Brest : Pas de hold-up cette année

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Si l'année dernière, Limoges avait emporté une victoire très discutable à domicile face à Brest (sur un 3pts hors-délai de Ragauskas), il n'y a pas eu de miracle cette année. Brest décroche un succès mérité à Beaublanc et continue à faire la course en tête cette saison, tandis que Limoges arrive à un bilan tout juste équilibré, et logique vu la qualité de jeu présentée. Victoire de Brest 80-87.

Dans les instants précédant la rencontre, Beaublanc retrouve deux visages qu'on a toujours plaisir à voir : « angel face » d'abord, Jimmy Vérove le doyen Brestois, et son meneur de prestige, Dragan Lukovski, pour la première fois à l'échauffement cette saison. Limoges joue ce soir en noir, laissant le blanc à son hôte. Malgré son retour de l'infirmerie, le serbe ne débute pas la partie dans le 5 cercliste, composé de Niakate, Larrouquis, Hayes, Salmon et Roberts.
Pas de round d'observation, les deux équipes entament immédiatement les hostilités. Brest a la première occasion, bien contrée par Roberts qui offre les premiers points du match à Salmon. Limoges débute remarquablement la partie sous la houlette de Niakate, qui score de loin et intercepte la remise en jeu Bretonne (15-4, 3° min). Hayes est également très en forme et profite d'une bonne circulation de balle en attaque pour faire un sans faute, 4/4 à 3 points. La défense Limougeaude n'est toutefois pas aussi reluisante que l'attaque, et les extérieurs Brestois s'en donnent également à coeur joie. Lindqvist en particulier profite des grosses erreurs défensives de Larrouquis pour faire lui aussi un sans faute de loin (3/3) et tenir son équipe à flots (23-21, 7°min). Le même Larrouquis ne brille d'ailleurs pas en attaque, ratant plusieurs passes en fin de quart-temps. Gouez, comme à son habitude, alterne le bon voire très bon en défense (un contre énorme dans les derniers instants par exemple), et le médiocre en attaque. Le score n'évolue plus en fin de quart-temps (23-21, QT1).

Storozynski n'a apparemment pas le droit à l'erreur ce soir : il sort dès sa première boulette (un rebond raté, permettant à Charles d'inscrire 2 points). Après 11 minutes 42 de jeu, Lukovski fait son entrée sous l'ovation de Beaublanc. Il n'empêchera malheureusement pas les Bretons d'égaliser, puis de passer en tête sur un nouveau shoot lointain de Lindqvist, totalement esseulé en pleine « opération portes ouvertes » de la défense Limougeaude (26-27, 13° min). Brest enchaine les rebonds offensifs et ridiculise la défense Limougeaude, et n'a même pas besoin d'être efficace en défense, les Limougeauds n'étant là non plus pas dangereux. Limoges est dominé sur tous les tableaux, et encaisse un 12-4 sur ce quart-temps, mais le banc Limougeaud ne bronche pas (28-33, 15° min). C'est finalement le coach Brestois qui prendra le temps-mort si indispensable ! Hélas, il ne change rien à l'affaire pour les locaux, de plus en plus perdus en attaque et inutiles en défense. Certes, Brest se présente cette saison comme un gros client en ProB, mais on peine à croire que ce Limoges là puisse afficher un bilan positif en ce début de saison. Un nouveau temps-mort, demandé par Forte cette fois, ne change toujours rien, et en fin de quart-temps, c'est bien le bout du banc Limougeaud qui va entretenir ses stats : 7 points de Storozynski, bien servi par Renaux sur son dernier shoot, le même Renaux qui sur une dernière interception bien conclue permet à Limoges de n'accuser « que » 3 points de retard à la pause (39-42, MT) après avoir été mené de 7.

Limoges joue par à-coups dans le troisième quart-temps, en revenant plusieurs fois à portée de tir de son hôte, sans parvenir à égaliser (Storozynski et Hayes s'y cassent les dents), mais en réagissant chaque fois que Brest prend trop d'avance. À la 25° minute, c'est la tuile : Lukovski quitte le terrain, une poche de glace sur les adducteurs. 6 petites minutes sur le parquet et puis s'en va, un retour trop précipité sur le parquet pour ce match risque de le renvoyer quelques temps à l'infirmerie pour la même blessure. En son absence, la situation de Limoges ne s'arrange pas, Roberts allant même jusqu'à manquer ses lancers (49-57, 28°min). L'énergie débordante de Renaux fait une nouvelle fois du bien en fin de quart-temps, et d'une nouvelle interception il ramène Limoges à 4 points. Brest commence à moins bien jouer, Beaublanc le sent et se fait entendre pendant le temps-mort Brestois, poussant son équipe à reprendre le dessus. Mais la dernière marche reste la plus dure à franchir, et Niakate et Gouez ne peuvent faire mieux que ramener les leurs à portée de tir à l'entame des dix dernières minutes (57-59).

