Maccabienvenue à Beaublanc !

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Le CSP Limoges débute les matchs retours de la première phase de poule de l'Euroleague comme il a entamé les matchs allers voici un mois, par le grand Maccabi Tel-Aviv. Mais depuis le 16 octobre et une (première) défaite encourageante contre le champion d'Europe en titre, la route à suivre pour rallier le top 16 s'est précisée. Elle passe par Beaublanc où viendront tour à tour dans les prochaines semaines le Maccabi Tel-Aviv, l'Unicaja Malaga et l'Alba Berlin. Il faut gagner au moins deux fois. Jeudi soir, 5 500 supporters, 12 joueurs et 3 coachs ont rendez-vous avec le Maccabi Tel-aviv pour un objectif simple : l'exploit. Il est possible. Explications.

Côté CSP l'équipe a désormais quelques certitudes sur ses forces et faiblesses du moment et surtout s'est préservé de la crise par ses bons résultats en proA. En euroleague, les progrès montrés contre le CSKA laissent penser que l'heure de la révolte a sonné et que le groupe prend conscience du niveau attendu (et du temps qui passe...). L'absence de Pape pour ce match est regrettable, mais pas insurmontable.

Côté Maccabi, la victoire de la semaine dernière contre l'Unicaja Malaga a rassuré sur un début de saison mitigé. Le club n'est, pour une fois (et pour l'instant) pas maître de son championnat domestique et a déjà perdu 2 fois en euroleague (c'est autant que lors de toute la première phase de la saison dernière). L'absence prolongée du capitaine de l'équipe Guy Pnini (tendon d'Achille) est un réel handicap.

Le Maccabi Tel Aviv

Le club nation ne joue pas dans la même catégorie que nous, c'est un fait. Mais comme le suggérait le président Forte sur twitter cette semaine, en ProA les petits poucets n'ont pas de complexes et il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement en Euroleague. Notre colosse de Maccabi déploit surtout sa force à l'extérieur, c'est à dire aux postes 1, 2 et 3. Le trident d'américains Pargo-Smith-Randle assure points, passes, rebonds et contres à volonté. Autour de ces trois la, on trouve des coéquipiers solides ou des joueurs brillants, capables de dominer n'importe quel vis-à-vis dans un bon soir, mais peu endurant (Schortsanitis), friable (Haynes) ou défenseur moyen (Landesberg).

Revue d'effectif


Les meneurs

Le Maccabi possède 4 meneurs dans son effectif. C'est beaucoup, et la hiérarchie n'est pas bien définie.

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Jeremy PARGO fut notre principal bourreau lors du match aller. Il a depuis confirmé en Euroleague une forme éclatante et sera donc à surveiller de près. C'est un poste 1 de 1m88 scoreur (14,8 pts/match, deuxième marqueur du maccabi) et passeur (6,6 assists par match, 3ième de l'Euroleague). Son adresse sur les tirs longue-distance est suspecte (22%), il perd quelques ballons parce que son jeu est basé sur les fixations-passes. Plus que son scoring, c'est son influence sur le jeu d'attaque du Maccabi qui devra être annihilée : ses relations de passes en pénétration. Sa défense sur l'homme est de bon niveau et surtout il possède une expérience de ce niveau de 5 longues années. Un beau duel avec Léo Westermann, qui a l'avantage de la taille, mais pas de l'explosivité.

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Marquez HAYNES est d'un profil très comparable à Pargo, mais joue plus volontiers arrière que meneur. Il avait marqué 15 pts contre le CSP lors du match aller, mais score beaucoup moins depuis. Il fait partie de la rotation de base du Maccabi, démarre parfois les matchs, mais n'est pas dans les options prioritaires en attaque. Il sera sans doute le facteur « X » du match côté Maccabi car l'absence de PNINI et (espérons-le) un moindre rendement de ses coéquipiers jeudi soir vont lui créer des opportunités. La principale faiblesse de ce joueur est que par moment il oublie que le basket se joue à 5 et dans ces moments là, soit il fait tourner la rencontre à son avantage, soit il peut manger la feuille.

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Devin SMITH est depuis le début de saison « Divin» SMITH. Ce poste 2 en LE shooteur de l'équipe (7 tirs à trois point par match, à 36 % depuis le début de l'EL). Il est le leader du trident offensif qu'il forme avec PARGO et RANDLE (16,8 pts/match). Sa taille (1,96m) et ses longs bras lui permettent de prendre souvent l'avantage sur son adversaire en défense. Surtout, il est le principal rebondeur de son équipe, et le sixième de l'euroleague avec plus de 8 prises par match. Sans son apport, le Maccabi sera destabilisé. Son duel avec Jamar, Ramel, voire Nobel sera décisif. Il faudra contester absolument tous ses déplacements, en attaque comme en défense. Comme personne n'est parfait, Devin a un pêché mignon : les fautes. Il les fait toutefois souvent de façon très utile.

