Dépôt de plainte : déclaration de vol (80-91)

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Bonjour Monsieur, je viens pour déposer une plainte. Oui, c'est pour un vol. Un vol de match à main armée. Oui, ils étaient trois avec chacun un sifflet de gros calibre... Ah ? Vous avez affaire à ce genre d'affaire régulièrement et partout en France, dites-vous ? Toutes les semaines ?! Boh, vous savez ça ne m'étonne pas tellement. Ça n'est pas la première fois que ça m'arrive depuis septembre.

Les premières fois, j'ai laissé passer. Je me suis dit que ça pouvait arriver, j'avais mal cadenassé mon match... Bon... J'ai pris sur moi, j'avais aussi mes responsabilités... Mais ce soir, ils y sont allés particulièrement fort ! Le match penchait bien du bon côté quand ils me l'ont déchiré des mains avec violence et arrogance...

Je pense que j'ai pu identifier leurs visages, je saurais sûrement les reconnaître si vous avez un fichier de délinquants de ce type.
(...)
C'est ça ! Ce sont eux ! Messieurs Mateus, Dubois et Thepenier. Ils sont partis tête baissée sous la bronca et sont sûrement sortis du Palais des Sports par une échappatoire inhabituelle.

Vous allez faire quelque chose ? Oh oui, je me doute bien que vous ne retrouverez pas mon match... D'ailleurs, ils l'ont certainement déjà revendu sur un marché ou dans une braderie dans le ch'nord... Mais une sanction exemplaire.. ? Non ? Vraiment ?

Coucou la ligue !

Je propose à la Ligue Nationale de Basket - qui se réunira certainement pour infliger à notre CSP une amende inappropriée - de se remettre en question, et de remettre en question son corps arbitral qui ne fait tout simplement pas son travail de façon professionnelle.
Je lui propose également, dans un second temps, de se demander si les vrais responsables de ces « dangereuses » boulettes de papier tombées sur le parquet sont les supporters (méritons-nous le match à huis-clos qui nous pend au nez ?).
Le Limougeaud est chauvin, le Limougeaud est bouillant quand on touche à son équipe, mais il accepte de perdre – preuve en est la sortie des joueurs sous les « Ohé ohé, Limoges... ». Ce qu'il encaisse beaucoup moins bien, messieurs, c'est d'être pris pour un con. Et ce soir, tout Limoges a été pris pour un con par ces trois arbitres.

Un constat ce soir : le championnat de ProA, déjà naturellement très équilibré, est entièrement faussé par un arbitrage calamiteux. Limoges n'est pas la seule équipe à en faire (trop) régulièrement les frais.

Bon, parlons basket...

C'est quand même ce qui nous intéresse !
Le début de match, très rythmé, n'était pourtant pas pour nous déplaire. Plaisted et JoGo se sont occupés de redonner de la voix à une enceinte de Beaublanc qui avait passé le derby de Boulazac dans un relatif silence.
Deux équipes cohérentes se tiennent, se rendent coup pour coup et seules quelques petites incohérences arbitrales me mettent hors de moi intérieurement (méditez ça !). M'enfin, rien de grave, ça arrive tous les week-ends, et dans les deux sens...
Notons l'hommage de JK Edwards à Gadou en cette semaine spéciale Béarn, avec une belle passe bien appuyée pour Christian Monschau, parfaitement démarqué près de son banc.
Un premier missile signé Kmac à 16-14, suivi d'un stop bien venu et bienvenu, marque le dernier assaut victorieux de ce quart-temps parti sur des bases offensives avant que la courbe de la réussite au shoot ne commence à se faire inversement proportionnel à celle du chômage à Dunkerque.

Ne les laissons pas jouer, sifflons des fautes !

Dès lors, on sent la triplette grise très désireuse de se payer à son tour P.Giannakis. Et avec 3 fautes sifflées contre le CSP en moins d'une minute, le sifflet est déjà tout chaud, comme sorti du four !
C'est finalement la faute fantôme de Jon Brockman qui met Limoges dans la pénalité en seulement trois minutes. Mais le même Brockman trouve une position de shoot improbable au buzzer de l'action suivante : that's how it's done ! Kyle McAlarney, lui, a trouvé dans ces 13 premières minutes autant de positions de tir à 3 points qu'en un match entier d'habitude (déjà 3/5 à ce moment de la partie). De son côté, Wanamaker invente la passe décisive « ass on the floor style » : presque aussi appréciable que les rebonds hors-normes de MONSIEUR Jon Brockman (15 au total ce soir !).

