Recette du gâchis de quenelles, par le chef étoilé Giannakis (62-70)

Illustration

Nous vous proposons un peu de cuisine pour aborder ce week-end pascal sur Beaublanc.com. Ce soir, le chef grec du restaurant de Beaublanc, Pannagiotis Giannakis, nous honore de son plat greco-limousin (très abouti) du gâchis de quenelles lyonnaises. Cliquez ici pour lire la recette.

A l'occasion de ce vendredi saint, plus de 5000 personnes ont investi Beaublanc, la cathédrale du basket, pour célébrer en direct ce nouvel épisode de Top Chef. Ceux qui n'ont pas pu faire le déplacement, faute de place dans l'enceinte sacrée, ont passé la soirée devant leur poste de télévision calé sur Sport+.

Le chef en question, Pannagiotis Giannakis, s'est entouré de ses meilleurs commis (Gomis) de cuisine pour préparer une recette déjà expérimentée à plusieurs reprises cette saison. Inspiré par les quenelles de l'ASVEL, il a su régler la cuisson de ses temps-mort à la perfection (il les a surtout espacés à merveille, nous y reviendrons !!) pour nous servir le plat qui fera probablement de lui le gagnant de cette année.

Assez de ce préambule, venons-en au cœur de la recette.

Ingrédients

- 10 quenelles. Prenez les adroites si possible (genre 5/9 à 3 points, comme Thompson), mais un 8/21 collectif suffira, l'important étant qu'elles soient homogènes : au moins 5 d'entre elles doivent se situer entre 9 et 19 d'éval.
- Une bonne poignée de balles perdues (une quinzaine). Pour ce faire, envoyez tous vos ballons sous la raquette, tête baissée, d'autant plus si vos dernières tentatives similaires ont échoué lamentablement. L'astuce du chef : ne vous gênez pas pour faire des passes molles en tête de raquette à 2 ou 3 minutes de la fin pour favoriser les interceptions.
- Une pincée de réussite lointaine (pas plus de 33%). Si Kyle McAlarney fait partie de vos commis, félicitez sa réussite à 3 points en le renvoyant sur le banc instantanément !
- Quelques joueurs en bonne forme, pour créer l'espoir. Choisissez Wanamaker et Plaisted, éventuellement Brockman et Gipson.
- Quelques joueurs blessés et/ou en demi-teinte : Gomis, Evtimov, McAlarney, Mipoka et Boungou-Colo par exemple. Notez que sans joueurs en dessous de leur niveau, il s'agit de la recette du succès. C'est très bon aussi, mais nous y reviendrons dans un autre épisode.

Recette

- Commencez par installer une ambiance moyenne dans le lieu. Surtout, sans rythme. Pas de chants quand les commis entrent en cuisine (ça pourrait les motiver). Contentez vous d'un bruit constant, quoi qu'il se passe en cuisine.
- Faites des fautes, mais n'en provoquez pas avant la 7ème minute. Profitez-en pour verser vos premières balles perdues à l'intérieur.
- Subissez la triplette de quenelles Uche – Jackson – Thompson un moment avant de réagir et de commencer à les travailler, juste assez pour terminer le premier quart à moins de 10 unités (13-22).

- Dans le 2e quart-temps, maintenant que Beaublanc a été pré-chauffé à 180°, faites monter subitement l'ambiance en température. Très bien. Votre sauce commence à prendre le dessus sur les quenelles immobilisées au fond du plat. 23-22, vous venez de leur infliger un 10 à 0, c'est très bien.
- Surtout, ne terminez pas la mi-temps sur une bonne note. Pour cela, faites confiance au clutch player de votre équipe. Teddy Gipson est tout désigné pour ça. A 28 secondes de la fin, confiez lui le ballon, laissez-le s'empêtrer seul dans la pâte et perdre le ballon au buzzer des 24sec. Les 4 secondes restantes permettront à Jackson de dunker, donnant 5 points d'avance à l'ASVEL plutôt qu'un. Possession mise à profit (-4 points).

- Le troisième quart-temps est le vôtre. Vous allez l'utiliser pour infliger un 22-4 (!) aux quenelles et faire naître l'espoir du jury (car oui, les supporters et autres téléspectateurs vont juger votre prestation...). Offrez un peu d'adresse extérieure à Gipson pour faire lever tout le monde et prendre l'avantage (38-35).
- Lancez un horto magiko dans la cuisine.
- Mettez de la sueur dans chacun de vos coups de fouet (ça paraît beurk, mais ça ajoute en goût !) : un maximum de vos paniers doivent être marqués au buzzer, sur le fil du rasoir... rien ne doit sembler facile.
- Plaisted doit être en pleine confiance : faites le monter au alley-oop sur une passe de Brad Wanamaker en contre-attaque, ce sera le point d'orgue de sa prestation !
- N'oubliez pas les actions Brockmaniesques de Brockman dans la foulée. Un gros contre, par exemple. Puis un nouveau alley-oop (magnifique !), Jo pour Jon, cette fois, pour clore le QT3 à 52-39.
- Pendant cette période, vous remarquerez que vous avez fait très peu de rotations : c'est la clé du 22-4 infligé à Villeurbanne, bravo. Mais vous allez changer de tactique pour le dernier quart-temps... Je vous rappelle que vous cuisinez un gâchis, pas un succès !

- Commencez à laisser vos commis douter. JoGo commencera à perdre des ballons, allant jusqu'à pondre un airball : c'est le signe que votre gâchis commence à prendre.
- SURTOUT ne prenez pas de temps-mort pour recadrer les choses. C'est le moment crucial de la cuisson.
- Encaissez 7 points d'affilée (52-46) et laissez croire que c'est terminé. Mais non, persistez et signez : pas de temps-mort !
- A 0-14, vous êtes derrières au score (52-53) et commencez à vous faire siffler : demandez enfin une petite pause.
- Vous retrouvez un semblant d'intensité défensive ? Pas de problème, laissez Jackson sabrer les dernières espoirs en déséquilibre à 3 points. L'ASVEL reprendra alors 6 ou 8 points d'avance.
- Vous touchez à la fin de la recette. Saupoudrez simplement le tout d'erreurs d'arbitrage – mais ce n'est que de la déco ; c'est votre parfaite maîtrise des temps-mort qui a fait la différence dans les 10 dernières minutes de cuisson. Félicitations.

Tout le monde à Beaublanc a eu sa part du gâchis. Beaucoup sont même passés près de l'indigestion. Probablement écœurés, certains ont même touché le fond par leurs chants inappropriés et finiront par s'étouffer à force de se gaver.

Bref, le maintien aurait été quasiment acquis avec une victoire ce soir, mais Limoges continuera donc de suivre les résultats poitevins et nancéiens plutôt que de regarder le ventre mou (tiens, j'ai du mal à quitter la cuisine moi...). Boulazac, de son côté, a trouvé la route à suivre en prenant une doudoune strasbourgeoise de 32 points.

Allez, Limoges... Le maintien n'est pas si loin. Les raisons d'espérer ce soir sont nombreuses. Nous avons vu de belles choses malgré la défaite. Après tout, le gâchis aurait très bien pu se transformer en victoire Tatin, et tout le monde aurait cherché les chocolats dans le jardin de Beaublanc avec le sourire...

  • Autour du match
  • Commentaires (78)