Victoire sur le fil contre St Vallier

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Généralement, on peut s'attendre à ce que la visite du 15° chez le 5° ne laisse que peu de place au suspense... Et pourtant, c'est bien dans les tous derniers instants de la rencontre que le csp a fait la différence ce soir, laissant même une balle de match aux visiteurs ! Mais la victoire (60-59) est bel et bien là, et elle prend toute sa saveur lorsqu'on sait que les quatre autres équipes du quintette de tête se sont inclinées. Limoges réalise donc LA bonne opération de la 30e journée de ProB en accédant seul à la 3e place du classement et en se rapprochant du duo de tête Bourg (1° avec 2pts d'avance) et Rouen (2° à 1 point du CSP) ! Lorsqu'on sait que Limoges affrontera ces deux équipes lors des deux dernières journées, la fin de saison promet d'être des plus exaltantes...

Almonte, Salmon et Robinson assistant à la rencontre en civil, ce sont Lukovski, Toti, Larrouquis, Oyono et Kennedy qui débutent le match. Ils font face à Fields, Schroeder, Badiane et Traore. Le premier ballon est pour Larrouquis, qui catapulte aussitôt Oyono en direction du cercle. Schroeder prouve toutefois son agilité et offre le premier panier à Thomas pour le SVBD. Toti et Kennedy se chargent d'inscrire les premiers points cerclistes, les premiers d'une longue série en ce qui les concerne. Le match se joue à 100 à l'heure dès le départ, Limoges misant pour l'instant plus sur l'attaque que sur la défense (une fois n'est pas coutume). Le rebond défensif n'est pas encore bien tenu, et Fields sait en profiter, mais on sait apprécier le shoot lointain de Toti (bien servi par Lukovski). Le rebond offensif est en revanche bien maîtrisé, les Limougeauds exploitent à fond chaque possession, et ce ne sont pas quatre malheureux défenseurs qui vont arrêter Kennedy ! Toti montre également qu'il faudra compter avec lui, puisqu'il dégaine à 3 points dès que son défenseur fait un faux pas, avant d'intercepter la possession suivante pour satelliser Tucker au dunk. Le premier temps-mort de coach-Coste a des allures de genou à terre (13-6, 6° min). Son alter-ego en profite pour insister sur l'importance du rebond défensif, qui s'avère immédiatement mieux géré. Un cercliste est présent sur chaque ligne de passe adverse, et le jeu des blancs est très séduisant. Certes, Lukovski se fait copieusement contrer par Traore, mais le ballon est jugé en phase descendante, et le panier est donc accordé. Après Kennedy et Toti, c'est Tucker qui entame son festival... un festival de briques ! Après trois (piteux) échecs de l'américain, il faut attendre que Toti reprenne la balle pour que le score évolue à nouveau. Limoges emporte largement un premier quart dominé de la tête et des épaules (17-9, QT1). Les passes des visiteurs sont très approximatives et leurs shoots hasardeux, l'arbitrage est très clément (signalons le, c'est si rare...), et on s'attend à voir une victoire facile pour des cerclistes en pleine démonstration ! Mais à quoi bon jouer 40 minutes si tout est dit au bout de 10 ?

