LE MIRACLE DU TALENT

Illustration

Limoges se qualifie pour une finale de ProA aussi inattendue qu'inespérée en début de saison. Les cerclistes ont eu raison d'une JDA Dijon prise à la gorge dès l'entame et qui ne s'est jamais remise de l'éclat encaissé au QT1. Prénom avait été le facteur X au match 4, Zerbo aura été le facteur Z avec son meilleur match avec 14pts 4rbds et 17 d'éval ! Acker, dans un grand soir, NBC prolixe et gluant sur Riley et un MONSIEUR Jo Gomis métronome. En fait, à part Pétro, tous les joueurs ont pesé sur ce match décisif et offrent au public limougeaud le plus beau des cadeaux : une finale de ProA à Beaublanc. Analyse.

On vous le dit depuis le début de la saison : cette équipe n'a pas été construite comme un groupe mais comme une accumulation de talents. Des joueurs solides, expérimentés et avec de forts caractères. Coach Dupraz a été désigné volontaire pour gérer cette meute et a connu toutes les difficultés à contenir les égos de ses joueurs.

Cette accumulation de talents aurait pu (et a parfois... soyons honnêtes) imploser à tout moment. Malgré tout, dans un championnat "dense" le CSP a navigué dans le quatuor de tête toute la saison. Dans les dernières journées l'équipe a commencé à exister et les phases de jeu brillantes qui n'étaient jusque là que des fulgurances se sont multipliées. La série contre l'ASVEL a montré un CSP plein de maîtrise et capable de développer un basket simple, altruiste et hyper efficace. Un sweep plus tard, Limoges écarte de sa route un Dijon qui a réalisé la plus belle saison de son histoire (ah ce diable de Borg !) après une série de toute beauté renversant au passage la citadelle bourguignonne invaincue depuis plus d'un an sur ses terres. Le talent a réalisé cela... et qu'il est beau quand il se mobilise et ne fait pas surface à des fins égoïstes !

Alors ce soir, Limoges savoure, TOUT LIMOGES savoure. La folie est revenue en ville, le boulevard de Beaublanc résonne à nouveau des klaxons comme aux plus belles heures. Demain, tous les passionnés suivront la belle SIG/SLUC pour connaître l'adversaire du CSP, dernier obstacle (de taille quoi qu'il arrive) avant un possible nouveau sacre 14 après Bonato et les siens, vainqueurs éreintés et épuisés après une campagne 1999-2000 épuisante.

BACK TO THE FUTURE?

Pour l'anecdote, ce CSP était une bête blessée. Coupe de France en poche, coupe Korac en poche... la finale de ProA mal engagée face à l'ASVEL semblait leur échapper et en toute honnêteté les joueurs eux-même s'étaient fait une raison après une saison sportive d'ores et déjà réussie et une aventure humaine incroyable dans la tourmente judicio-financière du club. C'est un détail, c'est la fierté qui a amené ce titre à Limoges :

LE CONTEXTE
Dernier practice à l'Astroballe avant ce qui devait être le dernier match promis à une ASVEL plus en rythme et archi-favorite de ce dernier acte.

LE DETAIL
Alors que les joueurs du cSp prennent possession du parquet selon l'horaire défini par leurs hôtes, les responsables de l'ASVEL traînent sur le terrain car ils répètent une dernière fois la montée de la bannière de champion au plafond de l'Astroballe. Oui, vous avez bien lu, la bannière, déjà imprimée et prête à virevolter au dessus des têtes des vainqueurs...

LA FIERTE
Selon Yann Bonato, pas un mot n'a été prononcé, seuls des regards se sont échangés et une chose fut claire à cet instant : Limoges serait champion de France pour la 9e fois de son histoire.
On ne saura jamais ce qu'est devenue cette bannière villeurbannaise mais ces hommes au bout du rouleau ont donné une dernière leçon d'humilité à leurs adversaires car on ne titille pas une bête blessée !

Notre CSP de 2014 a tout traversé. Le doute, les victoires moches, les triomphes sans tâche, les crises internes, la grosse intensité des playoffs et s'est même mis à jouer collectif et à produire un basket admirable (et je pèse mes mots... qui sont rarement généreux !). Si on ne comprend toujours pas certaines décisions (des non-coachings, des tirs trop rapides...) l'ensemble a tout de même fière allure et il fallait bien jouer au basket pour faire dérailler ce Dijon habilement drivé par un Jean Louis Borg qui a composé avec un budget rikiki !

