Recrutement
Si vous cherchez des noms, passez vote chemin. On ne fera pas plus les poubelles d'un agent qu'on aidera à faire grimper une côte en annonçant une rumeur... Penchons-nous plutôt sur la philosophie du recrutement à venir et ce que le CSP doit envisager pour faire bonne figure en BCL et en Betclic Elite.
Oubliez ce qui brille
Clairement Limoges n'est plus un club en mesure de signer des grands noms du type capitaine de l'Equipe de France ou gros américain confirmé dans son prime. Aujourd'hui, seuls l'ASVEL, Monaco ou Gravelines (en craquant le PEL avec les résultats qu'on connaît) sont capables de faire chauffer la CB pour des Okobo, Mike James ou autres NBAers potentiels. Désolé pour les nostalgiques mais Limoges est "condamné" à dénicher les bons coups, à relancer des blessés ou miser sur des prospects. Quand on y réfléchit, c'est en fait l'ADN du CSP depuis la reprise par Fred Forte. Mis à part quelques gros noms en NM1-ProB (et encore on a connu des flops) les gros CVs ont souvent fait pschit au CSP (coucou Mark Payne, Cedrick Banks et autres Invernizzi).
Quel vivier ?
Si Limoges ne peut plus taper chez les gros pour se servir comme dans les années 80-90, où faut-il aller chercher les futurs cerclistes pour bien figurer sur la scène européenne ?
Une des premières pistes c'est l'Europe. Pas l'Euroleague ou le Top8 BCL/EuroCup (qui sont peut-être vouées à fusionner sous la tutelle de la NBA selon certaines indiscrétions) mais bel et bien les championnats plus modestes. On ne compte plus les joueurs issus de Pologne, D2 Turque, D2 italienne, modeste club israëlien ou autre équipe belge qui finissent dans des rosters d'EuroLeague après une année "tremplin" en élite en France, en Allemagne ou en Italie.
Hormis ASVEL et Monaco, les clubs européens français sont devenus des rampes de lancement et Limoges ne fait pas exception à la règle. N'ayant ni les moyens de rémunérer ni de faire évoluer au même niveau que les cylindrées d'EuroLeague, nous ne pourrons espérer un joueur d'exception que sur une année (de révélation) avant qu'il ne parte laissant avec un peu de chance un buyout intéressant.
Les européens
Si les américains demeurent dans l'inconscient collectif les recrues de choix il serait aussi intéressant de lorgner du côté vieux continent pour renforcer nos équipes. Limoges a une certaine tradition "yougo" héritée des 90's et n'est pas insensible à ces joueurs.
L'exemple Bologne
Si on regarde chez nos voisins transalpins (très en vogue en Limousin ^^) la Virtus Bologna, récent vainqueur de l'EuroCup, n'a pas hésité à se tourner vers des joueurs continentaux plutôt que des américains référencés. Avec un Jaiteh MVP, un Cordinier, un Téodosic (gros pari sur un vétéran revenant de blessure), un Shengelia (pivot géorgien bucheron), ajoutez un russe et un bosnien et il ne vous reste que 3 spots pour des américains. Un meilleur scoreur italien (Belinelli), rebondeur français et passeur serbe... finalement on sait jouer au ballon sans renforts US prédominants.
Qui ça, qui ça ?
En espérant que vous me pardonnerez cette citation empruntée à Café des Sports un soir de bodéga endiablé, quels profils pourraient correspondre à notre CSP en s'orientant vers l'Europe ? Et bien des gens assez peu vus en LNB et qui pourtant y seraient diablement efficaces (pardonnez moi aussi cet emprunt à Benoît Cosset un soir de commentaire de curling) : des arrières espagnols relativement anonymes et qui font vivre l'enfer à nos meilleurs américains en coupe d'Europe, des ailiers serbes, croates etc... qui sont des clones de Nico Lang (dans le sérieux et la régularité) et qu'on trouve dans chaque gymnase de Belgrade, des lituaniens, des anglais (oui oui vous avez bien lu)... il y a pléthore de joueurs snobbés pour aller signer un américain tatoué de la tête aux pieds et qui auraient un rendement au moins équivalent.
Les français
Quoi ? Recruter des français ? Mais ils ont craqué chez Beaublanc.com ! Bien sûr qu'on recrute des JFL, on est même obligé de le faire ! Oui mais lesquels ? On va volontiers chercher de l'international, du gars qui a sa petite notoriété acquise au Mans, à Strasbourg... enfin un peu partour sauf au Mordor de Béarnie occidentale. Mais pourquoi ne pas se tourner vers la NCAA ? De plus en plus de jeunes font le choix des States pour leur formation. Le réseau des équipes de jeunes dites "Elite" est de plus en plus vérouillé, trusté par les clubs pros en lien avec les pôles et tout ce petit monde rate pas mal de joueurs que le maillage régional ne manquait pas par le passé. Ainsi, les High Schools et la NCAA pullulent désormais de jeunes français qui passent souvent sous le radar fédéral. Ombre au tableau, certains finiront avec le statut BOSMAN n'ayant pas cumulé suffisamment d'années de licence en France pour être JFL. Alors, aller les dénicher à Wichita State ou Arkansas State n'est pas chose aisée en comparaison de l'exposition d'ex-pensionnaires de l'INSEP mais encore une fois, sans les moyens financiers, il faut savoir être créatif.
