Strasbourg sous tension

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Le CSP reçoit la SIG dans un contexte tendu comme le string de Didier Jamot ! Si la venue de Massimo et de ses propos sur "Limoges bloqué en 1993" aurait du constituer la principale actualité, c'est la crispation croissante autour des finances du club qui seraient encore pires que prévues selon de récentes révélations sur des remous au sein même de l'équipe après le coûteux parachutage d'un Dupraz qui n'aurait pas pris le groupe dans la plus grande des sérénités : ainsi, le prépa physique claque la porte pour rejoindre Kantzouris et le club tente de licencier Anstett après avoir recruté Bertrand Parvaud comme Team Manager. C'est épuisant.

La zizanie gagne le vestiaire

Les dirigeants qui avaient déjà réussi à faire fuir ou à écarter de nombreux employés du siège ont donc pris la main sur le sportif. Le secret de polichinelle a été éventé dans le weekend : la signature de Dupraz (pour 18 mois à 10k€ mensuels selon nos informations, confirmées par le dossier de BasketEurope paru aujourd'hui) aurait été décidée dans le dos du directeur sportif Kévin ANSTETT, qui de son son côté cherchait un remplaçant à Kantzouris et ses 12k€ pour moins de la moitié de cette somme...

Résultat : entre les mensonges de Franck Butter sur France Bleu dimanche matin (à écouter ICI) où il affirmait que Dupraz était sur la liste d'Anstett et sa déclaration lundi sur France3 (visible ICI) où il reconnaît que le directeur sportif a été "informé" du recrutement, Limoges semble franchir un nouveau palier dans la crise interne qui perdure depuis des mois : suite à la prise en main "musclée" du groupe par Dupraz, Piotr PIGLA le préparateur physique a décidé de quitter le club. Bertrand PARVAUD (ex-assistant de Dupraz en 2014) revient au club en tant que Team-Manager, rôle autrefois dévolu à Paul Fournel non remplacé depuis faute de moyens (on les a trouvés visiblement...). Cerise sur le cageot : le directeur sportif Kévin ANSTETT en arrêt maladie depuis ce weekend (il n'était pas présent au match vs Roanne) ferait l'objet d'une procédure de licenciement pour faute grave. (si vous avez un neveu en 1ère année de droit du travail il vous expliquera rapidement que licencier un salarié en arrêt est illégal mais le droit et cette direction hein...) L'inquiétude est de rigueur quant à la réaction des joueurs face à cette arrivée d'un véritable allié de la direction à la tête d'une équipe qui vivait en mode commando justement coupé de la direction comme certaines déclarations à la presse le laissaient deviner. Poursuivront-ils leur brillant parcours sportif face à une SIG à leur portée (JMD a déjà eu l'occasion de regarder une équipe jouer en autogestion en 2014, il en a même gagné un titre) ou choisiront-ils d'exprimer leur ras-le-bol en "lâchant" la rencontre avec un vilain -40 tout en soignant leurs stats personnelles en prévision d'un départ en fin de saison ? Sachant que les séances de la semaine ont été émaillées de bobos divers plus nombreux qu'à l'habitude, plusieurs joueurs étant laissés au repos pour "se soigner"... Quel merdier !


Un déficit record ?

Comme nous l'annoncions en introduction, des documents circulent dans le microcosme limougeaud faisant état de pertes bien plus importantes qu'annoncées (on dépasserait les 2M€ et l'exercice en cours ne ferait que continuer à aggraver cette situation). Nous aurions désormais rejoint les palois dans les abysses déficitaires et il est difficile d'imaginer un sort différent du leur pour la saison prochaine, à la différence qu'ils avaient "acquis" leur descente sportivement...
Le club (dont la compta et le service comm' font visiblement des heures sup') a publié un démenti mercredi soir à 23h, affirmant que tout va bien et que le résultat actuel est positif... mais que fait donc la DNCG en Limousin ? Prétexteraient-ils de fausses difficultés financières pour venir se dorer la pilule au Novotel Uzurat et s'enfiler des kirs-châtaigne ?

En réalité cette réponse (en panique ?) à 23h signée du DAF (il se couche tard le DAF ! Et il réveille le community manager pour publier le fruit de ses insomnies... ou alors quelqu'un a tous les accès et parle au nom de quelqu'un d'autre ?... On se demande...) avoue surtout maladroitement le déficit de juin dernier qui aurait dû valoir au club un refus d'engagement en Betclic Elite. Cela justifie aussi pleinement les sanctions de la ligue. Notez qu'à peu près la moitié de l'univers a été licencié ou écarté du club depuis SAUF LES GENS AUX COMMANDES QUI ONT CREE CE MERDIER ! Ce communiqué s'enorgueillit d'un d'un actif de 500K€ à mi janvier... ce qui est en fait terrifiant car il n'y a pas de quoi boucler l'hiver avec une telle somme dans un club qui a un budget annuel de plus de 6M€ ! On nous parle de recapitaliser certes mais là encore la méthode et l'ambition laissent pantois. Nous nous somme procuré un message Instagram (et oui on est disruptif au CSP on fait du business comme les influenceurs) adressé au meneur américain Semaj CHRISTON (d'autres auraient aussi été contactés de façon similaire) qui a porté le maillot du CSP de septembre à janvier 2019-2020 (parti avant le confinement). On vous laisse juger de la pertinence de proposer 20% du capital à un JNFL anecdotique dans l'histoire du club et surtout de la forme du message en se recommandant de Khaled et Pépito...