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Yogev OHAYON est comme SMITH arrivé en 2011 et fait partie des hommes de base du club. C'est le défenseur de l'équipe et un équipier modèle qui sait se rendre très utile. Il sait distribuer le jeu (3,8 assist par match) et peut shooter de loin avec un bon pourcentage. Il participe aussi au rebond des 2 côtés du terrain.

Les extérieurs

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Brian RANDLE se révèle en ce début de saison comme un joueur essentiel du Maccabi, et un des plus performants ailiers d'Euroleague. Ce poste 3 est tout simplement le meilleur contreur de l'Euroleague, en plus d'être le deuxième marquer et rebondeur de son équipe avec 14,6 pts et 5,2/match. Ce swingman peut tirer de loin mais préfère pénétrer pour profiter des espaces ouverts par PARGO ou SMITH. Lors du match aller, il s'était montré plutôt discret offensivement, souhaitons que ce soit le signe que NBC et coach Dupraz ont la solution. Sinon, on leur donne une piste : Randle fait 3,8 fautes par match (2ième de l'Euroleague).

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Nate LINHART est un poste 3 de 2m01, passé par Nanterre en 2011/2012 pour des stats correctes (9,3pts, 5rbs). Il découvre avec difficulté l'Euroleague et ne joue que très peu.

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Guy PNINI est là depuis 2009. C'est le capitaine de l'équipe. Son jeu se construit sur son adresse à trois points (47%), sa défense et les finitions sur jeu rapide. Blessé pour plusieurs mois, son apport points (9 ,5/match) et la menace extérieure qu'il représente manqueront à son équipe.

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Sylven LANDESBERG est depuis 2012 au "grand" Maccabi. C'est un pur attaquant qui peut shooter de loin, dans toutes les positions et à toute distance Comme tout attaquant de ce calibre, sa défense n'est pas son point fort même s'il fait des efforts ces dernières saisons. Il joue une quinzaine de minutes par match. L'absence de PNINI va sans doute l'amener à prendre plus de responsabilité, comme HAYNES.


Les intérieurs

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Alex TYUS fait également partie des anciens du Maccabi (promo'11). Il n'était pas présent au match aller. C'est un intérieur traditionnel qui vaut 7pts et 4rbs par match. Il ne shoote jamais à 3pts et marque ses points sur rebond offensif. Son jeu est basé sur les écrans. Il est réputé pour sa défense. Il démarre rarement les matchs, mais c'est lui l'intérieur qui joue le plus dans l'équipe. Son duel avec nos pivots (Trent, JP et Fréjus) pèsera pour beaucoup dans les solutions offensives du CSP.

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Jake COHEN est le premier des deux « seven-footers » de l'équipe. Il est jeune pour un intérieur (24 ans) et découvre le haut niveau depuis 2 saisons. Malgré sa taille il est répertorié comme un 4. Depuis le début des phases de poules, il n'a passé que 12 minutes sur le terrain.

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Aleks MARIC est Serbe et membre de l'équipe nationale d'Australie (il y a passé son enfance). C'est un pivot vieille école, dur au sol, qui ne sort jamais de la raquette sauf pour faire des écrans. Maître sur les pick & roll, il prend beaucoup de place avec son physique de bucheron. Il ne joue pratiquement plus depuis le retour de TYUS dans l'équipe mais sait se rendre efficace dès qu'on lui demande.

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Sofoklis SCHORTSANITIS aka "Baby Shaq", l'intérieur grec tout en volume est capable du meilleur comme du pire tout en puissance. Souvent blessé, il accuse le poids des années mais reste un "petit" pivot dangereux à ne pas laisser se mettre en confiance. Il donne une quinzaine de minutes par match, durant lesquels il a le meilleur rendement points d'Euroleague (Dixit Adrien Moerman). Il sera difficile de le contrer et les mauvais esprits pourraient penser que quitte à prendre l'eau lorsque « Sofo » est sur le terrain, autant que ce soit pendant le trou défensif habituel de l'un de nos intérieurs...

L'analyse

Comme au match aller, offensivement, la solution semble passer à l'intérieur pour le CSP. Le Maccabi est une équipe complète sauf sur le poste 5 où il n'y a qu'un seul vrai joueur d'expérience. A l'inverse nous avons 3 postes 5 au CSP et la raquette pourrait être la solution pour marquer des paniers faciles.

Toutefois le duel du match se trouvera certainement sur le poste d'arrière, dans un match tactique entre SMITH et SMITH, ou plutôt Jamar et Devin. Il s'agira pour le premier de réussir à enrailler le soyeux shoot du second en défense, tout en le forçant à s'écarter du panier (et de ses rebonds potentiels) lorsque Limoges sera en attaque. Un très beau duel de tireurs, digne des plus grands westerns.

Mais attention, l'exploit ne sera possible qu'avec une concentration et un investissement physique sans faille pendant 40 minutes. Il faudra aider sur chaque écran, contester chaque déplacement, et faire preuve en défense d'une solidarité aussi usante et énervante pour l'adversaire qu'acclamée par un Beaublanc en fusion derrière son équipe. Alors seulement, si l'adresse nous sourit, nous pourrons continuer à espérer... En route !

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