Le CSP doit-il rester en ProA ?
Osons poser la question. La ProA, ce championnat que tout le monde s'accorde à qualifier de "seconde zone" et dont les débouchés européens vont ressembler à une impasse d'ici à 2017, vaut-il le coup ? Le titre de "Champion de France" permettra-t-il à un club de basket de rayonner au delà de l'hexagone dans les années à venir et dans le contexte européen actuel ? Devant tant d'incertitudes, pouvons-nous imaginer une autre voie, dégagée de la médiocrité des dirigeants du basket français et prometteuse ? Dossier.
Un constat éculé
On l'a dit, re-dit et re-re-dit : la ProA ça pue ! Des bêtes physiques, quelques pépites vite exportées et des américains pas assez talentueux pour jouer ailleurs ou en instance de départ. Pas un champion capable de défendre son titre depuis une décennie, exception faite du CSP, et certainement pas avec un effectif stable. Valeur basket : ZERO, PEAU D'ZOB, NADA, PRRRRRT ! Seul Strasbourg s'échine à construire quelque chose de cohérent mais finit par se faire taper par des équipes en état de grâce qui retombent rapidement dans la médiocrité après leur avoir soufflé un titre.
L'Europe aujourd'hui
Jusqu'ici, l'Euroleague avait la décence d'inviter le champion de France à venir servir de paillasson aux 3e et 4e des championnats majeurs européens avant de laisser les choses sérieuses (le TOP16) se dérouler sans eux.
L'Eurocup permettait de rêver un peu mais se révélait encore délicate pour les clubs hexagonaux, qui y trouvaient leurs limites après quelques exploits.
Enfin l'Eurochallenge (ou quel que soit son nom changé tous les ans par la FIBA, soit la C3) permettait enfin à la France de briller (Nanterre vainqueur, Chalon et Cholet finalistes).
L'avenir
Les choix des institutions françaises dans l'imbroglio actuel indiquent clairement une préférence pour le projet FIBA qui abandonne pour 10 ans (minimum) le très haut niveau aux 16 clubs invités par l'Euroleague. Soit.
La C2 deviendrait donc l'unique voie choisie par la France pour exister, rêvant donc d'atteindre comme Graal la 17e place continentale (et on parle de manque d'ambition ?!). Le tout s'obtiendrait en combattant valeureusement des équipes qualifiées sportivement par leur valeur nationale (FIBA) pour cette compétition ironiquement nommée Champions League. Ainsi, la Lettonie, la Macédoine ou encore la Roumanie verraient leur "champion" avoir l'honneur de se frotter aux 5e ou 6e d'Espagne ou au Champion de France !
Sombre avenir s'il en est qui était jusque là réservé aux 3e, 4e voire 6e ou 7e de ProA avec les refus en cascade de clubs qui ne voulaient pas dilapider leur budget dans des déplacements improbables avec un retour sur investissement quasi-nul.
Quelle alternative ?
L'Eurocup bien entendu ! Mais quid du championnat puisqu'on parle de quitter la ProA ?
Limoges n'est pas la seule équipe menacée par sa ligue de tutelle en cas d'infidélité. Les clubs italiens signataires du contrat Eurocup sont aussi sur la sellette, le PAOK grince des dents sans parler des clubs espagnols comme Malaga, Gran Canaria ou Bilbao. Ajoutez à cela les ambitieux turcs tels Banvit ou le Besiktas et saupoudrez d'un Partizan ou d'un Mega Leks et vous voilà une bien belle brochette d'équipes/d'entreprises bridées par des fédérations amateurs prisonnières d'une FIBA désespérée de reconquérir le SECOND niveau européen à défaut de maîtriser l'élite, toute comme elle est inexistante aux USA.
Pourquoi ne pas imaginer une ligue privée européenne qui remplacerait les championnats domestiques ? Les pays de l'ex-Yougoslavie ont bien "pondu" l'Adriatique League qui vit en parallèle des coupes d'Europe et des championnats nationaux tout en étant qualificative à l'Euroleague car reconnue par Barcelone.
Les clubs français ne sortent pas de la spirale de médiocrité installée dans l'hexagone et la gestion des JFL/JNFL donne une importance et un prix tel aux joueurs locaux qu'ils sont (trop) certains de leur valeur (qui est en fait due à leur rareté) et qui ne font guère d'efforts. Les entraînements de ProA feraient probablement rigoler pas mal d'équipes en Europe avec des joueurs trop sûrs d'eux et aux qualités basket très discutables. La preuve ? Ceux qui explosent sont ceux qui s'exportent ! Et que disent-ils tous ? "Ici je travaille 10 fois plus, les coaches sont très exigeants !". Ainsi, en France on glande, on traîne des pieds mais on n'oublie pas son gros chèque garanti. A l'étranger on transpire, on souffre et parfois on n'est pas payé... mais on progresse et on vaut très cher après !
