Une défaite pour commencer


Le CSP n'a pas réussi à remonter sa dizaine de points de retard encaissée dans le QT2 et a couru après le score toute la rencontre laissant les nanterriens prendre successivement confiance (Février, Warren, Kaba, Cordinier). Impossible avec une défense perméable d'espérer mieux. Analyse complète de cette défaite avec nos amis de la travée 14.

Bienvenue en Travée 14

*Attention : cette analyse contient du second degré et de la lourdinguerie assumée*
Depuis mars on parle beaucoup des impacts économiques et sociaux de cette crise sanitaire. En revanche peu se sont vraiment penchés sur le véritable problème causé par la COVID : la privation de basket pour les limougeauds. Un joueur international français intermittent du spectacle, reconverti dans la maçonnerie en Espagne, a dit un jour "Y’a rien à faire à Limoges". Quiconque a été jeune, un mardi soir de novembre errant à la recherche d'un lieu de débauche dans le centre-ville, ne peut forcément pas lui donner tort. Mais au-delà de toute considération condescendante sur notre belle préfecture de la Haute-Vienne, posons-nous la vraie question : Pourquoi le basket est-il autant ancré dans le paysage au point de nous rendre complétement dingue tel un directeur sportif originaire des Hauts de France devant une hôtesse du feu Carré MiniTaux ? On entend souvent dire que le Cercle Saint Pierre est le seul objet de fierté depuis la chute de la "grande industrie porcelainière" et qu’en conséquence les limougeauds lui vouent un culte suprême. C’est vrai mais c’est surtout réducteur.

Le basket est surtout arrivé au bon endroit au bon moment à la fin des années 1970, un peu comme notre Fréjus national un soir de juin 2015. Le sport et le supporterisme sont surtout l’occasion d’exprimer une certaine violence de manière raisonnée mais surtout contrôlé dans un lieu et dans un temps donné. Je vous déconseille par exemple d’hurler les poings serrés et les yeux révulsés "IL EST LAAAAAAAAAAAAAAAAA LE MICHEL" quand un collègue au boulot lance une bonne idée. Il est préférable d’éviter le "PATRON BEARNAIS PATRON BEARNAIS" lors d’un conflit avec son supérieur hiérarchique, de même que je déconseille le "JULIEN LEBAS JULIEN LEBAS ON CONNAIT PAS JULIEN LEBAS ON CONNAIT PAS" face à un collègue en marge du reste du groupe.

A Beaublanc, on peut se le permettre… Si l’on rajoute à cela le passé révolutionnaire ouvrier (on a tous un oncle ancien secrétaire départemental de la CGT…) qui faisait appeler notre ville « Limoges la rouge », que l’on prend en compte la forte résistance limousine pendant la guerre avec un zeste de culture paysanne, on obtient un cocktail détonnant faisant du limougeaud un râleur contestataire permanent et prêt à la bagarre mais surtout dans un besoin d’exprimer ses pulsions de « violences mesurées ». Le CSP a pris le créneau laissé inoccupé par le football ou le rugby pourtant sports dominant dans la région. Si je prends l’exemple de mes copains et moi en Travée 14, que nous appelons le #Gate14, nous sommes tous les trois des footballeurs fans absolus de sport et limousins pur jus. Vivre un match avec nous c’est assez perturbant. Nous sommes de mauvaise foi, gueulards, incompétents notoire en matière de basket mais toujours prêts à hurler une connerie dans la travée. Je vous propose donc une immersion dans notre #Gate14 avec Rémi, Vincent et moi-même pour ce match de reprise de JeepElite contre Nanterre*.
(*les prénoms des protagonistes ont volontairement été modifiés afin de préserver l’anonymat relatif des réseaux sociaux)

Rémi analyse les forces en présences, avec Vincent on finit d’analyser notre pinte de bière


Nous arrivons dans notre Travée 14 et nous nous installons avec nos bières et nos masques flambants neufs à l'effigie du CSP. Rémi, comme à son habitude, nous présente une analyse très poussée des forces en présence adverse via fiches Proballers. Avec Vincent on se concentre sur le Horto Magiko des UG et on gueule "réveillez vous les touristes" au reste de nos compagnons de travée. Le cinq de départ est composé du classique Nelson, Scrubb, Lang, Invernizzi, Boutsiele. Ce premier quart commence bien : intensité défensive, "and one" de Boutsiele, 3pts de Lang, 7-0. Nelson prend ensuite le relais, "Fifi" Scrubb intercepte et part en contre attaque. Bref tout semble aller pour le mieux. En face, Donnadieu, "le Guy Roux du pauvre" comme on le surnomme avec Rémi, semble dépité après le premier stop défensif limougeaud. C'était oublier que Nanterre disposait de vrais talents en face et grâce au premier acte du "Warren show" et peut-être aussi à une rotation défaillante, Nanterre recolle petit à petit 21-21 à la fin de ce QT.