Khaled (si c'est bien le même) ex-employé du CSP, licencié pour faute après des soucis avec un véhicule du club serait donc encore "ami" avec celui qui l'a écarté du club... Même Netflix ne voudrait pas de ce scénario minable mais nos dirigeants continuent à l'écrire jour après jour... jusqu'à ce qu'un tribunal ou la DNCCG ne siffle la fin de la récré. Et là, la Famiglia rebondira sur les deniers normands nous laissant nous limougeauds avec nos larmes et les débris d'un club qui ne rêve que de propriétaires et dirigeants "normaux" pour pouvoir enfin jouer au basket...

La mairie dans un univers parallèle

Autres funambules de la calculette, l'édile et sa troupe présentent en grandes pompes et vidéo le fantasme d'un Beaublanc rénové, modernisé. Affublé d'une double salle d'entrainement avec une tribune de 300 places et d'une salle annexe de 3250 places. Bureaux, auditorium, parking sous-terrain, loges, terrasses extérieures, coursives, boutique, buvettes, brasserie déplacée sur le boulevard, panneaux solaires, éclairage full-led... Demandez, on vous promettra ! Magnéto : (faites attention, perso la découverte de Beaublanc en version hand m'a glacé le sang !).

Rappelons toutefois que Limoges figure parmi les villes les plus endettées de France, avec l'épée de Damoclès de se retrouver en réseau d'alerte du ministère des finances. Elle compte ses crayons papier et ses gommes dans les bureaux et les poils des balais des cantonniers mais on nous balance de la simulation 3D comme si on allait investir ces 49M€ (HT) sans problème et le tout à l'horizon 2028... Parlons aussi du tour de passe-passe (encore des chiffres) à propos de la capacité de Beaublanc. + 800 places assises (notez le, ASSISES !)... La capacité officielle de Beaublanc est actuellement de 5200 places mais cela comprend les places "debout" et ne tient pas compte des loges. La capacité "assise" serait en réalité entre 4200 et 4500 places. Ajoutez-en 800 et vous atteignez péniblement 5000-5300 soit moins que les 5500 qui étaient la capacité standard il y a quelques années avant la disparition de la tribune Phénix et les nouvelles normes de sécurité. Oui vous avez bien lu. 4 ans de travaux, des saisons à ne pouvoir exploiter "que" 3250 places dans la "petite salle" tout ça pour NE PAS AUGMENTER LA CAPACITE DE BEAUBLANC. A l'heure où le CSP aurait besoin d'une salle de 7000-8000 places pour pouvoir se développer, des travaux pharaoniques (dépassant le coût de certaines arenas récentes) vont mettre en danger la trésorerie du club. Les étoiles étant tout de même bien alignées, nous évoluerons peut-être d'ici là en NM3 et tout cela ne sera plus un soucis... Quelque part ça expliquerait aussi le silence de la municipalité qui subventionne pourtant le CSP, quant à la gestion hasardeuse de l'équipe en place : le désastre annoncé pourrait permettre à la mairie de revoir son investissement si le basket n'évoluait plus dans un championnat d'élite ?!

Strasbourg dans le dur

ET OUI IL Y A AUSSI UN MATCH ACCESSOIREMENT !
Le club d'Illkirch-Graffenstaden reste sur 3 défaites de suite (Paris, Chalon et Nanterre), son dernier succès remontant 19 décembre en Bundesliga BCL face à Oldenburg. Actuels 14èmes de Betclic Elite, juste derrière le CSP, les alsaciens flirtent dangereusement avec la zone de relégation.

L'effectif

Massimo joue les agences d'intérim et tente par tous les moyens de trouver la buona ricetta en changeant les ingrédients, ainsi par rapport à la présentation du match aller (que vous pouvez relire ICI) plusieurs joueurs ont changé :
- Le pivot Nakye Sanders a été remplacé par Nysier Brooks début décembre mais ce dernier serait déjà sur la sellette.
- Romuald Morency a été remercié et a depuis signé en ProB à Orléans.
- Léopold Cavalière blessé a été remplacé par Junior ETOU.
- Tyrus McGee a pris le spot de Chaundee Brown en décembre.

Curieusement, Tonton Christophe Lasvigne (le nouveau président qui remplace Tonton Martial, aucun rapport avec Avril !) n'a pas fait sauter le fusible habituel -le coach- mais l'avenir du bouillant italien semble fragile si les résultats ne s'améliorent pas rapidement tant le spectre des 3 descentes fait trembler l'Elite.

Notons que dans leur malheur, les clubs qui font une saison "moyenne" peuvent compter sur Boulogne solidement ancré au fond de la cale (incroyable pour un finaliste !), sur Le Portel dont l'avenir financier se murmure aussi incertain que celui du CSP et donc Limoges pour peut-être faire partie de la charrette, permettant à deux équipes à la dérive sportivement, de sauver leur place en ProA... Quelle saison !

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