Béral et la LNB en roue libre...
Calendrier foireux, site web HS, ligue affaiblie par l'omniprésence d'étrangers de seconde zone, fuite des talents... La LNB sous l'ère Béral est un vrai poème qui conduit le basket français dans les égouts de l'Europe. Alors que penser de "l'oeuvre" d'Alain Béral pour le basket pro français ? Eléments de réponse .
Un visionnaire... ou pas
Le nombre de trains ratés par le basket français (le fameux sport de l'an 2000) est incalculable mais il faut reconnaître qu'à lui seul à la tête de la LNB depuis 2011 M. Béral peut revendiquer la paternité d'un paquet de projets plus foireux les uns que les autres qui ont permis d'engluer la ProA dans un anonymat à faire pâlir les ligues de curling ou de quidditch. Les dernières annonces montrent clairement malgré des graphiques volontairement flatteurs que le basket s'est fait "exploser" par le rugby, que le hand est en train de prendre la même voie et que nos 18 clubs de l'élite continuent à se battre avec des moyens non seulement ridicules comparés au foot et au rugby mais aussi à leurs voisins basketteurs européens.
Un président partial
En tant que président de l'Elan Béarnais de 2003 à 2008 puis 2010-2011, l'ancien PDG de Quick (qui doit sûrement porter la responsabilité de plein de sandwiches bidons comme le long chicken) ne porte pas dans son coeur le CSP, c'est un fait. Le chauvinisme à Limoges c'est comme les présidents, on en connait un rayon... on en a un qui fait tout (il a même coaché) et qui s'attire les foudres d'à peu près tout le monde. On en a eu de différentes sortes, visionnaires, magouilleurs (plein), prudents, dépassés, par défaut... donc on s'y connait un peu. Alors certes on peut nourrir une animosité/rivalité mais user de sa position pour mettre des bâtons dans les roues de l'ennemi éternel (enfin éternel pour les vrais, pas pour un ex-rugbyman converti au basket dans les années 80) c'est pas joli-joli. Ainsi le véto au ticket EuroCup de 3 ans l'an passé a empêché Limoges de lancer un projet sur des bases solides sportivement puisque l'Europe aurait été garantie. A une échelle moindre, on se rappellera du calendrier pourri pour le CSP qui disputait l'Euroleague/EuroCup et qui avait très peu de récupération du fait de matches imposés par la LNB (et on l'entend déjà se cacher derrière le diffuseur TV mais il ne faut pas plaisanter !). Enfin, détail lamentable, quand le président de la ligue refuse de remettre la médaille de Champion de France au président du CSP sur fond de différend personnel cela signifie que ce monsieur n'a pas les épaules de la fonction et n'est pas capable de se placer au dessus de la mêlée (le comble pour un ex-rugbyman).
Des projets foireux
Avec un calendrier chargé par des compétitions nationales qui se chevauchent parfois (ProA / Coupe de France / Semaine des AS devenue "Disneyland Paris Leaders Cup" -ahhh le génie marketing !) Tonton Alain a décidé en 2013 que 16 clubs n'étaient pas assez pour la ProA dont le niveau minable en coupes d'Europe avait visiblement besoin de diluer un peu plus les talents français dans 18 équipes... Les fameuses wildcards de ProB avec Rouen (relégué 2 ans à peine après son accession) et Châlons-Reims qui joue avec le feu saison après saison. C'est vrai que ça a bien aidé à l'image du basket français tout ça !
Dans la foulée il autorise non plus 4 mais 5 puis 6 étrangers par formation histoire d'être sûr de devenir un dépotoir à fond de catalogues d'agents de joueurs au même titre que Porto Rico ou la Moldavie. La qualité des US a baissé avec le niveau de jeu qui est devenu une sous-DLeague très physique mais au sens tactique qui fait rire les coaches européens. D'ailleurs quand des références débarquent à Limoges (ou ailleurs) ils sont effarés par la pauvreté des fondamentaux des joueurs français et n'arrivent pas à gérer ce manque de Qi basket. Rappelons une nouvelle fois une citation de Tonton Alain "La réforme doit faire évoluer le championnat espoir vers une ligue de développement, donner plus de visibilité à ce championnat, renforcer les centres de formation, former plus de JFL aptes à signer des contrats pro"... On y est presque... ou pas ! Notons l'ASVEL qui avec le jeu des passeports bidons aligne 6 américains cette saison (5 à Limoges)... Beau travail de formation des jeunes français.
Le tournoi des AS, devenu Semaine des As a été recalé en février et non plus à Noël au profit de matches de ProA qui profitent du creux médiatique laissé par d'autres sports (tant pis pour les vacances des joueurs et pour celles des joueurs étrangers !) mais là où le génie d'Alain a encore frappé c'est en trouvant l'appellation "Disneyland Paris Leaders Cup". Bah voilà, là on sait que tu fais la promotion du basket français !... Ben oui y'a "Paris" dedans... Bon ok il n'y a rien qui évoque le basket et l'expression Leaders Cup parle à tellement de gens... La collaboration avec Disney était positive, l'évènement va se développer mais pourquoi le saboter en lui filant un nom imbitable ? Seul Alain le sait !
