F.Sarre : "Monter en intensité défensive"

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Frédéric Sarre, coach du Limoges CSP, est revenu sur la première journée victorieuse de ses joueurs en terres nantaises... Une bonne nouvelle avant la réception de Boulogne-sur-Mer (vainqueur d'Evreux), samedi prochain à Beaublanc. Le Limougeaud se dit satisfait malgré une fin de match un peu plus périlleuse.

Fred, on vous imagine satisfait de la victoire. De la manière et de la fin de match peut-être un peu moins ?

FS : Vous avez résumé. Très bien, question suivante ! (rires) C'est exactement ça. On fait une 1ère mi-temps sur laquelle on est supporté par notre attaque, et déjà défensivement on n'est pas forcément dans une bonne dynamique. Mais globalement, chaque fois qu'il y a eu une nécessité de faire une défense ou deux pour les repousser en 1ère, on a été capable de le faire. En 2ème mi-temps le même symptôme inverse la partie et je trouve qu'encore une fois, on fait trop de pertes de balle qui nous sanctionnent beaucoup. Notre jeu offensif a perdu de la fluidité sous la pression et sous la volonté qu'a montré Nantes d'aller chercher la victoire. Maintenant les dernières secondes du match sont à peu près bien jouées, exceptées la dernière passe et la dernière remise en jeu qui doit être faite un peu plus loin. Voilà, je crois qu'il est évident pour nous que ce soir c'est un bon enseignement : si nous ne défendons pas mieux, nous ne serons pas toujours supportés par l'attaque. Donc voilà, il faut absolument que l'on se mette à défendre un peu plus dur, un peu plus dans l'intensité. On a été capable de faire 2-3 stops importants aussi en fin de match mais il faudrait qu'on le fasse avec plus de régularité, c'est évident.

Cette défense qui n'a pas été assez dure, ça s'explique dans ces 14 fautes seulement ?

FS : Oui je pense que l'on doit être capable d'amener un jeu avec plus de dureté. Alors ce n'est pas nécessairement faire des fautes que de bien défendre, attention. Mais à certains moments il est évident que durcir le match et obliger l'adversaire à travailler pour marquer un panier sur plusieurs séquences, c'est toujours très intéressant. Il y a bien évidemment le synonyme des fautes mais il y a de l'autre coté le fait qu'en 2ème mi-temps, notre fluidité de jeu offensive n'a pas été bonne et on perd des ballons qui ouvrent du jeu rapide. Ou alors de temps en temps, ils mettent des tirs sur des situations de fin de possession, qui sont des tirs difficiles. Il faut que l'on apprenne à avoir un peu plus de relations de jeu parce qu'on a assez souvent été stoppé dans des phases de jeu sur le transfert de ballon. Il y a tous ces trucs à corriger. Et peut-être qu'en étant capable d'avoir une certaine fluidité offensive, ça nous permettrait d'avoir un peu plus de respirations dans le match. Ceci étant, c'est le fait de ce match là, je sais bien évidemment qu'il est absolument nécessaire pour nous de monter en intensité défensive.

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Dernière chose, ils reviennent à 3 points à la 34ème, vous faites un 8-0, est-ce qu'a ce moment là, il n'y a pas eu un petit péché de suffisance, est-ce-que les joueurs ne se sont pas dit « c'est bon, on a gagné, on leur a mis la tête sous l'eau » ?

FS : Non. On aurait pu être capable, si on avait passé le cap des 14 pendant le match, puisque l'on a souvent butté sur ce chiffre là, mais je ne crois pas que l'on ait basculé de l'autre coté de 14 dans la rencontre. Je pense que là on aurait eu la capacité. Quand on reprend un peu d'air et que l'on repart à 8 points, c'est à ce moment là que l'on à les 2-3 stops défensifs, et derrière, on trouve des tirs et on trouve des paniers. Je ne crois pas que c'est à ce moment là que l'on puisse se dire que l'on peut se relâcher. A ce moment là on a au compteur des fautes des fautes collectives 1 ou 2 fautes, et je pense que l'on a encore à être capable de faire un stop ou 2 là-dessus. Mais je ne pense pas, en tous les cas j'espère, et ce serait bien dommage de notre part, que d'avoir une forme de suffisance.

Quintard : "il faut être pragmatique ; c'est une défaite."


Après ce match, le coach de l'Hermine a aussi fait part de son analyse dans laquelle il est conscient d'un potentiel inférieur au CSP mais qui regrette que ne pas avoir pu nous jouer un mauvais tour.

