Peluhet en campagne
Après la pleine page dans l'équipe et l'entretien avec le Populaire du Centre, Lionel PELUHET le propriétaire du Limoges CSP accompagné son Directeur Exécutif Xavier BONNAFY est visiblement entré en campagne médiatique dans un but qui semble assez évident. Le long entretien sur France3 avec Fabrice Bidault est riche d'enseignements. Analyse.
Des médias d'envergure
Jusque-là, les présidences limougeaudes nous avaient habitués à des sorties "locales" ou dans la presse spécialisée. Exception faite de Fred Forte qui de par sa notoriété et ses saillies faisait les gros titres dans l'Equipe ou arrivait à se mettre à dos la Ligue et la Fédé, ses successeurs ne soulevaient guère les foules, si ce n'est pour se faire huer ou faisaient parler d'eux en se murant dans le silence. Des modes de communication que les fait ont classé directement dans l'inefficacité.
La Peluhet-touch semble donc d'arriver à s'adresser au plus grand nombre et à mobiliser des médias qu'il a jusque-là savamment tenus à distance. Cela a dans un premier-temps le mérite de replacer Limoges sur la carte du basket français et dans un second de donner de la valeur à sa parole... puisque rare !
Des propos choisis
Sans mâcher ses mots mais dans une mesure digne, le nouvel homme-fort du CSP fait volontiers le point sur la reprise du club et sur la situation "catastrophique" qu'il a découvert en se rapprochant dans un premier temps de la Famiglia En effet, selon ses dires, ses premières démarches n'avaient pas pour but de prendre le contrôle du club mais une fois familiarisé avec le fonctionnement ubuesque du service commercial et de la comptabilité en général il lui a semblé évident que seule "une prise de contrôle totale" (joli euphémisme pour dégager les incompétents) permettrait de sauver le club. La fronde de nombreux partenaires qui avaient réalisé les pratiques douteuses du gendre et de sa drink dream team vendant à des tarifs différents des prestations identiques et avec des versements à vérifier... Passons sur cette triste période, ce qu'il faut retenir c'est que Lionel Peluhet a reconnu avoir apporté des fonds et avoir avancé sur ses deniers personnels un demi-million d'Euros pour que le club puisse répondre aux attentes de la DNCG et repartir en élite.
Ce qui ressort du discours du cadre dirigeant d'Intermarché, est une feuille de route est claire : 3 ans pour redresser la barre. Point de roadmap et de brainstorming : on vire les buses, on amène des gens sérieux et bosseurs et on se fixe des objectifs clairs et réalistes.
Année 1 : on assainit les comptes, on restaure la confiance chez les partenaires et on se maintient sportivement en se serrant la ceinture.
Année 2 : on poursuit le redressement en retrouvant l'équilibre financier tout en visant le Top8 (objectif désormais caduque, on parlera soit de Top6, soit de Top10 selon les nouvelles dispositions des Playoffs LNB) et en formant des jeunes.
Année 3 : on se donne les moyens des clubs qui tournent correctement en Europe comme en France (dans les 8-9 millions de budget) et on tente de retrouver la scène continentale en partie grâce aux jeunes (utilisés ou vendus) sagement derrière les budgets XXL (Monaco, ASVEL, Paris).
Lire entre les lignes
Deux enseignements émergent des propos de Lionel Peluhet : tout d'abord son ambition financière et "les moyens que Limoges et les limougeauds se donneront". Appel du pied à peine déguisé aux collectivités (dont l'engagement est plus que difficile à cerner au fil des années) mais surtout un appel aux supporters qui devraient enfin pouvoir entrer au capital du club sous forme de socios. La confidence du proprio sur son futur déplacement à Marseille pour rencontrer les dirigeants de l'OM laisse aussi penser qu'il va étudier de près le fonctionnement du club phocéen dont une partie de la billetterie est gérée directement par les clubs de supporters. Nul doute que l'expérience accumulée du côté du Vélodrome sera à même de faciliter la mise en place d'un fonctionnement similaire à Beaublanc.
Un nouveau cap
Ou tout simplement un cap... jusque là le seul qui était évident était un roc, que dis-je une péninsule : celui de servir l'égo démesuré de pic-assiettes ou d'illuminés au détriment de ce que représente l'institution Limoges CSP pour des dizaines de milliers de passionnés. Aujourd'hui, dans les mots... pour le moment, l'intention semble beaucoup plus noble mais ne doutons pas que M. Peluhet et ses associés seront là pour perdre des fortunes tous les ans. Si la beauté du sport peut justifier quelques "dépenses", il faudra bien que ce capitaine d'industrie parvienne à faire tourner cette entreprise comme les autres même si c'est un Club Si Particulier. L'entrée en campagne du proprio n'est sans doute pas un hasard et son calendrier encore moins : il ne devrait pas tarder à proposer une ouverture du capital aux amoureux du CSP et pour que cela se passe au mieux il était important de mettre une voix sur ce visage et d'inspirer la confiance. L'opération semble en bonne voie... Nous verrons si les résultats escomptés seront à la hauteur de la réputation du public limougeaud et si le proprio gagnera son pari, en tout cas le discours donne envie d'être optimiste... et vu d'où on vient, c'est déjà beaucoup.
Et Beaublanc ?
Le Popu a aussi fait sa une et une pleine page sur le fameux renouvellement de Beaublanc voulu par la mairie. Comme à chaque approche de période électorale, le projet reprend un petit coup de jus histoire de booster la côte de l'édile mais voilà... on sent clairement que l'opposition (qui dirige le conseil départemental) n'est pas du même avis que la mairie quant aux investissements nécessaires. Pis, l'agglo pourtant dirigée par l'ambitieux "GG" ne serait pas non plus au diapason de sa famille politique et le projet de triple-salle/brasserie/auditorium/nightclub/solarium/mettezcequevousvoulez éveillerait quelques doutes. 50M€ annoncés par la mairie pourtant déjà exsangue, 60M clamés par les oppositions... le tout pour gagner 800 places et aménager des loges VIP... On est en droit de se poser des tonnes de questions surtout quand le calendrier des travaux semble aussi fiable qu'un moteur Puretech non vidangé tous les 5000km (dédicace pour les connaisseurs). Ajoutons une période "indéterminée" où CSP et LH devraient évoluer dans une petite salle en attendant des travaux pharaoniques dans notre cathédrale bien-aimée... On aura beau s'empresser de donner les premiers coups de pelle autour de Beaublanc, on ne sera pas moins avancés pour savoir quand auront lieu les derniers... 3 ans ? 4 ans ? Livraison 2028 ? 2029 ? Hors taxes ? Bien malin qui dira si le CSP disposera d'un outil adapté au XXIeme siècle avant que l'on tourne le quart de ce dernier (spoiler : NON !) mais encore plus malin qui dira si les travaux iront au bout du projet ou si on nous annoncera "la mort dans l'âme" qu'il n'y a plus de sous... un peu à la Lemaire/Barnier... Oh surprise ! Ciel, mon mari... où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? Bref, adeptes du cours Florian (le cousin Wish du fameux) ne venez pas pleurer qu'on ne vous aura pas prévenus lorsque vous retrouverez Beaublanc inchangé en 2028 et que le hand évoluera dans une belle salle toute neuve pile poil adaptée à sa jauge.
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Un meneur qui fait Boum !
Limoges 83 - 62 La Rochelle : News
# 33 - RoBlackman
29/11 - 19h07
@Gillesn, tu ne dois pas y aller souvent, c'est très facile de s'y rendre par l'autoroute A20. Et je répète que le projet a été initié par Limoges Métropole qui le gère également.