Attention ça va couper chérie


A l'image de la table de marque qui se retrouva sans électricité, les belles promesses des premières minutes avaient disparus.


Conklin puis Cordinier permettait à Nanterre de passer devant pour la première fois. Les limougeauds éprouvaient les pires difficultés à trouver un intérieur dans la raquette obligeant Boutsiele à s'écarter à 5 mètres pour trouver une faille. Cordinier très en vue eu droit à un "commence à nous gonfler avec ses chaussures de bowling lui" puis Mbala perdant un ballon bêtement "tu as fait la vaisselle avant de venir ?". Oui je sais c'est pas très fin mais on est comme ça en travée 14. Ce fut ensuite le tour de Février qui arriva en avance cette année pour donner un récital à trois points. 17e minute, le CSP pointe à -6 on crie "Mary démission". Celui-ci prend un temps-mort mais la perte de balle qui suivit nous ramenait aux grandes heures de gloire de l'époque Milling. Lang et Nelson relève la tête mais Cordinier continue son spectacle. Mi-temps sur le score de 36-43.

On adopte la méthode Coué

Protocole COVID oblige, Rémi part seul chercher le ravitaillement. Après 15 minutes avec Vincent on lance un avis de recherche, c'est pas dans ses habitudes d'être lent pour les bières. Ouf il arrive enfin... On essaie de se rassurer en se disant que les deux fautes de Beyhurst et Scrubb nous handicapent dans les rotations et que ça va le faire sur la longueur. Raisonnement qui par expérience n'est jamais bon signe. Le deuxième acte démarre tambour battant. Non pas grâce aux limougeauds, qui semble un poil plus impliqué en défense, mais plutôt par le trio arbitral qui offrit l'opportunité à Rémi de lancer un magnifique "Oh Jeannot c'est tes cheveux qui t'empêche de voir la faute ?". Un second stop défensif pousse Beaublanc a exulter mais un travail de sape de Kaba dans notre raquette apathique et un 6-0 douche un peu l'ambiance. Vincent commence à regarder les scores de la Ligue 1, c'est vraiment pas bon signe. Le baptême du feu pour notre "Fifi" Scrubb semble difficile mais que dire de Paumier... L'écart atteint -11. Lang nous redonne espoir mais nous maintient surtout à flot. La dernière possession du QT avec un Beyhurst à la manœuvre est un grand "kamoulox". 55-66

Warren nous fait du Holston

Pour s'en sortir Limoges tente de jouer à la nanterrienne avec des tirs primés : Lang, seul limougeaud irréprochable hier soir, Invernizzi, Scrubb se succèdent pour redonner un peu de suspense. Mais à chaque fois ce diable de Warren nous remet la tête sous l'eau. Je propose donc en hurlant "de lui péter l'avant bras" mais en voyant les regards des gens autour de moi, je comprends que réglementairement ce n'est pas envisageable. Pendant ce temps là Cordinier continue son show et le CSP semble allergique à la raquette adverse. Pourtant avec un Conklin et Kaba avec quatre fautes peut-être que c'était une éventualité à ne pas négliger... De l'autre côté du parquet en se fait enfoncer à l'intérieur ce qui met Rémi hors de lui "mais putain on défend comme des branques sur les pick". Un antisportive sifflée contre Cordinier sur Invernizzi ne sera qu'un leurre. Le match se termine sur un ultime récital de Warren. Score final 76-85

"No defense : no victory"

Bien sûr à Limoges on a tendance à vite brûler nos idoles. Alors oui on s'imagine en redescendant les escaliers de Beaublanc que l'on va jouer le maintient, qu'il faut recruter un 5e intérieur, que depuis deux semaines on a Michel Ginyard le frère de Marcus sur le parquet ou que Mary n'est peut-être plus l'homme de la situation... Tout va très vite dans la tête de passionnés comme nous. Une victoire contre Gravelines et tout sera oublié ou presque. Une chose est sûre, si ce CSP 2020/2021 veut exister cette saison il devra adopter une défense de fer et non de porcelaine comme hier soir car 85pts à domicile c'est beaucoup trop surtout si l'on applique le théorème de Boja : "toi pas prendre plus 70pts dans maison de toi".

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PS : Vous avez été nombreux à nous écrire pour nous demander des nouvelles de Jacqueline, Roger et Michel. Sachez qu'une nouvelle émission "rendez-vous en travée basse" est prévue mais que le budget d'une telle production nous oblige à différer le tournage d'un second épisode.

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