Massimo veut le maximum

Les infos fuitent dans tous les sens et sont concordantes : la reconduction automatique de Massimo CANCELLIERI à la tête du Limoges CSP ne devrait pas se faire comme prévue dans le contrat signé à l'été dernier. Echaudé par la (coûteuse) jurisprudence Mary, le CSP hésiterait à s'engager sans conditions tandis que le bouillant transalpin aurait des prétentions élevées. Détails.
Parlons chiffres
Signé pour un montant de 70 à 80k la saison, Massimo est clairement une bonne affaire. Arrivé à l'été 2021 avec comme seules références le prestigieux assistanat de Milan et la D2 italienne de Ravenne, Cancellieri était un peu la surprise de l'année sortie du chapeau de Crawford PALMER. Notons (avec le sourire) que nombre de ceux qui crient aujourd'hui à sa reconduction quelles que soient les conditions faisaient sans doute partie de ceux qui criaient au scandale du recrutement d'un coach au rabais inconnu en France et dont personne ne voulait en D1 italienne... une sorte de veille de protestation.
Comme nous l'avions évoqué plus tôt, le contrat était un 1+1 conditionné à l'accession aux playoffs (et donc à l'Europe) avec une revalorisation autour des 20-25% pour la seconde année. Selon nos informations, le club aurait même fait un effort sur la proposition de revalorisation pour atteindre 50% sur l'année supplémentaire.
Or, l'entraîneur (et son agent) auraient des prétentions supérieures. Auréolé de sa place dans le dernier trio pour le titre de coach de l'année (voir plus bas) et du désormais acquis TOP6, l'homme à la barbe souhaiterait un contrat pluriannuel garanti et la somme de 150k€/an (soit le double de cette saison) a été évoquée dans la presse.
Le CSP a-t-il les moyens financiers ?
En doublant son salaire, Massimo passerait d'une des rémunérations les plus modestes à l'une des plus importantes de Betclic Elite pour flirter avec les Collet, Obradovic et Legname (et oui... Bourg va faire un GROS chèque !). Limoges qui éponge toujours les accidents Guinyard et Mary et les conséquences du désastre Dalton (dont on oublie un peu vite les ramifications à long terme en termes de dépenses engagées, primes indues difficile à rapatrier et contrats "généreux") n'a pas forcément pour priorité de dépenser le salaire d'un JFL labellisé européen (type Nico Lang) sur un coach. On peut toujours se dire qu'avec un effectif "au rabais" (financièrement parlant, les joueurs ont depuis largement prouvé sur le parquet leur valeur sportive mais surtout humaine) Massimo a fait des miracles ! Les renouvellera-t-il chaque année ? L'augmentation de budget inhérente à la qualification en BCL (la FIBA fait un chèque aux qualifié dans sa campagne de concurrence avec l'EuroCup), doit-elle se porter massivement sur la rémunération du coach ou faut-il aussi se renforcer à l'intérieur par exemple, un poste généralement couteux, en vue des joutes continentales ? De même, Limoges devrait aussi songer à élargir un peu son effectif professionnel avec à minima un joueur de plus pour assurer la rotation et parer aux blessures en cours de saison avec le rythme BCL enclenché. Bref, les postes de dépenses ne manqueront pas et le duo Anstett/Cloux aura pas mal de questions à se poser.
Massimo coach of the year
Crawford PALMER n'en fait aucun mystère (et il aurait bien tort) dans son interview au Popu, le futur ex-DS fait du coach italien son favori pour le titre d'entraineur de l'année. Il est vrai que Cancellieri a créé la surprise en plaçant le CSP dans les hauteurs du classement hexagonal, mais qu'il a aussi assuré le spectacle quasiment à chacune de ses sorties. Tantôt bouillant sur la ligne de touche, tantôt attachant en visio confiné à domicile, le sanguin Massimo a apporté un vent de fraîcheur à grands coups de Bambino et de "Ma Che!!!" qui ont conquis le coeur du public. La Comedia Dell’Arte permanente sur le banc a aussi ravi les commentateurs TV qui se sont extasiés toute la saison durant des soufflantes que prenaient les joueurs mais aussi des gesticulations et négociations dignes du marché de Vintimille avec le corps arbitral. Rafraichissant comme un Spritz place San Marco et bouillant comme le Vesuvio... Massimo mérite pleinement ce titre devant un Collet qui disposait de moyens financiers tout autres et un Tuovi beaucoup plus discet (nordique oblige !) lui aussi mieux doté du fait d'un budget européen. La LNB a d'ailleurs publier un sondage Twitter (ci-dessous) pour sonder le public (le titre étant désigné par les journalistes spécialisés basket des titres nationaux et de PQR) et nous encourageons la twittosphère cercliste à bourrer les urnes (même si certains facétieux encouragent déjà à voter Collet pour préserver les finances du CSP) !!!
📩 Si tu pouvais voter, tu voterais pour qui ?
— LNB (@LNBofficiel) 12 mai 2022
📺 RDV le 18 mai à 19h sur @beinsports_FR pour découvrir le lauréat !#TrophéesLNB
# 22 - Efpeg
13/05 - 22h46
Bel article et riches échanges ici....bien compliqué de se prononcer au final...Massimo a, avec Palmer, parfaitement fait le travail : une qualification européenne avec une équipe de mort de faim, de joueur devant se (re) lancer...mais apparemment pour la suite la politique du club change, se veut plus ambitieuse (changement de manager notamment, de dg etc...) Massimo peut il être aussi efficace avec ce challenge ? En cochant des joueurs de calibre supérieur ? Le doute est permis notamment sur leur capacité à le supporter....et le doute est aussi permis sur la capacité du CSP à jouer plus gros et a financer ces joueurs comme entraîneur...perso une option de club s'orientant sur la ligne actuelle avec des jeunes et des morts de faim me convient bien...mais a condition que cela gagne, sinon c vite la purge ...