Interview découverte d'Aymeric Benchimol (1ère partie)

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Avant le match du 19 mars contre Poitiers, Laurent Mandon a réalisé pour RTF une très longue interview d'Aymeric Benchimol. Voici la première partie, la seconde suivra en tout début de semaine.

Bonne lecture… !

RTF : Bonjour, peut-on revenir sur ton parcours de sportif, comment ça a commencé cette passion, tout petit peut être, pour ce sport qui est le basket ?

Aymeric Benchimol : Je suis arrivé à Limoges à 2 ans. Et j'ai commencé par le football ; j'ai fait 8 ans de foot sur Limoges, je n'ai jamais joué au basket sur Limoges. Mais c'est vrai que l'engouement qu'il y avait déjà pour le basket dans cette ville m'a énormément intéressé. Et puis j'ai été amené à changer de ville, je suis allé à Toulouse et c'est là bas que j'ai démarré le basket. Et petit à petit, je suis monté de division un petit peu chaque année et j'ai eu l'opportunité de me retrouver à Limoges. Donc c'est vrai que c'est une affaire de cœur pour moi, aussi parce que ce club, je l'ai toujours eu dans mon cœur. Donc de pouvoir porter le maillot, ça me vraiment fait plaisir.

RTF : Comment s'est passé ce retour à Limoges, tu as sauté sur l'occasion, on est venu te chercher ?

Aymeric Benchimol : L'an dernier, je suis allé faire quelques essais à deux reprises, aux vacances de Paques et en mai. Et en suite, j'ai fait les jeux olympiques judaïques, j'avais comme coach Alain Weisz. Donc je sais qu'ils ont pris quelques informations sur moi par son intermédiaire. J'avais fait un bon tournoi là-bas en Israël et on a terminé deuxième. A partir de là, mon profil les a intéressé, donc ils m'ont contacté et ça s'est fait comme ça. Moi j'ai attendu ; c'est vrai que j'avais des contacts avec des autres clubs mais ma priorité, c'était de jouer pour Limoges. Donc j'ai attendu le plus longtemps possible sans donner de réponses définitives aux autres clubs. Et dès que l'opportunité s'est vraiment présentée à moi, j'ai fait le choix de venir ici.

RTF : On peut dire que c'est un retour aux sources car tu as toute ta famille ici ?

Aymeric Benchimol : Je n'ai pas toute ma famille. Je suis parti justement de Limoges avec une partie de ma famille. J'ai juste mon père qui est ici. Donc c'est vrai que c'était intéressant pour moi de revenir ici car j'avais un point d'appui familial, chose que n'ont pas tous les joueurs ici.

RTF : Et puis jouer à Limoges bien sûr ?

Aymeric Benchimol : Et bien sûr pour jouer à Limoges en plus, ce n'était pas négligeable.

RTF : Le début de saison pour toi s'est bien passé et puis après cette blessure qui est arrivée. On peut revenir sur quand, comment ça s'est passé ?

Aymeric Benchimol : Ca s'est passé contre Feurs, mi-Novembre à peu près. C'est sur un choc, j'ai pris un des plus gros mec de la poule, il fait un bon 120kg. Je l'ai pris, il était lancé, moi arrêté. Et on a tapé genou contre genou et il m'a broyé la partie inférieure de la rotule. Je me suis fait opérer en urgence et on a tablé sur 4 à 5 mois pour le retour. J'ai repris l'entraînement sans opposition cette semaine (semaine du match contre Poitiers). J'espère éventuellement reprendre la compétition d'ici 3 semaines - 1 mois, on va voir c'est difficile à déterminer. Pour le moment, j'ai repris, je cours depuis un bon moment déjà mais j'ai repris à l'entraînement. Je retravaille les bases. J'essaye de retrouver les sensations et puis, à partir de là, on va voir comment ça va évoluer dans les prochains jours et les prochaines semaines.

RTF : Comment s'est passée cette période où tu as vécu tous les matchs sur le banc, on va dire en tant que spectateur ?

