Couic et SLUC !

Après un début de match catastrophique où les limougeauds ont subi la loi nancéienne de dessous (par Thompson) comme de loin, le CSP, un temps mené de plus de 10pts, a recollé avant de prendre la tête au QT4. Bien emmenés par Appleby et les "itch" (Nenadic et Nikolic), Limoges a inversé la tendance en affichant un visage différent beaucoup moins 3pts dépendant. Le CSP s'impose 75-67 malgré quelques frayeurs désormais habituelles dans le money-time. Analyse.

Quelle soirée ! Elle a commencé par du bluff et une confirmation de rumeur : le bluff fut nancéien et le facétieux Sylvain Lautié qui a aligné sur la feuille Frank MASON, le top scoreur maison... pour finalement ne pas le faire jouer ! Et à Limoges on nous apprend en dernière minute que Simi SHITTU est retourné aux States (dernière minute ?!) pour raisons personnelles (un heureux évènements selon nos informations) mais d'autres rumeurs l'annoncent incertain pour un retour... son temps de jeu étant dernièrement réduit à la portion congrue alors que d'autres clubs se verraient bien utiliser le meilleur canadien de CEBL 2023. Affaire à suivre.

Le match

Passons au parquet : enfin, c'est un grand mot parce que les limougeauds n'y sont pas vraiment passés sur la première période. Un carnage : Alex CHASSANG se fait littéralement bouffer par Shevon THOMPSON la seule option offensive fiable des lorrains. Tout y passe : rebonds, jeu dos au panier... le All Star français est en souffrance et les extérieurs du SLUC ajoutent une menace plus fiable que prévue. Beeaufort, qui s'impose comme une valeur sûre au fil des matches, apporte un peu de scoring et permet aux siens de rester à portée de tir : 18-11 pour les pensionnaires de Gentilly... Youyou avait la cartouche de toner qui débordait à ce moment là de la soirée.

Dans un QT2 plutôt laid, le CSP remonte petit à petit son déficit sans pour autant produire un jeu plaisant à regarder. Les deux équipes enchaînent les erreurs et Nancy se lance dans une collection de balles perdues à vous faire pâlir toute la famille Gadou sur plusieurs générations. APPLEBY use de sa vitesse pour donner le tournis à des lorrains trop justes sur les lignes arrières. La connexion avec GOINS marche à plein et les lilmougeauds rentrent aux vestiaires sur un score de parité 36-36, un peu miraculeux honnêtement mais la bonne nouvelle dans ce bazar c'est le faible nombre de points encaissés face à une formation qui en scorait plus de 80 en moyenne jusque là.

Le réveil des pariats

La seconde mi-temps verra les deux équipes du soir jouer au chat (le couguar c'est un gros chat non ?!) et à la souris tout le QT3 mais ce sera surtout l'occasion de revoir notre Yougo-connection retrouver son basket. Après une très mauvaise série, Nenadic oublie qu'il n'est pas son cousin cul de jatte, et produit un match convainquant. Avec 15pts 4pds et 3rbds, le MVP du soir a retrouvé son mojo. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Nikolic en a profité aussi pour se rappeler au bon souvenir de Tonton-6m75 et avec un joli 3/4 il a permis au meilleur moment au CSP de rester dans la course (compensant un peu le 1/7 de Beaufort... toujours aussi précieux en défense ou en drive mais au tir... "douteux"). +2 pour le SLUC au moment d'attaquer la dernière période.

On vous dirait bien que le money time fut géré de main de maître et à voir les cerclistes creuser rapidement un écart d'une dizaine d'unités on se sentait partir pour une de ces victoires de début de saison, sereine et rassurante (vous savez celles qu'un nous a retirées ?!) mais non, Limoges n'a plus cette grinta et les mauvaises habitudes de bégaiement incompréhensible qui nous ont coûté les derniers matches ont rendu ce QT4 un peu tendu. Les pertes de balles stupides offrant de l'espoir à l'adversaire ont eu lieu. Heureusement, le SLUC était à côté de ses pompes ce soir et a fait des choix aussi douteux qu'un apprenti sorcier devant un logiciel de comptabilité. Les bons temps morts sont pris, les bonnes fautes effecutées aux bons moments et au petit jeu des lancers-francs Limoges tient les maladroits nancéiens à 10 longueurs pour clore les débats à 57-75.

Analyse

En jouant à 8 avec la perspective d'avoir à intégrer un nouveau poste 5 dans les prochaines semaines, le CSP a produit un match à deux visages finalement bien plus intéressant que les dernières bévues roannaise ou chalonnaise. Moins dépendant au tir à 3pts (en attaque comme en défense) les hommes de Kantzouris ont réussi à s'adapter à l'adversaire et à ses lacunes du soir. Si l'absence de Lang pèse dans le jeu cercliste et dans le scouting des adversaires, il faut reconnaître que le staff limougeaud a su adopter les bonnes solutions pour faire déjouer une équipe amputée de son meneur-scoreur qui, elle, n'a pas su trouver une autre carburation.

Tout n'est pas rose pour autant. La perspective d'un départ probable de Shittu et de l'intégration d'un énième joueur n'apportera pas de stabilité. Dans ces conditions, retrouver le rythme de début de saison (avec 2 joueurs changés) relève du voeu pieux.

Tapis vert et ardoises

En coulisses, les choses ne vont guère mieux... doux euphémisme pour vous laisser imaginer la Cordilière des Andes d'emmerdes qui attendent le club dans les semaines à venir. D'après nos sources parisiennes, l'appel auprès de la LNB a été rejeté avec fermeté et tous les espoirs du club reposeraient désormais sur la chambre d'appel de la FFBB. Si certains optimistes pensent que les 3 victoires sur tapis vert pourraient faire l'objet d'un sursis, un rapide coup d'oeil à la jurisprudence récente en la matière nous montre clairement que si la fédé a tendance à se montrer un poil plus clémente que la ligue, elle n'en est pas pour autant dupe. Pau avait vu son engagement validé en Elite mais les limitations financières ont donné le résultat que vous connaissez, et l'ASVEL qui avait tendance à faire payer une trop grosse partie de ses contrats par des partenaires extérieurs s'est vu retirer une victoire sur tapis vert au lieu de deux.
Aucune raison pour que le CSP passe à travers le cordage de la raquette les mailles du filet : une ou plus probablement deux victoires seront retirées définitivement et l'encadrement financier ne laissera AUCUNE lattitude à un CSP déjà exsangue. Des inquiétudes persistantes circulent en Limousin et un scénario à la 1999-2000 (sans les trophées) semble se profiler... A moins d'apports financiers conséquents (des investisseurs chinois ?!) nous risquons de vivre une hiver et un printemps sous haute tension.

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