Exit donc la France, qui continue à ne rien comprendre en raréfiant encore les spots de JFLs en ProA (règlementation LNB 2016-17 : 6 étrangers dont 2 bosman). Ils sont certes rares mais ce n'est pas en important de plus en plus d'US très moyens ou en développant les espoirs "bosman" pour les autres pays que nous ferons progresser le basket français.
Une ligue privée regroupant les équipes ambitieuses d'Europe pourrait très bien remplacer la ProA, le CSP devrait simplement faire son deuil des glorieux déplacements à Châlons en Champagne, Le Havre ou encore Bourg en Bresse... A la clé un championnat libre de recrutement et dont la valeur intrinsèque attirera plus de joueurs que la totalité des centres de formation de ProA réunis. La perspective de rencontrer tous les 3 jours une équipe de standing (pourquoi se limiter au format français d'un match par semaine) dont un match d'Eurocup pourrait s'avérer salivante sans parler d'un corps arbitral privé avec pour unique orientation la faveur du jeu. Nul doute que l'Euroleague (et sa montagne de fric) favoriserait un tel pied de nez à la FIBA et que les TV suivraient, si les écuries citées plus haut étaient de l'aventure.
UNE EBA ?
Une "European Basketball Association" en clin d'oeil à la NBA ou "Continental Basketball League" fusionnée à l'Adriatic League qui proposerait une vraie saison complète et qualifierait pour l'Eurocup... voire la remplacerait à terme en qualifiant pour l'Euroleague. Voilà quelque chose qui aurait du sens et laisserait à la FIBA ses menaces et sa minable organisation dépassée depuis des décennies.
Cela ne sera pas faisable en quelques mois mais à terme Limoges devrait réfléchir et s'associer avec les autres clubs dans sa situation pour se libérer du carcan fédéral et des menaces et des incohérences des instances françaises. Ainsi le Alain le Béarnais pourrait faire joujou avec sa ligue et critiquer à souhait un niveau de basket qu'il ne parvient pas à développer avec son association loi de 1901 appelée LNB.
On parie quoi que si une telle initiative venait à fleurir même Strasbourg, Monaco voire l'ASVEL montreraient de l'intérêt ? Devant le pathétique manque clarté et de cojones du basket français dans l'épineux dossier européen actuel, un bon coup de pied dans la fourmilière ne ferait pas plus de dégâts que l'immobilisme décidé qui va mettre en danger la compétitivité française pour looooooooonnnnngtemps !
Votre avis ?
Limoges doit-il rester en ProA pour des raisons historiques ou doit il sauter dans un wagon (quitte à être dans la locomotive) ambitieux pour s'autoriser un avenir européen. Après une décennie sans compétition internationale, le public limougeaud sait mieux que beaucoup d'autres ce que disette signifie. Il est aussi un des rares en France à connaître les joies de la consécration européenne. Le CSP a gagné en Europe AVANT de gagner en France... si ces deux deviennent incompatibles, de quel côté faut-il pencher ?Vous aurez compris notre opinion mais vous abonneriez vous en EBA ? Préfèreriez-vous une série PAOK - PARTIZAN - VALENCE ou CHOLET - ANTIBES - NANCY ?
Alors ? @limogescsp doit il rester en ProA ou tenter du nouveau ? https://t.co/OzgsP4f0gm
— Beaublanc.com (@beaublanccom) 30 mars 2016
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Victoire des im-Pau-steurs !
Limoges 79 - 76 Pau-Lacq-Orthez : News
# 52 - Barnabu
01/04 - 6h18
Le CSP doit-il rester en Pro A ? S'il veut un jour dépasser l'ASVEL au palmarès national, il vaut mieux, autrement, il est tentant de prendre le wagon européen mais le CSP peut-il avoir une situation pérenne au-delà des 3 petites années promises ? Pas sûr. Le court terme peut nous permettre de faire un gros doigt à Béral et cie mais quid de l'avenir à moyen et long terme ? Les finances ne sont pas garanties, ni les résultats sportifs mais bon, vu le mic-mac entre la FIBA et l'ULEB, difficile de savoir sur quel pied danser dans ce jeu de "oui", "non", "peut-être", "je sais pas".
Quant à la comédie dramatique qui se joue entre Forté et la LNB, c'est rajouter de la polémique aussi stupide qu'inutile et ne fera pas avancer grand chose tant le dialogue est un dialogue de sourds.