Le deuxième quart commence sur la même lancée. Certes, le shoot de Gouez n'est pas beau à voir... mais après tout, puisqu'il récupère son rebond et provoque la faute derrière, pourquoi pas. On y trouverai presque rien à redire s'il mettait ses lancers. Une deuxième brique, et Lukovski réalise que notre grand n'est utile qu'à moins de 30 cm du cercle, c'est donc à cette distance qu'il lui sert une passe laser aussi belle qu'efficace (21-12, 14° min). Cette action aura toutefois un petit air de chant du cygne... Mekdad a remplacé Toti, et le jeu Limougeaud s'en ressent clairement. Il se fait plus lent, voire même carrément soporifique. Le tacticien Limougeaud tente bien de ré-insuffler un peu de vie dans ses troupes, rien à faire, Limoges est soudain amorphe. Prskalo le Croate se promène face à son voisin Serbe, Brocheray sert remarquablement Delhorbe en pleine course, et Mekdad... prend une technique. Toti fait son retour, lui c'est plutôt "just the net". Chacun son truc. Mais le petit meneur ne peut pas tout faire, surtout quand Tucker attend 23 secondes pour donner la gonfle à un Larrouquis certes totalement esseulé, mais à 9m. La défense adverse s'est fortement resserrée, et comme la semaine dernière, Cousin se trouve pris à son propre piège. C'est au tour de Delhorbe et ses équipiers de se livrer à une démonstration, étant à la fois faciles en attaque (quelle que soit la distance), et impassables en défense. Et pendant ce temps là, Tucker creuse, creuse, creuse... Sa dernière action sent le manque de lucidité à des kilomètres, tant son shoot de dos sous le cercle parait improbable. C'est sous les huées que l'Américain regagne le vestiaire à la pause, au terme d'un cinglant 15-3 encaissé par des Limougeauds aussi dominés qu'ils avaient été dominateurs en début de rencontre. Le deuxième quart était en effet l'exact opposé du premier, et permet aux Drômois de virer en tête (24-27, MT). Un excès de confiance qui se paye cash, et qui vaudra à n'en pas douter une belle explication de texte dans les vestiaires...

Au retour de ceux-ci, Tucker est bien décidé à se racheter. Son trois point meurt tristement sur l'arceau, y a du mieux. On connaît tous le grand coeur de Camille Delhorbe, on est donc pas surpris de le voir témoigner sa solidarité envers l'Américain par deux air-balls ! Lukovski et Toti donnent leur meilleur face à Fields, impeccable à mi-distance, et Schroeder, imparable de près comme de loin. Ce quatuor se neutralise parfaitement, et aucune des deux équipes ne parvient à prendre plus de deux points d'avance (38-36, 26° min). C'est alors qu'Oyono entre dans la danse. Déjà monstrueux dans le travail de l'ombre en défense, il se fait ramasse-miettes pour ne rien laisser perdre des assauts de ses équipiers. Gouez fait également sa part d'ombre en défense, et Limoges relève lentement la tête. Lorsque la défense adverse se fait trop menaçante, Oyono laisse passer l'orage pour mieux marquer en cloche, et amener Limoges en tête à minutes du terme (44-41, QT3).

Hélas, Schroeder, l'Américain natif de Salmon (ça ne s'invente pas), se rappelle dès les premier instants du dernier quart au bon souvenir des Limougeauds. D'un trois points bien senti, il relance les deux formations dans un chassé croisé haletant. Saint-Vallier cherche à accélérer le jeu alors que Limoges temporise au maximum, Toti attendant la bonne ouverture pour servir un caviar à Larrouquis. Renaux alterne le bon (un lay-up imparable) et l'approximatif (un "contre" sur le crane de Delhorbe, ou une passe à Schroeder). Totalement esseulé, il se voit même contraint de shooter à trois points... heureusement qu'on l'aime surtout pour sa défense... Les minutes passent, et la tension augmente de plus en plus dans un Beaublanc une nouvelle fois plein jusqu'aux cintres. Kennedy y résiste très bien, et assène un contre de Mammouth à Schroeder (même si le ballon retombe hélas dans les mains de Traore) avant de retrouver le chemin des filets puis de provoquer la faute de Badiane. Même si la situation reste plus qu'indécise (53-50, 35° min), Limoges a nettement élevé le niveau de sa défense et cadenassé sa raquette, et a les cartes en mains pour faire la différence dans le money-time. Reste à les abattre judicieusement... Même si elle a des airs de solutions de facilité (tant Limoges s'y réfugie de plus en plus), la technique de Kennedy est précieuse dessous, surtout face à la complémentarité Delhorbe-Fields qui fait des étincelles. Beaublanc retient son souffle à chaque shoot, peste quand celui de Toti ne rentre pas, et respire quand celui de Delhorbe l'imite. Une nouvelle fois, c'est Kennedy qui va donner un semblant d'air au meilleur moment d'un coup de patte lumineux suivi d'un nouveau contre monumental sur Badiane (59-56, 39° min). 26 secondes à jouer, et Thomas fait mouche à 6m26. Dans une ambiance bouillante et stupéfaite, le temps-mort Limougeaud est instantané. Fields commet une faute avant même la remise en jeu. Lukovski monopolise ensuite le ballon, avant de lancer une nouvelle fois Kennedy dans la bataille. Celui-ci a bien mesuré la boulette de Fields, et se fait un plaisir de pousser Badiane à la cinquième faute collective des Drômois. Nouveau temps-mort de Coach-Coste, 10 secondes et deux lancers à suivre pour Kennedy. Quelle tactique pour Coach-Cousin ? Comment éviter que Saint Vallier ait la balle de match en main pour les dix dernières secondes ? Kennedy s'avance sur la ligne. Le premier... à côté. Le deuxième... c'est dedans. Bien sur, Saint Vallier a la dernière possession, mais Beaublanc ne ménage pas sa joie pour autant ! Thomas effectue sa remontée de balle au milieu d'un véritable champ de mines. Toti achète un peu de temps d'un faute sans conséquences (4° collective pour Limoges). 6 secondes, 5, 4... Schroeder l'artilleur reçoit le ballon, arme son bras, ça part, le buzzer retentit, aucune cage thoracique ne bouge dans tout beaublanc... le ballon amorce sa descente, heurte l'arceau et.... ressort ! Cette fois ça y est Beaublanc peut respirer, exploser même, et savourer cette victoire in-extremis. Score final : 60-59.

