Un CSP pateux échoue dans un match laid

Illustration

On savait que les deux équipes ne seraient pas très fraîches... on n'imaginait pas que le spectacle serait si mauvais ce soir. Entre une SIG incapable de conserver une avance et un CSP qui court après le score tout le match, il ne manquait qu'une gestion catastrophique du match par le trio arbitral pour que les esprits s'échauffent. Conséquence inutile d'un match plein de frustration. Cette défaite somme toute logique dérange par la manière. Analyse.

Le CSP a montré dimanche soir qu'il savait voyager, empochant les points de la victoire, tout en effectuant un match moyen face à une équipe qui était redoutée mais qui est indubitablement sur une pente descendante.

Les cerclistes renouaient ce soir avec Beaublanc, Se déplacer ou jouer à domicile, dans ce contexte de pandémie, sans public, c'est à peu près la même limonade.
La victoire était envisageable ce soir face à un adversaire au collectif affirmé même si le CSP n'a rien à envier aux alsaciens en terme de talents. Il aurait fallu bien alterner le jeu intérieur / extérieur face à une équipe au jeu estampillé Collet Or, on n'a rien vu de tout cela.

Ce fut un mauvais match joué par deux équipes qui ont pratiqué un mauvais basket. Le CSP a connu une défaite logique en subissant la rencontre dès le début du match et a toujours couru au score lors des trois premiers quart-temps avant de lâcher définitivement prise au dernier. Strasbourg méritait la victoire.

LA PRESTATION EXCEPTIONNELLE DU TRIO ARBITRAL

Beaublanc a eu l'honneur d'accueillir ce soir un trio arbitral de haute volée : les charlots. Ils ont surpassé le trio d'arbitres de la semaine dernière qui pourtant avaient mis la barre très haut. On se retrouve à deux points de la SIG à la mi-temps après deux décisions arbitrales litigieuses. Péché véniel. C'était sans compter sur leurs prestations de la seconde mi-temps où non seulement ils ont permis entre autre Lampe de se faire masser les côtes par la SIG mais et surtout, par leurs incompétences et ceci des deux côtés, ont laissé pourrir le match. La faute disqualifiante de Cabloco est leur chef d'oeuvre de la soirée.

Le mal de l'arbitrage est profond, très profond. Il faut absolument remédier à cette pantalonnade. C'est une réflexion récurrente de beaublanc.com. Ce soir, on n 'était pas loin de l'arbitrage régional des années 70 où j'avais vu un arbitre mettre une faute technique au public devant une table de marque médusée et des spectateurs en larmes. Le ridicule était de ce niveau là ce soir .

LORS D'UN MAUVAIS MATCH, LE CSP FATIGUé ET DONC MAL INSPIRé S'INCLINE LOGIQUEMENT

1QT : le CSP prend un 11-0 avant de revenir à deux points ( 19-21) :

Le CSP se lance avec son cinq JNFL déjà usité contre Bourg-en-Bresse.
Maladresse des deux côtés en ce début de rencontre. Colson ouvre le score. Le CSP aura du mal à rentrer dans le match. 8- 0 pour les alsaciens face à des limougeauds aphones. Temps-mort de Mehdy Mary.
L'attaque est catastrophique. Le CSP est déjà dans la pénalité. Il reste 6 minutes. 11 - 0 pour la SIG. Smith ouvre le score : 3 - 11 puis faute anti-sportive de Morin. Scrubb met deux lancers-francs : 5 -11. 7 -11 grâce à un panier d'Invernizzi puis 9-13 grâce à un panier de Lampe. Le CSP revient à deux points grâce à Invernizzi qui s'impose sous le cercle : 11 -13. Scrubb réussit un trois points : 14 -15. Caboclo met un beau dunk : 16 - 15.
La SIG mène 21- 16 avant de se faire rejoindre grâce à Hugo Invernizzi (21-19).

Le CSP rate son début de match puis revient à deux points en fin du premier quart-temps (19-11). Les efforts réalisés pour revenir laisseront des traces. Une certitude : le CSP n'a pas de maîtrise sur match et a du mal à mettre de l'intensité en défense.

2QT : Le CSP réédite la même prestation que celle du premier quart-temps (35-37) :

Cavalière permet aux alsaciens de mener de quatre points. Caboclo défend bien.
La SIG reprend 6 points d'avance. Un pick and roll réussi permet au CSP de revenir à 21 -25. Maladresses des deux côtés. Temps-mort suite à une domination effective de la SIG : 21 -29.
Le CSP est soft en défense. Scrubb réussit un panier à deux points : 23 - 29. Lampe est toujours trappé. Faute sur Scrubb qui réussit trois lancers-francs : 26 -29. Lampe fait revenir le CSP à un point. : 28 -29.
Maladresses avec des systèmes mal exécutés. Caboclo rate un tir ouvert. Smith rate un shoot puis une passe sur contre-attaque. 28 -31. Caboclo réussit un and one pour égaliser : 31-31.
Hugo Invernizzi réussit un panier de deux points puis prend une faute technique sévère. Egalisation puis avantage pour Strasbourg.

