Des briques qui ont fait un mur.

Illustration

Après un premier quart temps cauchemardesque les limougeauds ont remonté un retard de 20 points en enchaînant les stops défensifs. Peu inspirés en attaque mais solidaires et courageux pour protéger leur panier, ils ont fait déjouer Cholet qui cède donc à Beaublanc 67-60. Sans rassurer leur public qui les pourtant poussés fort, les cerclistes relèvent la tête et restent dans le TOP6. Analyse.

Le match

Une seule stat résume tout : les points encaissés. QT1 : 27 / QT2+3+4 : 33
La défense aura donc été la clé. Les mauvaises langues diront que Cholet a bien aidé le CSP à partir du milieu du second QT mais soyons honnêtes jusqu'au bout, si CB s'est mis a déjouer, il faut aussi reconnaître qu'ils étaient largement au dessus de leur niveau réel au QT1. Et quand vous combinez une équipe timide en plein doute qui rate son entame et une équipe en progrès qui prend feu, vous obtenez le carnage du QT1.

Limoges ça motive

C'est un peu l'histoire du CSP qui se répète. Il est fréquent de voir tout un tas d'équipes faire leur match de la saison face à Limoges. L'affiche allèche, la présence fréquente de la TV motive, étriller le CSP même dans une mauvaise passe ou dans une mauvaise saison est toujours un plus. C'est le sort des grands noms. Loin de se cacher derrière cette excuse, il faut aussi garder cela à l'esprit quand on prend une pilule contre un mal classé qui retrouve son vrai niveau le weekend suivant en se faisant étaler par un "moyen". Les "grandes" équipes du CSP ont toujours dépassé cela, dominant de la tête et des épaules des saisons de rêve, mais les effectifs plus laborieux, moins talentueux souffrent clairement de ce lourd passé.

Une exigence contrariée

Nos joueurs actuels sont déconcertants. Il sont connu une crise inédite au sein du club au coeur de l'hiver, ils ont ranimé la flamme européenne et fait vibrer Beaublanc et depuis ils peinent contre n'importe qui il faut bien le reconnaître. Du cador monégasque au confidentiel champenois, chaque adversaire est un défi alors qu'avec un effectif complet avec 3 internationaux, un pivot d'Euroleague, des meneurs expérimentés, des armes réparties sur tous les postes et un coach qui utilise les joueurs sur leurs points forts, on serait en droit d'attendre un bilan plus flatteur. Le beau mois de décembre, l'obtention du TOP16 ont redonné faim au public... et à Limoges, cité des petits ventres, on a un bon coup de fourchette, quand on nous donne faim il ne faut pas se pointer avec 3 amuse-bouches derrière ! C'est du sanglier et des poulardes qu'on voulait... on a vaguement eu des chips molles. Alors la déception est à la hauteur des attentes suscitées et en fin de QT1 hier soir l'amicale des amoureux de l'entrecôte limousine se retrouvait en plein congrès vegan !

Pas de remontada, une defendida !

Heureusement, en jouant au basket modestement, sans compter sur du talent, une l'adresse folle ou une domination écrasante, le CSP a su renverser la vapeur avec une défense resserrée, de la solidarité et un jeu plus patient (même si laborieux) en attaque. Un bravo au GM au passage parce que l'apport de Samuels est un vrai plus. Pour le moment pas de vague particulière pour celui qui arrivait entouré d'une réputation sulfureuse, mais des prestations à la hauteur de son CV. Captain Conklin, décevant dernièrement a repris du poil de la bête avec 16pts (à 100%) et 9rbds bien aidé par Kenny Hayes qui malgré un trou d'air géant la semaine dernière revient dans ses baskets de scoreur (10 unités ) mais avec pas mal de déchet notamment à 3pts (1/5 soit 20%). Carter a remis dedans (3/6 derrière l'arc) mais n'a fait que ça en attaque, Bouteille discret mais efficace, Jaiteh peu utilisé (13min) mais utile (4pts 3rbds). Mais leurs plus gros efforts à tous ne se voient pas dans une grille de stats. C'est en défense que tout s'est joué. En durcissant leur rempart, les parpaings balancés en attaque (dans les 40% de réussite) ont été empilés en zone arrière pour protéger le cercle et rendre la tâche compliquée aux choletais. Peu de shoots ouverts, pas de panier facile dessous, 12 rebonds offensifs concédés (surtout en début de match), et des aides avec de la communication qui ont permis de changer les choses qui était bien mal embarquées. En face, hormis un Toddrick solide (15pts mais 8 d'éval) et un Michineau déchaîné (10pts 3rbds), les hommes de Philippe Hervé ont fait avec leurs moyens... et ça a failli suffire.

La suite ?

Comme on vous l'a dit : PAS RASSURES ! Surtout quand on sait que c'est un élan béarnais convalescent qui nous attend et qu'ils ont pris la mauvaise habitude de se refaire la cerise contre nous. Si l'aller avait été une fessée il avait surtout marqué le début de la fin pour la troupe de Serge Crèvecoeur depuis remplacé par Laurent Villa. Quand on voit que Limoges peine a retrouver confiance face à Cholet et qu'en parallèle Pau tape la JL ou l'ASVEL, on est en droit de nourrir des inquiétudes. Si en l'état, une (courte) défaite dans le Béarn ne serait pas une catastrophe comptable disons qu'à l'inverse une victoire (quelle qu'elle soit) là bas, laverait (en partie) l'affront de l'aller et permettrait d'engranger de la confiance pour la suite. On n'y peut rien... cette équipe inquiète autant qu'elle suscite l'espoir, les joueurs ont beau être crucifiés à longueurs de commentaires, ils n'en restent pas moins jeunes et pleins de potentiel ou expérimentés et assoiffés de titres... et ce genre de cocktail peut réserver des surprises.

On a aimé

- La défense
- La solidarité
- Le non-découragement
- Samuels
- Gagner

On n'a pas aimé

- Le QT1
- Galérer en attaque
- Galérer contre Colet
- Le match timoré des JFL
- L'arbitrage... (rien de nouveau)

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