Boulazac humilié

Illustration


Ce Limoges-là fait plaisir à voir. Ce Limoges-là n'a rien à voir avec celui que l'on a vu à Poitiers. En trois semaines, et bien des remous au sujet de notre coach et des supporters, cette équipe de Limoges va crescendo, tout comme le jeu qu'elle propose. Ce Limoges joue avec ses intérieurs, les utilise comme il faut, ne cherche pas l'exploit individuel. On irait presque jusqu'à dire que ce Limoges-là a été coaché ! Et pourtant, on a eu très peur…

En effet, le début de match est calamiteux du côté limougeaud. Les premières minutes permettent au BBD de dérouler son jeu et en fait baver au cinq de départ composé de Toti, Larrouquis, Hayes, Almonte et Roberts. Très vite, les périgourdins mènent 7 à 2. Comme à son habitude, le cSp ne défend pas et n'a pas de solution en attaque : la meilleure preuve est le superbe air-ball de Roberts au buzzer. Les joueurs de Boulazac vont même jusqu'à mener 4-10 (4ème minute) et on craint le nouveau revers à domicile.


Le déclic !


Alors que Stefanovic rentre, et que nos actions sont sifflées par les supporters boulazacois, venus en petit nombre ce soir, Hayes (qui faisait des adieux à Limoges ce soir...) redonne foi à ses camarades et réduit la marque à 7-10. Dès lors, Limoges va dérouler un basket opportuniste et collectif. Un basket qu'on aimerait voir plus souvent. On joue avec nos intérieurs, les ballons rentrent ou sont récupérés au rebond, les attaques du BBD sont contrées et grâce à un tir à 3 points de Larrouquis, Limoges mène 12-10 au bout de 5 minutes.
Ce sont alors les actions boulazacoises qui seront sifflées (simple retour des choses), Limoges continue son forcing et fait preuve d'engagement. Beaublanc entonne déjà un « Ohé Ohé Ohé Limoges » peut-être un peu trop prématuré mais tellement agréable à entendre! Grâce à un soupçon de chance et une certaine hargne limougeaude, Boulazac perd beaucoup de ballons et a du déchet aux tirs. Il n'en fallait pas moins pour Almonte (qui revient en pleine possession de ses moyens selon des supporters du BBD) puis Salmon pour porter la marque à 16-10. Ce même salmon obtient d'ailleurs une faute sur un tir à 3 points accordé. Son lancer franc réussi finira d'infliger un 16-0 dont les coéquipiers de Jacques Wampfler ne se remettront pas.
Nous observons alors un Beaublanc retrouvé qui encourage ses joueurs et met la pression sur son adversaire, chose qui se faisait de plus en plus rare cette saison. Nous avons ici le meilleur message adressé aux joueurs et leur coach : « Jouez comme ça à chaque fois, et nous serons de nouveau avec vous ». Nous n'entendons plus les Eagles, qui encouragent pourtant autant qu'à l'accoutumée, en raison de ce mélange de brouhaha et de cris qui est la marque de fabrique de cette grande salle si renommée.

Limoges enchaîne les passes décisives, 24 au total ce soir, Boulazac demande un temps mort (un peu trop tardif ?) lorsque la marque est à 24-12.
LI – MOGES, LI – MOGES, Beaublanc est heureux du spectacle et le fait savoir. Auguste profite de cette ferveur pour jeter des T-shirts dans les tribunes.
Ce premier quart temps s'achèvera sur le score de 26 à 16 suite à deux lancers, dont un raté, de Monsieur Jacques Wampfler, sifflé lors de ses lancers car boulazacois mais qui n'a rien perdu de sa superbe et fait toujours autant preuve de dévouement défensif.

Le deuxième quart temps sera la confirmation de la fin du premier. Le BBD tente de recoller mais Limoges artille. Pourtant, les arbitres ont du estimer qu'il n'y avait pas assez d'ambiance et ont voulu voir Beaublanc gronder. Sur une faute contestable d'Ivan Almonte sur Wampfler, Frédéric Forte sort de ses gonds et prend une technique. Wampfler saisit bien l'occasion. Le BBD, grâce aux 2 lancers supplémentaires et à la remise en jeu réduiront le score à 28-24.
On pourrait imaginer le pire mais Almonte décide du contraire. Le guerrier dominicain donne beaucoup de regrets à son ancien club auquel il ne fait pas de cadeaux. Ivan nous sort LE match ce soir(En 33 minutes: 12 points dont 2LF, 4 fautes provoquées, 2 contres, 11 rebonds et 5 passes décisives pour une éval de 22) et montre à ses coéquipers comment revenir en marquant rageusement avant de distribuer un caviar à Roberts (32-24). Limoges respire mais le match est tendu. Lors de débats assez houleux avec Horwell, notre intérieur américain s'énerve et prend une faute. Il cèdera sa place à Olivier Gouez (15ème).