Le CSP joue mieux avec plus d'intensité en défense et moins de pertes de balle en cette fin de deuxième quart-temps. Il est mené de deux points avec un arbitrage de fin de quart-temps pro SIG.
La SIG domine au rebond. Le CSP a réussi trop peu de points dans la peinture.Hugo Invernizzi est intéressant en attaque mais trop light en défense. Gyniard est inefficace en attaque tout en défendant au mieux. Aucun joueur du CSP ne se détache vraiment en cette première mi-temps.

3QT Scénario identique à celui des deux premiers quart-temps (54-56) :

La SIG prend 5 points d'avance. Macej rate ses lancers -francs. Caboclo prend une anti-sportive. La SIG met un sept zéro au CSP. Lampe et Smith provoquent des fautes.
Le CSP revient à moins sept. Lampe subit des fautes non sifflées. Paumier prend un rebond puis Smith glisse.Le CSP mené 37-47, exécute mal les systèmes mais défend un peu mieux. Dix points d'avance pour la SIG.
Caboclo réussit un tir primé et fait revenir le CSP à moins sept. Paumier se reprend après avoir raté des paniers faciles. Le CSP revient à cinq points : 41 -46. Faute sur Paumier puis troisième faute pour Caboclo. Beyhurst met un deux points suite à une décision arbitrale. Grismay Paumier réusit deux lancers-francs.et permet au CSP de revenir à 51 partout. Beyhurst puis Scrubb gachent des paniers faciles..
La SIG mène de cinq points : 51 -56 avant que Gyniard fasse revenir le CSP à deux points.

Toujours le même scénario au troisième quart-temps. Le CSP, après avoir été mené de 10 points, revient à deux points en fin de quart-temps sans avoir la moindre maîtrise de cette rencontre.

4QT : Le CSP s'incline après avoir pris un énième éclat au début du quart-temps (68-81) :

La SIG prend 4 points d'avance : 54-58. Le CSP déjoue en attaque. Maille domine nos meneurs. 54 -60. Gyniard met deux points : 56 -60. La SIG prend 6 points d'avance. Jefferson donne 9 points d'avance. Le match est plié.
Le CSP mené 66 - 77 ne reviendra plus. Lampe réussit un shoot sous le panier : 68 -77. 68-70. Hugo Invernizzi fait revenir le CSP à 8 points face à des strasbourgeois eux aussi très moyens ce soir.
Caboclo ne réussit pas son trois points. Faute technique sifflée contre Strasbourg. Le CSP est à sept points de la SIG. Un arbitrage catastrophique ne siffle aucune faute sur Lampe qui s'est fait maltraiter ce soir. Le CSP s'incline. Auparavant, BrunoCabloco subit une faute disqualifiante. Décidément, ce fut une bien triste soirée.

ANALYSE

Le onze zéro subi par les cerclistes en début de rencontre a conduit le CSP à courir derrière le score.Lors des trois premiers quart-temps, le CSP s'est fait décrocher puis est revenu à chaque quart-temps sans pouvoir peser sur la rencontre. Le dernier décrochage subi a été le bon pour la SIG.

Vu la fatigue physique et psychologique de l'équipe, elle a été dans l'incapacité de revenir au dernier éclat subi au quatrième quart-temps. En sus, aucun joueur du CSP n'a pu porter ses coéquipiers. Lampe fatigué et trappé tout au long du match s'est fait arracher les bras et masser les côtes. Cabloco a eu quelques gestes de classe, mais n'a pas eu lui aussi rendu la copie attendu. Il a fait preuve de naïveté en défense et a surtout pris une faute disqualifiante en fin de match.
Le CSP a une nouvelle fois montré des faiblesses au poste de meneur de jeu. Ceux de la SIG, y compris Jean-Baptiste Maille, crédité d'un bon match ont dominé les notres.

L'ensemble de l'équipe a montré de la volonté de rester au contact mais n'a jamais été dans la capacité d'imposer son rythme. Il est à noter que Grismay Paumier a de nouveau marqué le pas ce soir, maladroit , peu inspiré même s'il s'est battu. Les autres joueurs ont peu pesé même si Hugo est l'auteur d'une bonne première mi-temps...en attaque.
Un match à oublier.

