Une victoire Zagrebent bonne à prendre

Illustration


Le CSP disait avoir appris de ses erreurs passées et disait avoir retenu la leçon. L'expérience, l'envie, le talent et surtout l'intelligence de jeu a rendu possible cette première victoire à l'extérieur en Euroligue depuis plus de 17 ans.
C'est juste énorme. Analyse d'une très très belle victoire.

Une première mi temps quasi parfaite

Avec son 5 désormais classique ( Westermann, Schaffartzik, Boungou Colo, Daniels et Traore), le CSP commence par s'appuyer sur son adresse extérieure. Et quand l'adresse est là et bien tout le jeu s'en trouve facilité. On va pas se mentir mais cette équipe est un régal pour les yeux en ce début de match. Tout le monde joue juste et sur ses qualités (même parfois redécouvre des choses oubliées la saison dernière comme Léo et son shoot longue distance). Bref, parfait. Et quand le passage sur le banc de Léo laisse Culpepper jouer un peu (trop ?) les solistes, c'est Nobel Boungou-Colo qui ramène de l'ordre et joue le Boris Diaw de service en venant lui même chercher les ballons en tête de raquette pour distribuer le jeu et des caviars à ses partenaires.
44 à 32 à la mi-temps pour le CSP, il n'y a rien à dire (enfin, si les 3 fautes pour Traore qui conjuguées à un Zerbo pas au top de sa forme nous font craindre un gros problème dans la raquette en fin de match).

Une équipe s'arrache pour une grosse victoire

Le début du 3ème QT tourne au carnage. 2, 4 ... 10 à 0 en moins de 2 minutes au retour des vestiaires et coach Hervé est déjà contraint d'arrêter le jeu. Les croates sont revenus comme des morts de faim face à des limougeauds sans doute un peu trop confiants.
Mais le CSP ne craque pas, ne se laisse pas marcher dessus (on remerciera les croates pour les passes dans les tribunes, les pieds sur la ligne de touche qui nous ont fortement aidé à cet instant de la partie). Et si le Cedevita recolle pas loin, Schaffartzik par un 3 points très travaillé avec la planche (bon, ok, un shoot à la désespérados) par 2 fois (enfin le second était sans la planche) redonne toujours au CSP ce petit écart de 5 points.
Sauf que Traore sort pour 5 fautes et Zerbo hors du coup, coach Hervé décide de jouer de nouveau small ball. Et c'est à cet instant qu'on se dit qu'avec ce fameux 4 fantôme, on serait déjà en train de finir une bonne pression (mais que dans le verre) alors que là, la pression, elle est sur le terrain. Mais comme un symbole, le CSP ne craque pas et c'est Nobel, qui l'an dernier s'était mis une pression infernale, qui termine le travail en prenant le rebond et en ne craquant pas sur les 4 derniers lancers francs.
84 à 80 pour le CSP, celle-là, elle va compter pour cette EQUIPE en majuscule, du staff aux joueurs.

On a aimé

La victoire

Oui, on n'a jamais mis jusque là qu'on avait aimé une victoire mais celle là, 17 ans après la dernière, avec un jeu collectif léché, des joueurs altruistes (enfin presque tous, j'y reviendrai), un coaching intelligent (enfin un vrai coaching quoi) et cette victoire à l'extérieur qui donne de l'espoir au parcours de cette équipe dans cette Euroligue.

Nobel Boungou-Colo

Nous n'avons pas souvent été tendres avec Nobel à ces débuts et même encore l'année dernière. Mais depuis le début de l'année, on sentait une progression non pas physique mais mentale avec un jeu beaucoup plus collectif qui fait qu'il ne forçait plus autant qu'avant. Ce soir, ce fut la parfaite illustration. 4 points seulement à la mi temps avec un 0 pointé à 3 points (mais sur des tirs ouverts qu'il devait prendre) mais 8 d'éval car des passes et des rebonds importantissimes. A la fin, 15 points à 5/12 (le manque d'adresse de la 1ère mi temps) mais 25 d'évaluation. C'était ça le Nobel qu'on avait envie de voir. Le joueur qui ne refuse pas des tirs ouverts mais qui joue avec et pour ses partenaires. Sa paire de Cojones étant toujours bien présente, les derniers lancers étaient pour mettre la touche finale à un grand match.

Le jeu proposé

Alors, oui, il y a eu des erreurs (15 balles perdues dont 6 par Zerbo) mais la fatigue, un match en extérieur en Euroligue, ça se gère parfois comme on peut. Or ce soir, on a vu des joueurs qui ont suivi les consignes du coach, qui ont compris les consignes d'un coach et ça, c'est très bon signe pour la suite. Le staff peut être fier de son boulot et de ses joueurs.

On a moins aimé

Bon, tout ça c'était très fleur bleue mais je dois revenir sur quelques éléments qui m'ont moins plu.

Ou est ce p... de 4 fantôme ?

Ok, pour le moment on gagne, on propose un beau jeu, mais vous avez vu comment Daniels termine le match ? Après un super début (au début, j'ai même cru que c'était notre grosse recrue), il a terminé à plat. Quand Fréjus n'est pas forcément trop dedans, que Ali sort pour 5 fautes, et bien, c'est terminé, on bricole. Pour le moment ça passe, mais quand un coach adverse va appuyer dessus, ça va rompre.
Alors, voilà, la saison NBA va débuter, les joueurs et le staff ont prouvé leur valeur, donc maintenant, pour jeudi prochain, vite le 4.

Randy Culpepper

Oui, Randy Culpepper, 7 d'éval en 18 minutes de jeu. Pourquoi ? Tout simplement car quand il est rentré au second quart temps, le jeu de l'équipe s'est complètement désagrégée. Plus ou pas de système, plus de collectif, moins de défense. Sans Nobel prenant en main le jeu offensif au bout d'un moment, les croates revenaient. Alors certes, il y a des coups d'éclats mais s'il n'a pas joué les 5 dernières minutes dans le money time, il y a une raison. On savait que c'était un soliste mais à ce point ....
D'ailleurs, Philippe Hervé l'a souligné en conférence de presse et certaines réactions de Culpepper sur Twitter sont pour moi limites limites.

Et maintenant

La réaction de l'équipe après le buzzer

Je ne l'ai pas mis dans le "On a aimé" car je voulais revenir dessus. Au buzzer, aucun joueur limougeaud n'a sauté de joie comme s'il venait de gagner l'Euroligue. Et cette réaction est super intéressante dans le sens où les joueurs savent que cette victoire n'est rien sans une suite à donner comme par exemple jeudi prochain dans cette compétition. Ils savent où ils veulent aller et je tenais à le souligner car ça prouve la mission qu'ils se sont assignés.

Le match à Chalon

Bon, alors Dijon, c'était déjà pas simple à appréhender. Mais après une belle défaite contre une grosse équipe et en restant à la maison, le match se gérait (et de quelle manière). Mais là, une victoire euphorisante, un long déplacement, puis un match au Colisée à Chalon qui n'est pas non plus la salle la plus froide de France bien au contraire et avec le style de jeu de Choulet, autant vous dire que ce ne sera pas simple du tout mais alors .... pas du tout du tout. Et ce sera à Culpepper de prendre les choses en main (Heiko, Léo et Nobel ayant dépassé les 30mn de jeu ce soir), comme à Gatens et Wojcie qui n'ont pas joué. Il faudra être très solide pour ramener une victoire de là bas.

En attendant, cette victoire, elle est belle, elle fait du bien au moral de tous (petite pensée à un papa et sa fille de notre équipe de Beaublanc.com) et puis .... juste ....
YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS

  • Autour du match
  • Commentaires (58)