Le match est haché, le B-ché-M commet également sa cinquième faute et ne compte plus que sur les raids solitaires de Bokolo : il paraîtrait qu'il suit le Vendée Globe de près, et ça se ressent dans son jeu !
Giannakis sent peut-être comme moi que le leader est friable ce soir et prend un temps-mort dans l'espoir de lui mettre la tête dans le sac avant la mi-temps. Gravelines peut exploser à tout moment dans un chaudron plus chaud que dron.

Malgré tout, à la pause, le score est de 34 à 35 et tout reste encore à faire.

Le match impliable (tous droits réservés LNB ProA)

La deuxième mi-temps a été lancée sans round d'observation par Mipoka à 2 reprises (1 Mi poka + 1 Mi poka = 1 Poka entier), et JoGo continue de faire monter la température à thermostat 47-43. On se surprend à imaginer les klaxons qui pourraient résonner sur le boulevard à la sortie si nous étions dans le monde des bisounours...
Mais alors que les cerclistes sont tout près de plier le match en quatre à plusieurs reprises, Gravelines-Dunkerque revient de loin grâce à de petites erreurs (de joueurs ? d'arbitres ? des deux ?) qui coûtent cher au final.

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La fin qui n'en était pas une (la faute à qui ?)

Le quatrième (mais pas dernier, surprise surpriiise) quart-temps nous aura fait passer par toutes les émotions. La joie de voir jouer ce CSP en transition, tout d'abord. Je le redis encore, mais j'apprécie de voir Limoges s'offrir de temps en temps un panier facile en contre-attaque, n'en déplaise à Pannagiotis et ses systèmes bien rodés.
A Gravelines, c'est Buycks et ses chaussures de All Star qui font probablement le plus de mal. Mais pas pour longtemps, puisque ce n'est pas lui qui portera le coup de grâce redouté. Ce sont les arbitres qui ont attendu ce moment du match pour réduire à néant tout effort limougeaud. A néant ? Pas vraiment.

Énervés mais pas noyés par la double faute technique sifflée à Sambou Traore, les verts ont puisé dans leurs ressources pour nous procurer ces émotions dont ils ont le secret. Que s'est-il passé pour que notre Samouraï se fasse exclure de la sorte ? Je vous laisse en débattre en commentaires, mais la décision me paraît osée, sinon irréfléchie. Si la technique paraît sévère vue des tribunes, la disqualifiante est absolument incompréhensible. Résultat : Limoges passe de +3 (62-59) à -3 (62-65) sur ce généreux cadeau arbitral aux nordistes.
Quelques rebondissements plus tard, quelques sifflets plus loin, le CSP accroche une prolongation grâce au sang-froid de Brad Wanamaker aux lancers-francs et à un contre sorti de nulle-part de Trent Plaisted sur Edwards à 1 seconde du terme. 73-73, il faudra en venir aux prolongations...

Une prolongation passée dans le rétro du BCM

Et l'extra-time n'a mis que peu de temps avant de tourner à l'avantage des oranges, logiquement plus armés dans ce genre de situation, et malgré la pression de Beaublanc. Buycks et ses 18 lancers-francs (rien que ça...) ont fini par casser l'histoire, qui aurait pu être belle. Déficitaires de 8 points à 2 minutes de la vraie fin cette fois, les Limougeauds ont continué à faire face JUSQU'AU BOUT à la prestation clownesque de qui vous savez.

C'est donc ainsi que Limoges s'est incliné avec les honneurs face à une belle équipe de Gravelines-Dunkerque qui n'est pas à sa place par hasard. Des joueurs talentueux qui ont su profiter des circonstances pour battre un groupe dont nous sommes tous très fiers ce soir. Défaite ou non, le combat fut excellent, voire encourageant.
Limoges a tenue la dragée haute à son rival du soir, est au niveau que l'on peut attendre de lui, et n'a pas fini de poser des problèmes à d'autres cadors du championnat.

Messieurs Mateus, Thepenier et Dubois, quant à eux... continueront de sévir impunément, dès le week-end prochain dans d'autres salles de France.

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