Attendez, sur la lancée, Alain nous a aussi pondu la Leader's Cup de ProB. Alors là, honnêtement, n'étant pas directement concernés, avouons tout de go que nous ne nous sommes pas penchés en profondeur sur la question mais la formule est tellement alambiquée que même des habitués du basket et de ses diverses formes (playoffs, final four, groupes, championnats, coupes, tournois...) on n'y a RIEN compris si ce n'est que c'est un truc complètement con qui fait reprendre les équipes de ProB encore plus tôt et qui n'apporte pas grand chose au final.
Une promotion du basket français calamiteuse
A travers son engagement (main dans la main avec le président de la FFBB JP Siutat) aveugle dans le projet de Champions League initié par la FIBA, dont il a "décroché"
le poste de vice président, Tonton Alain a mis en avant l'idéal sportif (oui oui juste après les wildcards françaises !) et un projet utopique où seuls les champions s'affronteraient. Comme si le champion de Suède avait un meilleur niveau que le 2e ou 3e d'Espagne. Sur la dernière année il a non seulement empêché Limoges et Strasbourg d'accepter 3 ans garantis en EuroCup mais il a dans le même temps envoyé 8 équipes se balader aux confins de l'Europe pour peanuts entre la BCL et la FIBA Europe Cup (compétition au rabais qui a vu Chalon et Nanterre s'affronter en finale). Pour l'an prochain il comptait jouer aux épiciers toisant la FEC (1 seul représentant FR après les 4 de cette année) et distribuant les bonbons entre vainqueur de la Coupe, des playoffs et de la saison régulière. Une bien belle distribution limitant à 7 les équipes européennes... curieuse façon de promouvoir sa ligue. L'entêtement à ne pas admettre que l'EuroLeague et l'EuroCup sont les deux compétitions majeures a coûté cher au basket français et Bertomeu le lui fait payer aujourd'hui en invitant qui il veut sans tenir compte des "doléances" de la LNB.
Retournement de veste
Alors qu'il y a deux ans on nous force à refuser 3 ans garantis d'EuroCup pour favoriser la FIBA, le basket français est aujourd'hui vent debout contre les fenêtres internationales de novembre pour lesquelles la NBA et l'EuroLeague refusent de libérer leurs joueurs (mais on ne se bat QUE contre l'EuroLeague officiellement du côté de la FIBA). Siutat et Béral viennent de réaliser que cette coupure allait générer des gros "trous" dans leurs calendriers (et que l'EdF serait "à poil") qu'ils envisagent de combler par des matches "contre des équipes européennes pour rester au niveau". Au lieu de nous emm... ils auraient mieux fait de ne pas mettre toutes leurs billes dans le panier FIBA et on n'en serait pas à regarder la course folle de la fédé internationale vers le chaos !
Une exposition médiatique invisible
Alors si le dernier move, la diffusion sur SFR SPORT (qui va prochainement changer de nom au profit d'ALTICE), est positif, il faut encore une fois reconnaître que le "parcours" télévisuel de la ProA est pour le moins confidentiel. Notons que jusqu'à un passé récent, de façon hérétique la FFBB négociait les droits pour la LNB. Adieu le service public et les chaînes hertziennes qui ne voulaient plus de la ProA. Direction le satellite et l'offre la plus rémunératrice. Le boom de la TNT n'a pas été exploité alors que plusieurs chaînes manquaient de contenus. A la place la ProA est passée sur TPS Star, Sport+, Canal+ Sport puis Ma Chaine Sport, L'Equipe 21 et enfin SFR SPORT 2 et NUMERO23. Si un néophyte veut regarder un match il devra faire autant de recherches qu'un thésard. En courant après le contrat le plus rémunérateur (qui n'a pas rapporté grand chose aux clubs in fine) la LNB a elle-même gâché son produit qui est pourtant le plus télévisuel des sports collectifs, mais au moins la FFBB avait les moyens de payer les assurances exorbitantes des joueurs NBA en EdF.
Reconnaissons que SFR semble VRAIMENT vouloir jouer la carte du basket avec des investissements massifs (droits ProA/ProB/ASG/Playoffs/EuroLeague/EuroCup sur plusieurs années) laissant à la concurrence la NBA (BEin) et les coupes FIBA (personne à ce jour...). L'équipe constituée pour commenter est également de qualité et les moyens techniques très adaptés. En revanche, restons lucide sur l'exposition limitée (ce n'est pas M6 ou même TMC !) et sur le risque pris par le groupe Altice qui s'endette massivement pour croitre et qui pourrait subir de violents retours de bâtons en bourse du jour au lendemain.
Des réussites
La liste va être courte :
- Attirer Amazon. Dernier exploit en date mais on a encore du mal du mal à voir la portée d'un partenariat pourtant très prometteur (au delà des placards sur l'arrière des shorts de chaque équipe et des pubs Amazon autour des terrains). Des bruits de naming de la ligue circulent mais Amazon prend la température... pourvu qu'ils ne lisent pas cet article !
- Trouver un diffuseur qui met les moyens (avec tous les bémols de risques financiers et d'exposition limitée de la chaîne).
