Ne pas faire les quiches en Lorraine
Pardonnez ce vilain jeu de mots mais les performances du CSP loin de ses terres n'inspirent guère de vocabulaire plus flatteur. Le bilan évocateur de 0-4 en comptant la coupe de France contre une ProB ne laisse augurer rien de bon surtout dans une salle nancéienne bondée où les joueurs locaux performent bien (3-1). Toujours sans meneur titulaire et avec un playbook des plus limités, Limoges devra une nouvelle fois compter sur le bras de Captain Lang pour espérer ne pas sombrer. Présentation.
La forme du moment
Disons le tout haut après ce match et la réception de La Rochelle (déjà cruciale) le CSP aura mangé son pain blanc et devra s'attendre à une série noire puisque vont se succéder face à lui : ASVEL, St Quentin, Monaco et Paris. Si on en prend un sur les quatre, ce sera un exploit. Autant dire qu'aller cherche un premier succès à l'extérieur du côté de la place Stanislas serait du meilleur goût afin d'affronter les rigueurs de l'hiver basketballistique qui s'annonce.
Le SLUC de son côté, est sur les talons du CSP avec un bilan à peine différent de 3V pour 5D. A ceci près qu'ils ont déjà affronté St Quentin, Paris et Monaco et qu'ils viennent de passer un petit 80-63 au BCM ce qui fait du bien à la confiance. La garde américaine de coach Lautié mène la charge avec des Thompson, Walker, Clemons et Washington autour des 25-30min et qui mènent toutes les catégories statistiques dont en particulier le scoring émargeant chacun au dessus des 10 unités. Quand on compare au CSP qui peine à tirer bénéfice de ses étrangers, le contraste est saisissant.
L'effectif
Les arrières
Isaiah WASHINGTON : Non drafté, ce meneur américain qui a navigué entre 3 facs arrive d'Allemagne où il a passé deux saisons après avoir tout cassé en Slovaquie (24pts 5rbds 6pds !!!). Avec un rendement un peu inférieur à ses standards mais qui s'explique par moins de minutes (presque 20 tout de même), il drive le SLUC assez proprement (1,7bp en moyenne) et peut sanctionner derrière l'arc.
Chris CLEMONS : Combo 1-2, Clemons entame sa deuxième saison à Nancy. Non drafté il avait pourtant paraphé un contrat de 3 ans avec les Houston ROCKETS malgré son 1m77. Il a joué 34 matches dont 2 de playoffs dans le Texas avant d'être coupé et envoyé en GLeague. Après un petit aller-retour en Chine, il tente l'aventure européenne et c'est à Gentilly qu'il pose ses valise et qu'il assure une quinzaine de points par match. Gros scoreur il n'hésite jamais à dégainer (11 tirs à 3pts vs BCM, 9 contre Paris... si les pourcentages ne sont pas dingues, il ne faudra pas le laisser trop à l'aise). Peu influent au rebond offensif, il ne manque pas d'activité en zone arrière.
Mohammad AMINI : Jeune meneur international iranien de 19 ans jusque là en couveuse à Monaco. Il prend aujourd'hui des minutes en Lorraine et assure un rendement modeste mais pas ridicule. C'est un profil que nos jeunes meneurs pourraient dominer s'ils montraient plus de confiance et de progrès.
Anthony LABANCA : Produit local voisin, formé à la SIG, Labanca fait aujourd'hui figure de vétéran. Passé par la N1 avec Souffel, il a accompagné le SLUC de la ProB à l'élite et assure toujours 8pts 2pds derrière les artilleurs américains.
Les extérieurs
Caleb WALKER : Le doyen de l'équipe (35 printemps) est toujours efficace avec 14pts 3rbds et presque 4pds. Après avoir fait le bonheur de Gravelines Fos et Evreux, il fait le taf en Lorraine et reste une sacrée menace offensive.
Clément FRISCH L'international U20, lui aussi produit local des voisins strasbourgeois, a lancé sa carrière pro à Nancy depuis déjà 3 saisons en prêt par la SIG. Après une année de ProB à Denain (meilleur jeune de ProB) où il a su convaincre coach Lautié de l'intégrer à sa formation lorraine, il bénéficie d'un spot dans le 5 et assure pas loin de 10pts 5rbds. Une belle activité pour un joueur qui fêtera ses 23 ans en janvier.
