Une gestion catastrophique

Illustration

Le CSP qui a passé un match "tranquille" avec un matelas d'avance de 10-15pts s'est gentiment laissé remonter au QT4 pour échouer en prolongations 74-82 en panne totale d'adresse, d'inspiration et d'organisation. Analyse complète dans quelques heures.

Il était ce soir nécessaire de prendre un peu de temps pour écrire cette analyse pour vous éviter des réactions peut-être un poilounet sanguine du type "MAIS PUTAIN TU VAS ARRÊTER DE FAIRE DES PASSES DANS LE MUR ???" ou autres "MAIS C'EST QUOI CES CHANGEMENTS DE MERDE ???? ILS SONT TROP FORTS POUR JOUER LE MONEY TIME CABOCLO ET LAMPE ????"

Bref, vous l'aurez compris, après quelques gorgées… d'eau minérale d'Auvergne et une petite séance de méditation, on revient à un peu plus de sérénité et on essaie de démêler le pourquoi du comment de cette défaite après avoir mené de 16pts BORDEL DE M… oula oula oula… on va reprendre un peu d'eau minérale.

Le match

QT1 On se jauge et Lee pioche 18-16

Paris LEE le meneur orléanais était LA menace numéro un, il sortait d'un match record à 16pds et on savait qu'il faudrait le limiter pour espérer gagner. (Petit point rapide pour les trolls qui vont nous expliquer qu'il est meilleur que Smith. OUI. Il est aussi beaucoup plus cher. Un peu comme une Porsche et une C3, et si vous vous demandez pourquoi on roule en C3 à Limoges, allez bruler une concession Citroën !). Coup de bol, Lee fait un QT1 dégueulasse. Rien à sauver. Limoges et Orléans débutent le match par 4 paniers à 3pts… mais alors pour le reste c'est pas terrible. Lampe (qui en a vu d'autres) hallucine de certaines décisions arbitrales et se prend un technique dès la 2e minute. Ginyard fait son entrée et en moins de 2min fait 2 fautes et perd une balle : la définition même de l'absence, remplacé par Crusol dans la foulée. Mené 10-16, le CSP réagit alors par ses meneurs Crusol (4pts) et Beyhurst, permettant à Caboclo d'offrir une très courte avance de 2 unités au terme du QT1 18-16.

QT2 On se rassure un peu 39-28

Dans ce second quart temps, Limoges renoue un peu avec son jeu. Le ballon circule mieux, l'adresse est là au terme des possessions et en face Orléans bredouille son basket avec un Paris Lee toujours muet. Caboclo Lang et Crusol alimentent la marque derrière l'arc pendant que l'OLB multiplie les pertes de balles et que Morris envoie du parpaing. Caboclo enchaîne deux 3pts et permet au CSP de rentrer aux vestiaires avec un écart de plus de 10pts.

QT3 Apprendre à gérer 58-53

Au retour des vestiaires, Limoges a la pression : on se doute que Paris Lee ne restera pas aussi loin de son niveau encore 20 minutes et le petit matelas de 10pts est une sorte de cadeau empoisonné car on sait que nos cerclistes ont le plus grand mal à tuer les matches même quand l'écart est fait. En 2min, Limoges passe un 5-0 avant que Lee ne se réveille malgré l'acharnement défensif de Beyhurst sur le meneur chevelu. Et pourtant : le festival Lee débute avec des points, des passes et des fautes provoquées, une spirale qui nous emmènera jusqu'à la défaite. A deux possessions du CSP au bout de 5 minutes, on ne comprend pas pourquoi Mehdi Mary ne coupe pas la remontée orléanaise avec un temps mort mais la suite lui donne raison cette fois-ci : Smith et Lang enchaînent 5pts chacun pour reprendre de l'air. Dans la dernière minute trente, Invernizzi viendra ajouter 4 points mais Sane et Lee maintiennent l'OLB en vie et le ramène à 5pts.