Aymeric Benchimol : Ca ne s'est pas trop mal passé. On va dire que c'est assez frustrant. Il y a pas mal de match où j'aurai bien aimé participer à la fête. Des matchs contre Bordeaux ou les matchs de coupe de France où j'ai vraiment aimé l'ambiance. J'aime beaucoup aussi l'engouement qu'il y a dans cette ville pour le basket. Et c'est vrai qu'à Beaublanc, l'ambiance qu'il y a eu sur plusieurs matchs, ça m'a vraiment frustré ; j'aurai aimé participer au jeu. Mais bon, dans ces cas là, on prend son mal en patience, on relativise et on emmagasine de la motivation et de la détermination pour revenir au plus haut niveau le plus rapidement possible mais en restant prudent. Car en revenant de blessure, si on veut revenir plus vite que la musique, on s'expose à prolonger le délai. Donc je reste prudent mais ça m'a permis d'emmagasiner une réelle détermination pour revenir sur le terrain et reporter le maillot du CSP et le mouiller le plus possible.

RTF : Quels ont été les mots des dirigeants suite à ta blessure ?

Aymeric Benchimol : Ils m'ont dit que c'était dommage car j'étais en pleine progression depuis le début de l'année, progression assez constante. Donc ils auraient bien aimé voir jusqu'où j'aurai pu continuer ma progression. Mais ils ont été rassurants sur le fait que je leur avais prouvé pas mal de chose, que j'avais le niveau N1 ; chose que je n'avais pas vraiment prouvé par le passé car je viens du niveau inférieur. Donc c'est un acquis maintenant pour moi. Je vais voir pour les années futures comment ça va se passer, je ne peux pas trop encore savoir. En tout cas, les dirigeants ont eu un comportement très sympa envers moi, ils sont venus me voir à l'hôpital, ils sont restés en contact avec moi. Donc je n'ai strictement rien à leur reprocher à ce niveau là.

RTF : On peut parler des matchs que tu as pu faire à Beaublanc. Un petit mot sur cette ambiance. Est-ce qu'il t'est déjà arrivé d'avoir des frissons au bras sur le parquet ?

Aymeric Benchimol : Oh oui, à plusieurs reprises. Oui, oui. C'est vrai que c'est particulier, Limoges a un des meilleurs publics, en France, sur le plan du basket. Donc c'est vrai que c'est particulier. Je me suis aussi... c'est aussi un public exigeant.... au-delà des frissons et des montées d'adrénalines sur les bonnes phases de jeu que j'ai pu faire, je me rappelle d'une phase de jeu qui était médiocre et le public me l'a fait savoir en me sifflant un peu. Je me rappelle de plein de petits moments comme ça. Mais c'est vrai que ça prend aux tripes, et, quand on rentre sur le terrain avec l'ambiance qu'il y a, ça donne une réelle envie de se défoncer le plus possible. Et c'est vraiment plaisant et super agréable, une motivation qui se fait d'elle-même en rentrant sur le terrain. Et je suis véritablement pressé de revivre ces moments là.

RTF : La motivation, elle sera la même ce week-end contre Poitiers sur le banc ?

Aymeric Benchimol : Oui bien sur. Bon comme je disais auparavant, c'est vrai que c'est frustrant d'être sur le banc. Mais on vit le match différemment, on le vit de l'extérieur, on prend plus de recul, on l'analyse un peu plus. Mais c'est vrai que ça prend aux tripes aussi, même sur le banc. Quand on a tous ses copains qui se donnent à fond sur le terrain, c'est un sentiment un peu différent car on ne participe pas vraiment au jeu. Mais c'est quand même une émotion particulière car on sait que c'est son équipe. Et on est derrière, on motive les gars, j'essaye de parler en aparté, dès fois sur le banc à certains, on discute en les motivant le plus possible. J'ai un rôle infime à jouer. Mais je sais que je serai là pour les supporter et pour les soutenir le plus possible.

Encore un ENORME merci à Laurent Mandon et Illustration.

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