N'importe quoi !

Illustration

Alors qu'il ne parvient pas jusque là à dicter sa loi aux promus et lutte péniblement en deuxième partie de tableau, le CSP s'impose face à Strasbourg qui avait pourtant retrouvé un rythme de croisière conforme à son statut de vice-champion. Emmené par Wojciechowski (13pts), Limoges a profité d'une SIG maladroite et fatiguée pour remonter à la 9e place de ProA. Analyse.

Le match

Sans être transcendants, les limougeauds emmenés par un 5 Wood Prepelic Wojcie Fair Zerbo restent sur les talons de la SIG au premier QT. On l'a dit, les alsaciens sortent d'une grosse claque en BCL et veulent se remettre sur les bons rails en championnat. Comme V. Collet a bien fait ses devoirs, il sait que le secteur intérieur limougeaud pose problème, il sait aussi que Bernard James est parti et que son remplaçant n'est pas encore qualifié, il appuie donc là où ça fait mal et Mam Jaiteh émarge à 12pts au terme de la première période alors que Limoges reste au contact par des banderilles de Prepelic ou Wojcie et des exploits de Fair ou Buford 23-27.

Rapidement l'écart flirte avec les -10 et Dule convoque un TM suivi de deux missiles limougeauds qui poussent Collet à imiter le serbe. On se dit qu'on va avoir un duel tactique comme aux plus belles heures des finales 2015. Les deux formations se rendent coup pour coup jusqu'à ce que Wood ne décide de faire feu de tout bois en enchainant 8pts (deux 3pts et deux LF) rallumant la flamme d'un Beaublanc littéralement assourdi par la nouvelle sono et son DJ idiot qui coupe les initiatives des supporters (va falloir bosser ça sinon on va se retrouver avec l'ambiance synthétique de la salle d'Antibes !). Zerbo met le couvercle sur la première mi-temps par une claquette au buzzer du plus bel effet. 45-42 pour le CSP et des défenses relativement généreuses qui permettent à Wood (14) et Fair (13) d'engraisser leurs stats.

Retour des vestiaires laborieux de part et d'autre, Limoges met près de 4min pour déflorer le panier côté Phénix et ce ne sera que par des LF ! Wojcie est très en valeur dans ce QT, il distribue du jeu et marque aussi. Son activité se retrouve des deux côtés du terrain et il sort ENFIN le match que l'on attend régulièrement depuis 2 ans en retrouvant ses cannes et son enthousiasme du Nord. C'est ailleurs lui qui crucifie la SIG au buzzer redonnant le plus court des avantages au CSP 58-57.

Dans le dernier quart, Limoges monte la défense d'un cran. Les isolations du porteur combinées aux mains baladeuses de Wood rendent beaucoup de ballons au CSP qui les exploite avec la finition qui a souvent fait défaut cette saison. Strasbourg encaisse un 8-0 qui conduit naturellement à un TM de Collet, visiblement inquiet, Slaughter tente de jouer les assassins avec un 3pts mais Wojcie lui répond, suivi par Bremer au meilleur moment amenant l'écart à +10 et forçant le sélectionneur national à reconvoquer ses ouailles. 5min à jouer et il est temps pour les arbitres de s'illustrer en offrant une antisportive aux rouges et blancs, lançant les SIGmen sur un 5-0, heureusement, Buford en mode clutch cale un 3pts qui fait du bien imité par Prepelic et malgré la réponse de Lacombe, les alsaciens ont la tête sous l'eau et ne joueront pas la dernière possession après l'entrée des espoirs. 83-76.

L'analyse

N'en déplaise à certains, ce CSP est vraiment N'IMPORTE QUOI ! Incapable de s'imposer face à l'effectif de ProB du Portel, face à Orléans pour aller titiller ensuite l'ogre monégasque ou se faire humilier face à Pau. Ce CSP est aussi irrégulier que la composition de son effectif ! Strasbourg avait encore les jambes lourdes de sa sortie malheureuse en Champions League (-19 à l'Aris Salonique) et s'est fait cueillir par un CSP plus combattif qu'à l'habitude dont Wood tend à devenir le pacemaker. Le bon match de Zerbo, solide en défense et la sortie de Wojcie (élu MVP du match à juste titre) étaient des paramètres que Vincent collet n'avait sans doute pas prévus.

Maintenant il faut reconnaître qu'avec cette attitude en défense et cette réussite en attaque, Limoges a sa place dans les huit pour les playoffs, mais les joueurs sauront-ils re convoquer cette énergie contre des Orléans ou des Nancy ? Ou se laisseront-ils bercer un peu trop sûrs de leurs acquis ? Rien n'est moins sûr. En attendant il faut reconnaître que cette victoire fait du bien au compteur, le CSP recolle aux talons du top8 et une confirmation face à Chalon qui nous a défait en coupe serait du meilleur goût pour rééquilibrer le bilan mais attention à la mini-trève de la Mickey Cup qui pourrait tomber au pire moment : celui où le CSP 2016-17 aurait enfin trouvé une carburation satisfaisante !

Un dernier mot sur la banderole des UG : "+ de sportif, - de business". Sur le court terme, on ne peut qu'être d'accord tant ce groupe part en vrille par moments et que sa gestion relève du colin-maillard mais il ne faut pas perdre de vue que SEUL un projet solide assurera l'avenir du CSP sur la scène hexagonale et européenne. Beaublanc a été en son temps le fleuron des équipements qui a aidé le CSP à se développer plus professionnellement que ses adversaires. Strasbourg ou Villeurbanne sont en lice pour écrire l'avenir avec des arenas privées et des budgets pensés sans les collectivités locales. Alors ce versant de l'activité du CSP agace peut-être mais il sera vital si on veut continuer à soulever des trophées du côté de Beaublanc.

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