QT4 La liquéfaction 70-70

Alors on va faire simple : à 2'30 du terme, Limoges mène 70-62. A partir de là ce fut du GRAND N'IMPORTE QUOI ! Entre passes en touche, échecs à 3pts, zéro organisation offensive et rotation incompréhensibles… Orléans réalise l'impensable et arrache la prolongation. Perso, j'ai failli quitter la pièce à 1'12 quand le coach a sorti Lampe ET Caboclo pour mettre Invernizzi (qui a passé la moitié de son match à refuser des tirs ouverts) et Boutsiele (qui revient de blessure). On se prive de deux de nos meilleurs éléments pour la dernière minute avec visiblement comme seule consigne "ON PASSE LA BALLE A PHIL" en priant pour un nouveau miracle après Cholet et Chalon… Derrière, Scrubb et Lang ratent à 3pts sur des shoots un peu forcés. Buzzer, prolongation avec un OLB boosté à mort.

Prolongation Pschiiiit 74-82

4pts inscrits et 12 encaissés en 5min. Pas besoin de vous faire un dessin. Le temps additionnel fut à sens unique. Le CSP vit par le 3pts… et meurt par le 3pts. -4 et moins d'une minute à jouer : Caboclo arrête une contre-attaque à 3pts pour essayer de tuer le match bute sur le cercle, il l'aurait mis je serais peut-être en train d'écrire Samba Machin truc… mais il l'a raté. Derrière on enchaîne les erreurs sans aucune inspiration à part laisser Scrubb se démerder. Moneke et Oniangue clouent le couvercle du cercueil sur des services de Lee qui termine à 23pts 10pds 5rbds (pas mal en ayant chié une mi-temps ?!).

Analyse

Que vous dire ? C'est un scénario maintes fois vu cette saison, sauf que jusque-là, la pièce est souvent retombée de notre côté. Notons que la différence entre une saison positive et une saison cata consiste souvent à prendre ces matches serrés et depuis le début de cet exercice au combien particulier, force est de constater qu'on en a gagné un paquet au buzzer. Ce soir, elle n'est pas pour nous. Alors ce qui rend fou c'est que c'était sans doute l'adversaire contre qui IL FALLAIT la prendre. Notre seul poursuivant crédible, celui contre qui il faut en plus un goal-average, au moment où Le Mans chute et se retrouve en ligne de mire avec sa 7e place. Non, vraiment ce n'était pas une bonne idée de chier dans la colle ce soir. Honnêtement, cette défaite elle est pour Mehdi MARY. Le coach qui sommeille en moi a toujours du mal à accabler le technicien qui n'a pas le ballon entre les mains. Mais ce soir, ses choix de rotations, ses non-prises de temps morts et l'absence totale d'organisation tactique dans les ultimes minutes étaient criants. Je ne sais pas ce qu'il a demandé sur ces deux derniers temps-morts mais ce qu'on a vu sur le terrain c'est "Démerde toi Philou !". Alors d'habitude le Philou il nous sauve les miches, et c'est pour ça que je ne lui en veux pas d'avoir raté des tirs ultra-importants, mais ce soir Scrubb n'était pas déguisé en Superman. Cette obsession du tir extérieur et ce nihilisme du secteur intérieur dans les moments chauds, quand on a 3 monstres avec Lampe, Boutsiele et Caboclo, sont proprement incompréhensibles.
Pour revenir aux rotations, ce que je craignais dans la preview s'est malheureusement réalisé : le retour de Boutsiele s'est fait au détriment de Paumier (6 min) alors que le Cubain avait prouvé sa montée en puissance. Invernizzi bénéficie encore de 20min malgré des performances toujours aussi peu convaincantes et si on peut comprendre qu'il faut ménager les 35 ans de Lampe sur qui on a beaucoup "tiré" dernièrement, pourquoi n'utilise-t-on Caboclo (qui a des cannes et du talent plein les doigts) que 21 minutes ? Non, vraiment ce soir j'ai peur de devoir me conformer à l'adage : les victoires sont le fait des joueurs et les défaites celui du coach.
Terminons sur une note positive : la saison est encore longue (et dense), les occasions de repasser devant Orléans seront nombreuses, le CSP jouant des équipes plus modestes et surtout à domicile avec du public (sauf Monaco… qui tombe ce soir à Dijon après avoir violé le BCM). Espérons que notre ultime recrutement (le 6e homme) fera son effet pour pousser les joueurs (et le coach) à aller chercher les victoires supplémentaires pour reprendre cette place dans le TOP8.