(ndlr : il y a eu un problème d'enregistrement lors du début de cette interview)
Guillaume Quintard : Ils sont dans un confort absolu en 1ère mi-temps et ca ce n'est pas normal. Ca veut dire que l'on n'a pas fait notre travail correctement sur la 1ère partie. Après, bien évidemment que nous, en tant qu'outsider sur ce match, on joue un peu notre carte, notre va-tout sur la fin et puis on voit ce que ca fait, mais ce n'est pas en laissant Limoges partir 3-4 fois au moins à 12 ou 14 points donc voila. Je n'aime pas la façon dans le money-time est géré, je n'aime pas la façon dont il est sifflé mais de toute façon on ne doit pas en être à ca. On doit être dans le match bien plus tôt et de la façon à peut-être leur mettre une part de doute sur la fin.

Malgré tout ca vous revenez à 3 points à la fin, vous pouvez arracher la prolongation, enfin tout est possible

GQ : Nous notre job c'est de gagner. La c'est une défaite, on est dernier du classement, ils sont premiers, point. Il y aura 9 équipes premières et 9 équipes dernières. Mais voilà, c'est une défaite c'est tout. On doit trouver des solutions. Quand on est à 2 fautes seulement à 7 secondes de la fin, qu'il y a 3 secondes sur l'horloge des 24, il ne faut pas faire faute. Il faut défendre parce que l'on n'aura pas le temps d'attaquer et ils vont faire faute en face. Ca ce n'est pas bon, c'est un manque de lucidité. Peut-être que notre manque de vécu collectif fait qu'à ce moment là moi j'aurai du prendre un temps-mort pour expliquer clairement aux joueurs. Il y a 12 jours on les bat sur l'inverse, c'est les aléas du basket, c'est l'histoire de pourcentage, de possessions, ca doit se jouer sur une ou deux possessions pour un match de haut-niveau. Ce qui se passe à la fin c'est malheureusement amené avec trop de déférence en première mi-temps ce qui fait que l'on doit ramer, on doit galérer et ce qui fait que l'on n'est pas assez lucide sur la fin

Est-ce qu'il n'y a pas un manque de fraicheur peut-être dans le 4e quart-temps ?

GQ: Ouais enfin le 4e on le gagne, on la gagne plutôt bien. Il y a peut-être un petit manque de fraicheur me je pense que Gomis aussi, il avait un petit manque de fraicheur à la fin (en souriant). Je ne sais pas. De toute façon, par rapport a cette fraicheur là, les joueurs du banc doivent avoir un peu plus confiance en eux pour nous apporter des rotations un peu plus longues qui font que les joueurs cadres sont un peu moins fatigués à la fin pour prendre leurs responsabilités.

Il y a quand même des motifs de satisfaction ?

GQ: Ben oui, il y a 92 à 94 en éval (ndlr : 91-89 pour Nantes). Ce n'est pas mal. Moi je n'arrête pas de dire que Limoges est monstrueux et, je trouve, on a à peu près existé. J'ai vu la salle vibré comme moi je ne l'avais jamais vu vibré en tant qu'ancien coach, j'avais jamais vu ca à Beaulieu (ndlr : leur ancienne salle laissé à l'équipe de hand), ca fait plaisir. Après il faut être pragmatique ; c'est une défaite.

Le fait de ne pas avoir craqué non plus ? Car à un moment il aurait pu y avoir plus d'écart.

GQ: Après c'est quand même notre travail de ne pas craquer, de trouver les solutions, de tenir, puis le travail c'est aussi de faire basculer après, ce que l'on n'a pas su faire. C'est plutôt intéressant, je positive sur l'ensemble de la rencontre, mais voilà, on doit gagner.

Ce n'est pas le money-time, car il y a eu plein de money-time tout au long de la rencontre, à un moment vous étiez à -6.
GQ:
Il y en a qu'un qui compte ! Ca ce joue quand on revient, ils défendent un peu plus dur et ca devient plus dur pour nous. Après, on arrive à faire parler le peu de talent que l'on a, proportionnellement, nous on l'a mis en évidence sur la fin. Et puis ca corresponds aussi à notre statu pour l'instant. Nous on n'a pas vocation à mettre 1 point à Limoges.

En première mi-temps on a eu l'impression que vous avez voulue joué sur le même rythme que Limoges ?

GQ: C'est ca. Sauf que pour moi ca, ce n'est pas acceptable. C'est une erreur. Ce n'est pas une faute, ca serai un peu trop dur mais personne ne doit nous imposer son rythme. On doit être suffisamment confiant et suffisamment investi dans le projet pour que nous on puisse mettre en palace ce que l'on a décidé de mettre en place. C'est pour ca qu'ils sont très efficaces dans le 1er, ils sont sur leur tempo à eux, on ne les sort pas de ce confort.

C'est vous qui devez être les décideurs ?

GQ: Ben ca fait parti des stades de stratégies mais pour mettre la main sur le match, il faut imprimer le tempo qui correspond à celui que l'on veut en tant qu'équipe qui veut faire un résultat.

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