En une minute de jeu, Limoges va de nouveau creuser l'écart à 39-26. Il reste alors 4 minutes et Boulazac prend un nouveau temps mort. Au retour sur le parquet, Gouez marque un beau panier alors qu'il est dos au panier. Beaublanc applaudit et le poing rageur d'Olivier, copieusement et injustement sifflé samedi dernier, fait plaisir à voir. François Renaux fera son entrée, sous les vivas du public, alors que le score est de 44-28. Pour la première fois cette saison, nous avons du spectacle, du rythme et du jeu. Limoges déroule et piétine une équipe du BBD submergée. Almonte délivre même un alley-Oop à un Olivier Gouez qui n'en demandait pas tant. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était la première fois de la saison que ces deux joueurs étaient associés sur le parquet. Cette association a de l'avenir car Almonte sait utiliser la taille de notre numéro 15 et surtout lui donner de bons ballons. Sue une nouvelle faute discutable, F. Forte s'agace de nouveau après l'arbitre qui le menace. On frôle la deuxième technique et le remake de l'année dernière quand Casimiri avait du prendre le relais sur le banc d'un prési-coach expulsé. Cette première mi-temps s'achève sur le score de 51 à 34. A la buvette, d'un côté des limougeauds avec le sourire et de l'autre, des « écharpes bleues » qui déplorent le manque de jeu de leurs préférés et surtout la perte d'un Almonte qui leur fait beaucoup de mal.

Au retour des vestiaires, Limoges ne fait que creuser l'écart mais le jeu est moins fluide. On retombe dans les vieux travers quelques temps et Stefanovic garde trop sa balle, ce qui lui vaut une réprimande d'Almonte et les esprits s'échauffent dans le clan limougeaud. Almonte sortira d'ailleurs après cet incident. Il avait pourtant raison, Stefanovic n'apporte rien à cette équipe et surtout pas de la sérénité malgré ses 6 passes décisives. Toti aura été bien meilleur ce soir. Un dunk de Roberts plus tard et le cSp mène 68 – 49 à la 28ème minute. Gouez entre sur le parquet et, à défaut d'avoir une technique exceptionnelle, gêne beaucoup les intérieurs périgourdins dans leurs déplacements et leurs tentatives. Il fera d'ailleurs une troisième faute afin de marquer les deux derniers points de ce 3ème quart temps qui se termine sur le score de 72 à 52.

Avec 20 points d'avance, les limougeauds abordent ce dernier quart temps avec sérénité et confiance. Limoges marque et de l'autre côté, les hommes du BBd sont contrés par Oliver Gouez à 4 reprises. A 77-52, Beaublanc se lève. Salmon portera ensuite la marque à 82-54 sur un beau tir à trois points. Fred Forte prend un temps mort à 6'15 min après un sursaut périgourdin.

Il ne se passera quasiment rien pendant deux minutes de jeu. Jacques Wampfler ramènera les siens à 17 points (87-60) juste avant que Hayes ne marque un panier primé. Le score est de 90-60. Qui eut cru que Limoges mènerait de 30 points ce soir face à une équipe de Boulazac en pleine possession de ses moyens ? Hayes sortira peu de temps après sous les vivas du public. Il ne pouvait rêver d'un meilleur adieu à une salle qui a su le remercier de son bref passage et surtout de l'énorme service rendu. Merci et chapeau DeRon !
Boulazac fait beaucoup d'erreurs tant offensives que défensives. Le panneau indique 93 à 64 quand la Ola part des Phenix pour faire deux timides tours de stades. On est encore loin de grands soirées limougeaudes mais l'esprit revient peu à peu. François Renaux ratera ses deux lancers francs (sûrement destabilisé par la Ola…) mais qu'à cela ne tienne… Beaublanc ne lui en tiendra pas rigueur et chantera « Ohé Ohé Ohé Limoges... » cette fois-ci mérité.

François Renaux prendra alors une faute anti-sportive sur l'action qui suit, ponctuée d'un technique alors que le joueur boulazacois s'apprêtait à effectuer son premier lancer franc. La rumeur dit que notre playboy a mis en cause les capacités arbitrales des hommes en noir à haute voix en les affublant d'un petit nom d'oiseau... Les deux premiers lancers seront réussis, les deux suivants ratés et le BBD perdra la balle sur la remise en jeu. Beaublanc est debout et scande « Li- moges, Li-moges ». Il reste alors 50 secondes à jouer.

Un « Ohé Ohé Ohé Limoges » plus tard et Larrouquis fait atteindre la barre des 100 points à son équipe sur lancers francs. La score final sera de 102 à 73, les périgourdins se sont fait étriller, ils ne s'y attendaient sûrement pas. Le limoges cSp de ce soir n'est pas en crise, il n'a pas non plus besoin d'un autre coach. Peut-on espérer que notre prési-coach a senti le grondement populaire dans les travées les deux semaines précédentes ? Peut-on imaginer que la voix d'Internet a pu avoir une influence ou, mieux encore, provoqué une prise de conscience collective de la part du groupe? Toujours est-il que cette équipe du Limoges cSp a joué ce soir au niveau où on pouvait l'espérer et ceci sans son maestro Lukovski ni un Joah Tucker qui auront une lourde pression sur leurs épaules pour confirmer tous les espoirs que le peuple limougeaud a placé en eux.

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