On a aimé

Timothé CRUSOL Injustice ultime pour le jeune meneur souvent décrié sur les réseaux. Il rend sa meilleure copie contre sa ville d'origine et aurait pu être le héros de la soirée mais la défaite fait trop vite oublier une prestation remarquable: 10pts 2rbds 1pds 1int pour 12 d'éval en SEULEMENT 18min. 20 ans. Ca fait plusieurs matches qu'il monte gentiment en puissance et qu'il est bien plus qu'une rotation pour faire souffler un meneur. Peut-être le premier vrai meneur formé à Limoges depuis Stéphane Dumas.

Nico LANG 16pts 14 d'éval, quoi qu'il se passe il est là. Froid comme une lame, il prendra ses tirs et en mettra la plupart. Encore 30 minutes données au capitaine qui est un véritable phare dans la tempête. Rappelons que depuis des mois il est ciblé avec son statut de meilleur marqueur français et malgré tout il noircit les colonnes. La définition même de répondre aux attentes.

Ludo BEYHURST 2pts 2pds 1int. Les basketix collés à la feuille de stats ne comprendront jamais l'importance d'un lutin alsacien tant qu'ils n'auront pas eu un joueur comme ça dans leurs appuis. Sans lui, Lee nous en mettait 40 et remettait 16pds ce soir. Alors, ce n'est pas non plus la Kryptonite mais il est important de souligner le travail et l'abnégation de ce type de joueurs souvent sous-estimés.

Les commentaires LNBtv Je les allume régulièrement quand on nous colle un pégu plus supporter que reporter souvent aux connaissances limitées. Ce soir, c'est Temps-Mort Prod qui était aux manettes avec Nathanael Mariscal aux commentaires et franchement c'était pro. Enjoué d'un côté comme de l'autre. Compétent baskettement parlant, c'était un plaisir à suivre… malgré la défaite.

On n'a pas aimé

Mehdi MARY Une première pour ma part. J'apprécie l'homme et le technicien mais ce soir je ne l'ai pas reconnu. Comme souligné plus haut certains choix sont curieux. Y-a-t'il des accords avec des agents sur des temps de jeu ? Veut-il absolument jouer les psys bienveillants ? Je ne sais pas mais ce soir la méthode Mary n'a pas payé.

Smoothie SMITH 7pts 6rbds 3pds 3bp. Dans les chiffres ce n'est pas ridicule mais un meneur qui balance des balles directement en touche et qui se comprend aussi peu avec ses partenaires, ça me scie. Alors ok il est pas cher et il a visiblement acquis sa "réputation" de défenseur dans des championnats où il n'y a pas de défense mais quand on voit que Crusol fait un meilleur match, on désespère un peu de le voir montrer plus de choses.

Hugo INVERNIZZI On va dire que je m'acharne, qu'il a été collectif et qu'il a fait des passes. Super. Je veux bien dire ça d'un joueur comme Crusol qui est en formation et qui se met au service de l'équipe… et qui est payé au tarif d'un jeune en formation au service de l'équipe. J'ai parlé pour Lang de répondre aux attentes, Hugo en est malheureusement l'antithèse cette saison. Cédrick Banks.

Marcus GINYARD Le maire a encore une fois confondu le surnom de maire et le niveau de basket d'Emile-Roger Lombertie. En effet avec 0pts, 0rbds, 2pds -2 d'éval en 12 putain de minutes on se demande ce qui se passe avec l'ancien de North Carolina. Totalement à côté de ses baskets et de son basket… Une sérieuse remise en question est nécessaire, quand on est co-capitaine et que son équipe se retrouve à 70-70 au buzzer, on est en droit de se dire qu'avec 1 action réussie on aurait été plus qu'utile.

Les réactions

Nico Lang et Mehdi Mary ont répondu aux questions de la presse, vidéo réalisée par Jérôme OSTERMANN pour France Bleu Limousin :


La suite

Vite se rattraper face à Chalons-Reims et effacer la faute professionnelle du match aller perdu 74-72 en reprenant le goal average. Faire bonne figure à Dijon et face à Monaco où le véritable évènement sera le retour du public à Beaublanc... Ensuite il faudra enchaîner pour reprendre cette 8e place mais il faudra désormais compter sur des faux pas orléanais.

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