- Un nouveau site web présenté en grandes pompes... qui ramène la LNB en 2017, mais qui plante dès la première soirée de ProA. Appli smartphone HS, stats délirantes sur le site LNB. Les fiches d'équipes ne sont pas prêtes... un beau travail de stagiaire de 3e mais qui a dû être facturé à prix d'or par une boîte de comm' qui s'y connaît autant en basket que moi en physique quantique ! Ah ben non en fait, ce n'était pas une réussite, au 29 septembre, la LNB a communiqué pour se défiler du fiasco résultat : le site web de l'an passé est ressuscité (au moins ça marche) et on nous explique que les prestataires extérieurs sont responsables des ratés. Certes, mais qui les a choisi ? Qui a décidé de prendre e-TF1 une boîte gigantesque au sein de laquelle le site LNB et ses 100.000€ de budget sont ridicules, plutôt qu'une agence tenue par de VRAIS passionnés de basket pour qui la LNB aurait été une vitrine et qui se seraient pliés en quatre pour impressionner leur meilleur client ? Non, il valait mieux la jouer "comme les grands" (e-TF1 gère le site du PSG et de la LFP). En temps normal, on dit que le responsable c'est le patron... on l'a très peu entendu sur cette affaire, préférant envoyer une vice-présidente au charbon.
- vous voyez autre chose ?
Une image... ringarde !
Dernier point et pas des moindres : comment peut-on se traîner un président de ligue professionnelle du 2e sport collectif français en nombre de licenciés qui a un look de pécor comme Tonton Alain avec ses chemisettes à carreaux ?! C'est une sorte de mix entre Caméra Café et L'Amour est dans le pré. Sérieusement tonton, même chez Célio tu peux dégoter un costume propre et une chemise blanche.
Parce que c'est une petite pute...
Entendez par cette expression triviale : un fieffé menteur ! En effet dans on interview (lettre ouverte ?) à L'Equipe, il précise :
"L'Eurocup se joue les mardis et mercredis. On avait étudié le cas avec deux clubs, mais trois, cela va poser de gros problèmes, car à chaque journée de Pro A, on doit aussi téléviser trois matches. Cela fait trop d'équipes qui ne pourront pas jouer le lundi en match décalé."
Il va même plus loin avec Le Populaire :
"Il n’y aura pas de mesure de rétorsion mais s’il existe des conflits de calendrier entre la Pro A et l’Eurocoupe, le club devra s’en débrouiller. Et on en a déjà repéré quelques-uns, notamment lors des journées de Noël. On arrangera les clubs proposés par la LNB à l’Eurocoupe mais on ne pourra pas satisfaire tout le monde."
Il va falloir nous expliquer comment il a déjà repéré des conflits de calendrier alors que le calendrier EuroCup n'était pas sorti à la date de l'interview (et vu les relations EC/LNB on se doute que Jordi Bertomeu ne lui envoie pas les brouillons tous les 2 jours). Monsieur Béral qui a d'ailleurs eu tout le temps pour concevoir et publier le calendrier de ProA a quand meêm réussi à faire chevaucher une journée d'EuroCup pour le CSP. A la lecture de ces interviews, il est clair qu'il va favoriser (financièrement et au niveau du calendrier) tous les autres clubs disputant l'Europe mais PAS le Limoges CSP. N'est-il pas censé développer le basket français et favoriser son exposition médiatique et donc son développement économique ?...Rien que pour ça, Béral doit démissionner et laisser la place à quelqu'un de compétent qui sait s'habiller et qui ne prendra pas des paris insensés en se mangeant le mur 9 fois sur 10.
BONUS : LA LNB 3.0
La farce de l'appli et du site HS dès le premier match de ProA n'ont pas suffi à vous faire rire ? Attendez, Tonton Béral en a encore plein les poches (de ses chemises à carreaux ?!). Toujours en pointe dans le numérique, la LNB a décidé de faire appel au célèbre site Vente Privée pour brader valoriser son championnat et ses acteurs. Ain si on trouve plusieurs rencontres de ProA et d'EuroCup en vente sur le site de bonnes affaires pour une poignée d'euros... SAUF QUE (et oui encore une bourde) les matches annoncés n'existent pas : Levallois n'a pas eu de WildCard EuroLeague et ne pourra pas affronter l'Anadolu Efes Istanbul, FIAT Turin a changé de logo (et accessoirement de nom), NON le Cedevita Zagreb n'a pas une abeille sur son logo et comble de l'humiliation pour Tonton Alain la première vente sold-out concernait... Limoges ! On ne va même pas qualifier ça de travail d'amateur... ce serait faire injures aux vrais amateurs de basket qui font la différence entre l'Efes et Darussafaka !
Article précédent
Le CSP reste en rade à Toulon
Hyères-Toulon 85 - 70 Limoges : Analyse
# 22 - csp@toulouse
05/10 - 15h27
@ #18: c'est ce que j'avais compris en lisant l'article de sports.fr. Si c'est moi qui ai mal compris, je m'en excuse, retire mon ralou et vais faire pénitence.
Quelqu'un a les coordonnées GPS de la fistinière ?