Le déclic ?

Illustration

[couleur=#cc3300]Mis à jour 21/01 -[/couleur] Ce soir, ce n'est pas au même sport qu'il y a deux semaines auquel on a assisté. Si contre Angers, on avait vu une bouillie insipide, ce soir c'était bel et bien du Basket, et cela faisait plaisir à voir. Au terme d'un match pleinement maîtrisé, dominé de la tête et des épaules par une véritable Équipe, Limoges l'emporte face à Rouen 79-61.

En début de partie, tout n'est pourtant pas rose. Gouez a du mal a rentrer dans son match, cafouille dans la raquette et rate des paniers faciles. Les Rouennais en profitent, inscrivent les deux premiers points du match, puis prennent un premier avantage sous l'impulsion de Bougaieff (2-6, 2° min). Gouez sort dès le troisième minute, puni pour sa mauvaise entame. Dubos entame alors un festival qui ne s'interrompra pas de toute la partie, et ramène son équipe à égalité. Wampfler se montre également à son avantage, avec une interception (bien que non convertie) puis un panier plein de hargne. Le csp inflige un 8-0 à son hôte, le forçant à prendre un premier temps mort (10-6, 6° min). Dès ce moment, on voit nettement que le travail effectué depuis la piteuse victoire face à Angers n'a pas été du temps perdu. Le ballon circule beaucoup mieux, le collectif limougeaud a clairement dépassé le stade embryonnaire. Le temps mort Rouennais n'aura guère d'effet. Limoges continue sa marche en avant, interrompu seulement par un tir primé de Marks. Pendant ce temps, la défense limougeaude se montre impeccable, Dennis (dans un grand soir) est très présent au contre comme au rebond, et Robinson inscrit deux paniers pour clore la marque de cette première période (17-9, 10° min). Rouen n'a marqué qu'une seule fois depuis la deuxième minute. Les Normands se voient contraints de se rabattre sur de mauvaises solutions d'attaque (3 points ou shoots « casse-croûte ») par la défense individuelle Limougeaude.

En début de deuxième quart-temps, on craint que ces belles intentions n'aient été qu'un feu de paille. Marks arrose à tout va, et en trois paniers dont un primé ramène les siens à portée de tir des Limougeauds (21-18, 12° min). Un judicieux temps-mort de Fred Forté relance la machine et permet aux locaux d'assommer les visiteurs. Les intérieurs Limougeauds s'en donnent à coeur joie (29-19, 15° min). Le Brun emploie les grands moyens pour combler le gouffre qui se dessine sous les pieds de son équipe, mais Ragauskas se fait un plaisir de répondre par deux fois à son tir primé. La meilleure circulation de balle lui permet d'être plus à son aise pour shooter, et le panneau d'affichage le montre bien (35-22, 18° min). Dubos achève tranquillement la mi-temps, et Limoges dispose d'un confortable matelas de 16 points en rentrant au vestiaire (40-24, mi-temps). Il y a vraiment du mieux en attaque, toujours une grosse combativité et plus de contruction que d'habitude, même si les joueurs parfois encore statiques gaspillent quelques possessions. On ne fera pas la fine bouche pour autant. Détail intéressant pour la suite, Limoges est moins sifflé que les Normands (6 fautes dont deux pour Gouez contre 9 fautes Rouennaises).

Au retour des vestiaires, Dennis reprend son festival, au scoring comme au contre (même si le panier sera cette fois accordé). Toutefois, Les Rouennais n'ont pas encore abdiqué dans se match, et Williams ramène l'écart de 19 à 12 points (45-33, 25° min), profitant de la maladresse Limougeaude de loin. Dennis, Wampfler et Thévenon sur un tir primé éloignent la menace, que Bougaieff raproche à son tour (53-35, 27° puis 53-41, 28°). Dennis et Dubos se chargent d'assurer un bilan équilibré à cette troisième période avec 18 points pour chacune des équipes (58-42, 30° min). Avec 16 points d'avance et un Dennis étincellant, Limoges peut sereinement voir venir l'ultime période, d'autant que Williams et Moncade ont 4 fautes chacun.

