Brockman roi du rebond en ProA

Alors que la LNB a distribué ses trophées, bien épaulée par les champions d'Europe 93 du cSp certaines distinctions sont d'ores-et-déjà connues. Notre intérieur américain Jon Brockman s'est imposé au fil de la saison comme un aspirateur à rebonds. Avec 10,6rbds en moyenne, The Brockness Monster termine meilleur rebondeur de la ligue française tout en étant meilleur capteur de rebonds défensif ET offensifs ! (respectivement 7,3 et 3,3). Mais à quoi l'ex-NBAer doit-il son succès dans ce domaine ?
LE PLACEMENT
Le rebond, tous les bons coaches vous le diront, c'est avant tout une histoire de placement. Alors où se placer ? Et bien ça dépend de la trajectoire de la balle ma bonne dame ! Un bon rebondeur sera donc un as du placement mais il saura où aller lutter s'il a bien lu la trajectoire du ballon ! A l'évidence, Brockman est un très bon, tout comme récemment Chris Massie (même si ce dernier avait aussi 2 à 3 coups de bol par match avec des ballons qui lui tombaient dans les mains sans qu'il se batte... revisionnez des vidéos, ça me rendait fou perso !).
LA DÉTENTE
Être bien placé parce qu'on a décodé le shoot c'est BIEN, mais encore faut-il capter la gonfle ! Et là, votre serviteur est bien placé pour vous dire que même au bon endroit, en ayant bien calé son vis-à-vis dans son dos et en lui massant gentiment les côtes, on n'est pas assuré de s'emparer du rebond. Un déficit de taille ou de détente fait que vous pouvez souvent voir des mains se pointer juste au dessus de vous (comme quoi vous étiez au bon endroit) et vous subtiliser le précieux ! Avec ses 2m01, Brockman n'est pas un géant comme Ajinça (SIG) ou Williams (Chalon) il compense donc les centimètres qui lui manquent par une belle détente. Un deuxième indice qui confirme cela est le côté spectaculaire de certaines de ses actions (alley-oops ou autres claquettes) qui demande un certain temps de suspension et une très bonne gestion de son corps dans l'espace.
LA PUISSANCE
Alors, on peut être bien placé, sauter haut et ne pas avoir le ballon... tout ça parce qu'une espèce de brutasse a moissonné les bras qui luttaient au rebond pour s'accaparer le rebond. Dans ce rôle, Jon ne se débrouille pas mal et a suscité un paquet de bordées d'applaudissement à Beaublanc pour des prises qui ne lui étaient pas destinées ! Si son volume physique lui permet de faire sa place lors de la prise de position, il lui permet donc également de faire des razzias "en force" alors qu'il n'était pas au meilleur endroit à la base... si le défenseur oublie l'écran retard sur lui (ou s'il est un peu soft) Brockman sanctionne !
L'INTELLIGENCE
L'intelligence ? Non mais il a craqué Pointguard ? Le meilleur rebondeur de tous les temps c'est Dennis Rodman et il lutte régulièrement avec un poulpe autiste pour comprendre qui a gagné à pile ou face ! Comment peut-on parler d'intelligence alors que d'après les points précédents il suffit de "sentir" la trajectoire, de se placer et de bourrer pour gober un rebond ? Et bien NON car il faut COMPRENDRE l'intérêt du rebond ! Quand certains courent après le dunk (avec la main derrière la tête ?) ou se jettent sur toutes les passes en jouant l'interception (enfin en laissant surtout leurs coéquipiers à 4 contre 5 derrière !), les rebondeurs font du travail de l'ombre... Mis à part le bad boy Rodman, qui se souvient des grands rebondeurs s'ils ne se sont pas teint les cheveux en rouge ? Personne, on se rappelle de croqueurs de légendes parce qu'ils font trembler les filets mais on pense rarement à QUI les a alimentés en ballons pour envoyer leurs saucissons ! Derrière un Banks ou un Edwin Jackson, il y a des gens qui travaillent dur pour reprendre possession du cuir et ils sont rarement mis à l'honneur... alors pour une fois qu'un Limougeaud excelle en la matière, profitons-en pour le féliciter à la hauteur de son investissement et pour le féliciter de son dévouement dans ce compartiment si ingrat du basket-ball, le rebond : THANKS A LOT Mr BROCKMAN FOR ALL THIS HARDWORK under the net!
