Gagner c'est déjà ça

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Je sais bien que l'Euroleague, rien n'est fait pour moi. Mais je suis dans une belle ville (de basket) c'est déjà ça. Si loin des Mike James et autres Scott, je marche tout bas. Marcher dans une ancienne ville d'Europe c'est déjà ça. Et je rêve que Beaublanc mon pays soudain se soulève. Rêver c'est déjà ça... Analyse d'une victoire aux forceps 80-77 contre la Chorale de Roanne.

allô maman bobo


Après la traditionnelle présentation des équipes où les joueurs limougeauds furent copieusement applaudis, les ultras ont troqué la bâche de plastique verte au bout de leur bras pour une bâche noire "Rendez-nous notre CSP". Dans ce message amer il y a de l'air. C'est déjà ça.


Le coach d'un soir, Romain Leroy, démarre avec un cinq presque surprise en alignant Appleby-Beaufort-Lang-Nikolic et Al...Ike Udanoh qu'il avait déjà côtoyé en Alsace. Les hommes de Choulet entament la rencontre en fournissant le stock de briques pour la rénovation de Beaublanc. La stratégie des locaux en post-up est payante. Quand Appleby danse en marchant, dans ces djellabas, ça fait moins rire ses opposants. 11-4 après cinq minutes, c'est déjà ça. Yannis Morin se voit siffler deux fautes, c'est déjà ça. Mais au jeu des tirs primés, les roannais recollent rapidement. Les cerclistes n'assurent pas le "box-out" au rebond et s'exposent. Le relâchement défensif se paye cash et la Chorale mène 20-16 à la fin du premier quart. Le shoot "Intermarché" du milieu du terrain d'un jeune fait que soudain mon pays Beaublanc se soulève. Rêver c'est déjà ça...
Le deuxième acte démarre avec une seconde faute à Chassang, difficile pour vouloir de la belle musique de Beaublanc mon Beaublanc. Avec un air de Nenadic on se casse les dents. Heureusement Nikolic remet le facteur sur le vélo avec deux tirs à 6m75. Le son de la clarinette arbitrale retentit une troisième fois pour Morin. Pour vouloir le public se lever, un rebond suffit et Roanne se casse les dents sur Beaublanc mon Beaublanc. Pour celui d'une parole de trop échangée, Diot se casse les dents et prend une technique. Notre sniper du Monténégro obtient un 3+1 et je rêve en voyant Beaublanc mon pays qui soudain se soulève. Antoine Diot égalise une nouvelle fois après un second alley-hoop raté de Nenadic. Rêver c'est déjà ça. Sur un tir primé plein de neige, Nikolic donne l'avantage aux siens à la pause 42-39.

quand j'serai K.O.


Le redémarrage n'est pas un amour à la machine limougeaude. Nikolic sort pour une troisième faute et Chassang semble totalement KO. Un temps-mort est pris par Leroy, il lui faut les recettes de Merlin pour transformer ses joueurs. Morin nous fait tourner la roue de la fortune en se régalant dans la raquette. Je suis assis en voyant la bannière de l'Euroleague au mileu d'une foule. Et là le temps hémophile coule. Les hommes de Choulet mènent 63-53 à la fin du troisième quart. Sachant que le basket est un sport de séries, je rêve que Beaublanc mon Beaublanc se soulève. Rêver c'est déjà ça.
Le retour de Nikolic apporte un vrai boost à son équipe. Lui et ce diable d'Appleby enquillent les tirs à trois points. On tient notre série pendant que Beaublanc se soulève. Un stop de plus de Beaufort sur Cooper c'est déjà ça. Les hommes de Leroy mène +4. Après un temps-mort de Choulet, le CSP vendange et voit son adversaire recoller en transition. L'apport d'Udanoh est réel, c'est déjà ça. DJ Cooper, snobant les consignes de son coach, monopolise la gonfle. Il rate le "killing shoot". Et quand Appleby obtient les deux lancers francs de la gagne soudain Beaublanc mon pays se soulève. Tucker manque son shoot et le CSP l'emporte 80-77 en égalisant au point-average, c'est déjà ça !

on nous foule sentimentale

Après des décennies avec la vie en Rose, la layette morose qu'on nous propose de miser sur les quantités de choses accrochées dans Beaublanc mais qui donnent envie d'autre chose. Aïe on nous fait croire que le bonheur c'est d'avoir, d'en avoir plein nos armoires. Dérisions de nous dérisoire. On nous foule sentimentale. Nous avons soif d'idéal, attirés par les étoiles, les voiles que des choses pas d'un seul pseudo commercial ! On nous foule sentimentale. Il faut voir comme on nous parle. Il faut qu'ils dégagent, avec leurs cartons d'emballage, ces gens lavés hors d'usage et tristes sans aucun avantage. On nous inflige des désirs qui nous affligent. On nous prend, faut pas déconner dès qu'on est né, pour des cons alors qu'on est des foules sentimentales...

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