Les intérieurs
Zacharie PERRIN : Tout juste 20 ans 2m07 et déjà une vingtaine de minutes en moyenne dans l'élite. Formé à Antibes et passé rapidement par la NCAA, le prospect international junior ne vise rien d'autre que la draft NBA. Déjà surveillé par plusieurs scouts, il fait un apprentissage progressif de la ProA et montre des qualités de rebondeur déjà importantes.
Mathieu BOYER : Première saison en Elite à 29 ans pour cet intérieur atypique en Betclic Elite. Pas de centre de formation ou d'INSEP pour ce JFL de 2m08. Boyer est l'illustration parfaite de l''adage qui dit qu'un intérieur met du temps à maturer. Repéré à Avignon alors U17 évoluant avec la NM3 mais qui s'entraînait avec la NM1 où est passé furtivement coach Lautié. Il a gravi les échelons petit à petit de NM1 à ProB jusqu'à devenir un candidat sérieux au titre de MVP de l'antichambre l'an dernier avec une saison de mammouth à Antibes (14,4pts 9,3rbds 2,1pds). Limité à 10min cette saison en rotation ses stats sont bien plus modestes mais il ne faudra pas lui en compter et la jouer soft sinon il pourrait vite nous rappeler qu'il sait tâter du ballon !
Shevon THOMPSON : Le meilleur pour la fin, le pivot jamaïcain est tout simplement le meilleur marqueur (17,8) et le meilleur rebondeur (8,8) de son équipe. A 31 ans, il sort sa meilleure saison statistique pour sa deuxième saison en Lorraine. Passé par la GLeague, la Belgique, l'Allemagne et l'Espagne, l'ancien de Fos semble se plaire en France et porte Nancy à bout de bras. Paradoxalement, ce n'est pas quand il réalise ses plus gros cartons offensifs que le SLUC s'impose, sachant qu'il ne quitte que très peu le parquet (32min en moyenne) il est peut-être intéressant de le laisser faire son show (si tant est qu'on est vraiment les moyens dde l'arrêter) mais de limiter l'impact de ses coéquipiers pour envisager un succès ?!
Pronostic ?
Qui dit maillot blanc dit fessée cette année. Les limougeauds sauront-ils revenir de leur excursion dans le Grand Est sans avoir les fesses rouges ? Rien n'est moins sûr ! Utiliser un potentiel comme Osborne en voulant le calquer sur le rôle d'un Nikolic n'a rien montré d'efficace jusque là. Le manque d'un meneur un peu scoreur et de systèmes plus carrés se fait toujours cruellement ressentir et Dupraz ne semble pas préoccupé par ces carences. On joue, on aligne les mêmes recettes stériles... à la maison ça passe alors ça ne crie pas trop et puis... on attend le couperet, sort inévitable de tout coach pro. Pour rester sur Nancy, non, on ne le sent pas.
Pour penser plus globalement, cette saison est une saison de transition. On finit d'évacuer les cadavres déterrés (ou simplement abandonnés dans un tiroir) et on expedie els affaires courantes pour ne pas finir aux deux dernières places du classement. On a tenté" un coup de poker sur le meneur. Raté. On ne se presse pas pour le remplacer. On a un coach imposé par l'incompétence de la direction précédente ? Alors on va le plus loin possible sur son contrat pour pas que son remplacement ne nous coûte trop cher. Remplacement qui sera plus un investissement sur la saison prochaine (plus ambitieuse ou encore épongeage de déficit définitivement abyssal ?) avec un technicien qui choisira son effectif et en particulier ses américains. Alors si le début de saison nous a agréablement surpris avec quelques belles prises, restons lucides, l'hiver arrive les défaites avec et remercions La Rochelle et un trio Chalon/Le Portel/Nanterre qui vont passer eux-aussi un hiver bien rude cette année. Allez Limoges... et qu'on passe vite à autre chose avec des éléments compétents, choisis et ambitieux !
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Si près, si loin!
Limoges 69 - 75 Cholet : Analyse
# 33 - Sup69 du CSP
17/11 - 11h27
Comme l'a dit notre ami StOrse , hier soir , le problème ne vient pas des joueurs présents , mais de ceux qui n'y sont pas . À savoir : ceux qu'on aurait dû recruter en remplacement de Terry l'évaporé ,et Osborne le transparent. Mais ,bon ,tant qu'on n'est pas dernier ,y'a pas urgence !