Il faut aussi du joueur de l'ombre. On entend les grincheux râler à l'annonce d'un Wojcie (international polonais) alors qu'il fait les beaux jours du Portel dans un rôle de 3-4 avec 6,7pts 5rbds pour 9,7 d'éval en seulement 22min, c'est à peu de choses près le rendement d'Invernizzi (11,1 d'éval en 30min !) pour la moitié du tarif. De plus le CSP a besoin de joueurs besogneux et physiques comme Morency ou Wampfler ont pu l'être par le passé. Pas flashy, pas clutch mais pas trop chers non plus et capables de fatiguer voire d'annihiler une pointure d'en face.
Les prospects
Ces jeunes là peuvent recouper les profils mentionnés juste au-dessus, mais il faut y ajouter les gros profils français calibrés pour la draft que les agents mettent en couveuse dans des clubs où ils auront de l'exposition (ce qui est crucial pour faire monter une côte de draft) et du temps de jeu. Limoges a certains avantages : des passages TV fréquents, une certaine expérience dans le domaine avec Doumbouya et un roster ouvert qui permet à ces futures stars d'avoir du temps de jeu ce que des Monaco ou ASVEL peinent à offrir derrière leurs valeurs sûres (à part pour la licorne mais lui il est à part !).
Crusol, international jusqu'en U20 et désormais Ugolin (international U19) assurent un socle de jeunes que le club doit développer. Youssef Khayat est un autre bon exemple de ce que le CSP peut faire dans ce domaine, et l'international libanais pourrait d'ailleurs intégrer l'effectif pro l'an prochain après avoir dominé le championnat espoirs et mené les limougeauds en finale du trophée du futur. La fameuse politique jeune tant critiquée dès qu'un gamin n'est pas le nouveau Tony Parker ou qu'on le prête en ProB porte petit à petit ses fruits et fournir UN joueur pro au CSP tous les 2-3 ans est exactement ce qu'on en attend.
Les américains
Ah ! Nous y voilà. Quel genre d'américains doit-on s'attendre à voir porter le maillot vert et blanc dans les années futures sous l'égide du duo Anstett-Cancellieri. On a compris que le coach affectionait les profils "combo" aux postes 1-2. Ce genre de joueur, on en trouve n'importe où aux USA en mettant un coup de pied dans un poteau de playground. Il s'agit du profil type où payer cher est un luxe tant l'offre est immense. Si Harper a des chances de rester, il ne devrait pas être compliqué de lui trouver un équipier à la Massinburg (devenu trop cher car ayant fait ses preuves) qui saura s'adapter au jeu européen et accepter de se faire pourrir par Massimo. A l'opposée, Des paris comme Spencer qui n'aurait pas passé Noël à Beaublanc en d'autres temps plus argentés, sont à tenter. Un Big Man qui éclot en Limousin c'est une fortune sportive pour une saison et potentiellement une fortune tout court si on l'a re-signé et qu'on le revend. Bref, en étant capable de scouter différement, entendez hors du réseau "classique" des agents français, Limoges va peut-être se défaire d'un mal hérité d'une époque révolue où CSP rimait avec doré et se voir enfin proposer des joueurs au même tarif que les autres clubs. La fin de la "Taxe CSP" c'est aussi ce que ce nouveau mode de recrutement amorcé par Crawford Palmer et probablement développé par le nouveau Directeur Sportif qui pourra permettre à Limoges de recruter malin et efficace.
LA JEUNESSE
A la lecture de ces pistes, vous l'aurez compris, Limoges devra probablement s'orienter vers des effectifs moins expérimentés à l'avenir. La présence de grognards à l'image de Nico Lang sera indispensable pour encadrer des jeunes parfois "fous-fous" mais avec la signature de Massimo pour deux saisons supplémentaires il est évident qu'on ne pourra pas compter sur du vétéran de 35 piges pour se faire gueuler dessus comme une jeune recrue sur une base des Marines au Texas. Nicolas n'a donc pas fini de jouer les papas en espérant qu'on puisse lui adjoindre quelques "adultes" expérimentés (européens ?) pour driver ces rosters galopants.
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ce fut quand même un bon millésime
Dijon 70 - 68 Limoges : News
# 61 - viajero2
12/06 - 21h22
Dommage si Invernizzi part et même Crusol (sûrement pas trop cher) .. J'aurais aimé que nous gardions les deux avec Spencer également sûrement pas encore trop cher actuellement et bien entendu Harper..
Cela nous faisait une bonne base pour enchaîner
A suivre