QUEL AVENIR ?
Voilà LA question qui tient tout Limoges en haleine : Brockman va-t-il rester au CSP l'an prochain ?
Au delà du fait de savoir si Jon va dominer une nouvelle fois la catégorie des rebonds en ProA, c'est plutôt sa simple présence en Limousin qui pose question. Clairement, The Brockness Monster a été LE bon coup du mercato, voire un véritable hold-up d'après les sommes qui sont arrivées à nos oreilles, pour un intérieur américain de son efficacité ! Si le CSP veut garder Jon il devra clairement mettre la main à la poche et à la bonne poche avec une bonne main ! En effet, de nombreuses équipes étrangères auraient manifesté leur intérêt pour le guerrier de Washington University ! Quand on voit qu'il tourne à un double-double de moyenne en étant arrivé en cours de saison sans avoir joué en compétition depuis des mois, on se dit qu'on est face :
1) à un joueur doué
2) à un travailleur qui n'a pas perdu sa condition pendant son inactivité
3) à un battant qui est capable de rebondir en Europe (quand on sait le nombre d'US qui retourne chez l'Oncle Sam après quelques mois pour cause de mal du pays ou manque de Burger King...)
Les écuries d'Eurocup (au bas mot) voire d'Euroleague seraient donc sur les rangs pour subtiliser la perle limougeaude. Elles ont pour elles un chéquier souvent bien garni (on ne reviendra pas sur les équipes de l'Est qui virent en cas de non qualif, ou les équipes méditerranéennes fâchées avec les fiches de paye) et un intérêt sportif plus attrayant que notre bonne vieille ProA.
Le CSP peut lui se targuer d'offrir à Brockman un public hors norme dans un chaudron incomparable (mis à part une poignée d'arènes en Europe) déjà acquis à sa cause... et on sait le garçon friand de cette popularité !
Le coach, Panagiotis Giannakis peut aussi constituer un argument dans la mesure où le fait d'évoluer sous les ordres d'un très grand coach peut être valorisant pour le CV de Brockman mais aussi riche en enseignements techniques.
Les dirigeants limougeauds pourront aussi essayer de faire vibrer la corde sensible en rappelant à Jon qu'ils ont été les premiers à lui faire confiance et à l'accueillir après son échec en NBA. Mais voilà, l'agent de Brockman n'a qu'une corde à son arc et elle ne vibrera qu'au son des dollars à proposer. Limoges devra donc calculer mais si cet intérieur doit rester, ce sera au prix fort.
Il FAUT des joueurs majeurs dans une équipe et la qualité a un prix. Michael Young ou Jurij Zdovc en leur temps valaient leur pesant de cacahuètes, et c'était légitime ! Si le CSP veut afficher de plus grandes ambitions la saison prochaine il doit conserver des cadres à l'image de Joseph Gomis, et Brockman constituerait un SOLIDE pilier dans le secteur intérieur autour de qui construire avec un Plaisted ou un autre bon 5 pour épauler Jon.
La SEULE question est donc : METTRA OU METTRA PAS LE PRIX ?... Réponse dans quelques semaines/mois ! M. Forté si vous avez besoin d'un stylo pour écrire des zéros sur un contrat on peut vous aider, mais ce bébé là on aimerait bien ne pas le voir partir avec l'eau du bain de la ProA 2012-2013 !
# 113 - Myrtille
17/05 - 6h16
Il faut écouter attentivement JoGo.......