Deux petits points à rattraper, Beaublanc y crois, mais c'est le moment que choisissent Charles et Taylor pour frapper : 7-0 pour Brest dès le début du quart-temps. Un tir lointain de Larrouquis ramène Limoges dans les clous (63-66, 34°min). « Voilà le détonateur !! » me dit mon voisin. Hélas, Vérove et Cel se dépêchent de le désamorcer, d'un tir primé chacun. Limoges est à nouveau à -9. Un temps-mort Limougeaud permet de remotiver Larrouquis et Roberts, qui comblent l'écart (70-72, 37°min). Coach Stewart en s'en laisse pas compter, et tient le même discours pour les mêmes résultats à Charles et Orr. Larrouquis, décidement transformé depuis le début de la partie, marque de loin puis convertit la faute généreusement sifflée à l'encontre de Vérove. 1'39 à jouer, à nouveau 2 points de retard. Cologer joue les assassins à ce moment crucial, en marquant et en obtenant deux fautes de Roberts et une de Salmon. 77-84 à l'orée de la dernière minute, l'issue fait de moins en moins de doutes, même pour les plus passionnés des supporters. Le tir lointain de Toti ne fait pas illusion, et Brest s'impose sans contestation sur un dernier dunk de Taylor, 80-87.

On ne peut pas avoir de miracle tous les ans, ce soir la logique du terrain se reflète au score, et Brest repart de Beaublanc avec une indiscutable victoire. Jimmy Vérove, écoeuré l'an dernier par les circonstances douteuses de sa défaite à Beaublanc, pourra cette année regagner Brest avec la satisfaction du sentiment de justice restaurée. L'ancien champion d'Europe, réalise d'ailleurs un excellent match, avec 10 points, 6 rebonds et 3 passes pour 16 d'éval, lui qui à l'image de notre pitbull Wampfler la saison dernière, ne joue jamais pour ses stats.
Côté Limougeaud, on retrouve ce qu'on a déjà vu plusieurs fois cette saison, à savoir une excellente entame de match (bien appuyée sur Hayes), et puis plus rien. Une défense pitoyable, des absences chroniques de réaction sur le terrain comme sur le banc, et des exploits désordonnés en fin de partie pour tenter de sauver les meubles. On se demande vraiment comment Limoges peut avoir un bilan équilibré (3 victoires - 3 défaites) en ce début de saison en jouant comme ça. Les huées qui sont descendues des travées une fois la défaite scellée n'étaient pas incongrues.
Au niveau individuel, Larrouquis montre clairement deux visages aujourd'hui, un premier lamentable en début de rencontre, et un deuxième beaucoup plus séduisant à la fin, en tenant tant bien que mal Limoges à flots. Hayes, le pigiste de luxe reste l'homme des débuts de rencontre, mais il ne doit pas être évident de jouer 32 minutes à 37 ans ! Lukovski aurait vraiment mieux fait de passer un match de plus à l'infirmerie, puisqu'il va y retourner dès ce soir (pour combien de temps ?), et n'a strictement rien apporté ce soir. Gouez fait du Gouez, bon en défense mais totalement inoffensif en attaque à plus de 50cm du cercle (il ne marque que des dunks et des lancers ce soir encore). Roberts présente des stats (13pts, 10rbds et 2 passes) et un impact sur le jeu un peu plus « américains » à chaque match. Renaux, avec 4 points et 2 interceptions propose un match qui justifie amplement sa présence sur le terrain, et ce n'est pas rien ! Salmon, Storozynski et Niakate font un match moyen, sans excès ni dans un sens ni dans l'autre, contrairement à Toti qui passe au travers du sien.
Une chose est sure, si Limoges veut réaliser un gros coup en allant s'imposer la semaine prochaine dans l'ancienne patrie de Rolan Roberts et Wilfried Duchemin, il ne faudra pas chômer à l'entrainement !

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