin des attendus hexagonaux. Si David Cozette et Fred Weis tiraient des plans sur la comète (au grand dam de l'autre boulet de Brun) pour imaginer le CSP chez Mickey, l'urgence se situe effectivement dans notre championnat national pour retrouver une compétitivité plus en lien avec les prétentions de la 4e masse salariale du pays.

Honnêtement, lâchons cette EuroCup, le chantier est déjà bien assez conséquent en Jeep Elite et il s'agirait de ne pas foirer totalement la saison en courant trop de lièvres à la fois alors que le recrutement a hypothéqué le début de saison et que le blessé est encore fragile comme le prouve ce revers pourtant évitable.

On a aimé

- A peu près tout en première mi-temps
- A peu près rien en seconde mi-temps
- Le poster de SamSam
- La réussite aux lancers francs (21/23)
- Retrouver un Will Howard plus incisif
- La défense (malgré tout, rien à voir avec l'emmental d'octobre)
- Hardy qui devrait nous faire une fin de saison costaude
- Doumbouya qui a du jus et qui mériterait de jouer plus (5pts 5rbds en 13')

On n'a pas aimé

- Perdre un pari côté à 4,20... pas moyen de jouer l'upset avec ce CSP !
- Le manque de sang froid de Big Sam
- Inglis qui passe totalement à travers son match
- Les rotations de Milling
- La tendresse de Rousselle face à des gamins, fallait leur faire goûter du coude !
- Le manque de rébellion face au retour de l'ALBA
- Perdre contre une demi-équipe de gamins
- Ne pas avoir un PUTAIN DE TROISIEME PIVOT QUAND SAMSAM PREND SA 5e TOUT CA PARCE QUE LE STRATEGE CALIFORNIEN NE SAIT PAS LES GERER !
- Retourner à notre comptoir embrumé encore et encore...

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