Des nouvelles du Giannakisgate
Mardi dernier (30 avril) avait lieu aux Prud'hommes de Limoges l'audience concernant le double dossier Giannakis-CSP et CSP-Giannakis. Pas de souci, on décrypte tout pour vous. Si l'instance a jugé les dossiers recevables, la décision a été reportée au 1er juillet en l'absence du technicien grec et de son avocat parisien. Détails.
Rappel des faits :
En pleine saison "en demi-teinte" (pour être poli) l'entraîneur grec du Limoges CSP 2012-2013 Panagiotis GIANNAKIS signe un contrat de sélectionneur pour le compte de la fédération chinoise de basket avec pour mission de qualifier l'équipe asiatique pour les JO de 2016 à Rio.
Camouflet pour le président Forte qui pensait avoir verrouillé un contrat interdisant à son coûteux technicien de coacher une sélection nationale... européenne (mis à part la Grèce). Qui pensait qu'il pourrait être intéressé par une équipe plus "exotique" et surtout beaucoup plus confidentielle. C'était sans compter sur la puissance financière de Pékin
A la mi-avril 2013 des rumeurs font surface de contacts entre la fédération chinoise et le Dragon. Quelques semaines plus tard l'officialisation du contrat provoque l'ire du président limougeaud qui n'avait pas été informé des intentions de son coach et pensait que ce dernier consacrerait son été à la construction de son équipe au lieu de disputer un championnat continental à l'autre bout de la planète. Le 12 juin la sanction tombe, Giannakis est coupé pour faute grave.
Ce que les parties se reprochent :
Le CSP a licencié Giannakis car son planning chinois ne lui permettait pas d'honorer la date de reprise à Limoges au 12 août (le championnat d'Asie se terminant le 15).
Giannakis parle lui de licenciement abusif et demande 1,5M d'euros au titre du salaire, des primes éventuelles et des dommages et intérêts.
Le CSP s'est retourné contre son ex-employé lui réclamant 200.000 au titre du préjudice subi poussant le club a recruter un entraineur et un effectif "dans l'urgence". Les connaisseurs du milieu limougeaud pourront sourire tant le dernier coach à avoir totalement composé son effectif au CSP remonte à la 1ère saison de ProB après la remontée de NM1.
L'audience
Giannakis absent est représenté par Me Niort qui représente elle-même l'avocat parisien du dragon et avoue ne pas connaître le dossier étant simplement mandatée pour obtenir un report.
Premier rebondissement, le conseil des Prud'hommes décide que l'affaire sera plaidée le jour même (les avocats limougeaud dont Me Dauriac et Me Cibot ayant souligné l'importance et l'urgence du dossier au regard de l'avenir financier du club).
Second rebondissement : devant le manque de pièces, les Prud'hommes exigent sous 8 jours la présentation du contrat chinois traduit et reportent donc la décision qui ne sera rendue publique qu'au 1er juillet.
Merci à Mathieu Marot et Franck Lagier du Populaire du centre pour leur live-tweet des débats également suivis par FR3 Limousin.
A quoi s'attendre ?
La somme réclamée par le dragon semble démesurée et il y a peu de chances que le CSP soit condamné à verser plus que les émoluments initialement prévus au contrat (déjà conséquent) de Giannakis.
Les administrateurs du CSP ayant prouvé depuis une décennie leur bonne gestion financière, il y a fort à parier qu'au moins une partie de cette somme a déjà été provisionnée "au cas où" et que l'impact d'un verdict défavorable sur la saison suivante demeurera limité.
A l'inverse, si le CSP obtenait gain de cause ce serait un sacré pied de nez au technicien grec. Encore une fois, une décision plus mesurée semble probable ne satisfaisant totalement aucune des deux parties.
Ironie du sort
Comble de malchance pour Panagiotis Giannakis après sa saison galère à Limoges et son licenciement, ses performances à la tête de la sélection chinoise (qui devaient lui permettre de revenir sur le devant de la scène FIBA via la coupe du Monde puis les JO) ont tourné à la sauce aigre-douce avec un Asiabasket catastrophique conclu à la 5e place non qualifié pour les évènements suivants. Autant vous dire que le grain de riz dans le rouage du basket chinois a rapidement été expulsé et Giannakis licencié une deuxième fois en trois mois... et autant vous dire qu'au niveau protection du travailleur et juridiction type Prud'hommes en Chine c'est "calme"... Le dragon redevenu grec a tout intérêt à obtenir un "max" des instances françaises faute de quoi la crise grecque comptera un chômeur de plus au 1er juillet.
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# 17 - leprofesseur
06/05 - 22h29
En même temps le principal plaignant qui demande 1,5 million ne se présente pas et envoie l'avocat de son avocat pour obtenir un report alors qu'il n'a pas de travail actuellement... Ça fait très sérieux.
Sans doute n'a-t-il plus les moyens de venir à Limoges, le pauuuuvre. C'est pas comme si cette histoire était commencée depuis un an. Rien que pour la forme, il devrait être débouté.