Limoges ne faiblit pas, les rebonds sont bien contrôlés, et les américains brillants. Dennis et Robinson jouent bien ensemble et enflamment Beaublanc. Limoges atteint la barre des 20 points d'avance à la 33° min (62-42). Moncade commet sa dernière faute une minute plus tard, tandis que Robinson et Dennis continuent à se faire plaisir (68-48, 35° min). Rouen adopte alors la stratégie de la dernière chance, avec un basket agressif et un pressing très haut, résultant en une interception de Marks sur Thévenon. Wampfler n'est pas en reste et joue à son tour les voleurs de ballons, offrant deux nouveaux points à Robinson. Williams s'y met à son tour, et redonne à son équipe un semblant de dangerosité (72-59, 38° min). Hélas habitué des fins de match gachées, Fred Forté prend un temps mort pour mettre en garde ses joueurs contre l'euphorie qui commence à les gagner. Robinson et Dubos ont bien compris la leçon et gardent la tête froide dans les derniers instants, utilisant judicieusement les espaces laissés par la défense très haute des Rouennais. Dans l'ultime minute, Forté permet même à Renaux et au jeune numéro 18, Benjamin Voisin, de participer à la fête. Le CSP l'emporte après un dernier lancer franc de Robinson sur le score 79 à 61.

Bien sur, tout n'est pas encore rose, mais cette victoire est très encourageante comparée à la piteuse démonstration livrée face à Angers. Les prochaines rencontres nous diront si l'on a assisté au fameux déclic attendu par de nombreux supporters, ou si ce n'est qu'un coup dans l'eau comme avait pu l'être la tonitruante victoire face à Saint Quentin. Quoi qu'il en soit, on a pu voir que les sifflets tant sujets à discussion adressés à Robinson face à Angers ont laissé la place à de chaleureux applaudissements ce soir. Et pour cause, son jeu semble déjà avoir évolué vers un style plus « européen ». Il monopolise beaucoup moins le ballon, force beaucoup moins ses shoots, a distillé ce soir huit belles passes décisives et a proposé un jeu d'équipe intéressant, pas mal secondé par les autres meneurs qui n'ont pas fait que de la figuration malgré leurs statistiques assez pauvres.
Des échos étaient remontés d'un accrochage entre Robinson et Dennis à l'issue de la défaite à Nanterre. S'il a bien eu lieu, il faut croire qu'il les aura soudés, car ce soir les deux américains jouaient superbement ensemble. Dennis s'habitue lui aussi très vite à Limoges, et on ne regrettait presque pas Latimore ce soir vu la partie impeccable de notre rappeur (20 pts à 69%, 11 rbds dont 4 off, 5 contre, 32 d'éval). Dubos a également réalisé un grand match, malgré les sangles qui lui tenaient les mollets (19 pts, 18 rbds dont 6 off, 31 d'éval).
Les statistiques énormes de ces trois là ne doivent toutefois pas faire oublier les autres, car en dehors d'un petit bémol du côté d'Olivier Gouez, il n'y a pas vraiment eu de point noir dans l'équipe, chacun apportant sa contribution d'une manière ou d'une autre au moment opportun, y compris notre présicoach qui a su proposer une construction enfin intéressante, et a su intervenir aux moments judicieux pour que la progression de l'équipe soit ininterrompue tout au long du match.
La semaine prochaine, Limoges retrouvera son martyr du match aller, Saint Quentin. Après avoir fait jeu égal avec Nanterre la semaine dernière, et très nettement dominé Rouen ce soir, Limoges aura pour une fois toutes ses chances pour arracher enfin une première victoire à l'extérieur et rétablir enfin un bilan équilibré (8 victoires pour 9 défaites ce soir), avant de peut être s'extirper enfin du ventre mou de ce championnat.

[couleur=#cc3300]MISE A JOUR - 21/01/07 13h :
A l'issue de cette 17e journée de championnat les meilleures performances statistiques sont les suivantes (source statistiques officielles LNB) =>
Meilleure évaluation : Varnie Dennis (Limoges) 32
Meilleure évaluation française : Fabien Dubos (Limoges) 31
Meilleur marqueur : Rasheed Wright (Levallois) 29
Meilleur rebondeur : Fabien Dubos (Limoges) 18
Meilleur passeur : Dawan Robinson (Limoges) , Régis Boissié (Evreux), Alonzo Richmond (Boulazac) 8[/couleur]
à méditer... :bj:

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