ON N'A PAS AIMé :

- Le trio arbitral : tout a été écrit supra.

- La qualité du match : on a assisté à un mauvais match. Peu de belles séquences. Le CSP fatigué, n'était pas dans la capacité de peser sur le match. Pas de belles exécutions en attaque. Des contre-attaque avortées. Personne n'a été surpris par l'issue du match. Le CSP fatigué, peu inspiré, maladroit, sans joueurs portant l'équipe, n'a pas pu peser sur le match.

- La mène : a été très faible ce soir. Nos deux meneurs ont été dominés tout au long du match par ceux de la SIG. Le CSP a été insuffisant à ce poste, incapable de peser sur le jeu.

ON A AIMé :

- Le retour du CSP à trois reprises : après avoir pris trois éclats au début des trois premiers quart-temps, le CSP est revenu à la hauteur face à une équipe de la SIG qui n'était pas non plus très inspirée. Les cerclistes même brouillons et approximatifs, sont revenus. C'est peu ; je sais.
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LE BASKET ET L''EUROLIGUE : CES INCONNUS

L'Euro quoi ? L'Euroligue. C'est quoi ce truc ? Quelle ironie de l'histoire que les play-off d'Euroligue débutent ce soir dans l'indifférence générale alors que cet événement a inspiré la contre-réforme des révoltés des pousse cailloux. On est plus proche de la Fronde que de la révolution d'octobre

J'ai parcouru la presse hier et aujourd'hui pour voir les rares articles qui faisaient référence à la compétition européenne qui a 20 ans.
Le seul article dans l'Equipe daté d'hier (rien aujourd'hui) qui évoque l'analogie entre les deux événements est celui de Yann Ohnona relégué en bas de la page 4 "L'Euroligue l'a déjà fait", avec une deuxième partie bien troussée précisant la réussite sportive de l'épreuve mais aussi son incertitude économique, renforcée par la pandémie. La FIBA attendant une disposition juridique "signant l'arrêt de mort" de l'Euroligue et "vice" versa.

Jean-François Brocard, enseignant-chercheur au Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de Limoges évoque dans l'Humanité que "tous les projets de Ligue fermée en Europe aboutissent à des échecs financiers. Il cite l'Euroligue de basket..
Le même Brocard développe le même argument en page 2 de la Croix en plus détaillé. Il écrit que la rentabilité économique du projet des 12 clubs des pousse-cailloux n'est pas assuré. Il rajoute : " Le parallèle avec le basket est éclairant : la super ligue existe dans cette discipline et s'appelle l'Euroligue, s'imposant à la FIBA depuis 2016 ... Aucun club d'Euroligue ne gagne de l'argent et nombre de matchs se déroulent dans des salles vides. Le public se lasse des oppositions répétées et sans surprise avec toujours les mêmes clubs".
Christophe Lepetit du même CDES de...Limoges interviewé dans Libération et Les Echos n''évoque pas le parallèle entre les deux sports. Son analyse repose un peu sur l'intuition pour prévoir la suite des événements , mais surtout sur la cherté et la fragmentation des abonnements sportifs pour prédire le risque de non rentabilité du projet.
Seul le Figaro traite de l'antécédent de l'Euroligue ; évoque la comparaison entre la Ligue des champions et l'Euroligue.

Tout ça pour dire que la culture sportive générale de journalistes sportifs tels Grégory Schneider et Xavier Duluc (qui sont le haut du panier et qui possèdent une belle plume) et d'intervenants de toute sorte est proche du néant. Je pourrais même parler d'absence de culture sportive collective.
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Enfin, comme l'écrivait Pointguard ce jour (citons les bons auteurs), il est piquant de voir écrit et d'entendre que les clubs de football évoquent les termes de morale et de cupidité pour contrecarrer ce projet.
Pour la cupidité, on voit bien. Pour la morale, on cherche encore. L'époque a changé. On n'est plus en 2000, époque de la mondialisation dite heureuse. Cette contre-révolution de riches endettés a toutes les chances de terminer en capilotade !
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RENDEZ-VOUS LE 27 AVRIL à NANTERRE

Les cerclistes se présenteront mardi prochain à Nanterre pour la revanche du match aller et surtout pour aller chercher la gagne afin de se battre pour la huitième place, significative de coupe d'Europe l'année prochaine.

Une semaine sans match ne sera pas de trop pour faire reposer les organismes fort sollicités avec 4 matchs en dix jours.

Nicolas Lang et Timothé Crusol seront de la partie et feront nombre. Une victoire est ainsi attendue face à Nanterre qui est plutôt en difficultés cette saison. On aura le temps de reparler de ce match.

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