LE MATCH 5

Quel match ? Il n'y en a presque pas eu : le CSP a pris une vingtaine de longueurs d'avance en quelques minutes et Dijon n'est revenu au mieux qu'à 13 ou 14 points quelques secondes. Entre une adresse insolente à 3pts et un Zerbo intenable (et certainement pas prévu par Zébulon Borg) la messe fut dite très tôt et le CSP sut pour une fois gérer cette avance sans se faire de frayeur inutile.

Les joueurs

Gomis : Du talent, de la lucidité et 3 flèches à 3pts cruciales. MONSIEUR GOMIS.

Acker : Qu'on a envie de le gifler pour toutes les fois où il a fait sa tête de cochon et économisé sont talent ! Ses 17pts sont certes importants ce soir mais ses 19 passes décisives en 7 matches forcent le respect.

Pétro : Out of Africa ce soir, un vrai fantôme, pourquoi le laisser sur le parquet dans cet état ? Espérons qu'il rebondisse en finale, ça ne pourra pas être pire.

Green : ALERTE ENLEVEMENT ! Où est le croqueur insupportable qu'on a vu toute la saison ? 7pts et 12pds ce soir ! Oui 12 passes ! Voilà un meneur... Des gifles on vous dit !

Zerbo : On l'a déjà dit, le facteur Z ! On vous le répète depuis longtemps, Fréjus a un potentiel énorme et il faudra s'attendre à le voir répéter ce genre de prestations dans les années à venir. Président Forté, on le re-signe quand ?

NBC : 16pts 3rbds 4pds, Nobel nous a habitués à ce rendement, mais chapeau pour son intensité défensive sur Riley qui n'a pas pu lancer ses grands compas comme à son habitude ! Le 45% aux tirs assez faible pour Riley n'est pas un hasard ce soir et son poison s'appelait NBC.

Moerman : Le couac de la soirée. Une prestation une nouvelle fois énorme au rebond et dans l'engagement mais une entorse (qu'on espère légère) en fin de rencontre. 10pts 8rbds tout de même !

Reynolds : Pas décisif mais précieux, il a géré la balle, contribué à ne pas s'engluer dans la press bourguignonne. JR signe un match propre sans croquer... un joueur qui a su se mettre en retrait Acker ayant la main chaude et d'autres assurant le scoring.

JKE : Enorme dans la lutte face à Prénom, JKE n'a pas forcément brillé statistiquement 2,4 et 4 mais il a "bougé" les intérieurs dijonnais tout le match.

Les arbitres

Et bien oui, on les taille souvent dernièrement et là force est de constater qu'ils ont été bons. Le public a joué son rôle et aurait aimé plusieurs antisportives mais avec le recul de la TV et les ralentis à disposition, honnêtement ils ont plutôt bien mené leur barque.

La sortie de Beaublanc

Après 2 tours d'honneur et une petite virée en tribunes, les joueurs limougeauds se sont faits désirer à l'extérieur du Palais des Sports.

En attendant leur sortie, attribuons une mention "bravo, beaux progrès" aux Ultras qui ont salué le départ des Dijonnais dans une ambiance bonne enfant. Zéro sifflet, du chambrage gentil, juste ce qu'il faut, et les joueurs de la JDA ont pour la plupart joué le jeu, avec Zach Moss en chef d'orchestre au volant du bus. Bravo, belles attitudes de part et d'autre, ça méritait d'être souligné !
(bon, gros bémol en ce qui concerne les quelques cas isolés qui font le tour des sites qui parlent basket en postant des messages complètement idiots/arrogants/prétentieux/voire insultants et nous font passer pour des arriérés auprès des supporters des autres clubs..!)

Les cerclistes ont tous eu droit à leur bain de foule et leur ovation, et on notera enfin le clin d'œil sympa de Jo Passave-Ducteil, de passage en Limousin et qui en a profité pour faire un petit discours aux supporters présents en nombre. En résumé : il appelle à se montrer prudents, la finale est loin d'être gagnée, mais il est de tout cœur derrière le CSP qu'il espère voir succéder à Nanterre, avec qui il a remporté le Championnat l'an passé. Merci Jo' et à bientôt !

La suite

Nancy avec ses 4 US et Flo Piétrus ou Strasbourg avec son collectif huilé et ses joueurs talentueux ?
A choisir, je prends Nancy qui sera plus fatigué et dont le jeu est moins beau.
La SIG de son côté pratique un basket à la Collet, technique léché, avec des joueurs de très gros calibres comme Andersen, Diot (touché à la cheville), Lacombe, Leloup mais aussi Thornton et Campbell. Je ne les sens pas... Verdict demain soir !

En attendant, que la Michard coule à flots !

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