Après un premier quart éclatant, Limoges s'est sans doute vu trop beau et s'est clairement endormi sur ses lauriers. Après un deuxième quart aux allures de désastre, les hommes d'Olivier Cousin ont du batailler sec pendant toute la deuxième mi-temps pour obtenir ce succès à l'arrachée. Alors même si la rencontre aurait pu basculer de l'autre côté dans les dernières secondes et même si l'on attendait peut être mieux face à une équipe de fond de tableau, on ne boudera pas notre plaisir, car c'est aussi pour ce genre de final qu'on aime ce sport.
Et avec les défaites de Bourg, Rouen, Poitiers et Nanterre, on va d'autant moins faire les fines bouche, et savourer cette 3° place en attendant (ou rêvant) mieux. Olivier Cousin prévient déjà, "On peut parler de la 2e, de la 1ère ou de la dernière place, je m'en fous un peu tout ce qui m'intéresse c'est de préparer le déplacement à Saint Étienne qui vient de gagner à Poitiers, ça vous donne une idée de l'équipe !".
Côté individuel, Limoges construit son succès sur deux hommes en particulier, Toti et Kennedy[/b]. Même s'il ne score que 3 points, Oyono justifie également largement (et comme souvent) ses 37 minutes de jeu par un travail de l'ombre énorme, que ce soit en défense pour écoeurer son adversaire ou en attaque où il crée les espaces et se jette sur tous les ballons. Mais revenons aux deux grands artisans de la victoire, qui passent chacun 34 minutes sur le terrain. Toti termine MVP de la rencontre et se montre tout simplement impeccable sur la plupart des tableaux. On soulignera également que c'est en son absence que Limoges entame sa chute dans le 2° QT. En l'absence d'Almonte, Kennedy tient remarquablement la raquette, où il crée le premier écart dans le premier quart, puis tient l'équipe à bout de bras dans le dernier. Grosse technique, gros coeur, grosse envie, tout est là. Derrière ces trois là, Lukovski et Larrouquis se montrent plutôt corrects et assez altruistes, même si on aimerait plus d'influence sur le jeu pour un Lukovski qui a essentiellement joué arrière, et plus de réussite (2/9) pour l'artilleur Larrouquis (même s'il ne force pas ses shoots). Enfin et hélas, on soulignera comme la semaine dernière la performance de haute volée de Tucker, notre nouveau chef-maçon. Il a retrouvé sa pelle de compétition étrennée la semaine passée contre Aix-Maurienne, et a creusé, creusé, creusé... 2/10 au shoot, -3 d'éval, il n'a brillé que par ses échecs, parfois ahurissants. Espérons qu'il n'a jamais entendu le proverbe "Jamais deux sans trois", car on aura bien besoin d'un scoreur à Saint Étienne pour confirmer notre nouvelle troisième place (meilleur classement Limougeaud cette saison).

Pour savourer encore un peu cette victoire, nous vous invitons à en revoir quelques instants figés, en attendant de retrouver dès demain les réactions recueillies par Mickael Vaillant au micro d'RTF.

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